Explication des problèmes neurologiques ressentis lors de l’arrêt des opiacés (partie 1/2)

 

En regardant un témoignage d’une dénommée Carole sur Youtube concernant les effets ressentis lors de l’arrêt des benzodiazépines, j’ai appris qu’il y avait de nombreux effets neurologiques liés au sevrage. Les benzodiazépines étant en réalité des analogues d’opiacés forts, ça veut dire que tous ces effets se retrouvent lors du sevrage de n’importe quel analogue d’opiacé assez puissant (morphine, héroïne, bétabloquants, alcools forts, cannabis, somnifères, calmants divers, etc…). Les réflexions qu’on peut faire à partir de ce témoignage et de diverses listes présentes sur Internet sont très fécondes. Avec le tétanos, j’avais commencé à aborder un peu le sujet de problèmes neurologiques. Mais là, le champ d’analyse est bien plus large. De nombreuses pathologies neurologiques trouvent une explication.

 

La liste qu’on peut faire via les diverses sources est la suivante.

  • Oreilles : acouphènes, hallucinations auditives. Les sons paraissent beaucoup plus forts (ici, 5mn). Probablement sons métalliques, sensibilité aux sons. Douleurs. Otite.
  • Yeux : vision floue, vision double, contrastes, difficulté à supporter les choses un peu lumineuses qui sont considérées comme normales par les gens normaux (engendre un mal de tête), éblouissements face à une luminosité normale (obligation de porter des lunettes en été par exemple), hallucinations visuelles (ombres évoquées dans le témoignage). La lumière semble beaucoup plus agressive (ici, 5mn)
  • Odorat : odeurs plus fortes, sensation permanente de puanteur
  • Gout : gouts plus forts (très intenses), gout mauvais (amer ou métallique ou pourri, etc…)
  • Toucher : sensations fantômes (fourmis se baladant sur les mains, brulures au bout des doigts, impression que des bêtes se déplacent sur la tête), fourmillements, démangeaisons, sensation exacerbée (un petit courant d’air donne l’impression d’une tape sur la main 13mn50). On peut penser qu’il y a des douleurs venues de nulle part. Sensations de brulures. Sensation de chocs électriques. Maux de tête. Sensation de froid extrême. Sensation de chaud (coup de chaud).
  • Equilibre : vertiges, perte d’équilibre (et donc chutes)
  • Muscles : tremblements, tics, sursauts, spasmes, contractions et sauts au moindre stimulus. Raideurs musculaires (cette vidéo, à 4mn25). Crampes. Convulsions. Raideurs de type tétanique (dos cambré, mâchoire serrées). Spasmes de l’œsophage. Engourdissement musculaire. Jambes sans repos, même la nuit.
  • Nausées
  • Vomissements
  • Cerveau : dépersonnalisation, sensation d’avoir deux personnes en soi. Crises d’épilepsie. Incapacité à se concentrer. Problèmes de mémoire à court terme.
  • Douleurs dentaires
  • Eternuements, nez irrité
  • Incontinence urinaire ou surcontinence (ie. rétention urinaire)
  • Sentiment d’irritation de la vessie, impression d’avoir une infection ou une cystite
  • Diarrhée et incontinence fécale
  • Ejaculation ou incontinence féminine durant l’orgasme
  • Palpitations cardiaques
  • Hyperventilation
  • Salivation excessive
  • Douleurs articulaires (même au cou et aux épaules)
  • Douleurs aux poumons
  • Difficulté à déglutir
  • Œsophagite
  • Sensibilité du pénis et des testicules
  • Pupilles des yeux deviennent minuscules (ici)
  • Clignement rapide des paupières
  • Perte de poids
  • Mal de gorge récurrent
  • Rage irrationnelle. Pensées meurtrières
  • Soif extrême
  • Réactions allergiques
  • Toux sèche, toux irritante
  • Symptômes similaires à la grippe (ici)
  • Flashbacks

 

 

Ces listes réalisées par des patients touchés par le problème du sevrage aux benzodiazépines ont une très grande valeur. En effet, les listes officielles qu’on trouve sur le sevrage à la morphine ou à l’héroïne sont très incomplètes. Avec ces dernières, je n’avais jamais pu aller plus loin que l’idée d’une hausse du taux de cortisol, sans voir l’aspect neurologique (à part deux ou trois trucs). Ceci parce qu’avec les éléments donnés, on passe largement à côté de cet aspect du problème. Avec ces listes, et ce témoignage en particulier, tout change.

 

1)    Explication générale

 

 

Pendant que je regardais cette vidéo Youtube, j’ai tout d’un coup compris de quoi il retournait (en fait, j’avais cette histoire de signal électrique en tête depuis quelques années (ex. ici), mais pas les symptômes auxquels les appliquer).

Le problème est tout simple à mon avis. Ce qui se passe, c’est que lors de la prise des produits de type opiacé, le signal électrique transmis par les nerfs est beaucoup plus faible. Du coup, le cerveau s’adapte à ce faible signal.

Quand la personne arrête de prendre ces substances, il doit y avoir trois problèmes concernant les sensations.

