Est-ce que la pilule est de la cortisone mise sous un autre nom ?

 

Alors, est-ce que la pilule contraceptive, c’est seulement de la cortisone mise sous un autre nom, ou est-ce que l’effet d’augmentation du taux de cortisol vient s’ajouter à un réel effet hormonal ?

Il semble assez clair que c’est la première explication qui est la bonne. Il suffit de voir les effets de la cortisone sur les règles ; ça entraine un arrêt ou une forte diminution des règles. Quand on tape « cortisone + règles » dans Google ou « cortisone + aménorrhées » ou « cortisone + cycle menstruel », on obtient de nombreux témoignages de femmes n’ayant plus de règles depuis qu’elles prennent de la cortisone.

Autant, si la cortisone n’avait pas d’effet contraceptif, on pourrait dire que la pilule aurait un effet en plus par rapport à la cortisone et que ça ne serait a priori pas le même type de produit. Autant là, on retrouve exactement les mêmes effets dans l’un et dans l’autre de ces médicaments. Donc, en réalité, on peut bien penser que la pilule, c’est simplement de la cortisone mise sous un autre nom.

(note : je suis parti sur la cortisone pour écrire cet article. Mais tout ça est valable évidemment pour les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens, ainsi que pour les antibiotiques)

Exemples :

Sur Futura-sciences :

Tu m’as l’air bien gentille, mais quand, comme moi, tu sortiras de 6 ans de corticothérapie (60 mg de Solupred par jour) pendant lesquels j’ai en bavé à cause d’une grave et douloureuse maladie, et que tu feras environ 15 kg de plus qu’aujourd’hui (car je suppose que tu es un poids plume, pour te soucier à ce point de ton apparence), et que ton visage sera tout gonflé, tout rouge, et que tu seras velue comme un singe, que tes os te feront mal et que tu n’auras plus de règles, tu viendras nous dire à quel point les effets secondaires de la cortisone sont d’origine mentale ou psychologique.

Sur Doctissimo :

Je suis sous traitement de cortisone car j’ai la sarcoïdose. Cela fait un mois que je prends des doses dégressives chaque semaine : 40mg-30mg-20mg-10mg. Je prends la pilule et là j’aurais dû avoir mes règles mais rien du tout.

Sur Afa-asso (26/11/2006) :

Salut ! J’ai été sous corticoïdes en 2003 et je n’ai pas eu mes règles pendant deux ou trois mois sur les six mois où j’en ai pris. Je ne prenais pas de contraception à l’époque. Là je suis à nouveau sous cortisone depuis début octobre et je prends la pilule : j’ai toujours mes règles mais moins et moins longtemps qu’avant.

Encore sur Afa-asso :

Cela fait deux mois et demi que je suis sous cortisone : j’ai commencé avec 60 mg de solupred par jour, aujourd’hui j’en suis à 40 mg par jour (je vois le médecin demain pour « accélérer » le sevrage, notamment par la prise d’imurel).

Cela fait aussi deux mois et demi que je n’ai plus mes règles (je ne prends plus la pilule) : j’ai vu le gynéco récemment et il m’a dit que c’était à cause de la cortisone, et qu’il fallait attendre le retour naturel des règles, qui devrait survenir avec l’arrêt du solupred.

 

L’influence sur les règles de la cortisone est aussi signalée de façon officielle. Par exemple, sur ce site où sont données des informations sur l’hydrocortisone Roussel, on a dans les effets secondaires : « troubles des règles« . Sur le site Biam2 (qui recense les différents médicaments), on trouve aussi comme effet : « aménorrhées » (aménorrhée signifie absence de règles). Sur ce site d’étudiants en médecine qui apparemment mettent leurs cours en ligne, on trouve dans ce document sur les anti-inflammatoire stéroïdiens (page 10) : « hypercorticisme : Aménorrhée, altération des fonctions sexuelles« . Sur le site comment-guérir, on a : « incidents et accidents des corticoïdes : aménorrhée« . Sur ce cours de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca (3ème année), on a (page 6) : « les complications possibles d’une corticothérapie sont nombreuses : aménorrhée ». Sur Passeport Santé à propos de l’aménorrhée, on trouve parmi les causes : « la prise de certains médicaments comme des corticoïdes oraux« . Sur Topsanté, on trouve ça : « Sachez enfin que certains moyens de contraception peuvent entraîner une aménorrhée : pilules œstro-progestatives, stérilet Mirena®, implant progestatif Implanon®… Ainsi que certains médicaments : corticoïdes oraux, antidépresseurs, antipsychotiques, chimiothérapie« .

Et bien sur, si ça a un effet sur les règles, c’est que ça a un effet contraceptif. Mais effectivement, ça n’a jamais dit comme ça. Peut-être qu’on reste discret sur cet effet parce que, sinon, certaines personnes dans mon genre pourraient faire un rapprochement avec la pilule et en comparant les autres effets, pourraient comprendre qu’il s’agit d’un seul et même médicament. Autant, pour les autres effets indésirables, leur similarité peut sembler être une coïncidence (surtout que la plupart des gens auront très rarement une vue complète de ceux-ci), autant la similarité de l’effet contraceptif pourrait orienter plus facilement les gens vers l’idée que ces médicaments sont les mêmes.

C’est dit un peu plus clairement pour les anti-inflammatoires. Là, on a des documents disant que ça a un effet sur la fertilité. Sur e-sante, il est dit : « les anti-inflammatoires, couramment utilisés pour atténuer la douleur liée à certaines pathologies, peuvent diminuer la fécondité des femmes sous traitement. A l’inverse, ils annulent l’effet contraceptif du stérilet » (2002). Sur Wikipédia, dans l’article sur les anti-inflammatoire non stéroïdiens, il est dit « Diminution possible de la fertilité chez la femme« . Sur le site du « Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique« , on trouve à propos des anti-inflammatoires non stéroïdiens : « Suspicion d’une diminution de la fertilité chez la femme en cas d’usage chronique« .

Mais comme on peut le voir, c’est dit plus ou moins sous la forme conditionnelle. C’est juste une possibilité éventuelle. Donc, tout ça reste dit plus ou moins en filigrane. En fait, il semble que ces affirmations viennent d’une étude publiée en 2001. Et il ne semble pas qu’il y ait eu d’autres études sur le sujet. Donc, autant, quand c’est affirmé de façon forte, claire et nette, et répété fréquemment, les médecins vont se faire écho de l’information, autant avec une information dite de façon aussi conditionnelle, peu répétée et ayant fait l’objet d’une seule étude, ça va passer complètement au dessus de la tête des médecins. La plupart ne sont probablement même pas au courant des conclusions de cette étude et en sont restés aux informations d’avant 2001. Et pour ceux qui l’ont lue, la plupart ont déjà du l’oublier.

A noter que pour la cortisone, on parle aussi un peu de diminution de la fertilité de façon directe, mais c’est surtout pour les hommes que le problème est décrit. Ca ne l’est quasiment jamais pour les femmes (en tout cas, je n’ai vu aucune référence sur le sujet). Pour ces dernières, le problème est essentiellement évoqué de façon indirecte (effet sur les règles).

En résumé, on a un effet contraceptif. Et en plus, les très nombreux autres effets secondaires sont identiques à ceux de la cortisone (cf. article précédent sur la pilule). Il est donc clair que la pilule contraceptive, c’est de la cortisone (ou d’une façon générale, l’équivalent des anti-inflammatoires).

En fait, il n’y aurait pas de pilules progestatives ou estroprogestatives. Ce serait exactement le même principe de fonctionnement basé sur l’augmentation du taux de cortisol. Sauf qu’une pilule serait moins fortement dosée que l’autre (éventuellement), mais par contre, prise pendant plus longtemps que l’autre (arrêt de 4 jours au lieu de 7 jours).

Il n’y a pas que la médecine occidentale qui s’est rendue compte du pouvoir contraceptifs des médicaments augmentant le taux de cortisol. En faisant des recherches sur le sujet, je suis tombé sur un gars ayant le pseudo NEF sur le forum Soral qui parlait (5 mars 2010) d’un reportage sur les indiens d’Amazonie. Il était dit par un d’entre eux qu’ils avaient déjà un équivalent de la pilule.

