Le tétanos (partie 4/4)

7)    Le tétanos animal

 

Il est dit que, parmi les animaux, les chevaux sont particulièrement touchés par le tétanos. D’autres herbivores le seraient, mais beaucoup moins. Parmi les animaux de compagnie, les chiens pourraient l’être, mais très rarement, et les chats ne l’attraperaient pratiquement jamais.

Il est tout à fait possible que certains animaux soient touchés par des problèmes plus ou moins similaires au tétanos. En effet, certaines causes de tétanie qui touchent les humains peuvent affecter également les animaux. C’est le cas du manque de magnésium, de calcium, de potassium, etc…

 

Manque de magnésium : tétanie d’herbage

 

Il existe en particulier une maladie des herbivores qui s’appelle la tétanie d’herbage et qui est en fait un problème de manque de magnésium. Sur le Wikipédia anglais, on apprend que la tête peut partir en arrière et que ça peut aboutir au coma et à la mort. Sur le Wikipédia français, on parle de : hyperexcitabilité neuromusculaire, raideur de la démarche, grincements de dents et crises convulsives. Ici, on ajoute le symptôme de trismus. , on parle aussi de salive écumeuse. Bref, tout à fait des symptômes de type tétanos (hormis pour la salive). , on a : tremblements musculaires, hypersensibilité aux stimulus extérieurs, démarche hésitante ou encore convulsions.

Ce problème apparait souvent au printemps. A cette époque, l’herbe jeune est très pauvre en magnésium. Un excès d’engrais azotés et potassiques augmente encore cette pauvreté en entrainant un lessivage du magnésium lors des pluies (voir le site de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, l’ENVA).

« Dans le sol, un excès d’engrais azoté et potassique entraîne un lessivage du magnésium présent par la pluie. L’herbe qui pousse est donc carencée en magnésium, ce qui diminue l’apport à la brebis. Par ailleurs, l’herbe jeune est riche en eau et en azote soluble, ce qui aggrave la situation. La production lactée, l’âge ou un stress tel que le froid ou une agression provoque un accroissement des besoins qui ne peuvent plus être couverts. L’hypomagnésémie est à l’origine des symptômes nerveux observés.

Les réserves corporelles de magnésium sont très faibles. Pour 70%, cet élément est stocké au niveau des surfaces cristallines de la charpente osseuse, surtout au niveau des côtes et des vertèbres. Si chez les jeunes animaux, cette charpente est relativement perméable, permettant de satisfaire les besoins en magnésium pendant 40 à 50 jours, chez l’adulte, les réserves ne permettent pas d’assurer les besoins plus de 4 à 5 jours. Les adultes sont donc très dépendants de l’apport alimentaire en magnésium. Si la ration est pauvre, les réserves sont vite épuisées et il en résulte une chute de concentration au niveau sanguin mais aussi dans le liquide céphalorachidien et dans l’urine, ainsi que dans des organes tels le cœur ou l’encéphale.« 

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Cas de cancer du sein foudroyant

 

Un cas récent de cancer dans mon entourage vient de me faire comprendre comment une grosseur importante peut apparaitre et se développer en très peu de temps au niveau du sein.

Le cas en question est celui d’une femme d’un peu plus de 50 ans. Elle avait repéré une petite grosseur au sein droit depuis un mois ou deux, mais n’avait pas voulu s’inquiéter.

Quoi qu’il en soit, tout d’un coup, vers le 2 ou 3 décembre, une grosseur importante est apparue en à peine quelques jours au niveau du bras gauche. Durant le même temps, la grosseur au niveau du sein droit s’est mise à grossir elle-aussi. Elle faisait déjà 4 cm lorsque les premiers examens ont été réalisés vers début décembre, et 11 cm le 19 décembre.

Comme je l’avais dit dans d’autres articles, si je ne crois pas au cancer, je pense que les tumeurs existent. Donc, on peut se poser la question ; vu qu’il y a effectivement apparition d’une grosseur manifeste, est-ce qu’il s’agit bien d’une tumeur, ou est-ce qu’il s’agit d’autre chose ? A priori, rien ne s’oppose à ce que ce soit tout simplement une tumeur.

 

1)    Première explication possible

 

Mais, en fait, quand on m’a informé de cette histoire, j’ai pensé surtout à un problème d’œdème causé par un caillot sanguin ou lymphatique (ceci, à cause de la deuxième explication, qui est présentée plus bas).

