Il y a un mois, la société VeriChip, pour se défendre contre l’accusation que ses puces sous-cutanées entraîneraient des tumeurs chez 250 souris et rats, a révélé l’intéressante information suivante. En fait, les souris de laboratoire auraient tendance à développer une tumeur au point d’injection d’une seringue, quelque soit le produit injecté. Très intéressant ça.
D’un seul coup, on comprend pourquoi on a trouvé plein de virus oncogènes chez les souris. C’est sur que si n’importe quel produit a tendance à entraîner la formation d’une tumeur, tout test de « virus oncogène » va entraîner une réponse positive. Toute tentative d’en trouver un chez ce genre d’animaux va être couronnée de succès.
Et dans une autre perspective, toute tentative de trouver un microbe pathogène chez la souris va s’orienter vers une influence oncogène. Vu que dès le départ, on s’est servi beaucoup de souris et autres petits animaux à fort taux de reproduction, il était donc normal avec l’hystérie de l’époque sur les microbes pathogènes, qu’on se soit orienté rapidement vers l’hypothèse de virus oncogènes.
Pourquoi les souris et rats développent des tumeurs au point d’injection, quelque soit le produit utilisé ?
Je pense avoir trouvé une explication à la chose. Ca pourrait évoluer. Mais ça me semble déjà pas mal.
A mon avis, on est encore dans la problématique des petits vaisseaux. Or, vu leur taille, les souris n’ont pas des vaisseaux bien gros.
Il est possible qu’à l’inverse de ce que je pensais pour le virus de la mosaïque du tabac, ce soit en fait la faible concentration en matières solides du liquide injecté qui pourrait entraîner ces tumeurs.
J’ai vu il y a deux jours un reportage intéressant sur le magasine de la santé. Une femme s’était faite charcuter lors d’une opération de chirurgie esthétique consistant à lui faire disparaître la graisse de ses cuisses. Le principe de l’opération était d’injecter de l’eau dans les régions contenant de la graisse. L’eau injectée étant moins riches en sels minéraux que les cellules graisseuses, celles-ci éclatent, et la graisse est ensuite évacuée. Seulement, le chirurgien présent dans l’émission, engueulait (a posteriori bien sur) son confrère en disant qu’il avait mis beaucoup trop d’eau et que, du coup la graisse et le sang était en beaucoup trop grande quantité pour pouvoir être évacués rapidement par le système lymphatique. Du coup, la graisse, et le sang stagnant dans la cuisse, un mécanisme de nécrose était en train de se mettre en place dans la cuisse de la femme en question. Il disait que c’était le genre d’expérience qu’on fait pour provoquer des nécroses chez les souris par exemple. La peau de la cuisse de la femme était très rouge. Le médecin disait qu’il fallait drainer le liquide présent dans la cuisse. C’est ce qu’il a fait. Et un liquide rouge s’est mis a couler à flots important, preuve qu’il y avait une forte pression.
Donc, peut-être bien qu’un mécanisme similaire est à l’oeuvre dans le cas d’injection dans le corps des souris. Peut-être que le liquide injecté fait éclater les cellules et les vaisseaux sanguins. Du coup, comme de leur coté, les veines du système lymphatique des souris ne sont pas assez larges pour évacuer suffisamment rapidement les cellules mortes, une nécrose, et donc un oedème se font et on déclare que c’est une tumeur. Ou alors, à partir de ce jus en décomposition, une tumeur se crée. Ce serait un moyen pour le corps de résoudre localement le problème des chaires en état de début de nécrose (voir ce que je dis sur l’origine du cancer ici). En fait pour le problème de la concentration du liquide, ça peut marcher dans les deux cas. Il ne faut pas avoir une liquide trop pur, ni un liquide trop chargé en sels minéraux et protéines. Il faut que ce soit à l’homéostasie. Ca explique que quelque soit le produit injecté, les souris ont tendance à développer des tumeurs au point d’injection.
Il y a peut-être aussi le problème que le produit injecté est souvent oxydant. Ca ne doit pas aider.
Mais ce qui se passe pour la souris pour de simples raisons anatomiques ne peut pas se passer chez l’homme, pour le même genre de raisons. Dans la mesure où l’être humain a des veines lymphatiques plus grosses, le liquide peut s’évacuer facilement, et il ne se crée donc pas de nécrose, ni de tumeurs. On peut injecter tous les « virus oncogènes » qu’on veut aux gros animaux, ça ne donne rien. Et donc, comme l’être humain et les gros animaux en général, ne développent pas de tumeur, l’hypothèse des virus oncogènes est restée cantonnée aux souris, rats et poulets.
C’est comme ça qu’a pu naître le mythe des virus oncogènes. Et c’est pour ça qu’on s’est acharné sur l’idée que le cancer était du à des virus jusqu’à la fin des années 70 (en tout cas, en supposant que ça n’ait pas été la théorie la plus influente, ça a eu une bonne influence pendant un bon nombre d’années). C’est comme ça qu’on s’est enfermé dans une voie sans issue pendant des années, croyant à des virus oncogènes qui en réalité n’existaient pas.