L’isolement du virus de la polio et la preuve de sa pathogénicité : un exemple de pur n’importe quoi

J’ai eu la chance de tomber il y a quelque jours sur un site traitant de l’isolement du virus de la polio. L’article est écrit par une femme qui s’appelle Janine Roberts. Elle a écrit récemment un livre qui s’appelle « Fear of the invisible ».

C’est intéressant, parce que ça traite en grande partie du moment de l’identification d’un virus qui consiste à provoquer la maladie chez des animaux en leur injectant le virus (mais ça traite aussi de la partie « isolement » du virus). Or, ce n’est pas évident d’avoir des infos précises sur ce sujet.

Qu’est-ce que la polio ? C’est une maladie qui conduit à des paralysies locales. Elle était présente depuis des centaines d’années. Mais elle a commencé à terroriser les populations au début du 20ème siècle.

Donc, pour prouver que c’est un virus pathogène, il faut arriver à provoquer des paralysies chez des animaux, à défaut (à cause de raisons éthiques évidentes) de le faire chez des êtres humains.

Selon l’OMS, le découvreur du virus et celui qui a mis en évidence sa nature infectieuse, en 1909, est un certain Erwin Popper, de Vienne, en collaboration avec un homme du nom de Landsteiner. Lui et Landsteiner cherchaient une bactérie causant la maladie. Mais comme ils ne la trouvaient pas, ils ont supposé qu’ils avaient affaire à une microbe plus petit que des bactéries. Ils ont apparemment utilisé des filtres qui permettaient de n’avoir que des particules d’une taille considérée maintenant comme virale (c’est à dire, sous les 200 nm environ). Seulement, on sait maintenant que leur filtre pouvait laisser passer d’autres choses que les virus : comme des protéines ou des toxines.

Landsteiner et Popper ont cherché des animaux pour faire leurs expériences. Ils ont pu emprunter 2 singes à Sigmund Freud (celui-ci avait testé leur intelligence face à des humains). Selon l’OMS, c’est la première expérience d’isolement du virus de la polio et de la démonstration qu’il causait bien la polio. C’est la première maladie humaine qui a été reconnue comme ayant une cause virale.

Quand on lit le compte rendu de l’expérience, on est choqué par le coté rudimentaire de la méthode utilisée. Ils ont tout simplement pris la moelle épinière d’un enfant de 9 ans qui avait succombé à la maladie, l’ont hachée, l’ont mélangé à de l’eau, et ils l’ont injectée dans le cerveau des deux singes. Carrément.

Evidemment, est arrivé ce qui devait arriver. Le premier singe est mort immédiatement. Le second a été lentement paralysé. Et on a trouvé plus tard qu’il avait des dommages aux motoneurones (neurones commandant le mouvement) similaires à ceux des humaines malades. Du coup, à partir des ces deux seuls cas, Landsteiner a conclu que la paralysie était causée par un microbe invisible présent dans la substance injectée.

Landsteiner et Popper ne se sont pas arrêtés là. Ils ont voulu montrer que l’agent pathogène en question était infectieux (et donc était bien un virus). Du coup, ils ont renouvelé l’expérience sur d’autres singes. Ils ont essayé de transmettre la paralysie en broyant la moelle épinière des deux premiers singes malades et en injectant le broyat dans le cerveau des autres singes, comme ils l’avaient fait avec le broyat venant de l’enfant. Seulement cette fois, manque de chance, ils ont échoué à transmettre la paralysie.

L’année suivante, Simon Flexner et Paul Lewis du fameux Rockefeller Institute for Medical Research arrivèrent à « prouver » que la maladie est infectieuse en réussissant à transmettre la paralysie. L’expérience était la même : prendre un broyat de moelle épinière d’un enfant mort de polio, ensuite l’injecter dans le cerveau d’un singe, puis prendre le broyat de la moelle épinière du singe en question et l’injecter dans le cerveau d’un nouveau singe, et ainsi de suite sur plusieurs singes. Sauf que cette fois l’expérience fut un succès et que tous les singes furent paralysés.