En effet, c’est la seule autre chose qui peut provoquer une apparition aussi soudaine d’une grosseur quelque part. Et en fait, vu le côté extrêmement rapide du grossissement, c’est même beaucoup plus probable que l’hypothèse d’une tumeur.

Par ailleurs, il n’y avait aucune raison qu’une grosseur apparaisse également au bras, et aussi soudainement qu’au niveau du sein.

Et même plus soudainement qu’au niveau du sein, puisque là, il y avait apparemment déjà une petite grosseur ; alors qu’au bras, il n’y avait rien. Donc, ça voudrait dire qu’en moins de quelques jours, quelques cellules auraient été multipliées par 100.000 ou 1 million. C’est impossible en si peu de temps.

Et puis, depuis quelques jours, la grosseur au sein semble avoir vu la vitesse de son gonflement très fortement diminuer. Alors qu’en quelques jours, elle avait dû passer de 1 cm à 4 cm, puis en une semaine, de 4 cm à 10 cm, il semble que sur la dernière semaine, elle n’ait plus grossi que d’un centimètre, pour passer à 11 cm. Si c’est une tumeur se développant d’une façon foudroyante, ça devrait continuer à progresser au même rythme effréné. Elle devrait faire désormais 20 cm, ou même 30. Ça n’est pas impossible que ça s’arrête à 11 cm, puisque je pense que la plupart des tumeurs considérées comme importantes stoppent leur grossissement à une taille assez moyenne (mais avec un développement qui se passe sur plusieurs semaines ou mois). Mais dans le cas d’un truc aussi fulminant, c’est quand même assez bizarre. Mais si c’est un œdème, ça devient tout à fait normal. Rapidement, l’œdème atteint une taille donnée et s’arrête de grossir.

Donc pour moi, il est clair qu’il s’agit en réalité simplement d’un œdème, probablement causé par un caillot.

Dans cette hypothèse, le caillot bouche une veine, du coup, le retour du sang vers le cœur se fait mal, l’eau s’accumule dans les cellules, et un œdème plus ou moins important se forme à l’endroit bouché. Il est possible aussi que le caillot ne soit pas sanguin, mais lymphatique. Le principe reste alors le même : un œdème se forme parce que le liquide lymphatique ne peut pas être évacué, sauf que c’est dans le système lymphatique.

Concernant la grosseur au niveau du sein, soit il s’agit d’un autre caillot, soit il s’agit d’un engorgement du système lymphatique.

Pour le premier cas, il est possible que deux caillots aient été formés et que l’un soit allé dans le bras et l’autre dans une veine au niveau du sein.

Mais il est plus probable que l’œdème dans le bras ait provoqué une surcharge globale du système lymphatique. Or comme celui était déjà surchargé localement au niveau du sein (d’où la grosseur déjà ressentie, qui n’était probablement qu’un ou deux ganglions enflés), cette surcharge supplémentaire a pu provoquer un engorgement du système lymphatique au niveau du sein, et au final un œdème.

Pour mémoire, le système lymphatique est le système d’égout du corps. C’est un circuit parallèle au circuit sanguin. Le circuit sanguin apporte les nutriments aux cellules, tandis que le circuit lymphatique collecte les déchets des cellules. Comme tout système d’égout, s’il y a trop de déchets, il peut s’engorger à tel ou tel endroit.

Par ailleurs, la personne en question est en léger surpoids. Or, il est possible dans ce cas que des ganglions soient gonflés au niveau des aisselles ou du cou ; ceci parce que le système lymphatique est plus chargé que celui d’une personne qui mange peu (il y a plus de déchets à éliminer). Et il y a plus de risque de développer des caillots sanguins (surtout s’il y a consommation de produits à effets anti-inflammatoires dans l’alimentation, comme le café). En effet, plus le sang est chargé en particules, plus celles-ci risque de s’agréger entre elles. Donc, il est possible que ce soit l’alimentation qui ait conduit au gonflement du ganglion. Et elle aurait été un facteur favorisant l’apparition de l’éventuel caillot.

Dans ce cas, la grosseur au niveau du sein ne serait pas une tumeur, mais un simple engorgement lymphatique. Le liquide lymphatique n’arrive plus à passer ; et du coup, il s’accumule dans les cellules en amont et forme un œdème.

Et tout ça expliquerait très bien pourquoi la grosseur a autant augmenté de taille en à peine quelques jours.