Mais j’ai vu il y’a un mois de ça environ, un reportage de TF1 sur des indigènes d’Amazonie. Je sais que c’est pas un exemple très digne mais à la question du journaliste qui demande à ce vieux autochtone « Que pensez vous de la contraception? », m’attendant à une réponse sévère de l’interrogé, celui-ci répond tranquillement « Nous connaissons depuis bien longtemps des plantes pour ne pas avoir d’enfants« .

Eh oui, ils ont des plantes qui marchent parce qu’en fait la plupart des plantes médicinales marchent, vu qu’elles augmentent presque toutes le taux de cortisol.

 

– La conception féminine, quelque chose de fragile et de facilement perturbable

 

Ce qu’on peut se dire, c’est que la mise au point des conditions de nidation d’un ovule fécondé chez une femme est quelque chose de probablement relativement délicat et donc, fragile. Du coup, le moindre médicament qui perturbe le corps peut avoir une influence négative sur les conditions de nidation et aboutir à une contraception. Et la cortisone, a clairement un effet important sur le corps. Si ça dessèche ou au contraire sur-hydrate l’utérus, c’est probablement suffisant pour que la fécondation ne puisse pas se faire pour une raison ou pour une autre.

Avec un processus comme celui-ci qui repose sur l’émission d’hormones diverses, de fluides, de produits chimiques, de protéines, etc…, la moindre surconcentration ou sous-concentration de produits peut suffire à ce que le processus soit avorté. Un produit comme la cortisone, qui entraine une surabondance ou une sous-abondance d’eau dans les cellules et une sous-abondance ou une surabondance dans les fluides, mucus, etc.., émis par les cellules est évidemment un bon candidat pour obtenir ce résultat.

En pratique, quand la cortisone sera prise, les sécrétions du système reproductif deviendront plus pâteuses (les cellules retiendront l’eau). Alors que quand la personne arrêtera de la prendre, ce sera l’inverse.

Ca explique que ça agisse par un blocage de l’ovulation, comme la pilule. Il y a environ 600 ovocytes démarrant leur croissance chaque mois. Et à la fin, il n’en reste qu’un de viable. On peut penser que là encore, l’effet de la cortisone peut expliquer le phénomène. Le fait de diminuer et de rendre plus pâteuse les sécrétions des diverses hormones contrôlant la croissance des ovocytes conduit à faire en sorte qu’aucun ne puisse être viable. Et s’il y en a encore un de viable, il a besoin d’accumuler des substances nutritives pendant une semaine pour assurer la survie de l’embryon. On peut penser que la pilule ou la cortisone perturbent également cette phase.

Par ailleurs, le système reproductif féminin dispose d’une sorte de contraceptif naturel : la glaire cervicale. Ca n’est pas sa seule fonction, mais ça sert entre autres à ça. Il s’agit d’une sécrétion qui condamne l’entrée de la cavité utérine. Quand la femme n’est pas en période de fécondité, elle est assez épaisse. Du coup, ça empêche les spermatozoïdes de passer en les immobilisant. Quand la femme est en période de fécondité, cette sécrétion devient plus liquide et les spermatozoïdes peuvent alors passer. Il semble même qu’ils puissent s’en nourrir afin d’avoir un regain d’énergie et continuer leur parcours.

Là encore, on imagine bien ce qui peut se passer avec de la cortisone. Comme ça rend les sécrétions moins fluides (puisque ça retient l’eau dans les cellules), la glaire va rester assez pâteuse, et du coup, les spermatozoïdes ne vont pas pouvoir passer. Et d’ailleurs, c’est exactement ce que fait la pilule selon l’orthodoxie (voir sur info-pilule).

Enfin, ça explique que ça agisse sur l’endomètre. L’endomètre est la muqueuse qui tapisse l’utérus ; la peau interne de l’utérus quoi. Pendant une partie des 3 semaines, il s’épaissit grâce à la production d’œstrogènes et de progestérone. C’est la phase de prolifération. Puis, il y a une phase sécrétoire, où les glandes de l’endomètre se chargent en glycogène et en mucus. Ces modifications vont permettre à l’ovule de se développer dans l’utérus s’il est fécondé. S’il ne l’est pas, le taux d’œstrogènes et de progestérone va retomber, et la couche superficielle de cette muqueuse va être éliminée via le vagin. Ce sera une sorte de desquamation. Par ailleurs, les petits vaisseaux sanguins se rompent et saignent, ce qui provoque la coloration rouge des règles.

Tout ceci est provoqué par l’émission de diverses hormones (de l’œstradiol, de la progestérone, etc..) sécrétées par les ovaires ; ou plus précisément, par les follicules des ovaires, transformés à ce moment-là en ce qu’on appelle le corps jaune.

En fait, comme tout ça est lié à l’émission d’hormones sécrétées par les ovaires, et que la cortisone diminue la quantité des sécrétions et rend celles qui arrivent à être émises plus pâteuses, ça supprime ou en tout cas limite la source du phénomène. Plus de sécrétions d’hormones par les ovaires, plus de modifications de l’endomètre. Pas de modification de l’endomètre, pas de développement possible de l’ovule.

Par ailleurs, les hormones émises par les ovaires doivent servir aussi de façon directe au développement de l’ovule. Et donc, si elles ne sont pas émises en assez grandes quantités, même chose, le développement de l’ovule ne peut pas se faire.

Par ailleurs, si la modification de l’endomètre se met en place, ses glandes se chargent en glycogène et en mucus. Là, a priori, ce n’est pas le cas vu qu’il n’y pas de modification de l’endomètre. Mais au cas où il y aurait quand même un début de mécanisme de ce genre, on peut penser que la cortisone les rendrait  trop hydratées. Du coup, le glycogène et le mucus seraient trop dilués et ça rendrait l’endomètre moins viable pour la nidation. En effet, l’œuf vient ensuite s’implanter dans l’endomètre. Et du coup, on peut penser qu’au début, il se nourrit du glycogène et du mucus accumulés.

Par ailleurs, il est possible que la pilule ou la cortisone rendent plus concentrées les sécrétions acides du vagin, les rendant ainsi plus toxiques pour les spermatozoïdes, et diminuant ainsi le nombre de ceux pouvant arriver jusqu’à l’ovule. Bon, ça doit être un élément mineur de l’ensemble du problème ; mais ça peut jouer légèrement.

On peut comprendre aussi pourquoi, malgré la pilule, du sang est émis quand on arrête de la prendre. En fait, à cause de l’effet de type cortisone, les cellules de l’endomètre se remplissent d’eau. Et quand on arrête de la prendre, les cellules vont dégonfler et donc rejeter une partie du liquide qui s’est accumulé en elles. Donc, comme c’est une zone très vascularisée, comme dans le cas des règles normales, des veines vont être rompues, et ça va entrainer des saignements.

 

– Encore une arnaque

 

En conclusion, il est très probable que la pilule soit une grosse arnaque une fois de plus et qu’on soit encore dans le cadre du recyclage à l’infini d’un même type de médicaments. Ce qui s’est passé, c’est que l’industrie pharmaceutique a synthétisé la cortisone en 1944. Et ils ont du se rendre compte qu’elle avait des propriétés contraceptives. Ou peut-être qu’ils s’étaient rendu compte de ça depuis un certain temps sur d’autres médicaments augmentant le taux de cortisol.

Mais, plutôt que d’utiliser ce médicament pour la contraception sous son nom de base, ils ont du préférer faire croire qu’ils avaient découvert une nouvelle molécule. Ce qui permettait de déposer un brevet sur celle-ci et donc d’avoir l’exclusivité pour plus longtemps.