Bien sur, qu’il puisse y avoir une cause toxique au lieu d’une cause microbienne ne fut même pas considéré.

Ce qui est intéressant, et même capital, c’est qu’en utilisant d’autres façons d’infecter les singes, la contamination ne marchait pas. Flexner et Lewis essayèrent de transmettre la paralysie en faisant boire le broyat aux singes, ou en l’injectant dans un de leurs membres. Mais ça ne marchait pas. Il fallait absolument que ça soit injecté directement dans le cerveau pour que la paralysie se développe.

A partir de là, tout est clair. S’ils n’arrivaient pas à provoquer la maladie en faisant boire la préparation, ou en l’injectant ailleurs, c’est tout simplement parce qu’il n’y a pas de virus de la polio. Et ce qui provoque la paralysie, c’est le fait d’injecter une mixture pleine de toxines directement dans le cerveau. C’est sur que dès qu’on apprend que la transmission de la paralysie consiste à injecter un broyat de cochonneries directement dans le cerveau, les choses sont déjà très très claires. Mais bon, il y aura toujours des types de mauvaise foi pour couper les cheveux en quatre et dire qu’ils ne voient vraiment pas où est le problème. Mais avec le fait que la mixture en question ne provoquait pas la paralysie quand elle était injectée ailleurs, là, les arguments de mauvaise foi ne tiennent même plus. Il devient alors certain que c’est le fait d’injecter la mixture directement dans le cerveau qui a provoqué la paralysie, et pas un quelconque agent viral. Il devient clair qu’il s’agit d’un empoisonnement et pas d’un virus.

Et on se dit qu’on est vraiment dans le n’importe quoi le plus total. Dire qu’on a prouvé l’infectiosité et la pathogénicité d’un virus en injectant une soupe de chairs en décomposition directement dans le cerveau, on hallucine. Et pourquoi pas injecter 200 g d’une telle soupe dans le pied et voir si une gangrène se développe ?

Et pourtant, ces expériences sont célébrées dans le monde de la virologie. On considère que c’est la première fois qu’on prouvait qu’une épidémie humaine était causée par une virus.

Dans les années 20 et 30, on a continué à injecter toute sorte de matières dans le cerveau de divers animaux pour induire chez eux une paralysie : de la moelle épinière, comme déjà vu, des matières fécales (carrément), et même des purées de mouches.

La méthode utilisée pour exclure la possibilité qu’il y ait présence de bactérie était aussi assez hallucinante. Ils mettaient le broyat de moelle épinière dans une coupelle, et observaient ce qui se passait. S’il n’y avait pas de croissance de bactéries après 22h d’incubation à 37 degrés centigrades, le broyat était considéré comme ne contenant pas de bactéries et donc bon pour l’injection. Ce n’est bien sur pas du tout un test de stérilité, puisque l’augmentation du nombre de bactéries arrive habituellement sur un temps d’incubation plus long. En fait, c’était plutot un indicateur de la quantité de bactéries dans le broyat. Donc, en fait, on ne stérilisait pas du tout la solution en question (et ce de façon délibérée). Par ailleurs, on ne cherchait pas la présence de toxines. Alors qu’ils savaient qu’il pourrait y en avoir.

Concernant les bactéries, il y en avait très certainement. Mais on peut ne pas les voir, puisqu’elles se développent dans les cellules au départ. Donc, il peut y en avoir une quantité limité à l’extérieur des cellules pendant un certain temps. Mais dans les cellules, elles se multiplient et font leur travaille de désagrégation des parois des dites cellules. Donc, il y en avait certainement plein dans la soupe injectée. Et même si les chairs étaient broyées, il devait rester suffisamment de cellules intactes pour que les bactéries s’y développent. Et concernant les toxines, comme je l’ai dit par ailleurs, les bactéries, émettent un produit qui désagrègent les parois des cellules. Sinon, elles seraient bloquées dans leur développement par celles-ci, qui formeraient autant de mur enfermant les bactéries. Donc, cet espèce d’acide était certainement présent, en dehors et dans les cellules injectées. Alors, injecter un tel produit directement dans le cerveau des singes, ça devait forcément entrainer une hémorragie cérébrale suivie d’une nécrose des tissus cérébraux adjacents à l’injection. C’est sur que dans ces conditions, obtenir assez souvent une paralysie, ça n’a rien de très difficile.

