Le concept d’infection virale limitée pour une plante est foireux

En fait, c’est tout le concept d’infection virale limitée pour une plante qui est foireux. Dans la mesure où une plante n’a pas de système immunitaire, l’infection devrait s’étendre à toute la plante et la tuer. Vu que la plante n’a rien pour arrêter le virus, toute plante en contact avec celui-ci devrait mourir. Il ne peut y avoir qu’une infection totale et définitive. Seulement, en général, pour le virus de la mosaïque du tabac, ça n’arrive pas. Il n’y a qu’une infection limitée. Du coup, la biologie a été obligée de rester avec le concept foireux d’une infection virale limitée. Mais bon, à l’époque, comme personne ne venait fourrer le nez dans le travail des biologistes, ça n’était pas gênant.

Par ailleurs, les biologistes défendent l’idée que le virus de la mosaïque du tabac se retrouve un peu partout (spécialement dans le sol et l’eau). Seulement, ça aussi, c’est foireux. Parce que si c’était le cas, les champs devraient être infectés sur une très large échelle. Plus de la moitié des plans devraient être détruits chaque année.

En fait, quand on y réfléchit, ça porte bien la marque de l’époque où ça a été inventé. A ce moment là, vers la fin du 19ème siècle, on croyait encore aux bactéries pathogènes de très petite taille (et Dimitri Ivanovski, qui avait travaillé sur le sujet entre 1887 et 1892, avait retenu cette hypothèse, ainsi que celle d’une toxine). Donc, il était possible de relier la maladie de ces plantes avec une bactérie pathogène ; parce qu’il était crédible que la plante puisse éventuellement lutter contre ce genre de microbe, par utilisation de produits chimiques les détruisant. Ca aurait permis d’expliquer l’infection limitée. Les gens de l’époque devaient croire qu’on trouverait l’explication plus tard, voir, qu’elle était à portée de main. Genre, l’intendance suivrait (et plutôt vite que lentement). Dans cette optique, l’infection limitée, ne présentait pas un problème pour eux. Donc, pas de problème pour inventer le microbe pathogène.

Seulement, problème, entre-temps, l’hypothèse des micro bactéries pathogènes a fait long feu, et a été remplacée par l’hypothèse des virus pathogènes. Seulement, avec la théorie du virus, on ne peut plus se baser sur un produit chimique bactéricide qui limiterait l’infection. Vu que le virus est sensé infecter les cellules, il faut alors que la plante d’une part, s’autodétruise pour s’en débarrasser (sinon, les cellules restent infectées) et d’autre part, soit capable d’identifier et d’éliminer les particules virale. Or, elle n’a pas de système immunitaire sophistiqué pour le faire. Donc, la biologie a du faire face soudainement à un « léger » problème logique.

Mais comme il était trop tard pour revenir en arrière, la biologie a été obligée de traîner depuis lors, cet héritage du 19ème siècle (du genre boulet).

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