Et de toute façon, ça faisait probablement longtemps qu’ils devaient avoir compris qu’il fallait séparer les médicaments en fonction des usages pour ne pas donner l’impression qu’il n’y a que quelques molécules à disposition en réalité. Non seulement ça permet de gagner beaucoup plus d’argent, mais surtout, si les gens savaient qu’il n’y a que quelques molécules à disposition, ils pourraient se mettre à réfléchir et se dire que du coup, les maladies que ces médicaments traitent sont les mêmes elles aussi. Comment se ferait-il qu’un même médicament marche sur des tas de maladies différentes, si ce n’est que ce sont les mêmes maladies ?

Et puis, il faut rendre compliqué les choses, très compliqué. Si elles devenaient relativement simples, qui aurait besoin de médecin ? Donc, en inventant des tonnes de maladies différentes, avec des tonnes de médicaments différents, on rend le tout super compliqué et inaccessible aux personnes lambda.

Et puis, avoir un nouveau médicament, ça donne l’impression que la science médicale bouge. Ca donne une impression de brillance. Et donc, ça renforce la confiance des gens.

 

– Les éléments masquant le problème de l’effet contraceptif des corticoïdes

 

Il y a plusieurs éléments qui vont masquer le fait que la cortisone (ou les anti-inflammatoires en général) a un effet contraceptif, et donc que les anti-inflammatoires et la pilule sont un seul et même type de médicament.

Déjà, peu de femmes en âge de procréer sont sous cortisone ou autres anti-inflammatoires sur une long période et avec des doses importantes.  C’est surtout après 40 ans qu’apparaissent les problèmes (douleurs articulaires, asthme de plus en plus sévère, etc..) nécessitant l’usage de fortes doses d’anti-inflammatoires pendant longtemps. Cet usage particulier ne doit même pas concerner 1 millième des femmes de moins de 40 ans. Donc, déjà à cause de ça on s’aperçoit assez peu du pouvoir contraceptif de ces médicaments.

Et puis, chez les femmes en dessous de 40 ans prenant la pilule, le pouvoir contraceptif de la cortisone va passer complètement inaperçu. Et il y en a beaucoup qui prennent la pilule. Donc il n’y en a beaucoup chez qui tout paraitra normal. Selon Wikipédia, 60 % des femmes en âge de procréer prennent la pilule (en 2000). Ca signifie que seulement 40 % peuvent se rendre compte du problème.

Il n’y aura que l’aménorrhée qui sera présente (pas chez toute, voir plus bas). Mais comme ça ne sera pas plus gênant que ça, ça ne sera pas considéré comme un problème, et donc, pas tellement discuté.

Et puis, beaucoup de femmes prennent maintenant des pilules en continu qui suppriment leurs règles ou en diminue fortement la durée et l’intensité. Donc, prendre de la cortisone en plus, soit ne va rien changer, soit ne va pas changer grand-chose.

Par ailleurs, il est possible qu’avec des doses assez faibles de cortisone (ou autre anti-inflammatoire) la prise de la pilule en plus de la cortisone permette paradoxalement d’avoir ses règles. Normalement, ça ne devrait pas être le cas, puisque ça fait comme une double dose. Oui, mais il y a un moment où on arrête de prendre la pilule et donc, où il ne reste plus que l’anti-inflammatoire qui est pris. Et durant cette phase d’arrêt de la pilule, le taux de cortisol va donc baisser. Donc, il va peut-être baisser suffisamment pour que les règles surviennent. Elles seront probablement moins abondantes à cause de la cortisone, mais elles seront quand même présentes.

Ce qui doit être important, c’est la proportion de principe actif dans la pilule par rapport à la quantité de celui-ci dans la cortisone. S’il y en a une quantité fortement supérieure à celle contenue dans la cortisone, c’est la pilule qui va engendrer l’essentiel de l’effet contraceptif. Par exemple, supposons que la personne prenne 5 mg de cortisone, et que la pilule représente l’équivalent de 20 mg de cortisone. La proportion de cortisone fournie par la pilule est largement supérieure à celle fournie par la cortisone. Et ce qui doit se passer, c’est que le corps doit s’adapter. Ces médicaments corticoïdes doivent stimuler la production de cortisol par le corps. A l’arrêt de la pilule, l’organisme ne sera plus assez stimulé pour continuer à produire assez de cortisol. Du coup, la production de cortisol baissera suffisamment pour autoriser l’apparition des règles.  Ce dernier se sera adapté à la quantité de 25 mg et 5 mg ne seront donc plus suffisants pour stimuler beaucoup la production de cortisol et empêcher l’arrivée des règles.

Donc, quand la personne va arrêter la pilule, il est bien possible que le taux de cortisol baisse suffisamment pour provoquer l’arrivée des règles.

Ca ne doit pas être le cas quand les doses de cortisones sont élevées. Là, la proportion de cortisone apportée par la pilule est trop faible pour avoir un impact suffisant sur le taux de cortisol lorsqu’on arrête de la prendre. Mais pour des doses pas trop importantes, ça peut se passer comme ça.

Autre chose faisant qu’on ne s’aperçoit pas forcément du pouvoir contraceptif de la cortisone et des anti-inflammatoires, il y a les femmes en âge de procréer qui n’ont pas de compagnon. Donc, elles ne s’aperçoivent pas de l’effet contraceptif de la cortisone. Elles vont se rendre compte de l’absence de règle. Mais vu qu’on ne leur dit pas clairement que ça a un effet contraceptif, elles ne vont souvent pas faire le lien.

Il y a aussi les femmes ayant un compagnon, mais utilisant une autre forme de contraception que la pilule, le phénomène contraceptif n’apparaitra pas non plus. Il y aura juste le phénomène d’aménorrhée. Mais là encore, beaucoup ne font pas forcément le lien entre aménorrhée et contraception.

D’une façon générale, pour les femmes ne prenant pas la pilule, mais ne désirant pas d’enfant pour l’instant le phénomène d’aménorrhée ne sera que bizarre.

Au final, le problème n’apparaitra vraiment (et ne sera gênant) que pour les femmes voulant un enfant. Mais on pourra alors éventuellement mettre sur le dos de la maladie ayant conduit à la prise de cortisone le fait qu’elles n’arrivent pas à en avoir. Et si elles ont arrêté la pilule, on mettra ça sur le dos de l’arrêt de la pilule. Et si elles l’ont prise pendant longtemps on dira que c’est la pilule qui a détraqué leur système reproductif.

Si la femme en question a déjà eu des enfants, on pourra aussi mettre le fait qu’elle n’arrive plus à en avoir sur le compte de complications qu’il y aurait eu pendant la conception ou l’accouchement des enfants précédents. Ce qui fait qu’il ne resterait que les femmes n’ayant jamais eu d’enfant, n’ayant jamais pris la pilule ou ne la prenant plus depuis quelques années pour qui le médecin n’aurait pas d’explication ad-hoc. Et encore, on pourra éventuellement leur trouver une malformation ou une maladie quelconque expliquant l’incapacité à avoir des enfants.

Et puis, il semble qu’à des doses faibles, l’effet de la cortisone soit insuffisant pour empêcher la procréation, et même l’apparition des règles. C’est encore plus vrai si la personne prenait la pilule et l’a abandonnée pour faire un enfant. La baisse du taux de cortisol est alors suffisamment importante pour permettre la procréation. Donc, pour plein de femmes, et pour les médecins, la cortisone n’a pas de pouvoir contraceptif, puisque les femmes en question ont réussi à avoir des enfants malgré la cortisone.

Et puis, au pire (femme jeune prenant de fortes doses de cortisone, désirant des enfants et ne prenant pas la pilule), le médecin avouera que la cortisone peut avoir un effet contraceptif. Enfin, s’il le sait évidemment. De toute façon, ça concernera tellement peu de femmes que ça restera une information extrêmement confidentielle.

Et puis, élément probablement le plus important, pour se rendre compte qu’il s’agit des mêmes médicaments, il faudrait que les gens soient conscients des autres effets secondaires similaires. Et comme ils ne le sont pas, le seul fait de se rendre compte que les deux types de médicaments ont un pouvoir contraceptif ne suffit pas.

Au final, beaucoup d’élément vont empêcher une prise de conscience du pouvoir contraceptif de la cortisone, ainsi que du fait que la pilule et la cortisone, c’est la même chose.

