Les crises de sciatique

 

J’ai récemment réfléchi aux crises de sciatiques et j’ai eu quelques idées sur le sujet.

Ce qui semble assez clair, c’est que la plupart des crises de sciatique viennent du fait que l’os ou le cartilage appuie sur le nerf sciatique. Ça crée de la douleur. Et du coup, une inflammation se produit localement. L’inflammation entraine un gonflement de la zone. Et comme c’est un endroit confiné, la pression sur le nerf devient très forte, ce qui fait que la souffrance est alors importante. Et la moindre pression sur la zone entraine des pics de douleur insupportables.

C’est la même chose que pour les rages de dent : une inflammation dans un endroit confiné avec une très forte pression sur le nerf.

On peut se demander par ailleurs, si dans certains cas, l’œdème ne déplace pas le nerf. Il est alors possible que celui-ci se retrouve coincé entre deux vertèbres et soit pincé quand il y a mouvement.

Mais, un élément très intéressant est qu’on constate que les crises de sciatique finissent très souvent par disparaitre au bout de quelques semaines et ne reviennent pas.

Normalement, ça ne devrait pas être possible. L’os ou le cartilage devrait continuer à faire pression sur le nerf et la douleur devrait persister. L’inflammation pourrait éventuellement diminuer pendant peut-être une ou deux semaines, offrant un petit répit. Mais, elle devrait revenir encore et encore. Sauf qu’apparemment, ça n’est pas le cas. Donc, il y a un truc.

Je pense que le truc, c’est que l’inflammation permet la destruction du bout d’os ou de cartilage qui dépasse. Au bout de quelques semaines, la destruction est complète, et plus rien ne fait pression sur le nerf. Donc, la douleur cesse et ne revient pas.

Alors, la douleur peut revenir si le problème est évolutif. Par exemple, il peut y avoir tassement du disque intervertébral. Du coup, une première inflammation peut détruire le morceau qui dépasse. Mais, le disque peut s’aplatir encore un peu plus et à nouveau faire pression sur le nerf. Donc, il peut y avoir des cas avec répits de plusieurs mois avant reprise de la douleur. Mais le corps a tout de même réglé le problème initial. Et il y a donc eu une période importante sans douleur.

Si le problème initial n’est pas réglé, déjà, la douleur ne s’arrêtera pas (ou pas longtemps). Et après quelques mois, elle deviendra pire qu’au début, puisque le disque fera encore plus pression. Alors que si le problème a été réglé au départ, la douleur reviendra quelques mois après, mais à un niveau similaire à celle du début. Par exemple, supposons qu’au début, le disque dépasse de 3 mm sur le nerf et que 8 mois plus tard, il dépasse de 6 mm. Dans ce cas, le disque intervertébral sera plus douloureux dans 8 mois qu’au départ. En plus, la douleur aura persisté pendant les premiers mois, avant d’empirer petit à petit. Et au 8ème mois, ça prendra plus de temps pour régler le problème et faire disparaitre la douleur. Mais si l’inflammation a permis au départ de désagréger les 3 mm qui dépassaient, ça fera plusieurs mois sans douleur. Et, au 8ème mois, il n’y aura que 3 mm qui dépasseront. Donc, la douleur sera similaire à celle du début, et partira à la même vitesse.

 

A partir de ces constatations, il devient clair qu’il ne faut pas prendre d’anti-inflammatoires. En effet, en supprimant l’inflammation, ils vont empêcher la destruction de l’élément qui fait pression sur le nerf et donc, la résolution du problème. Donc, dès que la personne cessera de prendre l’anti-inflammatoire, la douleur reviendra. Et elle reviendra d’autant plus vive que l’arrêt de l’anti-inflammatoire ne fera pas revenir l’inflammation à un niveau normal, mais à un niveau supérieur à la normale. La pression sur le nerf, et donc la douleur, seront encore plus importantes.

Si la personne ne prend pas trop d’anti-inflammatoires, l’inflammation locale persistera suffisamment pour que le problème soit résolu au bout d’un moment. Mais ça prendra des mois au lieu de prendre quelques semaines.

Par contre, ne pas prendre d’anti-inflammatoires implique de supporter cette douleur extrêmement vive pendant des semaines.

Cela dit, il est vrai que les anti-inflammatoires peuvent diminuer l’inflammation et ainsi la douleur. C’est efficace contre ce type de problème. Donc, si la personne a absolument besoin de bouger, ça peut être une solution. Mais, il faut être conscient que ça retardera la réparation de la zone qui pose problème de plusieurs semaines à plusieurs mois. En fait, plus la dose d’anti-inflammatoire sera importante et étalée dans la journée (matin, midi et soir), plus la réparation prendra du temps.

A priori, les antidouleurs (ie. les opiacés) ne marchent pas bien, à moins de faire des injections à proximité du nerf. Ça peut éventuellement diminuer la douleur. Mais, si c’est pris par voie orale, pour arriver au point de suppression de la douleur, il faut arriver au point où l’antidouleur fait dormir. Donc, ça fait plus dormir qu’autre chose. Si on ne dort pas, on souffre.

En plus, on aura tendance à souffrir toute la journée. Alors que sinon, la douleur aura tendance à être moins forte à certains moments (l’après-midi et en début de soirée) et plus forte à d’autres (le matin), ce qui donne des moments de répits. En effet, le taux de cortisol est élevé pendant la journée. Et le cortisol a un effet anti-inflammatoire. Et comme les opiacés sont des antagonistes des anti-inflammatoires, la personne ne bénéficiera pas de l’effet anti-inflammatoire du cortisol durant la journée.

Sur une douleur de faible intensité, les opiacés pourraient marcher un peu. Mais pour une douleur aussi vive, ça ne fonctionne pas ou peu.

En plus, les opiacés favorisent l’inflammation. Donc, dès qu’ils font un peu moins effet, la douleur est pire que dans la situation sans prise de médicaments, puisque la pression sur le nerf est encore plus importante.

Au mieux, ça permettra de dormir la nuit. D’ailleurs, les antidouleurs sont apparemment plutôt pris le soir. Mais, comme ça augmente les phénomènes inflammatoires, quand la personne se réveillera le matin, elle aura nettement plus mal que sans la prise d’antidouleur.

Et s’il y a injection d’antidouleurs localement, ça sera généralement de la morphine. Et ça entrainera un risque très important d’addiction aux opiacés. Donc, il ne faut surtout pas se faire injecter de la morphine.

Donc, il n’y a que les anti-inflammatoires qui peuvent diminuer la douleur (en dehors des injections locales de morphine). Mais, ils font persister la cause du problème, alors qu’en ne faisant rien et en laissant faire le corps, la cause serait supprimée relativement rapidement. Mais pour ça, il faut accepter de souffrir pendant quelques semaines.