  • Le signal électrique est perturbé. Du coup, le signal envoyé au cerveau est soit trop amplifié, soit il est de mauvaise qualité
  • le cerveau n’a plus l’habitude d’un signal électrique aussi fort, et il a donc du mal à le traiter. S’il est de mauvaise qualité, même avec un bon traitement par le cerveau, la sensation sera incorrecte. Mais il peut également avoir de la peine à le traiter, d’où des sensations anormales
  • le cerveau est lui-même déréglé, ce qui fait que même si le signal est correct, il ne le traite pas correctement. Il va le considérer comme trop fort ou créer une sensation anormale.

Concernant les réactions, il y a, là-aussi, trois problèmes :

  • Dans beaucoup de cas, la réaction musculaire dépend des capteurs qui analysent la situation. Par exemple, pour la vessie, si un signal dit qu’elle est remplie à ras-bord, les muscles vont logiquement ouvrir les sphincters urinaires. Du coup, si ce signal venant des capteurs est perturbé et donc faussé, les muscles vont réagir de façon inappropriée par rapport à la situation réelle. Par exemple, ils peuvent s’ouvrir alors que la vessie est pratiquement vide (parce que les capteurs disent qu’elle est pleine). Ici, les muscles et le cerveau réagissent de façon correcte par rapport au signal qui leur est fourni par les capteurs, mais ce sont ce derniers qui dysfonctionnent et envoient la mauvaise information.
  • Autrement, le problème peut venir du signal qui est envoyé du cerveau vers les muscles (via les nerfs les contrôlant). Le signal venant des capteurs est normal, mais le cerveau envoie un signal de contraction ou de décontraction des muscles qui n’est pas en rapport. Dans la situation en question, ça va généralement être une réaction de tension musculaire. Par exemple, la personne va digérer un repas léger. Les capteurs vont correctement signaler ça. Mais les muscles des intestins vont travailler comme si la personne avait mangé comme quatre.
  • Il peut y avoir une impulsion électrique plus ou moins élevée que la normale vers les muscles sans rapport avec des problèmes de capteurs. Par exemple, des muscles de la jambe vont devenir très tendus sans raison apparente. Parce que le cerveau a envoyé ce signal. Ou alors, ils vont devenir mous, pour la même raison. Généralement, le problème va beaucoup plus être que les muscles deviennent durs que mous, parce que la suractivité électrique du cerveau et des nerfs lors du sevrage tend à provoquer des impulsions électriques plus élevées que d’ordinaire.

 

Bref, c’est un problème de signal électrique et de traitement de ce signal par le cerveau.

A partir de là, les symptômes neurologiques s’expliquent facilement.

 

 

2)    Sensations et réactions plus fortes

 

 

Toutes les sensations plus fortes que d’habitudes viennent de ces problèmes de signal trop amplifié ou surinterprété par le cerveau. C’est clair pour le gout et l’odorat, le son qui semblent tout simplement plus forts.

C’est le cas aussi pour les éblouissements. Une luminosité normale ou un peu plus forte (soleil) que d’habitude va entrainer un signal très fort dans le nerf optique, ou va être surinterprété par le cerveau. Elle va donc entrainer une sensation de luminosité très importante, et donc de l’éblouissement. D’où la nécessité de porter des lunettes de soleil parfois même lorsque la luminosité est moyenne. Et bien sûr, en été, le port des lunettes devient obligatoire.

Vision double. On peut penser que le cerveau n’arrive pas à organiser le signal électrique venant des deux yeux (car le signal électrique dans le cerveau est perturbé). Plus précisément, il n’arrive pas à fondre ces deux signaux en une seule image, ou pas correctement. Du coup, la personne voit double.

A noter que le problème peut survenir aussi avec la consommation d’opiacés. Là, c’est plutôt le fait que le cerveau devienne lent qui fait qu’il n’arrive pas à aligner les images.

Vision floue. Là, ça peut-être les nerfs oculaires qui envoient un signal électrique trop fort ou aberrant aux muscles oculaires, ce qui fait que ceux-ci ne font pas correctement la mise au point. Ou encore, c’est le cerveau qui n’arrive pas à envoyer un signal électrique correct aux nerfs oculaires, ce qui provoque là-aussi un problème de mise au point.

Ou alors, la mise au point est correcte, mais le signal envoyé au cerveau est trop fort ou aberrant et donc l’image apparait comme floue. Mais, à priori, je ne pense pas que le problème vienne de là.

Autre possibilité : c’est le cerveau qui n’arrive pas à bien traiter l’image qui lui est envoyée. C’est possible, mais, là-aussi, je pense plus à un problème de mise au point au départ.

Contrastes amplifiés. Soit c’est le cerveau qui va mal interpréter l’image qui lui est envoyée, en imaginant une image plus contrastée qu’elle ne l’est. Soit il est possible que les signaux les plus forts soient plus particulièrement amplifiés par les nerfs oculaires par rapport aux signaux moyens. Donc, les zones très lumineuses de l’image vont sembler l’être encore plus et les zones les plus sombres aussi.

Les sensations de choc avec un simple souffle de vent, ou un léger contact viennent de là aussi. Un tout petit choc ou même une légère pression va entrainer un signal important dans les nerfs traitant le toucher, ou le signal va être surinterprété par le cerveau, ce qui va donner l’impression d’avoir été comme frappé ou de s’être heurté plus ou moins violement à quelque-chose.

C’est peut-être le cas aussi pour les maux de tête. A cause de cette sur-sensibilité, la moindre pression un peu supérieure à la moyenne dans le crâne va entrainer une sensation de douleur. Alors que chez une personne normale, il faut une forte pression pour le faire (ce qui est généralement causé par une dilatation des vaisseaux sanguins).