 

Morphine et escarres

 

J’ai souvent entendu dire que les escarres venaient du fait que les personnes étaient alitées en permanence. Mais ça me semblait quand même bizarre que des personnes se trouvant dans un lit (donc, une surface assez confortable) développent si vite des problèmes de ce type. Je crois avoir fini par comprendre.

En fait, les escarres doivent être provoquées par la morphine. Ca doit être l’hypotension qu’elle engendre qui doit entrainer leur formation.

Ce site est assez intéressant. En effet, on y trouve la théorie officielle (a priori ça n’est pas une théorie personnelle du bloggeur en question). Et elle semble assez valable sur le mécanisme qui conduit aux escarres. La pression d’un objet sur la peau provoquerait, si celle-ci était assez forte, un arrêt de la circulation sanguine et donc un arrêt de l’oxygénation des cellules. Ce qu’on peut constater quand on pousse un doigt contre un autre (ils deviennent blancs au point de pression) Et si l’arrêt de la circulation dure trop longtemps, les tissus finissent par se nécroser et entrainer une escarre.

Par contre, la suite de la théorie, quoi qu’intéressante et ayant une parte de vérité, se focaliserait surtout sur le problème des micromouvements. Alors que le problème principal, dans la majorité des cas, viendrait selon moi surtout d’une hypotension. Et celle-ci serait surtout provoquée par la prise de morphine (et parfois par l’arrêt brutal de médicaments de type anti-inflammatoires non stéroïdiens entrainant une hypertension à la prise  et une hypotension à l’arrêt).

Le site en question est intéressant aussi parce qu’il donne des chiffres précis concernant la pression (contre la peau) à partir de laquelle le sang n’arrive plus à rentrer dans les capillaires :

Dans les artères et les veines, le sang circule parce qu’il est sous pression. On sait que la pression dans les grosses artères est de l’ordre de 120 à 140 mm de mercure. Mais dans les petites artères la pression est de 32 mm de mercure ; dans les capillaires elle est de 20 mm de mercure. Cela signifie que si on comprime la peau avec une pression de 20 mm de mercure le sang va cesser de circuler, et la peau va se trouver en danger : la simple pression de mes doigts l’un sur l’autre fait blanchir la peau parce que le sang n’y circule plus.

Or la peau est en permanence soumise à des pressions dangereuses. Par exemple au lit les pressions habituelles sont :

– Au sacrum 60 mmHg

– Aux talons 45

– A l’occiput 40

– Au dos 30

– Aux coudes 20

– Aux omoplates 10

Au fauteuil, les pressions sur les os des fesses sont couramment de 60 mmHg, (du moins si les pieds du malade touchent le sol : sinon il faut doubler la pression).

… la pression critique à partir de laquelle les artérioles se ferment est, on l’a vu, de 32 mm de mercure. Au fauteuil les pressions atteignent couramment 300 mm de mercure ; un bon coussin anti-escarres parvient à ramener la pression à 120 mm de mercure.

 

Le problème avec ces chiffres, c’est que ça veut dire que, normalement, on devrait tous développer des escarres. Les théoriciens officiels sont conscients de cet illogisme. Et du coup, ils défendent l’idée que le corps ferait des micromouvements de façon permanente. Ca permettrait de soulager régulièrement les différentes zones soumises à la pression. Et ce serait ça qui ferait que les escarres ne se développeraient pas.

Seulement, les chiffres donnés vont à l’encontre de cette idée. Sur un siège, la pression sur les fesses et de 60mmHg, voir même de 120 si les pieds ne touchent pas le sol. Ca veut dire qu’on excède largement les 20mmHg qu’on trouve dans les capillaires. Donc, normalement, les micromouvements ne devraient pas permettre de passer sous la pression correcte. Ca devrait permettre de passer à 30 ou 40 mmHg, mais pas tellement moins (et probablement pas moins de 60 mmHg si les pieds ne touchent pas le sol). Surtout qu’au niveau des fesses, par exemple, la pression est répartie sur une vaste zone. Donc, les micromouvements ne devraient permettre de changer la pression qu’à la périphérie, mais pas tellement dans la large zone de contact avec le siège.

Or, dans la vie normale, on reste souvent assis 10 ou 12 heures par jour, et souvent sur des trucs tape-cul (quand on est jeune sur les sièges des écoles ou des lycées). On est assis pendant 8 heures au travail, 1 heure dans les transports, et encore 4 heures à la maison (diner, télé, lecture dans le lit). Soit 12 ou 13 heures. Et même dans le lit, pour ceux qui dorment sur le dos, ça fait dans les 22 heures. Donc, normalement, on devrait avoir des escarres sur les fesses. Ca devrait être quasi inévitable. Mais non, les gens ne développent pas d’escarre.

Ou au moins, sans aller jusqu’à l’escarre, on devrait développer des rougeurs, des inflammations plus ou moins importantes. Mais non, là encore, on ne développe rien de tout ça. La peau reste totalement normale même après des heures et des heures de position assise.

Surtout qu’il est dit qu’une escarre peut se développer en seulement 2 ou 3 heures (voir Wikipédia : « des escarres peuvent apparaître en deux heures » ou le site donné précédemment « Mais il faut savoir qu’une escarre peut se produire en trois heures« ). On ne voit jamais ça chez des gens bien portants. D’autant plus qu’être assis sur une chaise en bois pendant toute une journée est bien plus pénible qu’être allongée dans un lit douillet.

Par ailleurs, de nombreuses personnes qui développent des escarres ne sont pas en état de coma ou d’immobilité totale. Elles peuvent tout à fait bouger et donc faire des micromouvements. En plus, elles sont souvent alitées ou sur des fauteuils confortables, donc, des supports très moelleux. Et pourtant, elles développent des inflammations ou des escarres.

Donc, c’est bien qu’il y a quelque chose d’autre.

Ce qu’on peut penser, c’est qu’en réalité, le corps peut supporter plus que 20 mmHg de pression. Il doit y avoir certains mécanismes qui doivent permettre d’aller jusqu’à 60 mmHg. Donc, en bonne santé, rester longtemps assis ne poserait pas de problème.

Seulement, une baisse de tension changerait complètement la situation. D’un seul coup, on se retrouverait avec une pression bien plus basse dans les capillaires. Et on se retrouverait alors suffisamment au dessous du point de pression pour que commence à se développer des inflammations et des escarres.

Il est d’ailleurs reconnu que l’hypotension est une cause possible d’escarres (voir ici).

Or, la morphine entraine une hypotension. Donc, il est clair que si quelqu’un qui prend de la morphine développe des escarres, c’est bien à cause de celle-ci. Ce n’est pas un hasard si ce genre de situation arrive chez les personnes en fin de vie. Très souvent, celles-ci sont sous morphine.

Selon le site évoqué précédemment, l’oxygénation du sang est importante aussi dans la survenue d’escarres. Une insuffisance respiratoire ou cardiaque peut participer à la formation d’escarres. Et justement, la morphine engendre des faiblesses respiratoires et cardiaques plus ou moins importantes. Donc, par ce biais là aussi, la morphine peut provoquer des escarres.

Bien sur le fait qu’une personne soit alitée sans pouvoir faire de micromouvements doit certainement jouer. Et dans certains cas, ce sera effectivement le problème principal (personnes dans le coma, personnes paraplégiques, etc..). Mais très souvent, ça ne sera pas le cas, ou ça ne sera pas le problème du tout (puisque la personne sera capable de faire les micromouvements en question et ne sera pas alitée ou assise 24h/24).

Bien sur, il peut y avoir d’autres causes d’escarre. Par exemple, la prise de médicaments ayant un effet de type cortisone peut provoquer ce genre d’effet. Avec les thromboses que ça peut provoquer dans les jambes, le flux sanguin peut être ralenti. Il y a alors une hypotension locale. Et des escarres peuvent se développer au niveau du pied par exemple.

