Autre façon de tuer un patient supposément en phase terminale : arrêter de l’alimenter

 

Via le cas d’une personne proche, je viens de prendre connaissance d’une autre façon de tuer les personnes supposément en phase terminale. En fait on arrête carrément de les alimenter. Eh oui, carrément. Comme ça, forcément, la personne –qui est déjà au 36ème dessous- est complètement sûre de mourir. Surtout qu’en plus, on donne évidemment de la morphine durant les dernières semaines.

 

1) L’histoire

 

Le cas en question est celui d’une femme d’environ 70 ans, ayant la maladie d’Alzheimer, à qui on a diagnostiqué un cancer du foie suite à une soudaine jaunisse. Vers fin février je crois, elle a été opérée de la vésicule biliaire, qui était apparemment bouchée. Après l’opération, elle était toujours très jaune. Puis, vers le 20 avril, ça a complètement disparu. La couleur de peau est redevenue normale. Ça n’a cependant pas empêché qu’elle soit considérée comme en phase terminale et comme devant mourir dans les semaines à venir.

J’avais laissé tomber ce papier en passant que finalement je m’étais trompé. En effet, je croyais qu’on ne lui donnait plus à manger. Mais au moment où je suis allé la voir (vers le 20 avril), la personne en question recevait encore un peu à manger en plus de la perfusion de glucose. Elle mangeait une espèce de gel servant surtout à l’hydratation, et aussi une sorte de yaourt. Et je pensais qu’on  lui administrait de la morphine alors que là aussi, ça n’était pas le cas. Donc, je me trompais sur les deux points. Et en plus, on disait qu’elle mourrait dans très peu de temps. Ce qui semblait possible, jaune comme elle était. Donc, si elle était morte à ce moment-là, on n’aurait pas pu incriminer l’absence d’alimentation et la morphine. Seulement, elle n’est pas morte à ce moment-là. Et par la suite, on ne pouvait plus tellement incriminer le cancer et la jaunisse, vu qu’elle n’était plus jaune du tout.

Sauf que tout ça a fini par arriver. Juste après ma visite du 20 avril, ils ne l’ont plus alimentée (donc, plus de crème et de gel hydratant) à part des perfusions de solution de glucose. Ceci parce que l’alimentation était supposée augmenter les mucosités qui encombraient son système respiratoire. Et vers le 25 ou le 30 avril, ils ont commencé à lui donner de la morphine, apparemment parce qu’elle aurait commencé à exprimer de la douleur quand on la retournait dans son lit. Et comme par hasard, à partir de ce moment-là, elle s’est mis à avoir de plus en plus de mal à respirer.

Au final, elle est morte le 11 mai.

 

2) Ce qu’on peut penser de ce cas

 

A mon avis, ce qui s’est passé est la chose suivante. Il est bien possible que la personne ait eu une jaunisse à cause des médicaments qu’elle prenait. Il est possible que les médicaments qu’on lui donnait augmentent le taux de cortisol. Comme on l’a vu, l’augmentation du taux de cortisol entraine une accumulation d’eau dans les cellules du centre du corps. Celles-ci accumulent l’eau et ne la rejettent pas. Donc, toutes les cellules qui émettent des mucus divers et variés en émettent moins et ils sont plus pâteux. C’est valable pour la bile. Il est donc tout à fait possible qu’elle se soit épaissie, ce qui aurait fini par bloquer la vésicule biliaire à cause de la présence de morceaux de bile ayant cristallisé. Le fait qu’elle était assez âgée n’a bien sûr pas aidé. Les personnes âgées sont déjà plus déshydratées que des personnes jeunes. Donc, la bile peut déjà être moins fluide.

Mais les médecins ayant bien sûr une interprétation classique du problème, ils ont dit qu’elle avait un cancer du foie. On l’a donc opérée pour dégager la vésicule biliaire. Elle a ensuite récupéré lentement de l’opération (en 2 mois).

Je pense que la récupération a été lente parce qu’on lui donnait des antibiotiques, ce qui diminuait la capacité du foie à éliminer les déchets. Probablement que sinon, sa peau aurait récupéré sa couleur normale un mois plus tôt. Mais, elle a quand même fini par récupérer, et vers le 20 avril, sa peau avait à nouveau une couleur normale. La situation s’améliorait donc.

Concernant le débat « tumeur ou pas tumeur ? », le fait qu’elle ait déjauni après l’opération semble aller dans le sens d’une absence de tumeur.

Mais il est vrai qu’on lui avait débouché la vésicule et qu’elle ne mangeait que très peu. Donc, elle aurait pu avoir effectivement une tumeur, que ça ait entrainé le blocage de la vésicule, mais déjaunir parce que la vésicule a été débouchée par l’opération et ne s’est pas rebouchée ensuite. C’est sûr. Mais déjà, ça voulait dire que ce n’était pas le foie en lui-même le problème. Parce que si ça avait le problème ayant entrainé directement la jaunisse, vu que le foie n’a pas été opéré, elle aurait dû continuer à rester jaune. Comme ce n’a pas été le cas, ce n’était donc pas le foie le problème directe, et donc pas la tumeur du foie. Le problème, c’était donc uniquement la vésicule biliaire bouchée.

Et du coup, comme elle a déjauni, rien ne prouve que le blocage de la vésicule ait vraiment été causé par une tumeur. C’est possible, mais rien ne le prouve. Ça a pu tout aussi bien être autre chose qui ait causé le blocage.

Ce qu’on peut penser, c’est que si elle avait été en phase terminale d’un cancer du foie, la vésicule aurait dû se reboucher rapidement. Mais du côté officiel, on peut objecter que ça aurait pu très bien prendre plus de temps pour se reboucher et donc, qu’il pouvait très bien y avoir effectivement tumeur au niveau du foie, que ça a causé le blocage de la vésicule en début d’année, mais que ça n’ait pas eu le temps de la reboucher après l’opération. Donc, difficile de trancher dans un sens ou dans un autre.

En tout cas, même s’il y avait vraiment eu tumeur à cet endroit, et que ça ait causé le blocage de la vésicule en début d’année, ça n’a pas été ça le problème à l’origine de la mort, puisqu’elle n’était plus jaune à ce moment-là. Donc, ce n’est pas le cancer qui l’a tuée. Et si ce n’est pas le cancer qui l’a tué, c’est forcément le traitement qu’on lui a administré.

Donc, le problème de la tumeur n’est finalement pas très important. Ce qui l’est, c’est ce qui s’est passé après. Et ce qui l’a conduit à la mort.

Et ce qui l’a conduit à la mort, c’est qu’à la fin, on a arrêté de l’alimenter et on lui a donné de la morphine. Mais ça, c’est l’élément final. En analysant le processus à partir du début, on a une vision complète du problème.

Le début, c’est la jaunisse. C’est à partir de là qu’a certainement commencé le quasi arrêt de l’alimentation et donc le début du manque de nutriments essentiels et de la déshydratation.

Vu que la jaunisse consiste en un empoisonnement du sang parce que le foie n’arrive plus à éliminer ses déchets (bilirubine, mais très probablement aussi d’autres déchets cellulaires), le cerveau décide de limiter l’alimentation. Ceci afin de ne pas rajouter de déchets alors que le foie n’arrive plus à les éliminer. En pratique, la personne n’a pas faim du tout. Donc, déjà à ce moment-là, elle ne mange plus que très peu et donc, d’une part se déshydrate et d’autre part, commence à être carencée en nutriments essentiels. C’est ce qui a certainement dû arriver ici.

Puis, après l’opération, ils ont dû lui faire deux choses.

Premièrement, ils ont dû arrêter de l’alimenter directement pendant au moins 2 semaines, afin que son système digestif récupère de l’opération. Donc, ils ont dû lui faire une perfusion de glucose. Ils n’ont pas dû lui donner d’acides aminés ou de lipides, afin de permettre aux déchets d’être éliminés plus vite. Donc, à nouveau, pendant au moins 2 semaines, elle n’a pas dû être alimentée normalement.