Un autre élément, c’est le problème qu’il y a eu pour isoler ensuite le virus. C’est d’ailleurs en liaison avec le problème du vaccin.

Le microscope électronique fut inventé en 1932. Mais, des années après cette invention, les scientifiques n’étaient toujours pas arrivés à identifier le virus à partir de la moelle épinière. Ils arrivaient à provoquer la maladie en injectant la mixture en question dans le cerveau. Mais à partir de là, ils n’arrivaient pas à trouver le virus en filtrant la moelle épinière du singe paralysé et en l’analysant au microscope électronique.

Par ailleurs, concernant un possible vaccin, La National Foundation for Infantile Paralysis avait estimé en 1948 qu’il faudrait au moins 50.000 singes pour avoir assez de virus pour inoculer un éventuel vaccin à tous les américains.

Donc, les chercheurs étaient dans une galère totale. Ils n’arrivaient pas à trouver le virus, et en plus, un éventuel vaccin aurait couté des sommes énormes.

Mais heureusement, par le plus grand des miracles, voilà qu’en 1948, soit 16 ans après l’invention du microscope électronique, Gilbert Dalldorf et Grace M. Sickles, du New York State Department of Health, trouvèrent le virus.

Ils firent ça en diluant les excréments des enfants. Ils avaient pris une suspension contenant 20 % de matières fécales, préparée avec de l’éther (pour supprimer les bactéries), et mise sous centrifugation (pour supprimer les grosses particules). Puis, ils l’avaient injectée dans le cerveau de plusieurs bébés souris agés de 3 à 7 jours. Celles-ci devinrent toutes paralysées. Donc, ils n’ont pas trouvé le virus dans la moelle épinière d’un singe paralysé. Non, ils l’ont trouvé dans les selles diluées d’enfants.

Du coup, quelle chance ; non seulement le virus qu’on n’arrivait pas à trouver depuis 30 ans était identifié, non seulement, on pouvait alors créer un vaccin, mais en plus, le vaccin ne coutait quasiment rien, puisqu’il suffisait de le cultiver à partir des excréments de personnes contaminées. C’est sur que vu le soulagement pour les autres chercheurs (qui n’avaient plus à s’embêter à chercher le virus dans le broyat de moelle épinière de singe), à peu près personne n’est venu émettre de critique sur cette découverte si bien venue. Personne ne s’est demandé ce que faisait le virus dans les viscères et comme ça se faisait qu’on le trouvait là et pas dans la moelle épinière.

A mon avis, je pense comprendre pourquoi on n’arrivait pas à trouver le « virus » en le cherchant dans la moelle épinière, et pourquoi on est arrivé à le trouver dans les selles diluées. La substance de la moelle épinière doit être une substance assez pâteuse où toutes les petites particules doivent être rapidement agglomérées. Elles forment donc des agrégats d’une taille supérieure à la taille virale. Donc, impossible de trouver un virus là dedans. Tandis que dans les selles diluées, c’est complètement différent. Là aussi, il s’agit d’un agrégat de particules, mais obtenu plutôt par compactage que par collage avec une matière pâteuse. Donc, avec la dilution dans l’eau, les agrégats se désagrègent, et on retrouve beaucoup de petites particules, et entre autres, des particules de tailles virales. Donc, c’est beaucoup plus facile de trouver des virus dans des selles diluées.