Le problème, c’est que pour traiter la douleur causée par les escarres, que donne-t-on aux malades ? De la morphine (voir ici). Soit, exactement l’inverse de ce qu’il faudrait faire. Donc, on comprend assez bien pourquoi chez de nombreuses personnes, il y a multiplication des escarres. Et on comprend aussi, pourquoi les escarres déjà présentes mettent un temps fou à se guérir. Enfin, cela dit, s’il y a escarre, c’est en général parce que la personne prend déjà de la morphine. Donc, on ne fera qu’en donner un peu plus. Mais pour les situations où ce n’est pas le cas, donner de la morphine n’est vraiment pas la chose à faire.

Heureusement, comme le corps s’habitue à la morphine, parfois, son influence diminuant (si on reste à la même dose, où si on n’augmente pas trop les doses), l’escarre va pouvoir se réparer petit à petit. C’est pour ça que, même sous morphine, certaines personnes vont voir leur escarre disparaitre. Et elles ne vont avoir qu’une escarre. Mais chez de très nombreuses autres personnes, il va y avoir au contraire augmentation du nombre d’escarre et très grand difficulté à guérir des escarres déjà formées.

L’utilisation de médicaments augmentant le taux de cortisol va s’opposer aux effets hypotenseurs de la morphine. Donc, ça aussi ça va permettre de limiter le nombre d’escarres et de faciliter la guérison des escarres déjà en place.

 

Morphine et constipation


Un des effets secondaires de la morphine, c’est la constipation.

Autant je comprenais assez bien que les antibiotiques provoquent des diarrhées, puisqu’ils agressent le système digestif, autant, au début, je comprenais assez mal pourquoi la morphine pouvait entrainer de la constipation.


1) Pourquoi la morphine provoque de la constipation


En fait, c’est assez simple.

La morphine détend les muscles. Du coup, le transit de la nourriture à l’intérieur du système digestif se fait plus lentement. Or, dans le système digestif, l’eau est drainée des aliments vers l’intérieur du corps. Ca assèche le bol alimentaire. C’est ce qui fait d’ailleurs que les selles ne sont pas sous forme de diarrhée en permanence. Quand quelqu’un prend de la morphine, vu que le bol alimentaire reste plus longtemps dans le système digestif, le drainage de l’eau se fait pendant plus longtemps et logiquement il est plus desséché. Les selles qui se forment sont alors plus sèches et plus compactes.

Et puis, les muscles du sphincter étant plus détendus, ils vont être moins capables de forcer pour expulser les selles durcies.

Peut-être aussi que les nerfs détectant le moment adéquat pour entrainer les contractions visant à expulser les selles sont moins réactifs. Ce qui entrainerait que les selles auraient le temps de s’accumuler en grande quantité avant que le signal ne soit lancé. Et à ce moment là, un bouchon compact aurait déjà eu le temps de se former.

Et comme le transit se fait plus lentement, et qu’en plus, les selles n’arrivent pas à sortir, il peut y avoir accumulation d’aliments en partie digérés ainsi que de selles. Deux ou trois repas n’ont pas le temps d’être évacués que deux ou trois autres sont déjà arrivés. Ils vont donc s’accumuler dans le rectum sous forme de selles. Ca peut aussi éventuellement engendrer une occlusion intestinale (mais c’est peu documenté, donc, ça doit être plus rare).

Le fait que la personne soit allongée ou assise toute la journée ne doit pas aider non plus. Avec les muscles qui sont plus détendus, la position assise (et peut-être la position allongée aussi) va probablement favoriser la création d’un bouchon (zone plus large) à proximité de l’entrée de l’anus. Ce qui rendra l’expulsion bien plus difficile.

Peut-être que le ralentissement du transit est en partie voulu par l’organisme. Peut-être que le centre du corps est déshydraté. Donc, en faisant ça, il cherche peut-être à prendre un maximum d’eau aux aliments. Mais bon, c’est peu probable quand même. Ca doit être uniquement le problème de détente des muscles qui doit engendrer ce phénomène.

Tout ce mécanisme est connu de l’orthodoxie. Donc, je ne fais pas œuvre originale ici. Mais c’est ce qui vient après qui est intéressant.


2) Le problème des laxatifs utilisés avec la morphine


Face à ces problèmes de constipation, la médecine officielle utilise bien sur des laxatifs. Ceux-ci sont de diverses sortes. Mais, tous ont des effets négatifs plus ou moins néfastes vue la situation du malade.


– Laxatifs lubrifiants

Les laxatifs lubrifiants (en fait, huileux) tapissent les parois du système digestif. Et du coup, à cause de ce film graisseux, le transfert d’eau va moins bien se faire entre le bol alimentaire et le corps. L’eau restant dans le bol alimentaire, celui-ci sera plus mou. Et les selles seront plus faciles à éjecter quand le patient ira aux toilettes. Il est possible aussi que ça glisse plus facilement dans l’intestin et donc que ça accélère le transit, et grâce à ça, que ça limite le transfert d’eau vers le corps et garde le bol alimentaire suffisamment mou.

Le problème, c’est que puisque ça empêche en partie le transfert de l’eau du bol alimentaire vers l’intérieur du corps, ça entrainera une légère déshydratation. Or, comme le patient est déjà en situation de déshydratation, ça va aggraver le problème. Probablement pas énormément, mais quand même un peu. Et vu la situation du patient, c’est quand même gênant.


– Laxatifs osmotiques

Les laxatifs osmotiques (les plus utilisés), contiennent du sel ou du sucre. Puisque le bol alimentaire est très salé ou sucré, il attire l’eau du corps vers le système digestif. Le problème est donc encore plus important que pour les laxatifs huileux, puisque là, on prend de l’eau au corps. Donc, on le déshydrate encore plus qu’avec les laxatifs lubrifiants.

Bien sur, on peut donner de l’eau en dehors des repas. Mais enfin quand même, il y a risque d’augmentation de la déshydratation. Et puis, si on donne de l’eau en dehors des repas, ça va éventuellement faire revenir de l’eau dans le corps. Mais alors, le bol alimentaire va à nouveau se dessécher.

– Laxatifs de lest

Dans le principe, les laxatifs de lest semblent plus adaptés. Ils sont sensés augmenter le volume du bol alimentaire. Or, il doit y avoir des nerfs qui détectent le volume du bol alimentaire dans le système digestif. Et quand il y a un certain volume, ces nerfs doivent provoquer la contraction des muscles des intestins, ce qui fait avancer le bol alimentaire dans les intestins. Donc, augmenter le volume du bol alimentaire semble une bonne idée. Seulement, les laxatifs en question font ça en captant l’eau du bol alimentaire. Ils se gonflent d’eau quoi. Donc, l’eau du bol alimentaire ne va pas dans le corps ; ce qui n’est pas tellement le but recherché.

Bien sur, on recommande de faire boire beaucoup d’eau au patient en même temps qu’il prend son repas. Ce qui devrait normalement permettre d’en avoir en excès pour le corps. Mais il semble que ça ne soit pas suffisant. Du coup, ce genre de laxatif n’est apparemment pas tellement recommandé pour quelqu’un sous morphine. Voir ici (hygiène de la défécation chez les patients recevant des narcotiques) :  » On évitera de préférence les laxatifs de lest (par exemple Fibogel, Natuvit, …) lorsque l’absorption de liquides est fortement réduite« .


Le problème des laxatifs lubrifiants osmotiques ou de lest, c’est que même si le bol alimentaire est plus liquide, il n’en reste pas moins que les muscles du système digestif sont anémiés. Donc, même si le transit se fait plus facilement, il continue à se faire lentement. Et au final, la constipation peut continuer à poser problème. C’est pour ça qu’on va avoir besoin de passer à des laxatifs plus puissants, qui eux, vont stimuler le mouvement des muscles.


– Laxatifs stimulants ou irritants

Les laxatifs stimulants, ainsi que les laxatifs irritants semblent a priori être la même chose. D’ailleurs, on retrouve la plupart d’entre eux dans les deux familles. L’huile de ricin, le Séné (autrement appelé sénosides), l’acide déhydrocholique, le Bisacodyl, l’Aloé Vera et la Cascara Sagrada sont cités dans certains documents comme faisant partie de la première famille et dans d’autres documents comme faisant partie de la deuxième.