Par ailleurs, ils ont dû lui donner des antibiotiques. Je n’ai pas entendu dire qu’ils l’avaient fait juste après l’opération (je n’avais pas d’informations à ce moment-là). Par contre, je sais qu’elle en a reçus de fin mars au moins, jusqu’ au 12 avril. Mais on peut supposer que c’était depuis l’opération (donc fin février) qu’elle en prenait, afin de prévenir une infection post-opératoire, donc depuis fin février. On peut penser alors que c’est pour ça qu’elle a déjauni relativement lentement (2 mois), malgré une quantité d’alimentation très faible. En effet, comme les antibiotiques gênent le foie dans son rôle d’élimination des déchets, forcément, ceux-ci restent dans le flux sanguin et mettent plus longtemps à être éliminés. D’ailleurs, quand ils ont arrêté de lui en donner vers le 12 avril, elle a déjauni très rapidement (en une semaine). Sans les antibiotiques, on peut penser qu’avec la très faible quantité d’alimentation absorbée, elle aurait déjauni en moins de 3 semaines.

Est-ce que la prise d’antibiotiques est si mauvaise après ce type d’opération ? Peut-être pas complètement, mais ça dépend de la dose et de l’état du patient. Peut-être que ça évite une hypotension plus ou moins importante juste après l’opération. Mais d’un autre côté, chez des personnes maigres, avec des doses importantes, ça peut conduire à des hémorragies internes, surtout si on ne nourrit pas ou peu la personne (ce qui est forcément le cas ici).

Le problème, c’est que l’arrêt soudain des antibiotiques a dû entrainer une hypotension par baisse du taux de cortisol. Ce qui n’a pas dû aider. Parce qu’elle était déjà en état d’hypotension à cause de la faible alimentation. Et ensuite, la prise de morphine a ajouté encore une autre cause d’hypotension. Donc, trois causes d’hypotension en même temps, ça faisait beaucoup pour une personne affaiblie. Comme par hasard, c’est 10 jours après l’arrêt des antibiotiques, vers le 22 avril, qu’on a déclaré que son état se détériorait.

 

Pour en revenir à l’alimentation, on a donc dû lui donner seulement des perfusions de glucose pendant au moins 2 semaines. Donc, jusqu’au 8 mars. Puis, on a dû commencer à la réalimenter par voie orale jusqu’au 20 avril, soit 1 mois et 13 jours. Seulement, entre le 8 mars et le 12 avril,  étant toujours jaune, et vu que dans ce cas, le cerveau supprime la sensation de faim, elle a continué à ne plus manger beaucoup. On lui donnait des gels hydratants, ainsi qu’une crème du genre yaourt deux ou trois fois par jour. Une perfusion de glucose à 5 % était également administrée régulièrement. Cela dit, on a arrêté de lui donner cette perfusion pendant environ 12 jours, entre le 12 et le 24 avril.

Donc, si on compte 2 semaines de jaunisse où la personne ne mangeait pas, plus 2 semaines avec seulement une perfusion de glucose, ça faisait déjà 1 mois qu’elle ne mangeait quasiment plus rien. Avec un mois en plus où elle ne mangeait pas grand-chose (2 yaourts par jour en fait, plus la perfusion de glucose) ça commençait à faire beaucoup concernant le manque de nutriments essentiel (protéines, lipides). Concernant l’hydratation, la perfusion de glucose aurait dû normalement permettre de la maintenir à un niveau normal. Mais ce n’était manifestement pas le cas, puisque les fois où je l’ai vue (entre le 12 et le 22 avril), elle avait une grande quantité de mucus au niveau de la bouche, signe clair de déshydratation. Donc, elle était déjà déshydratée. Et bien sûr l’arrêt de la perfusion pendant 12 jours, vu la faible quantité de nourriture qu’elle arrivait à prendre, n’a pas du améliorer la situation du tout.

Et heureusement que des membres de la famille venaient pour la nourrir, parce qu’il fallait insister longtemps avant qu’elle accepte de manger son yaourt et son gel hydratant. Si l’alimentation avait été laissée à la seule charge des agents hospitaliers, ça aurait été trop long et ceux-ci n’ayant pas le temps de rester longtemps pour la nourrir, elle n’aurait avalé que 2 ou 3 cuillérées maximum. Donc, sans l’intervention de la famille, la famine et la déshydratation auraient été encore plus accentués. Or, il est évident que dans la plupart des cas, les proches ne peuvent pas être présents suffisamment souvent pour donner à manger à la personne. Et même s’ils le sont, ils ne vont pas forcément penser à la faire manger. Donc, dans la plupart des cas, la personne est nourrie seulement par le personnel soignant. Ceux-ci n’ont pas le temps de le faire jusqu’au bout. Et la personne dépérit donc encore plus vite par manque de nourriture.

A ce moment-là, se peau retrouvait de plus en plus sa couleur normale. Et vers le 20 avril, elle était à peu près normale.

Je crois que c’est à cause de quelques douleurs qu’elle aurait manifestées quand on la bougeait que les médecins ont décidé de lui donner de la morphine et aussi de ne plus l’alimenter par voie orale (vers le 22 avril). On s’est remis à lui donner une solution de glucose par perfusion. C’est la seule alimentation qu’elle a reçu à partir de là.

Là encore, avec le maintien d’une perfusion de glucose, l’hydratation aurait pu se maintenir à un niveau correct. Mais, comme on l’a vu plus haut, l’hydratation par perfusion ne s’était pas particulièrement révélée très efficace jusque-là. Et puis, à ce stade, il faut compter avec l’euthanasie passive introduite par la loi Leonetti (voir plus bas). Donc, on peut craindre que la perfusion ait été encore un peu plus insuffisante au niveau des doses que précédemment, que la déshydratation se soit remis à augmenter et que l’hypotension ait commencé à devenir très importante. Et bien sûr, le manque de nutriments essentiels devait lui aussi devenir très important.

Et comme on donnait en plus de la morphine, ça a encore augmenté l’hypotension, qui a fini par être mortelle. Surtout qu’on a peut-être augmenté petit à petit les doses de morphine.

Remarque, si elle avait été consciente (pas Alzheimer), l’administration de la morphine aurait entrainé qu’elle n’aurait pas eu faim. Du coup, on se serait dit que ça ne servait à rien de lui donner à manger. Donc, la décision d’arrêter d’alimenter la personne aurait pu être justifiée aussi dans ce cas. Et du côté de la personne, étant sous morphine, elle aurait été tellement assommée par cette drogue, qu’elle n’aurait eu que de faibles velléités de protester contre cette décision, au cas où elle en aurait eu l’idée. Surtout que n’ayant pas faim à cause de la morphine, elle n’aurait pas ressenti de gêne par rapport à cette décision.

Le fait qu’il ait fait beau durant tout le mois d’avril et début mai n’a pas du aider non plus pour l’hydratation. Ca a peut-être entrainé une mort plus rapide que si le temps avait été plus froid.

Là, la personne était Alzheimer. Donc, on peut éventuellement se dire qu’il ne lui restait qu’un avenir misérable à vivre. Mais, ça peut arriver à plein d’autres personnes qui, elles, ne sont pas Alzheimer et qui pourraient profiter de la vie pendant beaucoup plus longtemps. Et puis, on peut étendre ça à des personnes qui ont eu un diagnostic autre qu’un cancer du foie. Donc, le processus décrit ici touche certainement des tas de personnes qui pourraient avoir encore de très belles années devant elles.

 

3) Ce qu’on peut penser de tout ça d’une façon générale

 

Donc, d’un point de vue général, on en revient à ce que je disais au début. Forcément, si on ne nourrit pas les gens et si en plus on leur donne de la morphine, c’est sûr qu’ils vont mourir. Et c’est bien ce qui s’est passé ici. Ça parait hallucinant qu’on arrêt de les nourrir. Mais si, on le fait.

En ce qui concerne les situations qui peuvent mener à la suppression de l’alimentation, on peut imaginer divers processus et scénarios.

 

–          Cancers et autres problèmes graves au niveau digestif

 

Bien sûr, il y a le cas présent, où la personne est supposée avoir un cancer des voies digestives. On peut imaginer que ça va être une grande source de situations conduisant à la suppression de l’alimentation.