Les nausées et les vomissements sont peut-être également en partie liés à ça. Un simple repas un peu plus important que d’habitude, qui normalement ne devrait entrainer qu’un petit coup de mou passager, sera considéré par le corps comme un repas énorme qui doit être évacué par vomissement. Et le moindre aliment qui sera considéré comme un peu agressif, ou mauvais par le corps entrainera une surréaction du cerveau, qui le considérera comme un poison et déclenchera alors une nausée, voire un vomissement. Et parfois, il suffira d’un repas tout à fait normal pour déclencher le problème, ou même pas de repas du tout (réaction fantôme).

C’est lié aussi à l’amaigrissement. Si la personne perd beaucoup de poids, elle va être en situation d’hypotension. Or, l’hypotension est liée à la nausée et aux vomissements. En effet, un repas trop important ou comportant des substances agressives va entrainer une mobilisation d’eau et de sang dans le ventre, ce qui provoque une hypotension dans le reste du corps (c’est de là que vient le coup de mou après un gros repas). Donc, quand il y a hypotension importante, le corps va se dire que le problème vient de ce qui a été ingéré (excès de nourriture ou substances toxiques). Du coup, son premier réflexe est de vomir pour alléger la digestion ou supprimer les substances toxiques. Il est possible aussi que le corps considère que, dans ce cas, toute activité de digestion est source d’hypotension. Donc, même sans considérer qu’il y a excès de nourriture ou ingestion de substances toxiques, il évacue ce qui peut l’être.

C’est plus hypothétique, mais peut-être aussi que c’est lié à un problème d’équilibre. Il est possible que, pour le cerveau, la sensation de déséquilibre soit intimement liée à la digestion. Ceci, par la relation qu’on vient de voir : à savoir qu’un repas trop important ou comportant des substances agressives va entrainer une mobilisation d’eau et de sang dans le ventre, ce qui provoque une hypotension dans le reste du corps, ce qui peut causer une réaction de vomissement de la part du corps pour rétablir la pression sanguine. Mais l’hypotension peut parfois entrainer également une sensation de déséquilibre, parce que la pression dans l’oreille interne est trop faible. Donc, si le cerveau ressent une sensation de déséquilibre, il va peut-être se dire que c’est parce qu’il y a hypotension, et donc, qu’il faut vomir pour rétablir cette dernière.

Cela dit, s’il y a sensation de déséquilibre et pression sanguine normale par ailleurs, ça fait deux signaux contradictoires, et il est possible que le corps prenne en compte la pression sanguine plus que la sensation de déséquilibre. Dans ce cas, il n’y aurait pas de lien entre sensation de déséquilibre et nausées et vomissements. Donc, c’est une hypothèse à confirmer.

Les douleurs dentaires sont dues aussi à ça. La moindre pression un peu plus importante que d’habitude sur le nerf de la dent, ou du froid, risque d’entrainer des douleurs. Et ceci sur des dents parfaitement saines.

S’il y a un petit œdème à proximité du nerf, qui peut arriver avec l’arrêt des opiacés, il pourra y avoir douleur pulsative terrible même sans aucune pression sur la dent.

Pareil pour l’incontinence urinaire. Le moindre petit début de remplissage de la vessie entrainera une pression qui sera interprétée comme le signal que la vessie est pleine à craquer et que la personne doit uriner. Et parfois, le signal sera tellement fort que la personne ne pourra pas se retenir.

Et il peut y avoir aussi le problème de ne pas pouvoir se retenir alors même que l’envie d’uriner n’est pas énorme (pas d’impression que la vessie est remplie à ras bord). Le problème viendrait ici du stimulus trop important envoyé aux muscles du sphincter urinaire. Un petit signal de remplissage va aboutir à un signal trop important d’ouverture des sphincters urinaires, ce qui fera que la personne urinera contre son gré.

Il se peut aussi qu’il y ait miction sans même qu’il y ait du tout envie. Les muscles de la vessie vont se mettre en action soudainement. Donc, sans aucun signal de pression reçu, un signal de s’ouvrir peut tout d’un coup être envoyé aux sphincters de la vessie. Mais, ça doit être beaucoup moins fréquent, parce qu’il y a 2 sphincters urinaires, un qui dépend d’un ordre volontaire du cerveau, et un qui réagit automatiquement. Donc, il faudrait que les deux dysfonctionnent en même temps. Ça doit être plus rare.

C’est en partie pour ça que 10 à 30 % des femmes autonomes de plus de 65 ans et 50 % de celles qui sont en institution peuvent avoir des problèmes d’incontinence urinaire. Comme beaucoup sont sous analogues d’opiacés, lors des phases où le médicament ne fait plus effet, des problèmes de ce genre vont apparaitre.

Remarquez, on peut penser aussi que les opiacés eux-mêmes provoquent des problèmes d’incontinence. Sur cette vidéo, on parle de problèmes de cognition liés à l’incontinence urinaire. C’est sûr qu’une personne plus ou moins alzheimer peut ne pas se rendre compte qu’elle est en train d’uriner. Ou le signal de miction n’étant plus sous le contrôle de la volonté, il peut se déclencher sans que la personne ne le désire. Donc, là, on aurait un effet indirect des opiacés sur la miction.