En réalité, ce sont très probablement des médicaments de type antibiotiques. Comme ça irrite le système digestif, ça doit accélérer le transit. Les muscles de l’intestin et du colon doivent travailler plus intensément pour évacuer rapidement le poison. Et puis, peut-être bien aussi que le corps doit inonder le système digestif d’eau afin de noyer le poison, et aussi afin de ne pas l’absorber (puisque le flux d’eau empêche le poison de rentrer dans l’organisme). Bien sur, l’inondation du système digestif accélère encore le transit (l’excrétion d’eau doit servir aussi à ça : faire comme une purge du système digestif).

Si je dis que ce sont des médicaments de type antibiotiques, ça signifie bien sur que les antibiotiques ont comme effet connu d’engendrer des diarrhées et des contractions intestinales. Sur le site e-sante, on trouve ça : « la survenue d’une diarrhée lors d’un traitement antibiotique est plutôt fréquente. On estime que cet effet touche 5 à 30% des adultes sous antibiotiques et 11 à 40% des enfants« . Selon la théorie officielle, c’est parce que ça détruit ou désorganise la flore intestinale. C’est sur que ça ne doit pas aider. Mais l’effet principal vient en réalité de la réaction du corps à la présence de ce qui est considéré comme un poison. C’est le même mécanisme que les laxatifs.

Donc, déjà, il y a une similarité des effets immédiats sur le système digestif. Et la similarité d’autres effets secondaires fait également penser que ce sont des antibiotiques en réalité. Les effets secondaires en question sont les suivants (voir ici) : confusion, faiblesse ou fatigue inhabituelles, arythmie cardiaque, crampes abdominales ou musculaires intenses.

La confusion vient certainement de l’effet désagrégateur de cellule de ces produits, qui doit entrainer des hémorragies cérébrales. L’arythmie cardiaque indique que ces produits entrainent une mobilisation d’eau et de sang importants dans le système digestif. Ce qui entraine une hypotension plus ou moins importante. Comme c’est utilisé souvent chez des personnes déjà en état d’hypotension, le cœur ne doit plus être assez alimenté en sang au niveau de la pompe, et du coup, ça entraine une arythmie, un peu comme une pompe qui ne recevrait plus assez d’eau et pomperait en partie dans le vide. Comme vu plus haut, les crampes abdominales doivent venir du fait que les muscles des intestins travaillent intensément pour évacuer le poison ingéré. Du coup, ça doit finir par entrainer des crampes. Probablement aussi que l’excrétion d’eau vide les cellules de leurs électrolytes, ce qui doit entrainer un mauvais passage de l’influx électrique. Ou peut-être que c’est l’inverse (cellules qui gardent leur électrolytes, mais qui manquent d’eau, d’où un passage permanent du flux électrique). A voir.

Et concernant leur origine, beaucoup de ces laxatifs sont obtenus à partir de plantes. Ce qui signifie clairement que leur effet est de type antibiotique. L’huile de ricin, par exemple, est obtenue à partir des graines du ricin. Et son gout très amer, détesté des enfants du siècle dernier, signe son caractère de type antibiotique (c’est-à-dire désagrégateur de cellule, voir l’article sur les médicaments à base de plantes). La préparation à base de rhubarbe est faite à partir des racines de la plante. Là aussi, le gout très amer signale le caractère de type antibiotique. Le produit actif de l’Aloe vera, un petit cactus, est obtenu à partir des feuilles de la plante. Le séné est préparé à partir des feuilles et des fruits. Pour le Cascara Sagradan, il s’agit de l’écorce, qu’on fait sécher. Idem pour la Bourdaine (écorce séchée).

Il n’y a que le bisacodyl qui semble être d’origine synthétique. Selon Doctissimo, il fait partie de la famille des dérivés du phénylméthane. Et selon Wikipédia, le phénylméthane c’est en fait du toluène :  » Le toluène, également appelé méthylbenzène ou phénylméthane est un hydrocarbure aromatique sous la forme d’un liquide transparent, très répandu et utilisé comme produit de départ industriel ou comme solvant. Il dissout un grand nombre d’huiles, graisses, résines (naturelles ou de synthèse). Il a une odeur caractéristique (type dissolvant pour peinture) rappelant celle, douceâtre, du benzène apparenté. » C’est un produit de distillation du pétrole.

Comme pour les laxatifs osmotiques, le fait de faire sortir de l’eau du corps entraine que ça déshydrate encore plus le patient. Donc, là aussi, c’est mauvais. C’est vrai que le fait que ces médicaments augmentent le taux de cortisol devrait finir par améliorer l’hydratation du patient. Mais ça, c’est au bout de quelques jours. Dans l’immédiat, c’est la déshydratation qui va prévaloir. Et si le patient est considéré comme étant en stade terminal, ça peut suffire à faire la différence entre la vie et la mort.

Et puis, peut-être que la morphine fait baisser le taux de cortisol. Si c’est le cas, alors ce type de laxatif va juste améliorer un peu le taux de cortisol, mais pas suffisamment pour améliorer vraiment l’hydratation du centre du corps.

Et comme en général, ces laxatifs ne sont pas utilisés très longtemps, l’effet d’augmentation du taux de cortisol n’aura pas le temps d’être suffisamment important pour contrebalancer la déshydratation entrainée par la morphine et par les premiers jours d’utilisation des laxatifs en question. Donc, au final, ça sera plutôt l’effet de déshydratation qui prévaudra.

Mais ce qui va surtout poser problème, c’est l’effet de choc d’hypotension, comme on a pu le voir par ailleurs pour le cas d’utilisation d’antibiotiques après une utilisation prolongée de morphine.

En effet, non seulement ça fait sortir de l’eau du corps,  mais en plus, ça doit mobiliser du sang en grande quantité dans le ventre lorsque c’est absorbé. Donc, ça va prendre du sang dans le reste du corps, et la personne risque de passer d’un état d’hypotension grave à un état d’hypotension mortelle. Pour une personne en état d’hypotension extrême, comme l’est souvent une personne considérée comme étant au stade terminal, ça va être relativement souvent le coup de grâce.

Du coup, on peut imaginer que les laxatifs stimulants ou irritants sont une cause de mort non négligeable pour les personnes en fin de vie sous morphine. En fait, vu que ce sont des médicaments de type antibiotiques, ça pose tout simplement le même problème que les antibiotiques.

Et ce genre de situation va arriver souvent, puisque comme on l’a vu plus haut, les autres types de laxatifs vont finir par être insuffisants parce qu’ils ne stimulent pas ou trop peu les muscles du système digestif. Donc, on va généralement finir par devoir utiliser les laxatifs stimulants/irritants.

Ce qu’il y a aussi, c’est que le système digestif va souvent être déjà complètement épuisé par la prise de médicaments de type antibiotiques (chimiothérapie, anti-inflammatoires à doses élevées, antibiotiques, etc…). En effet, pour les laxatifs, on dit qu’il ne faut pas les prendre trop longtemps, parce que sinon l’effet finit par s’estomper. Si une telle chose arrive, c’est parce qu’à force d’être sollicités parce qu’agressés, les muscles du système digestif finissent par ne plus réagir. Or, vu que les médicaments de type antibiotique ont le même effet sur le système digestif que les laxatifs stimulants (puisque ce sont les mêmes médicaments), et que chez quelqu’un considéré comme étant au stade terminal, ils auront souvent été administrés pendant des mois, le système digestif sera déjà épuisé. Donc, même les laxatifs de type stimulants ou irritants vont souvent être insuffisants, tellement le système digestif aura été endommagé par les médicaments de type antibiotique pris précédemment. Donc, il est possible qu’on soit souvent obligé d’utiliser des doses importantes de laxatifs stimulants chez les personnes sous morphine. Il est possible que ce soit aussi le cas chez les personnes pas sous morphine, mais ayant déjà consommé beaucoup de produit de type antibiotiques.