Dans un premier temps, s’il y a jaunisse, ça va entrainer une quasi suppression de l’envie de s’alimenter.

La personne peut aussi être allée voir le médecin parce qu’elle n’a plus très envie de manger depuis quelques temps, et ce parce qu’en fait, son taux de cortisol est faible. Et le médecin peut alors lui diagnostiquer le cancer à ce moment-là. Du coup, avant l’opération, elle ne se sera pas alimentée normalement depuis plusieurs semaines.

Puis, deuxième temps, vient l’après opération. Au début, la personne va avoir des difficultés pour s’alimenter, parce qu’à cause de l’opération, la digestion sera douloureuse. On peut penser que les médecins supprimeront souvent l’alimentation par voie orale pendant une ou deux semaines, afin que le système digestif puisse récupérer de l’opération. Toutefois, en dehors du cas de la jaunisse, les médecins peuvent décider d’alimenter la personne par perfusion. Donc, cette phase sans aucune alimentation concernera surtout les personnes ayant eu une jaunisse (enfin…, a priori).

Ensuite, la personne pourrait se remettre à manger. Mais encore faut-il qu’elle soit suffisamment en forme pour s’alimenter assez. Et puis, si on lui donne de la morphine pour lutter contre d’éventuelles douleurs post opérations, elle n’aura pas très faim. Et si elle n’a pas eu de perfusion autre que de glucose après l’opération, elle n’aura mangé que peu depuis pas mal de temps, et elle va commencer à être sacrément faible. Bien sûr, le médecin pourrait mettre la personne sous sonde gastrique ou l’alimenter par perfusion. Mais tout dépend du médecin, de l’état du patient et du diagnostic. C’est donc une période critique où la personne peut soit revenir à un état de nutrition et d’hydratation correct, soit continuer à s’affaiblir par manque de nutriments et d’eau.

Si on donne des antibiotiques pendant quelque temps (ce qui s’est passé ici), ça va augmenter le taux de cortisol, ce qui devrait augmenter la faim. Donc, la personne devrait manger plus. Mais, déjà, normalement, on ne l’alimentera pas directement pendant une ou deux semaines. Donc, cet effet positif sur l’envie de manger ne jouera pas. Et même si on le faisait, la prise de l’antibiotique pourrait entrainerait des problèmes digestifs et donc ferait que la personne n’aurait pas très envie de manger (mais comme souvent, ils seront administrés par perfusion, ce problème ne se posera pas). Et après l’arrêt de l’antibiotique, le taux de cortisol baissant, la personne n’aura pas envie de manger non plus.

Tout dépend du moment et du nombre de semaines où on donne les antibiotiques en fait. Il semble logique qu’on en donne après l’opération, histoire de prévenir des infections post opératoire. Donc, on va en donner alors qu’on est dans la phase où la personne est sous perfusion, sans alimentation. Alors, si on continue à en donner après qu’on ait commencé à nourrir la personne par voie orale, l’effet positif sur le taux de cortisol fera que la personne se remettra à manger de bon appétit. Mais dès qu’on arrêtera de les administrer au patient, le taux de cortisol s’effondrant, il n’aura à nouveau plus faim. Il y aura donc une fenêtre de temps plus ou moins longue durant laquelle le patient pourra reprendre un peu de poids. Si on les administre par voie orale, il y a alors le risque que ça entraine des problèmes de digestion, ce qui pourrait alors limiter la durée de cette fenêtre de temps.

Si au contraire, on arrête de les donner juste au moment où on recommence à nourrir la personne, elle va voir son taux de cortisol baisser et elle n’aura même pas cette fenêtre de temps où elle pourrait reprendre du poids. En tout cas, lors de l’arrêt de l’antibiotique, pendant encore 3 ou 4 semaines, elle va manger assez peu. Et ça, qu’il y ait eu reprise de poids pendant quelques semaines ou non, ça va donner l’impression aux médecins que la personne rechute (ou continue à chuter s’il n’y a pas eu de phase de reprise de poids) et donc, qu’elle est proche de la fin.

Dans le cas spécifique du cancer du foie, s’il y a jaunisse, le fait de donner des antibiotiques après l’opération va entrainer que la couleur de la peau va mettre plus de temps à redevenir normale, puisque l’influence des antibiotiques sur le foie diminue ses capacités d’élimination des déchets. Du coup, ça donnera l’impression aux médecins que leur diagnostic de cancer était juste. Et en plus ils se diront que le problème est toujours présent, puisque la jaunisse persiste. Par contre, le fait de manger peu ou pas va permettre au moins de stabiliser la jaunisse, voir même de la faire diminuer un peu.

A ce moment-là, la personne n’aura pas mangé normalement depuis plusieurs semaines. Disons 2 semaines pour la jaunisse, 2 semaines après l’opération, 3 semaines encore à cause du taux de cortisol bas : 7 semaines en tout. Ça commencera à faire beaucoup. La personne commencera à manquer vraiment de nutriments essentiels. Et concernant l’hydratation, bien sûr, tout dépend si la dose de perfusion est suffisante ou pas ; mais vu ce qui s’est passé pour le cas analysé ici, il y a de gros risques que ça ne soit pas le cas.

Pour la troisième phase, tout dépend de l’idée que les médecins ont de l’état du patient en fait.

Si les médecins pensent que le problème est traitable et que la personne n’est pas en stade terminal, ils vont lui redonner à manger. Et elle ira de mieux en mieux.

Si les médecins ont décrété que la personne est en stade terminal, ils peuvent décider de supprimer l’alimentation (laissant juste une perfusion de glucose), et en plus, ils vont se mettre à lui donner de la morphine. Et là, c’est la fin à brève échéance, réalisant ainsi la prédiction des médecins, qui vont  se dire que leur estimation de la situation était juste, puisque leur prédiction s’est réalisée.

Donc, là, on aura 7 semaines sans alimentation normale, plus x semaines avec juste une perfusion de glucose. Là, ça faisait 3 semaines avant la mort. Donc, il y avait eu au moins 9 à 10 semaines, soit environs 2 mois et demi sans alimentation normale.

Mais comme il n’y a pas de limite de temps pour cette période avec juste la perfusion de glucose et la morphine, ce n’est forcément qu’une question de temps pour que la personne meure. Si elle ne meurt pas après 3 semaines, il suffira de faire durer la chose 4, puis 5, puis 6, etc.., semaines ; et au bout de suffisamment de temps, elle mourra. Avec cette façon de faire, le patient est sûr de mourir tôt ou tard. Et il est d’autant plus sûr de mourir relativement rapidement qu’on fait ça alors qu’il est déjà au bout du rouleau.

Ce qui se passera, c’est que l’hypotension sera alors très importante. Et comme en plus, on donnera de la morphine, l’hypotension deviendra fatale et la personne mourra par arrêt cardiaque, ou par arrêt du cerveau.

Mais, comme je l’avais déjà souligné dans un de mes articles sur la morphine, tout paraitra cool et apaisé grâce à la morphine. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé là. La personne est partie sans douleur, comme si elle s’était endormie.

Un problème important qu’on peut noter au travers de l’expérience relatée dans cet article, c’est que la période d’arrêt de l’alimentation et de mise sous morphine est quand même bien rapide. En effet, en seulement 8 semaines, paf, on décidait que c’était fini et que ça ne servait plus à rien de continuer à alimenter la personne.

En fait, dans le cas présent, pendant presque les deux derniers mois, les médecins n’arrêtaient pas de dire qu’elle n’avait qu’une semaine à vivre ; parfois même seulement quelques jours. Donc, forcément, en partant sur ce genre d’idée, ils devaient fatalement aboutir assez rapidement à la décision de la mettre sous morphine et d’arrêter de l’alimenter.

Mais quand même, décider en seulement 2 mois que c’est la fin, et ça, alors que la personne se remet à manger et que la jaunisse disparait, et donc, que l’évolution des symptômes vont à l’encontre du diagnostic de phase terminale, il y a comme un problème.