Mais, par ailleurs, la conférencière dit que les opiacés nuisent à la contraction vésicale. Donc, les opiacés provoquent bien ces problèmes d’incontinence urinaire de façon directe.

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Autrement, dit, dans les deux cas (prise d’opiacés ou sevrage), il risque d’y avoir des problèmes d’incontinence urinaire.

 

L’irritation de la vessie, le sentiment d’avoir une infection ou une cystite s’explique également par ces phénomènes. Le moindre petit début d’irritation, ou de chaleur va se transformer en sensation de brulure ou d’irritation intense. Mais, là-aussi, ces impressions peuvent venir de sensations fantômes.

Rétention urinaire. Le fait de ne pas pouvoir uriner vient probablement du problème inverse. Le sphincter urinaire n’arrive pas à s’ouvrir parce que les muscles maintenant la fermeture sont trop contractés.

Le problème d’incontinence fécale est aussi un problème de sphincter. Ici, c’est le sphincter anal qui s’ouvre à la moindre pression (soit à cause d’un stimulus exagéré, soit à cause d’une réaction musculaire exagérée, soit à cause d’une surinterprétation du signal par le cerveau) ou à cause de sensations fantômes ou  de réactions spontanées.

Pour les diarrhées, on a là-aussi plusieurs causes possibles. Elles peuvent être provoquées par une surréaction des muscles assurant le transit intestinal au stimulus entrainé par la présence de nourriture. A partir d’un signal normal de remplissage du ventre, ils vont effectuer des contractions plus importantes et rapides que d’habitude. Du coup, le bol alimentaire va circuler plus rapidement. L’eau qu’il contient n’aura pas eu le temps d’être absorbée par le corps. Et les déjections seront donc plus molles, voire même liquides.

Ou alors, c’est le signal de remplissage du ventre va être trop important. Et, croyant que le ventre est rempli à ras bord, le cerveau envoie l’ordre aux muscles des intestins de se mettre en mouvement. Donc, les muscles réagissent normalement, mais c’est le signal initial de remplissage qui les pousse à travailler de façon intensive.

Il peut y avoir aussi des réactions fantômes. Alors que le dernier repas est loin, les muscles vont se mettre en marche de façon exagérés, soit à cause d’une mise en marche spontanée, soit à cause de l’émission spontanée d’un stimulus nerveux.

La toux ou les éternuements vont être liés aussi à des stimulus nerveux trop forts ou fantômes, ou des problèmes d’interprétation par le cerveaux. Autrement dit, la moindre cause d’irritation entrainera une surréaction et une toux ou des éternuements. Les problèmes d’intensité de la contraction musculaire peuvent intervenir ici en provoquant des toux très puissantes.

Les irritations du nez relève des mêmes problèmes.

L’incontinence de la femme pendant l’orgasme vient aussi du fait que le sphincter de la vessie reçoit un stimulus trop important et n’arrive pas à rester fermer.

L’éjaculation féminine durant l’orgasme vient d’une surréaction des muscles permettant cette action.

Les douleurs articulaires (doigts, poignets, coudes, épaules, cou, doigts de pied, chevilles, genoux, hanches, dos) relèvent elles-aussi du signal nerveux trop fort, ou d’une surinterprétation de la part du cerveau ou d’un signal de mauvaise qualité, etc… A noter que concernant les membres (doigts, poignets, coudes, épaules, doigts de pied, chevilles, genoux) elles devraient normalement diminuer, puisque l’arrêt des opiacés entraine une vasoconstriction assez nette à ces endroits, ce qui diminue la pression sur les nerfs. Mais les problèmes nerveux peuvent annuler plus ou moins souvent cet effet positif.

Difficulté à déglutir. Je vois deux problèmes possibles ici. Soit le muscle permettant la déglutition est bloqué en phase fermée, soit il l’est en phase ouverte. Du coup, il devient difficile de déglutir. Il est possible aussi que l’ordre de déglutition envoyé par le cerveau passe mal et que la déglutition soit laborieuse. Ou alors, le cerveau n’arrive pas à faire produire un effort coordonné aux muscles ; résultat, l’enchainement musculaire de la déglutition a du mal à se faire.

Œsophagite. Une œsophagite est une irritation de l’œsophage (le conduit par lequel passent les aliments jusqu’à l’estomac). Elle peut avoir plusieurs causes. Mais ici, il s’agit assez probablement du fait que le sphincter inférieur de l’œsophage s’ouvre tout seul. Du coup, il laisse passer l’acide chlorhydrique qui se trouve dans l’estomac ; celui-ci remonte et brule les parois de l’œsophage.

Et la raison à l’ouverture inopinée du sphincter en question, c’est là encore, la surréaction des nerfs au plus léger signal de pression sur ce dernier, ou une ouverture inopinée à cause d’un signal d’ouverture se déclenchant sans raison.

A noter que la brulure causée par l’acide chlorhydrique peut entrainer des difficultés à déglutir. Donc, on a une raison supplémentaire à la difficulté de déglutition.

Sinon, il est aussi possible que la douleur vienne d’une surréaction des nerfs sensitifs de l’œsophage au passage d’aliments un peu chaud ou froid, ou agressifs (piments, alcool, aliments un peu acides).

Et bien sûr, il peut y avoir une combinaison des deux. Si l’œsophage est endommagé par de l’acide chlorhydrique, le passage des aliments agressifs va être douloureux. Ça le serait déjà en temps normal. Mais là, avec la surexcitation des nerfs, la douleur pourra apparaitre comme extrêmement forte.