– Les lavements

Bien sur, on utilise aussi les lavements, qui sont moins dangereux. Mais, ça n’empêche pas qu’on utilise les autres traitements. Et puis, les lavements, ça doit un peu emmerder les personnels soignants. Alors qu’un médicament pris par voie orale, avec le malade qui ensuite va tout seul à la selle, c’est quand même beaucoup plus confortable. Donc, ils doivent le faire évidemment. Mais, on peut penser qu’ils vont avoir une préférence pour le médicament par voie orale. Et puis même sans préférence de la part des personnels soignant, la procédure doit être de ne faire de lavement qu’une fois la présence d’un fécalome (bouchon) diagnostiqué. Et ensuite, d’administrer à nouveau les médicaments par voie orale (ou administrés tout court s’ils ne l’étaient pas avant). Donc, le lavement ne doit être qu’un traitement ponctuel alors que ceux par voie orale doivent constituer le traitement de fond.


Conclusion

Donc, la morphine engendre de la constipation. Et face à ce problème, on aurait à disposition divers types de laxatifs. Mais les moins dangereux auraient tendance à ne pas être assez efficaces, parce qu’ils n’agiraient pas, ou pas assez, sur les muscles assurant le parcours du bol alimentaire dans le système digestif (qui sont anesthésiés par la morphine). Il faudrait donc utiliser des laxatifs agissant sur les muscles en question. C’est ce que font, entre autres choses, les laxatifs stimulants ou irritants.  Mais comme ces laxatifs seraient en réalité des médicaments de type antibiotique, ils engendreraient les mêmes dangers de choc d’hypotension mortel que ceux-ci.

On aurait alors un quatrième élément causant la mort des personnes considérée comme étant au stade terminal. Les quatre éléments seraient donc :

–          Effondrement du taux de cortisol après l’arrêt d’un traitement (ex : chimiothérapie). Hypotension sévère. Puis, reprise d’un médicament de type anti-inflammatoire ou antibiotique. Mobilisation soudaine de sang dans le ventre, entrainant une hypotension qui vient s’ajouter à celle déjà présente. Mort par arrêt ou arythmie cardiaque.

–          La prise de morphine toute seule, qui, à cause de l’hypotension que ça provoque, finirait par entrainer une détresse respiratoire mortelle, ou un arrêt cardiaque. Dans ce cas, il n’y aurait pas besoin d’un « déclencheur » de type antibiotique. Avec suffisamment de temps, la morphine serait suffisante pour aboutir à un stade d’hypotension mortelle.

–          La prise de morphine, qui entrainerait une hypotension sévère. Puis prise d’un antibiotique ou d’un anti-inflammatoire (pour une toux, ou des douleurs). Même mécanisme de mort qu’en 1. Mais là, c’est la morphine qui provoque l’hypotension préalable.

–          Idem que le 3 (prise de morphine). Sauf qu’à la place d’un antibiotique ou d’un anti-inflammatoire, le patient prendrait un laxatif stimulant ou irritant. C’est la même chose qu’un antibiotique ou un anti-inflammatoire. Mais là, ça passerait plus inaperçu, parce que ça serait intégré dans le cadre de la prise de morphine. Et puis, ça apparait plus inoffensif qu’un antibiotique ou un anti-inflammatoire.  Qui irait soupçonner un simple laxatif ?


Pourquoi la morphine ou l’alcool entrainent des nausées et des vomissements

 

C’est parce que les deux entrainent une vasodilatation et donc une hypotension.

Or, quand on mange, ça entraine une mobilisation de sang au niveau du ventre, pour assurer la digestion. Seulement, le sang en question n’est pas tiré de nulle part. Il vient des autres parties du corps. Et du coup, il y en a moins pour le reste du corps. La digestion entraine donc elle aussi une certaine hypotension. C’est d’ailleurs pour ça qu’on a moins d’énergie après un repas copieux.

Or, vu que le corps est déjà en état d’hypotension, ce manque de sang va l’aggraver. Et la personne risque de mourir par emballement ou arrêt cardiaque.

Du coup, le corps supprime le problème de la digestion. Et il le fait en vomissant. Le sang qui était mobilisé pour la digestion peut alors être mobilisé ailleurs. Et la tension sanguine va remonter. En vomissant, le corps supprime cette source d’hypotension. Le fait de vomir est un mécanisme de protection contre l’hypotension de la part du corps.

Il est possible que ce soit une fonction réflexe quand il y a hypotension et donc, que le corps vomisse même s’il n’y a pas de digestion d’entamée. C’est à voir.

Par ailleurs, il est dit que lorsque la morphine est prise à haute dose, au contraire, ça a plutôt une action anti-vomitive. C’est assez logique. Comme ça entraine une détente musculaire, à partir d’une certaine dose, les muscles du ventre sont tellement détendus qu’ils deviennent incapables de vomir. Du coup, effectivement, à haute dose, ça a un effet anti-vomitif.

Et puis, toujours pour la morphine, il semble aussi que le corps s’habitue. Ce qui entraine qu’il faut souvent augmenter les doses de façon énorme pour continuer à obtenir le même effet. Donc, il est possible que si la personne a moins de nausée quand elle prend des fortes doses, ce soit parfois parce qu’elle s’est habituée au produit et que ça lui fait moins d’effet. Dans ce cas, les nausées reviendraient une fois la dose à nouveau augmentée.

Il est possible aussi que le ralentissement de la digestion causée par l’effet de détente musculaire entraine une mauvaise digestion (développement de bactéries) et que les toxines émises participent parfois à l’envie de vomir.

D’une façon générale, on peut se dire que la plupart des produits qui entrainent une vasodilatation vont avoir tendance à entrainer des nausées et des vomissements.

La solution pour limiter un tout petit peu cet effet, dans le cas de la morphine, c’est de manger léger. C’est-à-dire, déjà, pas de fortes quantités. Mais vu que les personnes en question ne doivent pas avoir tellement faim, c’est surtout au niveau de la composition des repas que l’amélioration peut être obtenue en ce qui concerne la légèreté. Il faut éviter de manger des fruits ou des légumes à fort index glycémique avec des produits d’origine animale. Donc, surtout pas de steak + patates. Plutôt un steak + haricots verts/salade/tomates/brocolis/choux rouges/etc… Voir, pas de steak du tout. Pas de fruits à la fin du repas. A la limite un yaourt comme dessert. Ce genre de choses quoi. Et pour les fruits, les manger seuls. Faire un repas uniquement de fruit sans mélange avec d’autres types d’aliments.

 

Ajout du 15/11/2010 :

En faisant une recherche sur l’héroïne, évidemment, j’ai trouvé que ça aussi, ça entraine des nausées et des vomissements (c’est normal, puisque c’est en réalité la même chose que la morphine). C’est même ce qui fait en grande partie que les héroïnomanes arrêtent de s’alimenter et maigrissent rapidement. Ca doit aussi avoir un effet coupe-faim, mais les nausées doivent faire que même avec de la volonté de manger, les héroïnomanes sont rebutés par ce problème de nausée. Sur ce forum, quelqu’un dit que même le fait d’être debout entraine des nausées. Ce qui est logique, puisque quand la personne est debout, elle fait un effort, ce qui nécessite d’augmenter le rythme cardiaque. Et comme il n’y a pas assez de pression dans le système sanguin, le système a une nouvelle fois le réflexe de vouloir vomir.

C’est intéressant, parce que ça permet de comprendre de nouveaux détails pour la morphine. Puisque ça entraine des nausées, comme pour les héroïnomanes, les patients sous morphine ne vont plus pouvoir se nourrir. Du coup, ils vont maigrir rapidement, comme les héroïnomanes. Donc, la morphine va être une autre source d’amaigrissement importante (dans le cas du cancer, la première chronologiquement est le traitement anticancéreux). Or, quand le patient est considéré comme étant en phase terminale, on lui donne de la morphine. Donc, alors qu’il est déjà affaibli, on donne quelque chose qui va l’amaigrir énormément. Seulement, on mettra ça sur le compte de la maladie et pas sur le compte de la morphine. On se dira que s’il est aussi amaigri, c’est parce qu’il est en phase terminal.