Evidemment, ce n’est certainement pas un cas isolé. Donc, il doit arriver dans plein d’autres cas qu’on arrête relativement rapidement d’alimenter la personne et qu’on la mette sous morphine, alors que les symptômes s’améliorent ou restent stables. Ca relativise fortement la valeur des diagnostics de phase terminale. En fait, ça laisse à penser que dans de nombreux cas, les médecins voient ce qu’ils ont envie de voir, et rendent réel ce diagnostic en alimentant peu la personne et à la fin en ne l’alimentant quasiment plus (à part la solution de glucose) et en lui donnant de la morphine.

 

–          Autres cas

 

On peut penser qu’il y a bien d’autres cas que ceux des problèmes digestifs qui vont conduire à l’abandon de l’alimentation et donc à la mise à mort de la personne.

On peut imaginer qu’il suffit que la personne soit considérée comme en fin de vie, quelle qu’en soit la raison, pour qu’à un moment, on décide d’arrêter de l’alimenter. Une personne ayant subi une opération, qui récupère mal, et qui est considérée comme étant en phase terminale, peut faire l’objet de ce genre de décision. Idem pour une personne qui a un taux de cortisol très bas et qui est considérée comme étant en fin de vie. Et il y a probablement pas mal d’autres types de cas dont je n’ai pas connaissance pour le moment. En fait, l’élément le plus déterminant est probablement le diagnostic de phase terminale. Si la personne est considérée comme sauvable, on continuera de l’alimenter. Sinon, on arrêtera de le faire quand on considérera qu’il ne reste plus que quelques semaines, voir jours à vivre à la personne.

Par ailleurs, la mise sous morphine ne se fait pas forcément au même moment que l’arrêt de l’alimentation. Ça peut être fait avant. Ça c’est un détail essentiel. Parce que vu que les effets de la morphine donnent l’apparence que la personne est en fin de vie, il devient particulièrement facile d’établir ce diagnostic de fin de vie et du coup, de décider d’arrêter d’alimenter le patient.

En fait, l’administration de la morphine est un cas à part entière. En effet, elle peut être donnée longtemps avant le diagnostic de stade terminal, par exemple pour empêcher les douleurs liée à une maladie. Imaginons que la personne ait un cancer. On donne de la morphine pour limiter les douleurs causées par la chimio et les rayons. La personne dépérit à cause de la morphine sur une durée d’un an. Et au bout d’un an, la personne est tellement affaiblie par la morphine qu’on la déclare en phase terminale et on arrêt alors de l’alimenter. La morphine participera encore un peu plus à la mort parce qu’on augmentera les doses progressivement durant ce qu’on estimera être les dernières semaines de vie.

En plus, puisque la personne est sous morphine, elle va refuser de s’alimenter. Et quand elle s’alimentera, à cause de l’hypotension provoquée par la morphine, elle aura tendance à vomir (enfin.., si elle en a encore la force). Donc, la décision d’arrêter de l’alimenter, même par intraveineuse, sera encore plus facile.

Et vu que la personne sera en permanence dans un demi-sommeil, et très affaiblie, il sera peut-être difficile de l’alimenter. Or, comme on l’a vu plus haut, comme le personnel hospitalier n’a que peu de temps à consacrer à l’alimentation, il n’aura le temps de lui faire manger qu’un dixième ou un cinquième de repas (repas déjà très léger : dans l’exemple, il ne s’agissait que d’un gel hydratant et d’une crème). Donc, ne serait-ce qu’à cause de ça, la personne s’affaiblira rapidement. Et à cause de cet affaiblissement, on pourra décider d’arrêter de la nourrir.

Donc, il y a beaucoup de gens qui ne vont plus être alimentés parce qu’ils sont sous morphine et que ça donne l’impression qu’ils sont en toute fin de vie.

Bien sûr, comme on l’a vu à travers l’exemple du début, tout ça n’arrive pas d’un coup. Il va falloir un certain nombre d’évènements affaiblissant la personne pour que quand on arrêtera de l’alimenter et qu’on lui donnera de la morphine, elle meure au bout de quelques semaines. Ça peut être une opération, une période de faible alimentation à cause d’un faible taux de cortisol, etc…

Le fait que le personnel hospitalier n’ait pas le temps de donner à manger peut aussi être une cause importante du problème chez les personnes ayant la maladie d’Alzheimer, puisqu’il suffit que la personne ne mange pas assez vite pour qu’elle se retrouve sous-alimentée.

Par ailleurs, concernant l’arrêt des antibiotiques, le taux de cortisol s’effondrant, le centre du corps devient plus déshydraté. Du coup, une toux peut apparaitre ainsi que des douleurs aux membres. Il y a un risque qu’on donne de la morphine pour faire disparaitre ces symptômes. Mais là, à cause de l’hypotension provoquée par la morphine, une détresse respiratoire commencera à apparaitre. Ce qui ira dans le sens d’un diagnostic de stade terminal.

A noter que quand l’effet de la morphine est moins fort, la douleur réapparait (et éventuellement une toux aussi). Du coup, constatant la réapparition de la douleur, on donne à nouveau de la morphine. Baser l’administration de la morphine sur la réapparition des douleurs fait entrer dans un cercle vicieux, puisque l’arrêt de la morphine va faire revenir la douleur et la magnifier. Ca fait qu’il y a peu de chance qu’on arrête de donner de la morphine à une personne qu’on considère être en phase terminale.

Donc, il y a potentiellement beaucoup plus de cas que les seuls cas de cancers des voies digestives qui peuvent être concernés par ce genre de processus.

 

4) Objections possibles

 

Alors, bien sûr, on va me dire que si la personne est en phase terminale d’un cancer du système digestif, c’est normal qu’elle ne puisse plus s’alimenter et meurt. Sauf que dans l’exemple du début, vu la quantité de médicaments que la personne prenait, il est bien probable que le blocage de la vésicule biliaire ait été entrainé par ces derniers. Si ce sont des médicaments qui augmentent le taux de cortisol, ça peut entrainer un épaississement des sécrétions et donc, aussi au niveau de la vésicule biliaire. Chez quelqu’un d’âgé, ça peut aboutir à un blocage de celle-ci.

Mais de toute façon, trois semaines avant sa mort, la couleur de sa peau était redevenue normale. Et ce alors qu’on l’alimentait par voie orale. Donc, le problème ne venait clairement pas d’un empoisonnement du sang.

Par ailleurs, dans la plupart des cancers en phase terminale, la tumeur est beaucoup trop petite pour bloquer vraiment l’organe touché. Et souvent, on estime qu’elle a régressé grâce à la chimio et aux rayons. Donc, il est clair que ce sont les traitements qui sont à l’origine de la mort de la personne.

Et puis, si la personne avait le choix de continuer de s’alimenter ou non, on pourrait dire que c’est bien le cancer la cause du problème. Mais dans la mesure où on arrête l’alimentation d’autorité, impossible de d’affirmer que c’est bien le cancer qui a tué la personne. Là, on n’est pas du tout dans un cas où on essaierait d’alimenter la personne et où elle refuserait, tellement elle n’arriverait pas à absorber le moindre gramme de nourriture. Non, on est dans un cas où les médecins décident unilatéralement de supprimer la nourriture.

En fait, on est même dans un cas inverse. La personne continuait à s’alimenter par voie orale sans problème, jusqu’à ce que les médecins décident d’arrêter (donc sans aucune raison) de donner à manger à la personne.

Donc, pour toutes ces raisons, l’argument selon lequel il est logique que la personne ne puisse plus s’alimenter parce qu’elle a un cancer du système digestif en phase terminale ne tient pas du tout.

Et puis rien n’empêche les médecins de faire une alimentation par intraveineuse (pas seulement de glucose bien sûr). On peut faire tenir une personne pendant très longtemps comme ça. Le fait d’arrêter toute alimentation (hors glucose) alors que la personne n’a même pas de jaunisse montre bien une volonté de faire mourir la personne de la part des autorités médicales. Mais bien sûr dans leur esprit, ce n’est pas un problème, puisque la personne est supposée mourir en moins de quelques semaines.