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Pourquoi les personnes âgées se font plus facilement arnaquer

 

Pendant longtemps, je me suis demandé pourquoi les personnes âgées se font plus facilement arnaquer. Ça n’est pas logique. Normalement, avec toute l’expérience qu’elles ont accumulée, elles devraient au contraire se faire moins escroquer que les autres. Et de toute façon, même sans considérer l’expérience en plus, si quelqu’un sait ne pas se faire arnaquer à 40 ans, on ne voit pas pourquoi ça devrait changer une fois atteint 80 ans. Il n’y a pas de raison que la personne soit plus stupide à 80 ans qu’à 40. D’accord, un est un peu moins alerte que quand on est jeune, mais quand même.

Mais ça, c’était avant que je ne comprenne le problème des analogues d’opiacés.

Depuis, je n’avais pas repensé au problème de l’arnaque des personnes âgées. Mais il y a quelques semaines, il y a eu un reportage parlant exactement de ce sujet au journal de 20h de France 2 (ou peut-être TF1).

Ayant désormais en tête la problématique des analogues d’opiacés, tout de suite, j’ai tilté. En fait, si les vieux se font spécialement arnaquer, c’est surtout parce qu’ils sont très souvent sous ce genre de médicaments. Résultat, ils sont fréquemment en état de stupeur, et leurs capacités cognitives sont affectées. Et c’est alors un jeu d’enfant de leur faire signer n’importe quoi (bien sûr, on parle là de personnes qui sont autonomes, pas de celles qui sont dans un fauteuil ou qui sont Alzheimer, etc..).

Coup de chance, j’ai eu confirmation de cette idée 30 secondes plus tard. Il s’agissait d’une femme dans les 70-80 ans, qui s’était fait truander par un commercial véreux. Elle avait signé un contrat de service ou d’assurance totalement inutile. Tout de suite après, elle a expliqué qu’elle était sous médicaments antidouleur, que ça la faisait somnoler et que c’est pour ça qu’elle avait été incapable de réagir et même de comprendre la situation. Comme ces médicaments affectent la mémoire, elle était également incapable de se souvenir du nom ou du visage de la personne. Elle se rappelait juste d’un homme en costume noir. Pour elle, ça ne faisait aucun doute, c’était les médicaments qui avaient obscurci son jugement.

Evidemment, les analogues d’opiacés ne doivent pas être responsables de tous les cas d’escroquerie. Il y a des gens qui se seraient fait arnaquer même s’ils avaient été plus jeunes, soit parce qu’ils ne sont pas très malins, soit parce que le commercial ou l’escroc est talentueux, soit les deux. Mais on peut penser qu’une part importante des escroqueries réussies concernant les vieux est liée à ça.

Un peu après, on voyait un ex-commercial circulant dans une zone pavillonnaire et expliquant qu’avant, il repérait les habitations ou il y avait des personnes âgées, et que ses collègues faisaient la même chose. Donc, dans le monde des commerciaux, on a bien conscience que les vieux sont très facilement arnaquables. Bien sûr, on s’en doute ; mais là, on en avait la confirmation.

Alors, autant, c’est assez évident concernant des personnes qui sont dans un état pré-Alzheimer, autant ça l’est moins pour celles qui ont l’air autonomes. On se dit que puisqu’elles peuvent se débrouiller seules, ce genre de chose a peu de chance d’arriver. Mais avec les analogues d’opiacés, ça devient possible.

 

La rage (partie 1/4)

 

Comme la polio, le paludisme ou la tuberculose, la rage est une maladie totalement emblématique de la théorie microbienne.

Première raison à ça : il s’agit de la première maladie traitée par vaccin du début de l’ère microbienne, qu’on peut situer vers 1880. Bien sûr, avant, il y avait eu Jenner et le vaccin contre la variole en 1796. Mais c’est avec la rage que l’ère microbienne s’impose vraiment. Le vaccin contre la variole était comme un succès sans lendemain. Pendant ensuite presque 80-90 ans, on a continué à croire plus ou moins à la théorie hippocratique. Alors qu’avec le vaccin contre la rage, la théorie microbienne se met à remplacer celle-ci.

Deuxième raison : le vaccin a été inventé par Pasteur, lui-même emblème absolu de la théorie microbienne.

Troisième raison : la maladie est supposée être pratiquement toujours mortelle une fois les symptômes déclarés, ce qui lui donne un caractère terrifiant.