Mal de gorge récurrent. Soit c’est lié à l’œsophagite, et dans ce cas, la cause est facile à comprendre. Il s’agit d’une agression de la gorge par l’acide chlorhydrique de l’estomac.

Ou alors, c’est encore un problème de signal électrique trop fort. La moindre petite agression est ressentie comme une forte douleur (un plat chaud ou froid, ou des aliments peu irritants comme le poivre, la moutarde, etc…). Ou on a un signal électrique incorrect qui génère des douleurs fantômes.

Sensibilité du pénis et des testicules. Le problème est toujours le même. Le signal nerveux est amplifié, ou le cerveau considère un signal normal comme très fort. Du coup, le pénis et les testicules sont beaucoup plus sensibles et réagissent au moindre contact.

Pupilles des yeux minuscules. Les muscles de l’iris, qui servent à refermer ou ouvrir la pupille, se bloquent en position fermée.

Le fait d’être facilement ébloui alors que la luminosité est normale joue sur ce phénomène. Soit le nerf qui gère l’ouverture de la pupille surréagit à un signal de luminosité normale, soit les nerfs estimant la luminosité envoient un signal trop important. Dans les deux cas, le nerf qui influence l’ouverture de l’iris bloque les muscles de ce dernier en position fermée.

Ici, le problème n’est pas lié au disfonctionnement du cerveau, puisque les mouvements des muscles de l’iris sont involontaires.

Perte de poids rapide. C’est intéressant, parce que l’arrêt des analogues d’opiacés devrait aboutir à l’effet inverse. Ca provoque une forte augmentation du taux de cortisol, ce qui entraine une rétention d’eau dans les cellules, et donc normalement une prise de poids plus ou moins rapide. Un taux de cortisol élevé est associé également à un appétit plus important. En fait, dans une bonne partie des cas, il y a prise de poids. Mais une perte de poids rapide peut aussi survenir. Alors pourquoi ?

Déjà, ça va venir du fait que le bol alimentaire est éjecté trop rapidement (voir plus haut les raisons de ce phénomène). Du coup, la personne n’a pas le temps de l’absorber correctement, ce qui la fait maigrir. Et elle a également moins le temps d’absorber l’eau des aliments.

Peut-être aussi que l’eau des aliments n’est pas ou peu absorbée par les cellules. On peut penser que l’accélération du transit est considérée par le corps comme associée à l’ingestion de produits toxiques. Le corps considère les aliments (et l’eau) comme dangereux, et donc met en place un mécanisme pour ne pas les absorber (en plus de les évacuer le plus rapidement possible).

Et à cause de la surréaction nerveuse et mentale, il est possible qu’au moindre repas un peu important, la personne ait envie de vomir. Si ça arrive, le repas n’est pas assimilé.

Et ça sera parfois le cas même avec un repas léger, en particulier durant les premiers temps du sevrage. Donc, à cause de cette difficulté à aller au bout du processus de digestion, la personne maigrira.

Par ailleurs, il semble qu’il y ait une sudation plus importante, ce qui fait perdre de l’eau et donc du poids.

Et si la personne est extrêmement nerveuse, son corps va consommer plus d’énergie.

Et puis, certaines personnes vont avoir tendance à être suractives physiquement, tellement elles sont nerveuses. Elles vont bouger en permanence, faire de longues marche ou des activités sportives pour arriver à se calmer.

On peut penser aussi que le fait que les aliments aient mauvais gout va limiter l’envie de manger. Si la personne a l’impression que la nourriture a un gout amer ou métallique ou cartonné, ça ne doit être très motivant.

Rage irrationnelle. Pensées meurtrières. Là, le problème se situe bien sûr uniquement au niveau du cerveau. Le signal électrique dans ce dernier va être plus fort ; donc, toutes les émotions vont l’être également. Ce qui entrainerait un léger agacement normalement se traduira par une agressivité extrême, une véritable rage, voire des pensées meurtrières.

Par ailleurs, l’augmentation du taux de cortisol provoquée par le sevrage entraine un accroissement de l’anxiété, du stress, de la nervosité et de l’agressivité. Donc, le niveau de ces émotions va être naturellement plus élevé durant le sevrage. Mais avec le problème du signal électrique augmenté, tout va être encore plus fort. Et du coup, toute situation un peu stressante risque de provoquer des explosions de rage.

Après, bien sûr, tout dépend du caractère de la personne. Une personne naturellement calme arrivera à contrôler à peu près son agressivité. Alors qu’une personne qui a déjà un caractère agressif risquera beaucoup plus d’avoir des épisodes d’emportement extrême.

Par ailleurs, il semble que beaucoup de femmes aient tendance à retourner leur agressivité contre elles-mêmes. Alors que la plupart des hommes tourneront cette dernière contre les autres. Donc, chez certaines d’entre-elles, la nervosité et l’agressivité se traduira par de l’automutilation ou des envies de suicide. Bien sûr, ça pourra concerner aussi des hommes, mais plus rarement.

Soif extrême. Les sensations étant exacerbées, une sensation de soif normale se transforme dans cette situation en soif extrême.