Alors, peut-être qu’il y a des personnes dont le système digestif est tellement esquinté par les opérations, la chimio et éventuellement les rayons, qu’elles meurent réellement parce que le système digestif n’arrive plus à assurer sa fonction. Mais on peut penser que de très nombreuses personnes ne sont pas dans ce cas et que les médecins les tuent par suppression de l’alimentation ajoutée à l’administration de morphine.

Et puis, il y a plein de personnes qui n’auront pas eu un diagnostic de cancer, mais auxquels on retirera l’alimentation parce qu’on estimera qu’elles sont en phase terminale.

 

5) Concernant l’hydratation et la perfusion de glucose

 

Comme on l’a vu précédemment, la perfusion n’est apparemment pas suffisante pour hydrater correctement la personne (présence de mucus au niveau de la bouche dans le cas analysé), alors qu’elle devrait l’être. On peut se demander le pourquoi de cet état de fait.

Déjà, il y a deux possibilités. Première possibilité : la perfusion est insuffisante naturellement. Mais on ne voit pas pourquoi ce serait le cas. Donc, c’est forcément la dose qui est insuffisante. Normalement, la perfusion devrait permettre à la personne d’être correctement hydraté, mais la dose qu’on lui donne est insuffisante. Et dans ce cas, soit c’est involontaire, soit c’est volontaire. Ça peut bien sûr être les deux alternativement.

Par exemple, on peut avoir une phase involontaire, puis volontaire. On peut mal estimer la dose nécessaire, ce qui ferait que la personne se déshydraterait. Ça peut être le cas si on la nourrit oralement. On peut alors estimer qu’il lui faut telle dose de perfusion en complément. Mais si finalement, elle ne se nourrit pas bien oralement, la dose d’eau fournie par la perfusion se révèlera insuffisante. Et ensuite (concernant la phase « volontaire »), on peut choisir volontairement de ne plus l’hydrater correctement parce qu’on estime que la personne est en phase terminale. On réalise ainsi une euthanasie passive.

Il y a d’autres cas possibles. La dose peut être suffisante pour maintenir le niveau d’hydratation actuel de la personne, mais ne pas lui permettre de récupérer un niveau d’hydratation normal. C’est-à-dire que si la personne est déjà déshydratée, la dose sera suffisante pour éviter qu’elle ne se déshydrate plus, mais elle restera à son niveau de déshydratation présent. Donc, s’il lui manque un jour d’hydratation, elle restera à ce niveau.

La quantité peut aussi être mal estimée à cause d’un coup de chaleur qui augmente la consommation d’eau de la personne.

Et puis, on peut ôter temporairement la perfusion à la personne sous prétexte qu’elle se remet un peu (ce qui a été le cas ici). Mais si elle se nourrit trop peu par voie orale, elle se déshydratera encore un peu plus.

Donc, on retrouve les situations rencontrées dans le cas étudié ici. La personne a été déshydratée pendant une période à cause de sa jaunisse (mais ça pourrait être une autre cause chez une autre personne). Puis, on lui a donné une perfusion, qui, sans la déshydrater plus, ne lui a pas permis d’être à nouveau hydratée à un niveau normal. Ensuite, on lui a donné une perfusion dont la quantité a dû être estimée en rapport avec la quantité d’eau apportée par l’alimentation par voie orale (donc une perfusion d’appoint). Sauf que cette dernière n’a pas été suffisante parce que la personne ne mangeait qu’une partie du repas (et dans une situation où les parents ne seraient pas venus, elle aurait mangé encore moins). Puis, on a arrêté sa perfusion pendant 12 jours. Et enfin, on a arrêté de lui donner à manger par voie orale. Et on a recommencé à lui donner une perfusion de glucose. Mais elle devait être insuffisante pour l’hydrater correctement. Ceci parce qu’on imaginait qu’elle était en stade terminal et qu’il ne servait plus à rien de l’alimenter et de l’hydrater suffisamment. La personne n’est probablement pas morte à cause de la seule déshydratation. Mais elle l’était suffisamment pour que la morphine l’achève.

Ce qu’il y a, c’est qu’il suffit de 6 ou 7 jours sans eau pour mourir de déshydratation. Donc, il est évident que la frontière entre le niveau d’hydratation normal et la mort étant mince, les médecins ne peuvent pas carrément couper tout apport en eau, ceci ne serait-ce que quelques jours. Sinon, la mise à mort se verrait trop facilement. On est donc obligé de maintenir officiellement un apport en eau en permanence, que ce soit sous forme d’alimentation ou de perfusion. Mais on peut faire en sorte de déshydrater la personne l’équivalent de 3, 4 ou 5 jours sans eau, en étalant ça sur plusieurs semaines ou mois.

Donc, en jouant sur les doses, on peut tout à fait faire en sorte que la personne finisse par mourir. Bien sûr, ce n’est pas volontaire de la part des médecins (sauf à la fin, où ils estiment que la personne va de toute façon mourir).

Concernant la phase finale, où les médecins limitent volontairement la dose de la perfusion, certains répondront que ce n’est pas possible. Mais si c’est possible. En faisant des recherches pour cet article, j’ai découvert la loi Leonetti de 2005. La loi Leonetti sur la fin de vie permet une sorte d’euthanasie dissimulée. Elle dit que les médecins ont le droit de suspendre tous les soins si le patient le désir (ou ses proches, je suppose, si le patient est inconscient). Seulement, dans « tous les soins », on inclut l’alimentation artificielle. Donc, si on autorise à suspendre tous les soins, ce ne seront pas seulement les soins médicamenteux qu’on arrêtera d’administrer, mais aussi l’eau et la nourriture. Alors, bien sûr, pour l’eau, on doit être subtil. On doit continuer à en donner par perfusion, parce que sinon, l’euthanasie serait trop évidente et mal acceptée. Mais on peut en donner suffisamment peu pour que le patient dépérisse et finisse par mourir. En donnant en plus de la morphine, on arrive à tuer la personne suffisamment tôt pour qu’on ne puisse pas être accusé de l’avoir fait mourir de soif.

Cela dit, cette loi ne fait certainement qu’officialiser quelque chose qui devait se pratiquer de longue date.

Et bien sûr, tout dépend du moment où les médecins se seront mis à penser que la personne est en phase terminale. Parce que si c’est 3 ou 4 mois avant le décès, ils auront pu limiter volontairement l’apport en eau depuis beaucoup plus longtemps que les 2 ou 3 dernières semaines. Mais ça, sans le révéler à la famille.

Du coup, quand on en n’est à ne plus avoir qu’une solution de glucose comme seule source d’alimentation et d’hydratation, et qu’on s’est fait diagnostiquer un état de stade terminal, ou de maladie grave, a priori, on est mal.

 

Conclusion :

 

Donc, forcément, si on ne nourrit pas les gens et qu’en plus on leur donne de la morphine, c’est sûr qu’ils vont mourir. Et c’est bien ce qui s’est passé ici et ce qui doit se passer dans plein d’autres cas. Ça parait hallucinant qu’on fasse ça. Mais si, on le fait. Cette pratique doit causer un nombre de morts assez énorme. Avec l’utilisation de la morphine, ça doit participer fortement à l’accumulation de morts prématurés provoqués par la médecine.

Et on fait ça quand la personne est le plus affaibli. Donc, forcément, il y a comme un léger risque de mourir rapidement.

Les gros problèmes alimentaires durant les derniers mois de la vie participent fortement à la mise à mort du patient. Entre les éventuelles pertes d’appétit avant un traitement où une opération, les pertes d’appétit après le traitement ou l’opération, les pertes d’appétit après l’arrêt de médicaments augmentant le taux de cortisol comme les antibiotiques, les chimio, etc…, les pertes d’appétit à cause de la prise de morphine, et le manque de temps de la part des infirmières pour alimenter le patient qui met beaucoup de temps à manger, c’est sûr que le patient risque de finir en état de malnutrition et de déshydratation avancé. Quand enfin les médecins décident d’arrêter l’alimentation parce qu’ils estiment que la personne est en fin de phase terminale, et qu’ils ajoutent à ça l’administration de morphine, c’est le coup de grâce.