Bien sur, on mettra le patient sous sonde gastrique. Mais vu que le problème de la digestion et donc des nausées et des vomissements continuera à se poser, il risquera de finir par la refuser. Et là, il s’amaigrira à nouveau à vue d’œil.

Il faut tenir compte par ailleurs de la déshydratation qui va être associée à l’amaigrissement. Or, comme la déshydratation entraine une hypotension. Et que la morphine entraine déjà de l’hypotension, on imagine le degré d’hypotension du patient.

Le fait que les nausées soient provoquées par le simple fait d’être debout est important également. Ca veut dire qu’un patient sous morphine va avoir tendance à rester alité, afin de ne pas subir ces nausées (enfin.., surtout ceux en phase terminale). Du coup, pour les proches, ça corroborera l’idée qu’il est en phase terminale (le fait que ça provoque des phases de délire ira aussi dans le sens de cette idée).

On me dira que les héroïnomanes ne sont pas alités en permanence, et ne meurent pas en quelques mois d’amaigrissement et de déshydratation. Oui, mais comme je l’avais dit dans un article précédent sur la morphine, la plupart des héroïnomanes sont jeunes. Donc, ils ont une santé et une énergie bien meilleures que les cancéreux ou autres malades à qui on donne de la morphine, qui sont vieux pour l’écrasante majorité. Et puis, ils alternent les drogues. A certains moments, ils vont prendre des drogues entrainant de l’hypertension et favorisant l’envie de manger (cocaïne, amphétamines). Et parfois, par manque d’argent, ils devront faire un arrêt forcé. Ou alors, ils devront prendre des palliatifs ayant beaucoup moins d’effet (ou à des doses ayant beaucoup moins d’effet). Alors que les malades n’ont pas d’interruption dans leur traitement. Par ailleurs, les drogués sont limités dans la quantité d’héroïne qu’ils peuvent prendre, tout simplement à cause du prix. Un héroïnomane ne pourra rapidement plus augmenter sa consommation, parce qu’il n’aura pas assez d’argent pour le faire. Et comme l’héroïne, de la même façon que la morphine, nécessite qu’on augmente régulièrement les doses pour garder le même effet, ne plus pouvoir le faire entrainera la diminution ou la stagnation de ce dernier. Les malades, de leur coté, ne sont pas limités. Le médecin peut augmenter les doses autant qu’il le veut. Et c’est ce qui va souvent arriver. En tout cas pour les patients en phase terminale. Quelque part, le prix de leur drogue protège les héroïnomanes d’une mort beaucoup plus précoce. Alors que les malades, eux, n’ont pas cette « chance ».

 

Alcool et antibiotiques égale danger


Pourquoi l’alcool et les antibiotiques ne font pas bon ménage ? A mon avis, c’est à cause du même problème que j’ai mis en évidence pour les personnes déshydratées ou avec un faible taux de cortisol.

L’alcool entraine une vasodilatation des vaisseaux sanguins. Du coup, on se retrouve en état d’hypotension. Bien sur, celle-ci est plus ou moins importante en fonction de la dose d’alcool, du poids du buveur, et de sa capacité à l’assimiler.

Par ailleurs, les antibiotiques, parce qu’ils agressent le corps vont entrainer une mobilisation soudaine d’eau et de sang respectivement dans les cellules et les vaisseaux sanguins du ventre.

Du coup, comme ça prélève de l’eau et du sang sur le reste de l’organisme, et probablement plus particulièrement au niveau de la poitrine, celle-ci se retrouve encore plus en manque d’eau et de sang.

L’hypotension devient alors trop importante. Et la personne risque de s’évanouir pendant quelques minutes ou quelques heures, voir même de mourir d’un arrêt cardiaque (dans les cas les plus extrêmes).

Et bien sur, si une personne prend des antibiotiques, c’est qu’elle est malade. Donc, quelqu’un qui prend des antibiotiques est souvent déjà en situation de légère hypotension (soit à cause d’une légère déshydratation, ou d’un faible taux de cortisol). Donc, le risque est déjà accru par rapport à une personne en bonne santé qui tenterait la même combinaison d’antibiotiques et d’alcool.  Bref, le fait même de prendre un antibiotique indique qu’il y a un risque supplémentaire de mélanger alcool et antibiotiques.

On peut penser que le risque est plus élevé en début de prise d’antibiotique (durant les 3 premiers jours) et en particulier le premier jour. En effet, la personne est alors déjà en situation d’hypotension (à cause de la maladie). Là dessus, elle prend de l’alcool, ce qui entraine une hypotension encore un peu plus importante. Et enfin, elle absorbe un antibiotique qui va temporairement encore augmenter l’hypotension.

Alors qu’après 3 jours, comme l’antibiotique a tendance à faire remonter la tension (le mécanisme de mobilisation du sang dans le ventre dont j’ai parlé plus haut n’est valable que pendant quelques heures après la prise. Après en se diffusant dans l’organisme, l’antibiotique a tendance au contraire à faire monter la tension) et que le corps doit s’habituer à l’absorber, le danger est probablement moins grand. On se retrouve en effet dans la configuration suivante : grâce à l’antibiotique, la personne est à nouveau en situation de tension normale ou élevée, l’alcool entraine effectivement une diminution de la tension, mais ensuite, la prise d’antibiotique étant mieux tolérée que durant les premiers jours, elle va entrainer une moins grande hypotension. Donc, le danger de coma doit être moins élevé. Mais bien sur, il vaut beaucoup mieux ne pas tenter la chance. Personnellement, je n’irais pas me risquer à tenter l’expérience.

Si la personne a pris des antibiotiques pendant plusieurs mois, on en revient en partie au premier cas. Comme l’antibiotique va avoir tendance à faire maigrir, la personne sera en état de déshydratation et donc d’hypotension. Et du coup, on se retrouve dans une situation particulièrement dangereuse concernant la prise d’alcool et d’antibiotiques.

Il doit y avoir des moments plus dangereux que d’autres pour la combinaison alcool + antibiotiques.  On peut penser que prendre l’antibiotique quelques heures après avoir absorbé une grosse dose d’alcool est particulièrement mauvais. En effet, l’alcool est alors complètement passé dans le sang. L’hypotension est bien présente. Et si la fête ou le repas est fini, la tension liée à l’évènement est retombée. Du coup, l’hypotension est encore plus grande. Et si on prend l’antibiotique juste à ce moment là, la tension va particulièrement baisser.

Par ailleurs, la chaleur influe aussi sur le phénomène. Plus il fait chaud et plus la tension sanguine est basse.  Donc, dans un endroit surchauffé ou par une chaude journée d’été, le problème risque encore plus de se manifester.

Évidemment, un gars de 1m95 faisant 100 kg, ayant l’habitude de boire de l’alcool, qui prend un verre dans une soirée et un antibiotique un peu après ne risque pas grand chose. Mais plus la personne est petite, fluette, peu habituée à l’alcool, et boit beaucoup ce soir là, plus le risque augmente.

Je pense que ce qu’il faut faire dans la situation où la personne s’évanouit, si on n’a pas de médecin à proximité, c’est comme pour les cas d’overdose d’héroïne (c’est la même situation) : mettre d’abord les avant-bras et le bas des jambes au contact de l’eau froide, puis un peu après, l’ensemble des bras et des jambes. Ainsi, mécaniquement les veines des bras et des jambes se contractent et renvoient du sang dans la poitrine. Du coup, la tension remonte. Ca évite le danger d’un arrêt cardiaque.  Mettre la personne allongée avec les jambes un peu relevées aide aussi puisque ça fait revenir le sang des jambes dans le tronc. Cela dit, il veut mieux mettre la personne en position de sécurité (allongée sur le coté) pour éviter qu’elle ne vomisse et s’étouffe. Du coup, relever les jambes n’est pas évident. Et bien sur, il faut desserrer la ceinture et le soutien-gorge afin que le sang des jambes et des bras puisse revenir plus facilement dans le tronc.