Avant-bras très enflé suite à une prise d’antibiotiques

 

Un autre cas intéressant m’a été récemment soumis par mail. Cette fois-ci, il s’agit d’un homme qui, suite a une égratignure, a vu tout d’un coup son bras fortement gonfler au bout d’une semaine.

Voilà comment ça s’est passé. Le gars en question s’est râpé la peau sur environ 2 cm au niveau du coude. Ca a fait une croute normale. Mais au bout de 9-10 jours, ça a commencé à enfler un peu et il a commencé à avoir un peu de fièvre. Le lendemain, il y avait une boule de 2 ou 3 cm au dessus de la croute.

Il est donc allé aux urgences (le matin). Là, le médecin lui a donné un antibiotique et de quoi faire baisser la fièvre. Durant la journée, la fièvre est montée jusqu’à presque 41 degrés, puis, est retombée durant la soirée. Par ailleurs, la boule sur le coude a commencé à s’étaler, et surtout, l’avant-bras avait fortement enflé.

Il est retourné aux urgences. Il faut savoir par ailleurs que le gars est séropositif. Avec son statut de séropositif, le médecin lui a bien sur diagnostiqué une infection microbienne et lui a dit qu’il fallait opérer immédiatement, car si l’infection passait dans le sang, ça pouvait être très mauvais.

L’opération a consisté à faire un trois gros trous dans l’avant-bras les uns à coté des autres pour aspirer l’infection qu’il y avait dans les tissus. On lui a fait par ailleurs avant l’opération, une transfusion de plasma parce qu’il avait soi-disant trop peu de plaquettes. Il est ensuite resté à l’hôpital pendant une semaine sous antibiotiques en perfusion. On lui a donné aussi des calmants. Ensuite, pendant deux semaines après la sortie, il a continué à prendre des antibiotiques.

Avec ces informations, je vois le problème plutôt comme ça.

Je pense qu’en fait, c’est une des veines qui se situent au niveau du coude qui s’est bouchée. C’est ça qui a entrainé le gonflement de l’avant-bras.

A mon avis, la boule en question ne posait pas de problème. Le bras devait être en train de se réparer et ça a un peu enflé.

Le problème, c’est que le médecin lui a donné un antibiotique. Du coup, ça a du augmenter rapidement le taux de cortisol. Et les veines du bras se sont tout d’un coup resserrées. Or, comme le coude était en état de réparation de l’égratignure, il devait y avoir beaucoup de plaquettes et autres éléments de réparation à cet endroit. Donc, avec la vasoconstriction soudaine des veines, il y a du y avoir une très forte augmentation de la proportion de particules au niveau du coude. Et ça a du entrainer la formation d’un ou plusieurs caillots. Ca a plus ou moins bouché une ou plusieurs veines et le flux sanguin a été très ralenti. Etant tout d’un coup mal irrigué, l’avant-bras s’est mis à gonfler fortement.

Il faut savoir que le gars en question est un ancien drogué. Donc, il est possible que les veines de ses bras aient été relativement esquintées après des années d’injections et que ça ait favorisé le phénomène.

Biens sur, les antibiotiques ont un effet désagrégateur de cellules. Donc, normalement, ça aurait du empêcher la formation du ou des caillots. Mais peut-être que celui-ci ait eu une substance active moins puissante que d’autres. Et puis surtout, a priori l’effet de vasoconstriction se manifeste avant l’effet désagrégateur. Donc, le caillot avait largement le temps de se constituer (ça doit être assez rapide dans de ce type de condition). Et une fois le bouchon créé, ça devient difficile pour l’antibiotique de désagréger le caillot.

Ce qui va à l’encontre de la thèse de l’infection, c’est le fait que c’est juste l’avant-bras, donc la partie au dessous du coude qui a eu ce problème. Si la thèse de l’infection était la bonne, c’est tout le bras qui aurait été infectée, pas seulement l’avant-bras. Surtout que vu la position centrale du coude (là où il y avait l’égratignure) par rapport au bras, l’infection aurait du rayonner dans les deux sens et le haut du bras être touché en plus de l’avant-bras.

Le fait que seul l’avant-bras ait été touché, alors que le problème initial se situait au coude, va beaucoup plus dans le sens de ma thèse. Si seul l’avant-bras a gonflé, c’est clairement parce que le flux sanguin a tout d’un coup été bloqué à partir du coude. Et dans ce cas, ça n’a donc rien à voir avec une infection.