Acouphènes. Le problème vient soit du fait que le bruit de fond sonore entraine un signal électrique plus fort et mal interprété par le cerveau, soit le signal n’est pas transmis correctement (signal aberrant), ou encore, un signal électrique est généré malgré l’absence de bruit. La femme de la vidéo témoigne que ses problèmes d’acouphènes ont fini par passer, ce qui est logique. Au bout d’un moment, la stimulation excessive disparait, et l’acouphène finit par passer.

Mais peut-être que dans certains cas, le cerveau s’habitue à surtraiter le signal et que l’acouphène persiste. C’est à voir.

Vertiges. Comme le souligne Carole dans la vidéo, l’équilibre est un sens en soi. Comme les autres sens, le signal est perturbé ou trop amplifié et mal interprété par le cerveau, du coup, la personne subit un dérèglement de ce sens. Elle a régulièrement des sensations de déséquilibre, de vertige.

C’est d’autant plus problématique que les autres sens ne fonctionnent pas correctement eux non plus. La coordination des membres ne se faisant souvent pas bien, et la vision étant parfois floue, c’est d’autant plus compliqué d’avoir à faire face à ce manque d’équilibre. Carole dit d’ailleurs qu’elle se prenait très souvent des meubles (à 15mn55). Et bien sûr, tout ça est source d’angoisse.

Soif extrême. Là aussi, il s’agit d’un signal amplifié.

Tics, sursauts, spasmes, contractions et sauts au moindre stimulus, spasmes de l’œsophage. Il s’agit de surréactions à des stimulus très faibles ou normaux et de réactions venues de nulle part ou inappropriées.

Ça peut venir aussi d’un manque de sels minéraux. La frontière entre muscle contracté et détendu doit alors devenir faible. Et il peut y avoir des surcontractions au moindre stimulus.

Et bien sûr, ça peut venir des deux problèmes.

Convulsions. Le signal est trop amplifié et le cerveau doit donner des ordres de mouvement de façon autonome, sans logique. Du coup, des mouvements musculaires soudains et intenses se déclenchent.

Il est possible aussi que ce qui donnerait des micromouvements ordinairement provoque des contractions beaucoup plus intenses. Donc là, il y aurait un ordre de mouvement normal, mais transformé en contractions importantes.

Un manque important de sels minéraux (magnésium, potassium, calcium, sodium) peut participer à ça. Ça doit arriver surtout durant le début du sevrage, s’il n’est pas effectué progressivement.

Crampes, raideurs musculaires (cette vidéo, à 4mn25). Ça doit venir d’un manque de sels minéraux, mais pas forcément extrême, comme dans le cas des raideurs de type tétanique. Le problème des contractions et spasmes liés aux surréactions et réactions fantômes ne doit pas aider non plus : si les muscles sont fragilisés par un manque de sels minéraux, la répétition de contractions un peu violentes risque de déclencher une crampe.

Il est possible aussi que le cerveau envoie un signal continue de contraction musculaire.

Dos qui se cambre (comme dans le tétanos). Le principe est le même que pour les convulsions et les crampes.

Crises d’épilepsie. Il est assez connu que l’épilepsie vient d’un problème de signal électrique très intense dans le cerveau et anormal. Il est donc logique qu’on retrouve ce problème lors d’un sevrage des opiacés.

Palpitations cardiaques. C’est le même problème que pour les contractions violentes. L’impulsion envoyée aux muscles du cœur est plus forte que normalement, et le cœur se met à battre la chamade.

Ou alors, les capteurs indiquant au cœur de battre plus ou moins vite lui envoient un signal erroné. Et le cœur bat plus vite à cause de ça. Donc là, l’impulsion envoyée au cœur ne dysfonctionne pas, mais c’est le signal des capteurs qui le fait.

Ça peut être aussi le reste du corps qui renvoie le sang trop rapidement vers le cœur à cause de contractions musculaires plus intenses et/ou plus fréquentes (en effet, ce sont les muscles du corps qui renvoient le sang vers le cœur en faisant des micromouvements). Pour arriver à traiter cet afflux, le cœur bat plus vite.

Les poumons aussi peuvent ne pas remplir leur office correctement. Du coup, le cœur est obligé de battre plus rapidement pour tenter de compenser le manque d’apport d’oxygène. Ça peut être le cas si les muscles qui assurent les mouvements des poumons ne fonctionnent pas bien. Ils peuvent par exemple rester plus ou moins bloqués dans une position ou une autre. Ils peuvent avoir une amplitude de mouvement réduite, ce qui peut provoquer une hyperventilation.

Incapacité à se concentrer. Le stress et l’agitation provoquée par la hausse du taux de cortisol ainsi que par la surexcitation électrique dans le cerveau vont rendre la concentration très difficile. 

Problèmes de mémoire à court terme. C’est la conséquence logique de l’incapacité à se concentrer.

Flashbacks. L’intensité du signal électrique dans le cerveau est élevée, ce qui entraine que les souvenirs apparaissent plus nets et plus vivants. Et par ailleurs, ces souvenirs peuvent apparaitre tout d’un coup sans raison apparente.

 

 

3)    Sensations et réactions aberrantes

 

 

Les sensations aberrantes, fausses, sont dues à des signaux électriques de mauvaise qualité transitant par les nerfs ; ou de bonne qualité, mais avec cerveau qui les interprète mal ; ou les deux. Et peut-être que parfois l’interprétation par le cerveau de signaux trop forts est erronée. Le cerveau lui-même peut inventer des sensations, comme des visions, des sons.