Une fois de plus, on comprend mieux un certain nombre de morts bizarres. Des personnes qui ne devraient pas mourir (d’après mon point de vue) meurent alors qu’on ne leur donnait plus de médicaments contre la supposée maladie. Et les médecins ont alors beau jeu de dire qu’ils ne donnaient plus les médicaments en question et donc, que la mort est forcément due à la maladie. Sauf que comme on l’a déjà vu, on donne de la morphine. Et la nouveauté ici, c’est qu’en plus, on arrête d’alimenter le patient. Patient qui est souvent déjà mal alimenté depuis pas mal de temps. Alors évidemment, les morts en question deviennent d’un seul coup beaucoup moins mystérieuses.

 

Vaccin contre la grippe et Alzheimer : un témoignage

Voici un témoignage de première main sur le vaccin contre la grippe.

Une proche parente s’est fait vacciner contre la grippe pendant environ 6 ou 7 ans ; et ce, jusqu’à il y a 2 ans. Son âge était de 70 ans environ quand elle a commencé à se faire vacciner.

Or, il se trouve que quasiment à chaque fois qu’elle s’est fait vacciner, le jour même, j’ai pu constater une baisse de niveau intellectuel et des problèmes de mémoire. Tout d’un coup, des personnes relativement connues de la télévision n’étaient plus reconnues. Les raisonnements étaient de moins bonne qualité. Il y avait tout d’un coup un coté « petite chose » qu’il n’y avait pas avant (par « petite chose », j’entends un coté plus facilement effrayé, s’excusant plus, alors que ce n’est pas le genre d’habitude). Il n’y a qu’une fois où il ne s’est rien passé.

Ce phénomène durait environ 7 à 10 jours de façon aussi intensive que durant les premiers jours. Puis, pendant 2 à 5 mois, le phénomène perdurait de façon beaucoup moins forte, et en allant en s’améliorant de plus en plus. Globalement, ça allait. Mais il y avait comme un je ne sais quoi au niveau général qui n’était pas comme d’habitude (le coté « petite chose » évoqué plus haut, et parfois des raisonnements justes, mais bizarrement amenés). Il y avait quelques moments du même genre que ceux de la première crise, mais très épisodiques (par exemple 4 ou 5 fois en décembre et janvier, 2 ou 3 fois en février et 1 fois en mars) et n’arrivant que par flashes de maximum une ou deux heures. Ce je ne sais quoi d’inhabituel diminuait donc de plus en plus. Et vers le mois d’avril, tout était redevenu comme avant. Et tout était normal jusqu’à octobre ou novembre, où là, à nouveau, le jour de la vaccination, le problème réapparaissait. Et c’était bien le jour même de la vaccination, pas 7 jours, ou 10 jours après. Non, c’était le jour même.

Une ou deux fois, je n’ai pas su si elle s’était fait vacciner, mais j’ai pu le déterminer simplement à cause de son état mental.

Il s’agit donc d’une expérience sur 6 ou 7 ans. Il ne s’agit pas d’une expérience qui n’aurait duré que 2 ans et qui n’aurait donc aucune signification. Là, sur 6 ou 7 ans, toujours au même moment, il y a très peu de chance que ce soit un hasard.

Et je ne suis pas le seul ayant noté ce genre de dégradation, puisque une autre personne proche a noté aussi des symptômes anormaux aux mêmes moments. Personne avec qui je n’avais pas parlé avant et qui n’est pas du tout quelqu’un critiquant la médecine (et qui d’ailleurs n’avait pas relié le phénomène avec la vaccination).

Vu qu’au début, les symptômes étaient légers et ne duraient qu’une semaine ou dix jours, avec juste des séquelles très intermittentes durant les 2 ou 5 mois suivants, je n’osais pas trop intervenir. Surtout que tout ça était récent. Donc, on n’avait pas encore suffisamment de recul pour que mon discours de prudence soit convaincant. Le problème, c’est qu’au fur et à mesure des années, les symptômes devenaient de plus en plus manifestes et duraient de plus en plus longtemps. La vaccination de fin 2008 ayant eu un effet largement plus important que celui des autres fois, j’ai décidé en septembre 2009 d’intervenir. Et heureusement, j’ai été écouté.

Et comme par hasard, quand elle a arrêté de se faire vacciner, eh bien, il n’y a plus eu de problèmes. Il n’y a plus eu de déclin soudain au mois d’octobre ou novembre. Ses performances intellectuelles sont actuellement au top. Tout va parfaitement bien.

Alors on pourrait dire que je ne suis pas objectif et que si je dis que tout va bien désormais, c’est parce que je suis influencé par le fait que je sais qu’elle ne se fait plus vacciner. Seulement justement, durant la première année, je n’en avais pas reçu confirmation. Elle avait dit qu’elle ne le ferait plus, mais je n’étais pas sur qu’elle avait vraiment respecté cet affirmation. Ce n’est qu’il y a 6 mois que j’ai appris au détour d’une conversation que ça avait bien été le cas (d’autres personnes avaient dit qu’elles s’étaient faites vaccinées, et elle, avait répondu qu’elle ne le faisait plus depuis mon intervention). Et pourtant, bien que j’ai été dans l’expectative et que j’observais attentivement des signes éventuels de problèmes, je n’en avais trouvé aucun.

A l’époque, toute cette histoire m’a fait repenser à quelque chose d’un peu similaire qui m’était arrivé à l’armée. Je me rappelle très bien m’être dit à plusieurs reprises durant mon armée que mon niveau intellectuel avait baissé. Plus envie de lire des bouquins un peu complexes. Plus tellement envie de réfléchir. Une sorte d’ambiance intellectuelle délétère quoi. A l’époque, j’avais pensé que c’était à cause du fait que je me levais très tôt chaque matin (5h45) et que du coup, j’étais régulièrement crevé. Seulement, j’avais eu l’occasion quelques années après, dans le cadre d’un travail un peu éloigné de chez moi, de me réveiller aussi très tôt et donc d’être souvent assez crevé. Et pourtant, là, je n’avais ressenti aucune baisse d’acuité intellectuelle à ce moment-là. Donc a priori, ce n’est pas la fatigue qui posait problème. Seulement, durant les classes (le premier mois d’armée), on se fait refaire des tas de vaccinations. Je m’étais même fait vacciner contre l’hépatite B. Donc, il est bien possible que le problème ait été lié à ça.

Donc, au travers de cette expérience de 6 ans, je crois tout à fait à la possibilité que les vaccins aient une influence néfaste sur les performances intellectuelles et puissent favoriser la survenue de la maladie d’Alzheimer ou d’autres maladies comme l’autisme, la dyslexie, etc…

C’est vrai qu’on ne s’aperçoit pas de ça sur les personnes jeunes (mais ayant dépassé le stade de la prime enfance). Mais c’est parce que leur cerveau est au top de ses performances. Ca va peut-être avoir un léger impact chez certains, mais pas suffisant notable pour qu’il soit remarqué.

C’est sur les personnes âgées ou les nourrissons, donc quand le cerveau commence à décliner ou qu’au contraire, il n’est pas encore complètement formé, que l’impact va être le plus grand. Il est évident qu’injecter un produit qui a ce genre d’effet quand le cerveau est au tout début de sa phase d’apprentissage peut la perturber fortement. De la même façon, injecter ce genre de produit quand le cerveau commence à péricliter risque d’accélérer le phénomène. Et bien sur, le cas de la vaccination contre la grippe pose particulièrement problème, vu qu’il y a répétition de l’acte tous les ans. Donc, le cerveau a à peine le temps de récupérer que paf, on l’endommage à nouveau. Surtout que la personne étant de plus en plus vieille à chaque nouvelle vaccination, l’impact risque d’être plus fort chaque année. Sur certaines personnes déjà fragiles, ça peut peut-être suffire pour qu’elles passent au bout de 8 ou 10 ans au stade de la maladie d’Alzheimer.