Et puis bien sûr, comme c’est une maladie qui est supposée avoir été décrite par la médecine depuis des temps immémoriaux, et que la contagion est censée être établie de façon indubitable, les gens pensent qu’on a là une preuve claire et nette qu’on est face à une maladie réelle et qui est microbienne. Le succès du vaccin renforçant bien sûr encore plus cette impression d’être face à quelque chose d’indéboulonnable, une maladie que seuls les fous oseraient remettre en cause.

Mais, là encore, on va voir que la maladie en question n’a tout simplement jamais existé, et qu’il ne s’agissait que d’une invention. Invention locale même.

 

Comme toujours lorsque je fais un très long article, il y a un résumé à la fin.

 

 

1)    Données générales sur la rage

 

 

Officiellement, la rage est donc une maladie microbienne causée par un virus. Elle touche tous les mammifères, mais en particulier les animaux comme le chien, le loup, le renard, le chat, la vache, le blaireau, le chevreuil, la chauve-souris, etc.., et se transmet par morsure, griffure ou léchage d’une plaie ou d’une muqueuse. Le virus ne traverse pas la peau saine. Les oiseaux, reptiles, poissons et insectes ne transmettent pas la maladie.

Concernant l’être humain, elle se transmet de la même façon, mais uniquement par un animal. Il n’y a pratiquement pas de contamination entre êtres humains (les seuls cas connus concernent des greffes).

Une fois la contamination réalisée, l’animal et l’être humain développent des symptômes différents.

Chez l’animal, les symptômes dépendent de l’espèce concernée. On trouve :

  • un manque de coordination des mouvements volontaires (ataxie généralisée)
  • une hypersensibilité des sens (hyperesthésie), qui concerne plutôt la vue
  • des douleurs cervicales
  • une hypersalivation
  • des convulsions des muscles faciaux
  • chez les carnivores, un comportement anormalement agressif est fréquent mais pas systématique

Chez l’homme, les symptômes sont les suivants :

  • Anxiété
  • Confusion
  • Agitation avec trouble du comportement
  • Hallucinations
  • Insomnies
  • Eventuel délires
  • Production d’une grande quantité de salive et de larmes avec difficulté de déglutition
  • Hydrophobie (la vue d’un liquide provoque une peur irraisonnée)
  • Le contact entraine des sensations de brulures insupportables

 

La maladie est systématiquement mortelle une fois les symptômes cliniques développés (souvent par arrêt respiratoire). Chez l’homme, elle arrive de deux à dix jours après les premiers symptômes.

Selon le site de l’Institut Pasteur, la rage est à l’origine de quelque 55 000 décès annuels dans le monde, le plus souvent suite à une infection transmise par un chien enragé. On trouve encore le chiffre de 55.000 sur topsante, ou dans un document pdf de Pasteur de novembre 2009, sur une page web de Sanofi-Pasteur de 2006 (ici), sur une page du CDC (mise à jour le 25 septembre 2014), etc… L’OMS parle de 60.000 cas dans ce document de 2013, qui fait référence au « WHO Technical Report Series, No. 982 » (les chiffres sont donnés page 9, tableau 2).

Et selon l’OMS : « 95% des cas humains mortels surviennent en Asie et en Afrique ». Selon ce document de Sanofi-Pasteur, 20 000 sont en Inde et 24 000 en Afrique. Selon le document 982 de l’OMS, en 2010, 24.000 sont en Afrique, 16.500 en Inde, 7.500 en Chine et 10.500 dans d’autres pays d’Asie. Elle a pratiquement disparu dans la plupart des pays occidentaux

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La rage (partie 2/4)

1)    L’hydrophobie

 

 

L’hydrophobie est supposée être le grand symptôme de la rage humaine ; c’est le plus spécifique de cette maladie (ou tout du moins, ça l’était jusqu’au 19ème siècle). Ça se traduit par une agitation extrême à la simple vision de l’eau, ainsi que le refus de son absorption.

Seulement, si on y réfléchit deux minutes, cette histoire d’hydrophobie est ridicule. S’il y a hydrophobie, c’est qu’une zone très particulière du cerveau est attaquée (sur Wikipédia, il est dit que la rage provoque une encéphalite). Mais si le virus s’attaque aux neurones ou encore à d’autres cellules du cerveau, il ne peut pas le faire de façon spécifique. Il doit s’attaquer à l’ensemble du cerveau.