Bien sur, depuis, on fait peur à cet homme en lui faisant croire que cet incident est la preuve qu’il a bien le sida. C’est une chose dont j’ai déjà parlé sur le forum de la dissidence du sida (sidasante). On rattrape les séropositifs dissidents par la bande. Ils ne croient pas au virus ? Très bien. Dès qu’ils ont un problème de santé, on leur fait croire que c’est une maladie microbienne plus ou moins grave qui ne peut s’expliquer que par le sida. Et du coup, comme ils croient aux autres microbes, ces dissidents rentrent sagement au bercail de l’orthodoxie.

Ils continueront éventuellement à ne pas croire au virus. Mais ils se diront qu’un test positif signifie qu’il y a quand même un problème de déficience immunitaire, quelle qu’en soit la cause, ou plus globalement, un problème de dégradation progressive de la santé.

D’où la nécessité de remettre en cause les autres microbes en plus du vih. Sinon, comme pour le présent exemple, la médecine n’a aucun mal à rattraper les dissidents séropositifs. Et c’est très simple. L’individu en question à mal au crane ? C’est la toxoplasmose. Il tousse, n’est pas en forme et perd du poids (symptôme en fait d’un faible taux de cortisol) ? C’est la tuberculose ou une pneumonie. Un problème de diarrhées ? C’est une infection à cryptosporidies ou cyclosporine. Un bouton sur la lèvre ? C’est de l’herpès. Un taux de transaminases élevé ? C’est l’hépatite C. Etc, etc…

Et bien sur, ça se fera souvent en deux temps. La personne vient consulter pour une simple bronchite ? Ou elle s’est faite opérer des dents ? On lui donne des antibiotiques (d’autant plus vrai si le médecin connait son statut de séropositif). A cause de celui-ci, la personne a des maux de ventre, de tête, éventuellement une éruption cutanée. Et au lieu de mettre ça sur le compte de l’antibiotique, le médecin va dire qu’il s’agit d’une infection.

Dans le présent cas, le gars avait des taux de plaquette assez bas (mesuré après la prise d’antibiotiques, donc, le niveau faible était certainement causé par ça). Du coup, le médecin lui a inventé une explication à sa sauce comme quoi son système immunitaire se serait retourné contre ses plaquettes et les détruirait. Ca a bien sur angoissé le gars (dissident du sida depuis longtemps). Et c’est d’ailleurs à cause de cette inquiétude qu’il m’a écris.

Concernant l’opération du bras, vu qu’ils n’avaient pas compris le problème, la solution proposée par les médecins était à coté de la plaque. Il aurait fallu faire une opération pour enlever les caillots et déboucher les veines. Et pas poser des drains. Je pense que c’est le fait de donner des antibiotiques qui a du résoudre le problème. Ca a du permettre de liquéfier le ou les caillots. Et surtout, si ça a été posé sur le bras enflé, ça a du permettre de dilater les veines et de décoincer les caillots. Donc, ça, c’était bon. Mais ce n’était pas le but visé. Quant à la transfusion de plaquette, c’était complètement foireux. Ca allait totalement à l’encontre de l’action dissolvante de l’antibiotique. Mais, si la perfusion d’antibiotiques a été faite sur le bras enflé, ça a du largement contrebalancer, localement, l’effet coagulant de la transfusion de plaquette.

Le problème, avec cette façon de faire utilisant les antibiotiques, c’est qu’il y avait un risque que le ou les caillots aillent autre part dans le système sanguin et entrainent une embolie pulmonaire, ou une crise cardiaque, ou un accident vasculaire cérébral (l’un ou l’autre des ces problèmes aurait évidemment été attribué à la supposée infection).

Enfin, du coup, on a une explication possible à ce genre de problème (ça doit être la plus fréquente). Et si ce genre de chose vous arrive dans une situation similaire, vous aurez une idée de ce à quoi vous faites face.

Bien sur, dans le cas d’une personne à qui on a déjà diagnostiqué depuis longtemps des problèmes circulatoires, les médecins seront conscients de la véritable origine du problème. Mais dans un certain nombre d’autres cas, ils peuvent faire l’erreur et attribuer le problème à une infection.