Seulement, dans le cas des nourrissons, vu qu’ils ne parlent pas encore et que leur interaction avec l’environnement ne consiste qu’à manger et faire quelques risettes ou pleurer, impossible de s’apercevoir du problème. Ce n’est que quand ils se mettent à parler, puis à accomplir des actions intellectuelles avancées (lecture, écriture, calcul, mémorisation, etc…), qu’on peut se rendre compte de l’état dégradé du cerveau (dyslexie, difficultés scolaires, autisme…). Seulement, à ce moment-là, comme la vaccination est déjà ancienne, impossible de relier directement la vaccination aux problèmes cognitifs. Quand les vaccins ont été faits à entre le premier mois de vie et la deuxième année et que les problèmes ne deviennent visibles qu’à 5 ou 6 ans, ça fait 4 ou 5 ans entre la cause et la découverte de l’effet. Même pour l’autisme, vu qu’on ne considère qu’il y a vraiment un problème que si l’enfant ne parle toujours pas vers 4 ou 5 ans, les vaccinations sont déjà loin derrière. En plus, la plupart des gens ont été vaccinés et n’ont pas de problèmes cognitifs pour autant. Donc, les médecins ont beau jeu de dire qu’il n’y a aucun lien entre la vaccination et ce genre de problème.

Et pour les personnes âgées, là aussi, ça passe inaperçu. Parce que comme les performances intellectuelles peuvent se dégrader avec l’âge, on fera passer le problème sur le compte de la vieillesse. On se dira que c’est un début d’Alzheimer et on n’ira pas chercher plus loin.

Seulement, maintenant qu’il y a soupçon de dégradation immédiat des performances intellectuelles à cause des vaccins, les gens pourront surveiller leur état et ceux de leurs proches. Et il pourra y avoir plus de témoignages du genre de celui du présent article.

En fait, en poussant les personnes âgées à faire régulièrement le vaccin contre la grippe, on peut penser que l’orthodoxie a fait une erreur. Parce que maintenant, tout le monde peut vérifier assez facilement s’il y a oui ou non des effets temporaires sur les performances intellectuelles. Alors qu’avant, vu que les vaccins étaient faits dans la prime enfance essentiellement, et que par la suite, ils n’avaient pas de caractère régulier, c’était plus difficile de déterminer l’existence de ce genre d’effet secondaire.

Bien sur, il y avait chez les anti-vaccins de forts soupçons d’un lien entre la vaccination et l’autisme ou la maladie d’Alzheimer. Et dans ce cadre là, cet article apporte juste un témoignage en plus allant dans ce sens (témoignage intéressant, puisque là, il s’agit d’une expérience sur 6 ou 7 ans). Mais, il n’y avait pas l’idée que ça pouvait avoir une influence délétère immédiate dans certaines catégories de population (ou alors pour des cas considérés assez extrêmes, comme des accidents vaccinaux, où par exemple un nourrisson meurt peu de temps après s’être fait vacciner. Donc, des cas très rares). Idée qui est introduite par le présent papier.

 

Grève des hôpitaux et taux de mortalité

 

Voici deux ou trois statistiques sur l’influence d’une grève des personnels soignants dans les hôpitaux sur la mortalité générale. Elles sont relativement connues dans le monde des sceptiques de la médecine officielle, mais vu qu’il y a beaucoup de monde qui les ignore, il est toujours intéressant de les redonner. Et puis, même connu ça n’empêche pas que c’est assez énorme.

C’est tiré de ce site (vernoncoleman). D’habitude, il n’y a que la statistique concernant la grève en Israël. Mais là, il y en a d’autres qui viennent confirmer celle-ci. J’ai modifié légèrement le texte en y ajoutant 2 ou 3 données trouvées dans des textes traitant du cas israélien.

On aurait tendance à imaginer que sans docteur, les gens devraient tomber comme des mouches. Mais ce n’est absolument pas le cas.

En 1973, les docteurs israéliens se sont mis en grève pendant un mois. Les admissions dans les hôpitaux ont chuté de 90 % (65.000 à 7.000). Seuls les cas les plus urgents étaient admis. Le taux de mortalité aurait donc du augmenter fortement. Mais bien au contraire, le service funèbre de Jérusalem a rapporté que le taux de mortalité chez les israéliens avait diminué de 50 %, atteignant son niveau le plus bas jamais enregistré. C’était la baisse la plus importante depuis la grève précédente, 20 ans avant.

A peu près la même chose est arrivée à chaque fois que les médecins se sont mis en grève.

A Bogota, en Colombie, les médecins se sont mis en grève pendant 52 jours. Il y a eu une baisse du taux de mortalité de 35 %.

A Los Angeles, une grève des médecins entraina une diminution de 18 % du taux de mortalité. Durant la grève, il y eut 60 % d’opérations en moins dans les 17 hôpitaux les plus importants. A la fin de la grève, le taux de mortalité est revenu à la normale.

 

Moins connu, un autre épisode de grève des médecins est arrivé en Israël en 2000 (voir ici). La grève à commencé le 9 mars 2000. Et l’influence sur la mortalité a été reportée en juillet 2000.

« L’association médicale d’Israël a commencé le mouvement de revendication le 9 mars pour protester contre la proposition du trésor public d’imposer un nouveau contrat de quatre ans de gages pour les médecins. Depuis lors, des centaines de milliers de visites de patients dans les cliniques ont été décommandées ou remises à plus tard avec des dizaines de milliers d’opérations de confort. Les hôpitaux publics, qui fournissent la grande majorité des soins médicaux secondaires et tertiaires, ont maintenu en fonctionnement normal leurs salles de secours, unités de dialyse, services d’oncologie, départements obstétriques et néonatals, et les autres équipements essentiels pendant la grève.

En l’absence de chiffres officiels, le Jerusalem Post a sondé les sociétés d’enterrement juives sans but lucratif, qui exécutent les enterrements pour la grande majorité des Israéliens, pour savoir si la grève affectait les décès dans le pays.

« Le nombre d’enterrements que nous avons exécutés a chuté radicalement, » a dit Hananya Shahor, directeur de longue date de la société d’enterrement Kehilat Yerushalayim de Jérusalem. « Ce mois-ci, il y avait seulement 93 enterrements comparés aux 153 en mai 1999, aux 133 de ce même mois en 1998, et aux 139 en mai 1997, » a-t-il dit. La société s’occupe de 55% de tous les décès dans la zone métropolitaine de Jérusalem. En avril dernier, il y avait seulement 130 décès comparés aux 150 ou plus dans les mois d’avril précédents. « Je ne puis expliquer pourquoi, » a dit M. Shahor.

Meir Adler, directeur de l’entreprise de pompes funèbres de Shamgar, qui enterre la plupart des autres résidants de Jérusalem, a déclaré avec beaucoup plus de certitude : « Il y a certainement un lien entre les sanctions des médecins et le peu de décès. Nous avons vu la même chose en 1983 (quand l’Association Médicale d’Israël a appliqué des restrictions de soins pendant quatre mois et demi). »

Motti Yeshuvayov, la seule société d’enterrement de Tel Aviv a déclaré qu’elle avait noté la même tendance dans la zone métropolitaine de Tel Aviv dans les deux derniers mois. La région de Haïfa a été la seule exception à la tendance de décroissantes des décès.

La ville côtière de Netanya a seulement un hôpital, et cela lui a épargné l’action revendicative parce que le personnel doit signer une clause de non recours à la grève avec son contrat. La société d’enterrement de Netanya, dirigée par Shlomo Stieglitz, a signalé à 87 enterrements le mois dernier, le même nombre qu’en mai 1999. Elle en a signalé 97 en avril comparé aux 122 d’avril 1999, et aux 99 de mars par rapport aux 119 de mars 1999. M. Stieglitz a dit que sa société d’enterrement couvre non seulement Netanya mais aussi d’autres villes, dont Hadera et Kfar Sava, où les médecins de l’hôpital se sont joints à la grève.

Pendant les mois de grève, les patients « sont allés davantage chez leur médecin de famille et dans les salles de secours des hôpitaux, qui n’ont pas été affectées par les restrictions de la grève,» a dit le professeur Yisraeli. »

Donc, en gros, on avait 93 enterrements en mai 2000 comparé aux 140 qu’il y avait en moyenne durant les 3 années précédentes. Ce qui fait une baisse de 34 %. Et pour le mois d’Avril, la baisse était de 13 %.