Au-delà du problème du signal électrique, ça peut venir aussi du cerveau qui se met à confondre la réalité et l’imagination. Autrement dit, la personne peut rêver toute éveillée. Ça va arriver essentiellement à cause du manque de sommeil et éventuellement de la mauvaise qualité de ce dernier.

Mais, ici, à cause de l’intensité du signal électrique dans le cerveau, un rêve éveillé risque de sembler particulièrement réel.

Parmi ces sensations aberrantes, on a :

Hallucinations visuelles. La personne peut voir des ombres fantômes, des personnes qui n’existent pas, etc…

Hallucinations tactiles. Par exemple, avoir l’impression que des insectes courent sous la peau.

Hallucination auditives. La personne peut se mettre à entendre des voix, des sons divers et variés.

Spatialisation des sons. La spatialisation du son requiert un signal auditif correct, ainsi qu’un traitement juste de ce signal par le cerveau. Comme ici, ça peut ne pas être le cas pour l’un ou l’autre, il peut y avoir un défaut de spatialisation du son. La personne va croire que le son est juste à côté d’elle, alors que c’est loin, ou inversement.

Ce problème concerne aussi les sons émis par la personne elle-même. En effet, en même temps qu’on fait quelque-chose, on ressent cette action. En l’occurrence ici, quand on parle, on s’entend aussi parler. Avec ce type de problème neurologique lié au sevrage des opiacés, certaines personnes perçoivent leur voix comme étant devant eux et pas venant d’eux.

Ça doit être désagréable. Mais en plus, ça va participer l’impression de déréalisation et de dépersonnalisation que ressentent certaines personnes.

Et si on fait un geste, on peut avoir l’impression que ça n’est pas vraiment soit qui le fait.

Comme le cerveau sur-ressent les sensations, quand on agit, le cerveau va surressentir l’action, et on peut donc avoir l’impression de regarder l’action en même temps qu’on la fait.

Sensation de puanteur (éventuellement permanente). Le signal est de mauvaise qualité. Du coup, les odeurs normales sont ressenties comme puantes.

Ça peut être aussi lié au fait que le signal envoyé est trop contrasté et ne retient que les pics forts et faibles de signaux, ce qui fait que le signal ressemble à celui d’un produit amer ou métallique, ou cartonné, etc…

Mauvais gout (amer ou métallique ou pourri, etc…). Là-aussi, le signal est de mauvaise qualité, ce qui rend les gouts normaux comme désagréables.

 

Pupilles dilatées. Les muscles sont bloqués en position ouverte. Là, il s’agit plus d’une réaction aberrante, puisque normalement, la sensibilité plus grande à la lumière devrait entrainer une fermeture de la pupille.

Par contre, si ça arrive la nuit, c’est plus logique. Avec la luminosité plus faible, un signal d’ouverture excessif peut être envoyé aux pupilles.

 

A noter qu’il peut y avoir des hallucinations aussi sous analogues d’opiacés. A cause de la mauvaise qualité du sommeil et également de la mauvaise qualité de l’éveil, la personne peut finir par rêver toute éveillée.

 

 

4)    Problèmes dont l’explication est moins évidente

 

 

Tremblements, clignement rapide des paupières. C’est moins évident, mais on peut penser que le problème vient d’un signal électrique qui passe mal. Un signal de contraction serait envoyé aux muscles, mais à cause du fait qu’il ne passe pas bien, il entrainerait une succession rapide de contractions et de relâchements.

Ou alors, c’est le signal lui-même qui est de type alternatif. Le cerveau enverrait des signaux intermittents de contraction, aboutissant à ces tremblements.

Ou encore, ce serait les muscles qui manqueraient de sels minéraux permettant d’assurer une contraction continue. Il est par exemple connu qu’un manque de magnésium peut entrainer des tremblements des paupières.

Ce qui est possible, c’est qu’à cause des contractions musculaires plus intenses, et du métabolisme plus important, il y ait surconsommation général des sels minéraux, et donc, à terme, l’incapacité de certains muscles à se contracter en continu dès que le signal électrique est un peu faible. Par ailleurs, comme les gens ont tendance à moins manger quand ils sont sous analogues d’opiacés et que la nourriture est moins absorbée par les cellules, ils partent probablement déjà avec un manque de sels minéraux lors du sevrage.

 

Raideurs de type tétanique (crampes qui durent, mâchoire serrée en permanence ou trismus).

Là non plus, ça n’est pas évident. Autant, pour des contractions puissantes mais d’une durée limitée, il est possible que le problème vienne d’un signal électrique plus puissant et plus long. Mais, je ne vois pas très bien comment on peut avoir un signal qui dure aussi le longtemps que pour le trismus.

A priori, je dirais que le problème vient essentiellement d’un manque très important de sels minéraux. A cause de ça, les crampes vont arriver beaucoup plus facilement et vont durer plus longtemps.

Mais il est éventuellement possible que, lors d’un sevrage brutal, on ait ce genre de phénomène durant les premières semaines. Durant cette période, peut-être qu’en plus d’être beaucoup plus intense, le signal électrique dure parfois plus longtemps. Dans ce cas, le signal électrique pourrait être activé sur des périodes de plusieurs heures ou jours.