C’est le même problème, je pense, que pour le virus d’un sida. Au départ, Montagnier l’a cherché dans les ganglions, si je me souviens bien. Seulement, justement, les ganglions sont l’endroit ou les déchets cellulaires sont agrégés entre eux et avec les globules blancs. Agrégation qui commence d’ailleurs déjà avant d’arriver dans les ganglions. Ce n’est vraiment pas l’endroit où on peut trouver des petites particules. Donc, Montagnier a eu un mal fou à trouver des particules de taille virale.

Donc, Daldorf et Sickle ont été des petits malins. Au lieu de s’emmerder à chercher un virus dans un endroit où c’est très difficile à trouver, ils l’ont cherché dans un endroit où c’était beaucoup plus facile. Ensuite, vu qu’ils soulageaient les autres chercheurs qui peinaient énormément depuis des années pour trouver un virus, et qui commençaient à être ridicules à cause de ça, les différentes bizarreries qu’entrainait leur « découverte » n’ont pas été critiquées par les chercheurs en question. Tout le monde étant très content de la tournure des choses, tout le monde a accepté sans faire de problème cette version là. Bien sur, le fait en plus de fournir un vaccin qui allait engendrer plein d’argent à la société qui le produirait a du jouer aussi pour qu’il n’y ait pas de critiques sur les points faibles de leur découverte.

 

De toute façon, concernant la transmission de la paralysie, il ne s’agit très probablement pas d’une expérience avec échantillon de controle. Problème qui arrive très très souvent en médecine. Pour que l’expérience fut valable, il aurait fallu injecter à des singes une mixture identique (moelle épinière broyée) provenant d’individus supposés sains. Vu que ça n’a très probablement pas été fait, même s’il n’y avait pas eu les expériences d’inoculation de la maladie par injection dans les membres, l’expérience n’aurait pas été valable.

Eh oui, le problème, c’est qu’on aurait constaté que le broyat sain provoque lui aussi la maladie. Donc, on a très certainement évité de mettre en évidence que n’importe quelle soupe du même genre injectée dans le cerveau provoque la maladie. Donc, on a « oublié » de faire des expériences de contrôle. D’ailleurs, l’expérience d’inoculation d’excréments dilués dans le cerveau des souris montre va complètement dans ce sens. Là, il ne s’agit pas de broyat de moelle épinière, et pourtant, on obtient quand même la paralysie.

En fait, en écrivant cet article, je me souviens que la même procédure d’injection de broyat directement dans le cerveau semble bien avoir été faite pour la rage, ainsi que pour une autre maladie, peut-être le tétanos avec Koch. Seulement, pour ces deux derniers cas, je ne savais pas si d’autres expériences d’inoculation avaient été faites à d’autres endroits.

En tout cas, ce qu’on peut conclure, c’est que 1) L’expérience d’inoculation de la maladie est du domaine du n’importe quoi, vu qu’il est évident qu’en injectant une soupe pareille directement dans le cerveau, on risque fort de provoquer une paralysie ; 2) Il n’y a pas d’expérience de contrôle. Donc, l’expérience n’est pas valable ; 3) Les échecs répétés à transmettre la maladie par d’autres biais, malgré, dans certains cas, des injections directement dans le corps, montrent que la maladie n’est en réalité pas causée par un germe pathogène ; 4) Le fait qu’on ait accepté que les particules trouvées dans les selles soient le virus en question alors qu’on n’arrivait pas à le trouver depuis 16 ans là où il devait se trouver est aussi du domaine du n’importe quoi. Ca montre que les chercheurs étaient tellement désespérés qu’ils étaient prêts à tout accepter.

Et tout ça, c’est tout simplement parce que le virus de la polio n’existe pas. Il n’y a pas de virus de la polio, et il n’y a pas de virus du tout.

Une réflexion sur « L’isolement du virus de la polio et la preuve de sa pathogénicité : un exemple de pur n’importe quoi »

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