On apprend au passage qu’il y a eu aussi une grève en 1983, cette fois pendant 4 mois et demi et que ça a eu le même impact sur la mortalité qu’en 2000.

 

Donc, ben voilà. Quand les médecins se mettent en grève, la mortalité diminue fortement. Ce qui signifie que ce sont bien les médecins qui tuent les patients. Et ce n’est pas une petite baisse. C’est une baisse hallucinante. Ca peut aller jusqu’à 50 %.

C’est une statistique très importante pour comprendre qu’effectivement, la médecine moderne est très létale.

Et encore, là, il ne s’agit que de l’arrêt des opérations de confort ou pas indispensables, ou pas urgentes. Toutes les personnes ayant des problèmes graves, des accidents nécessitant un traitement rapide, ou étant en fin de vie ont continué à être traitées.

Alors, autant pour les accidents et autres urgences bien claires et nettes, on peut penser que la mortalité aurait augmenté, autant pour les autres problèmes soi-disant graves, ça aurait pu entrainer une baisse encore plus importante de la mortalité.

Et par ailleurs, les gens ont évidemment continué à prendre les médicaments qu’ils prenaient déjà avant (cas de maladie chronique par exemple). Donc, ça aussi, ça aurait pu entrainer une baisse de la mortalité. Ca aurait bien sur impliqué une grève impossible à mettre en place, puisqu’une telle chose (arrêt de la distribution des médicaments) aurait été interdite par les pouvoirs publics. Mais en supposant une situation imaginaire où une telle chose serait survenue, la mortalité aurait probablement baissé aussi par ce biais là.

L’idée selon laquelle les opérations seraient tout de même justifiées, parce que ça améliorerait la vie des patients et qu’il y aurait évidemment toujours quelques échecs ne tient pas (on trouve cette idée dans le papier sur la grève de l’an 2000 en Israël). En effet, on ne parle pas d’une baisse du taux de mortalité de quelques pourcents. On parle d’une baisse de 50 % de la mortalité. Et ce n’est pas la mortalité dans les hôpitaux. C’est la mortalité générale. Cette théorie serait valable si la baisse était tout à fait marginale. Mais ce n’est pas le cas.

Par ailleurs, si on a reporté leur opération, c’est que c’est gens là étaient loin d’être très malades. Donc, ça veut dire que des gens qui ne sont pas particulièrement en mauvaise santé meurent en masse de leur opération. Parce que si les médecins avaient estimé que ces gens étaient menacés de mourir à 6 mois ou 1 an d’échéance sans opération, on peut être sur que ces derniers auraient été considérés comme des cas graves à opérer d’urgence (donc, n’auraient pas été concernés par la grève).

 

Alcool et antibiotiques égale danger


Pourquoi l’alcool et les antibiotiques ne font pas bon ménage ? A mon avis, c’est à cause du même problème que j’ai mis en évidence pour les personnes déshydratées ou avec un faible taux de cortisol.

L’alcool entraine une vasodilatation des vaisseaux sanguins. Du coup, on se retrouve en état d’hypotension. Bien sur, celle-ci est plus ou moins importante en fonction de la dose d’alcool, du poids du buveur, et de sa capacité à l’assimiler.

Par ailleurs, les antibiotiques, parce qu’ils agressent le corps vont entrainer une mobilisation soudaine d’eau et de sang respectivement dans les cellules et les vaisseaux sanguins du ventre.

Du coup, comme ça prélève de l’eau et du sang sur le reste de l’organisme, et probablement plus particulièrement au niveau de la poitrine, celle-ci se retrouve encore plus en manque d’eau et de sang.

L’hypotension devient alors trop importante. Et la personne risque de s’évanouir pendant quelques minutes ou quelques heures, voir même de mourir d’un arrêt cardiaque (dans les cas les plus extrêmes).

Et bien sur, si une personne prend des antibiotiques, c’est qu’elle est malade. Donc, quelqu’un qui prend des antibiotiques est souvent déjà en situation de légère hypotension (soit à cause d’une légère déshydratation, ou d’un faible taux de cortisol). Donc, le risque est déjà accru par rapport à une personne en bonne santé qui tenterait la même combinaison d’antibiotiques et d’alcool.  Bref, le fait même de prendre un antibiotique indique qu’il y a un risque supplémentaire de mélanger alcool et antibiotiques.

On peut penser que le risque est plus élevé en début de prise d’antibiotique (durant les 3 premiers jours) et en particulier le premier jour. En effet, la personne est alors déjà en situation d’hypotension (à cause de la maladie). Là dessus, elle prend de l’alcool, ce qui entraine une hypotension encore un peu plus importante. Et enfin, elle absorbe un antibiotique qui va temporairement encore augmenter l’hypotension.

Alors qu’après 3 jours, comme l’antibiotique a tendance à faire remonter la tension (le mécanisme de mobilisation du sang dans le ventre dont j’ai parlé plus haut n’est valable que pendant quelques heures après la prise. Après en se diffusant dans l’organisme, l’antibiotique a tendance au contraire à faire monter la tension) et que le corps doit s’habituer à l’absorber, le danger est probablement moins grand. On se retrouve en effet dans la configuration suivante : grâce à l’antibiotique, la personne est à nouveau en situation de tension normale ou élevée, l’alcool entraine effectivement une diminution de la tension, mais ensuite, la prise d’antibiotique étant mieux tolérée que durant les premiers jours, elle va entrainer une moins grande hypotension. Donc, le danger de coma doit être moins élevé. Mais bien sur, il vaut beaucoup mieux ne pas tenter la chance. Personnellement, je n’irais pas me risquer à tenter l’expérience.

Si la personne a pris des antibiotiques pendant plusieurs mois, on en revient en partie au premier cas. Comme l’antibiotique va avoir tendance à faire maigrir, la personne sera en état de déshydratation et donc d’hypotension. Et du coup, on se retrouve dans une situation particulièrement dangereuse concernant la prise d’alcool et d’antibiotiques.

Il doit y avoir des moments plus dangereux que d’autres pour la combinaison alcool + antibiotiques.  On peut penser que prendre l’antibiotique quelques heures après avoir absorbé une grosse dose d’alcool est particulièrement mauvais. En effet, l’alcool est alors complètement passé dans le sang. L’hypotension est bien présente. Et si la fête ou le repas est fini, la tension liée à l’évènement est retombée. Du coup, l’hypotension est encore plus grande. Et si on prend l’antibiotique juste à ce moment là, la tension va particulièrement baisser.

Par ailleurs, la chaleur influe aussi sur le phénomène. Plus il fait chaud et plus la tension sanguine est basse.  Donc, dans un endroit surchauffé ou par une chaude journée d’été, le problème risque encore plus de se manifester.

Évidemment, un gars de 1m95 faisant 100 kg, ayant l’habitude de boire de l’alcool, qui prend un verre dans une soirée et un antibiotique un peu après ne risque pas grand chose. Mais plus la personne est petite, fluette, peu habituée à l’alcool, et boit beaucoup ce soir là, plus le risque augmente.

Je pense que ce qu’il faut faire dans la situation où la personne s’évanouit, si on n’a pas de médecin à proximité, c’est comme pour les cas d’overdose d’héroïne (c’est la même situation) : mettre d’abord les avant-bras et le bas des jambes au contact de l’eau froide, puis un peu après, l’ensemble des bras et des jambes. Ainsi, mécaniquement les veines des bras et des jambes se contractent et renvoient du sang dans la poitrine. Du coup, la tension remonte. Ca évite le danger d’un arrêt cardiaque.  Mettre la personne allongée avec les jambes un peu relevées aide aussi puisque ça fait revenir le sang des jambes dans le tronc. Cela dit, il veut mieux mettre la personne en position de sécurité (allongée sur le coté) pour éviter qu’elle ne vomisse et s’étouffe. Du coup, relever les jambes n’est pas évident. Et bien sur, il faut desserrer la ceinture et le soutien-gorge afin que le sang des jambes et des bras puisse revenir plus facilement dans le tronc.