Par ailleurs, il est possible que la personne ressente une impression de froid lors du sevrage. Ca va conduire à claquer des dents. Mais, les nerfs vont envoyer un signal continu, ce qui va entrainer une fermeture de la mâchoire au lieu d’un tremblement.

Et on peut penser que ça va souvent être une combinaison des deux problèmes.

 

Engourdissement musculaire. Peut-être qu’il s’agit du signal qui passe mal. Donc, on veut bouger la jambe, mais les muscles réagissent peu. Mais normalement, ça devrait plutôt arriver sous opiacés que lors du sevrage.

Ce qui se passe pour le gout peut nous donner une indication. En effet, Carole, la fille de la vidéo, nous dit que ça varie (11 mn). Il y a des moments où il y a trop de gout, d’autre ou il n’y en plus du tout. C’est par vagues.

Donc, il est possible que ça arrive aussi pour les muscles. A certains moments, il y aurait surtension, et à d’autres engourdissement.

Ce qui est possible, c’est qu’à certains endroits, le signal passe mal. Du coup, les parties du corps se trouvant en aval recevraient un signal plus faible et seraient comme engourdies.

 

Salivation excessive. Il est possible que la salivation accompagne l’angoisse, le stress. Or, comme celui-ci est élevé à cause du sevrage, la personne va émettre plus de salive.

Mais il est possible que la circulation de la salive dans les glandes qui la conduisent vers la bouche soit stimulée par les muscles entourant les glandes et les canaux salivaires. Donc, que ça soit par des sensations excessives ou fantômes, on aurait une surstimulation des muscles en question. C’est à voir.

 

 

  • Non neurologique

 

Ça n’a rien à voir avec un problème neurologique. Mais on a des problèmes de ménopause prématurée. En réalité, c’est tout simplement que le taux de cortisol est très élevé, et que du coup, la femme ne peut plus concevoir d’enfant, voit son vagin s’assécher, perd ses cheveux. C’est interprété comme une ménopause prématurée.

 

 

5)    Divers

 

 

– Ces problèmes ne doivent pas être très connus des médecins, puisque Carole dit à 17mn35 qu’elle a couru tous les médecins, des ophtalmologues et autres (et elle parle bien juste avant de divers symptômes ressentis lors du sevrage ; donc, il ne s’agit pas d’un ou deux symptômes en particulier qui ne seraient pas compris). Et ils lui ont toujours dit qu’elle n’avait rien. Elle entend par là que ses organes sensoriels étaient parfaitement sains. Mais, on comprend aussi qu’ils n’ont apparemment rien dit sur le fait que c’était certainement lié à l’arrêt des benzodiazépines. Donc, s’ils n’ont pas vu la chose, c’est qu’ils ne doivent rien savoir de tout ça.

Pour que vous puissiez juger sur pièce, voici ce qu’elle a dit exactement :

« Donc, voilà, j’espère que je vous ai rassuré à ce niveau-là. Parce que je sais que c’est très effrayant et qu’on a de la peine à trouver quelqu’un qui nous comprend quand on dit qu’on voit double, qu’on a des hallucinations, que tout sent mauvais, que tout a un mauvais gout, et puis que nos oreilles sifflent et qu’on tombe tout le temps. On court tous les médecins, les ophtalmologues. Vraiment, on va voir tout le monde, pour trouver quel est le problème. Et ils ne nous trouvent jamais rien.

Donc là, si c’est ce que vous faites, ne vous inquiétez pas. Allez chez le médecin si ça vous rassure. S’il vous dit qu’il n’y a rien, réfléchissez à ça et dites « Ah oui. Mais est-ce que ça ne serait pas ce que Carole a expliqué », c’est à dire que le système nerveux vous envoie de mauvaises informations et qu’avec le temps, ça va s’améliorer et qu’il n’y a aucun problème au niveau de votre organe sensoriel.« 

 

– On comprend pourquoi les personnes prenant ces substances ont des problèmes pour s’arrêter. Les effets de sevrage peuvent être trop pénibles à supporter. Par ailleurs, même si la personne arrive à les supporter, ça impacte tellement la vie quotidienne que ça peut être intenable. C’est particulièrement problématique pour la vie professionnelle. En étant aussi diminuée la personne risque tout simplement de perdre son travail. Donc, ça peut être une question de survie professionnelle de continuer à prendre les substances en question. C’est également vrai pour la vie de couple.

 

– Ce qui doit se passer aussi, c’est qu’on invente des cas d’arythmie cardiaque à partir de symptômes de manque. Un alcoolique qui est un peu en manque ou à qui l’alcool fait moins d’effet peut se retrouver avec une crise de manque et donc une arythmie. Il peut du coup faire un malaise. A cause de ça, le médecin posera éventuellement un diagnostic de problème cardiaque et prescrira la pose d’un pacemaker et la prise de bétabloquants. Bien sûr, dans cette situation, c’est tout de même utile, vu qu’il est possible que la personne subisse d’autres situations d’arythmie. Mais, c’est rater la vraie cause du problème et imposer un traitement à vie alors que d’autres solutions seraient possibles (sevrage progressif sous contrôle médical, et supplémentation en sels minéraux).

 

– Logiquement, pendant la prise d’opiacés, les sensations sont diminués. Par exemple, Carole dit que le gout est diminué. Les saveurs sont moins fortes voir très faibles pour certaines. Elle dit aussi qu’elle n’avait plus du tout de toucher (12mn40).

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