Donc, les symptômes devraient forcément varier selon les personnes. Jamais on ne retrouverait un symptôme aussi particulier de façon aussi régulière. L’hydrophobie est clairement le symptôme d’une démence. Or, avec une maladie de ce type, les symptômes sont différents d’individu à individu. Untel va devenir agressif, tel autre va avoir une idée fixe, tel autre encore va devenir aphasique, ou hémiplégique, ou perdre la mémoire, etc…

Donc, il est clair que : soit ce symptôme relève de l’invention pure et simple, soit il avait une certaine réalité, mais différente de ce qu’on en disait, et causée par autre chose. A l’analyse, il semble que ce soit un peu des deux. On analysera plus en détail le problème dans la partie 9, mais en voici déjà un petit aperçu.

Déjà, on sait que l’usage de certains médicaments provoque une sensibilité à la lumière. C’est le cas du mercure, qui était souvent utilisé. Ici, on apprend que la belladone et la quinine le faisaient aussi.

Une simple migraine ophtalmique peut entrainer des problèmes un peu similaires.

Par ailleurs, certains médicaments provoquaient aussi une irritation de la gorge et du conduit digestif.

Et ces médicaments peuvent provoquer une démence.

Donc, parfois, la personne avait reçu un traitement au mercure, ou à la belladone, etc.., et développait une sorte de photophobie. Comme la lumière danse sur l’eau, pour quelqu’un qui est atteint de ce problème, ça peut être désagréable à voir. La personne refusait donc de regarder l’eau.

Dans d’autres cas, elle refusait tout simplement l’eau à cause de la souffrance que celle-ci lui procurait lors de l’absorption.

Et avec la démence que provoquait le mercure (ou d’autres médicaments, les traitements étaient très variés), les réactions pouvaient être violentes. A ce moment-là, le médecin pouvait interpréter ça comme une hydrophobie.

Donc, ici, on avait quelque chose qui pouvait être interprété comme une sorte d’hydrophobie. Mais le problème était causé par des substances chimiques toxiques.

Mais d’un autre côté, souvent, le symptôme ne venait que de l’hystérie du malade, ou était imaginé par les proches ou le médecin qui voyaient un peu ce qu’ils voulaient voir. Donc, là, on était dans l’invention pure et simple.

 

 

2)    Absence de rage dans d’autres pays

 

 

Un autre élément montrant qu’on a affaire à maladie complètement inventée, est que dans divers pays, la rage n’existait pas, ou n’était que très peu présente.

Ainsi, on trouve dans le livre « Nouveau traité de la rage, observations cliniques, recherches d’anatomie pathologique, et doctrine de cette maladie », Louis Francois Trolliet, 1820, page 272 :

« Cette cruelle maladie exerce ses ravages dans les climats tempérés de l’Europe, dans nos contrées ; c’est en France, en Allemagne, en Angleterre et en Italie, que les médecins ont le plus écrit sur cette matière.

Elle ne se montre point dans une partie de l’Asie, en Egypte et dans l’Amérique méridionale.

On n’observe point la rage en Syrie, ni en Egypte, selon Volney (Voy. En Syrie, t. 1er). Savari dit que les chiens ne sont jamais atteints de ce mal dans l’île de Chypre et dans la partie de la Syrie qui avoisine la mer.« 

« On n’observe point l’hydrophobie en Egypte, selon M. Larrey, qui attribue cette heureuse exception d’un mal aussi redoutable, à l’inaction des chiens pendant le jour, à l’eau fraiche qu’on tient continuellement à leur portée, à leur vie solitaire et à la rareté de leurs accouplements.

On lit dans un voyage de Brown en Afrique (Browne’s reisen in Affrica, AEgipten, etc.), qu’en Egypte, la rage n’existe pas ou parait à peine. Un accord aussi grand entre les savants qui ont parcouru ces contrées, ne laisse aucun doute à cet égard. Il cadre avec le silence d’Hippocrate.

De semblables observations ont été faites en Amérique. Moseley, cité par Plouquet, dit que la rage n’existait pas dans les Indes occidentales avant 1783. Il parle sans doute de la partie méridionale, puisque Portal s’exprime ainsi « Elle n’est pas connue, au rapport de quelques auteurs et de plusieurs voyageurs que j’ai consultés, dans toute la partie méridionale de l’Amérique« .« 

« De la Fontaine, auteur cité par Plouquet, dit qu’elle est extrêmement rare en Pologne.« 

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