Comment on a pu progressivement multiplier les inventions de virus

 

En fait, en étudiant l’histoire de la découverte des virus, on peut la diviser en trois phases :

La première phase s’étend de 1880 à 1950 environ. C’était une époque où on n’avait pas beaucoup de moyens pour identifier les virus. Donc, comment en inventer dans ces conditions ? Eh bien, c’est simple, on partait de la maladie et de l’absence de bactéries pouvant en être la cause, et on disait que puisque c’était transmissible, et qu’il n’y avait par ailleurs pas de bactéries suspectes, ça venait d’un virus. Or, comme on a inventé tout un tas de maladies à cette époque et même durant la première moitié du 19ème siècle (donc en plus du flux d’inventions, on avait un stock de maladies déjà inventées en attente de la découverte du microbe responsable), il y avait une source d’invention de virus assez importante. C’était l’invention des maladies qui était le moteur de l’invention des virus. Ensuite l’intendance suivait avec l’isolement de matière de taille infra bactérienne grâce à des filtres de Chamberlan (1884), puis grâce à l’ultracentrifugation (1926).

Toutefois, dans cette situation, on était évidemment limité dans la possibilité d’inventer des virus, puisqu’on ne pouvait les inventer qu’à partir de maladies. Donc, on ne pouvait inventer que des virus pathogènes et pas des virus non pathogènes. Au début, on inventait tellement de maladies que ce n’était pas un problème. Mais comme le nombre de combinaisons était limité, on est petit à petit tombé en panne de nouvelles maladies.

Heureusement, l’arrivée de nouvelles techniques d’identification des virus a permis d’avoir un renouvellement de la discipline.

La deuxième phase est plus courte et ses limites sont plus floues. Elle s’étend d’environ 1950 à environ 1970. Ca préfigure en fait la troisième phase.

A ce moment-là, on arrive enfin grâce aux antibiotiques à cultiver des virus avec des cultures de cellules (vers 1945/1950). Par ailleurs, depuis 1939 (date de 1ère commercialisation, mais l’usage a du se répandre plutôt après 1945), le microscope électronique a permis d’identifier les virus par la forme et la taille.

Avec ces deux avancées, on est passé à une phase d’identification. Il y avait des maladies virales dont on n’avait pas encore réussi à identifier le virus. Avec ces deux techniques, ça a été possible. L’identification était encore fruste, les critères étant seulement la taille et la forme, mais ça permettait de dire que telle particule de telle taille et elle forme était tel virus.

Par exemple, Anderson et Goldberger avaient « découvert » en 1911 que la rougeole était causée par un virus (ultrafiltration et transmission à des singes). Mais ce n’est qu’en 1954 qu’on a pu identifier ce virus.

Mais comme il y avait déjà eu plein de maladies virales d’inventées, il n’y avait plus beaucoup de virus à inventer. Il y a bien eu invention de quelques nouveaux virus pathogènes. Mais comme là encore, on devait partir de la maladie pour arriver vers le virus, il fallait racler un peu les fonds de tiroir pour trouver des maladies et donc des virus à inventer. Du coup, il y en a eu moins d’inventés qu’avant, et sur des maladies plus exotiques.

Le gros de l’invention a du se faire sur les virus non pathogènes. En effet, avec ces deux techniques, il devenait tout d’un coup possible d’inventer pas mal de nouveaux virus. Et avec les virus non pathogènes, les virologues n’étaient plus limités par la nécessité d’inventer une maladie. Donc, la quantité de virus potentiellement inventables devenait assez importante.

Toutefois, le fait d’identifier les virus par leur taille et leur forme limitait quand même encore le nombre de virus inventables. Si tel virus à la même taille et la même morphologie qu’un autre dans un même animal ou une même plante, c’est un peu difficile de dire qu’il s’agit de deux virus différents.

Ce qui a du permettre l’explosion de la quantité de virus non pathogènes, ce sont deux inventions des années 70. Et donc, il s’agit là de la troisième phase. Les deux inventions en question sont : 1) l’identification des protéines via les tests d’anticorps ; 2) l’identification de l’adn. Avec ces deux avancées, il devenait possible d’inventer des milliers de virus nouveaux. En effet, comme ces méthodes d’identification donnent des résultats complètement bidon, il est possible d’inventer des virus à volonté. Et comme on peut varier à l’infini les combinaisons de protéines et d’adn viral, on peut inventer des millions de virus différents.

Du coup, on est passé de quelques centaines de virus inventés, à 5000 actuellement. Et sur Wikipédia, on parle de millions de sous variantes à découvrir. Donc, il y a du travail pour quelques centaines ou milliers d’années. Les virologues ont un avenir assuré.

Concernant les virus pathogènes, on avait déjà quasiment tout inventé et on avait déjà fortement raclé les fonds de tiroir. Du coup, il n’y en a plus eu que très peu d’inventés à partir des années 70 (ça s’est limité au vih, au htlv, à Ebola et quelques autres).

 

5 réflexions sur « Comment on a pu progressivement multiplier les inventions de virus »

  1. Bonjour,

    je relisais votre texte à propos des virus et je me demandais pourquoi ne prenez vous pas contact avec des auteurs comme Claire Séverac, Sylvie Simon, Thierry Souccar et d’autres ? Bien que révélant au grand public des informations clés, ces auteurs semblent dans une confusion importante en ce qui concerne les points que vous examinez; par exemple, elles / ils croient en l’existence des virus.

    Je crois que le public devrait connaître vos réflexions. Et que vos convictions et découvertes devraient bénéficier d’une très large audience.

    Cordialement.

  2. Je ne connaissais pas l’action de Claire Séverac, ni celle de Thierry Souccar.

    Cela dit, concernant ce dernier, je ne ferais pas confiance en un ancien journaliste du Nouvel Obs et de Sciences et Avenir, vu que je pense que l’orthodoxie est capable de lancer des pseudos dissidents pour qu’ils fassent de la « limitation de dégâts » en parlant de sujet pas trop dangereux pour la médecine officielle. Ce qui a l’air d’être le cas de Souccar, vu que franchement, ce qu’il écrit ne va pas bien loin (même si c’est intéressant. Mais ce n’est pas le problème ici).

    Concernant Sylvie Simon, je pensais qu’elle ne parlait pas de la dissidence du Sida, ce qui me semblait suspect. Mais je viens de vérifier. Et elle en parle.

    Mais sinon, tout ces gens sont bien difficiles à joindre, apparemment.

    Sinon, j’avais essayé avec des gens que j’estimais être plus « avancés » dans la remise en cause de la médecine moderne. Surtout des dissidents du sida, comme Stefan Lanka, le groupe de Perth, Etienne de Harven, etc… Mais, soit il n’y avait pas de possibilité de les joindre, soit ils ne répondaient pas. Et comme des gens aussi avancés, il n’y en a pas des tonnes, j’en suis resté là.

  3. Bonjour,

    je viens d’apprendre l’histoire de Lanka contre Bardens. Etes vous au courant ?
    Sur Wikipédia, l’affaire est présentée comme étant une victoire de Bardens, cad que la preuve aurait été apportée – par Bardens -de l’existence du virus de la rougeole. Lanka aurait été condamné à verser les 100 000 Euros qu’il avait promis.

    Evidemment cette « preuve » n’a pas été apportée selon les critères que Lanka souhaitait, cad ceux de Koch. Qu’en pensez vous ?

    Merci d’avance.

    Cordialement,

    Patrice Malta

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