Première remise en cause : l’amélioration de l’espérance de vie
On va analyser d’abord l’histoire de l’augmentation de l’espérance de vie des malades.
Déjà, ce dont on se rend compte, c’est que les problèmes cardiaques touchent surtout les personnes très âgées. Et aussi, que selon le stade de gravité de la maladie, les taux de mortalité sont très différents. Et bien sûr, le stade de gravité de la maladie est fortement fonction de l’âge. Les personnes de plus de 80 ans ont souvent une insuffisance cardiaque bien plus grave que les personnes de par exemple 60 ans.
L’évolution des populations concernées
Déjà, on constate que l’amélioration de l’espérance de vie n’est pas si géniale. 19 % sur 50 ans, ça n’a rien d’extraordinaire.
Et ce qu’on peut se dire, c’est que l’évolution des populations concernées par ces maladies à du améliorer les statistique.
Un premier élément qui a dû permettre d’influencer positivement les statistiques, c’est l’augmentation du nombre de femmes concernées par la maladie. Comparativement, il y avait peu de femmes avec des maladies cardiovasculaires dans les années 50. Avec la pilule, les traitements hormonaux substitutifs, et l’explosion de la consommation de tabac et d’alcool chez les femmes, celles-ci se sont mises à en avoir beaucoup plus.
Seulement, ce qu’on peut penser, c’est que les femmes diagnostiquées comme ayant une maladie cardiaque dans les années 50, étaient pour la plupart dans un état avancé de la maladie, et probablement très âgées. Du coup, le taux de mortalité de l’époque était assez élevé.
En multipliant les examens préventifs, on a fait comme pour les hommes – on a permis d’améliorer les statistiques d’espérance de vie – mais à une échelle supérieure. D’un seul coup, au lieu d’avoir essentiellement des cas de stade III-IV, on a eu aussi plein de cas au stade I et II. Et on a eu beaucoup plus de cas jeunes. Forcément, l’espérance de vie globale s’est fortement améliorée, plus que chez les hommes.
Dans l’étude de Framingham citée plus haut, entre 1950 et 1999, le taux de mortalité à 5 ans des femmes atteintes d’insuffisance cardiaque est passé de 57 % à 45 % (- 22 %), tandis que celle des hommes passait seulement de 70 à 59 % (-16 %). Donc, la baisse globale est de 19 %. S’il n’y avait eu que les hommes, il y aurait une baisse de seulement 16 %. Les femmes comptent donc pour 15 % dans l’amélioration des statistiques (3/19=0,15).
Donc, aussi bien quand on fait des statistiques globales (hommes/femmes) que des statistiques par sexe, on obtient une meilleure amélioration que si on tient compte uniquement des hommes.
Par ailleurs, quand on fait des statistiques par sexe, le résultat des hommes est moins bien que celui des femmes, mais ce qui est mis en avant par les médecins, c’est le fait qu’il y a eu une belle réussite concernant les statistiques des femmes.
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