La polio (partie 3/3)

 

8) La disparition de la polio

 

Une fois le vaccin introduit, il fallait bien faire disparaitre la polio. Et pour ça, il fallait recatégoriser les symptômes qu’on trouve aux divers stades de la maladie. C’est-à-dire les attribuer à d’autres maladies.

Ça ne posait aucun problème pour les symptômes bénins. Les maux de gorge, la toux, la fièvre, le syndrome grippal, les nausées, les vomissements, les douleurs abdominales, la constipation, et la diarrhée sont des choses banales. Il suffisait donc de les recatégoriser en simples maux de gorge, toux, fièvre, etc…

Pour les maux de type méningite (céphalées, douleurs cervicales et dorsales, fièvre, nausées, vomissements, léthargie), pour la majeure partie, c’était assez simple aussi. Dans bon nombre de cas, là-aussi, les symptômes sont assez banals. Donc, on pouvait les recatégoriser de la même façon que pour les symptômes bénins.

Pour les symptômes de type méningite un peu plus graves, un peu moins lambda, ça ne posait pas de problème non plus en fait. Il suffisait tout simplement de les recatégoriser en symptômes de la méningite ou de l’encéphalite.

Donc, pour 95-99 % des cas, changer les symptômes de catégorie était facile.

Dès que quelqu’un était vacciné contre la polio, tout symptôme qui précédemment aurait pu aboutir à un diagnostic de polio aboutissait désormais à un diagnostic d’autre chose. Une personne avait des céphalées, une léthargie, des douleurs cervicales ? Si elle était vaccinée, ça n’était pas de la polio, mais une méningite, ou une encéphalite.

Evidemment, c’est la paralysie qui était la plus délicate à recatégoriser. Là, on avait affaire à un symptôme très particulier et rare. C’était donc moins évident ; mais loin d’être si difficile, comme on va le voir.

Déjà, on avait pris soin de mettre un terme avant aux injections de sérum vers la fin des années 30 (là aussi, ça n’est certainement pas un hasard). Donc, cette source de paralysies n’existait plus.

Une des causes importantes de paralysie infantile étant la ponction lombaire, et celle-ci restant assez pratiquée, il aurait dû y avoir encore un nombre non négligeable de cas.

C’est vrai que lors de l’introduction du vaccin, la ponction lombaire devait déjà commencer à être bien mieux maitrisée. Des progrès avaient dû être faits permettant de limiter les accidents entrainant une paralysie ; et il a dû y en avoir d’autres par la suite. La quantité de personnel médical sachant correctement la réaliser a commencé à être également bien supérieure. Donc, petit à petit il a dû y avoir moins de catastrophes qu’avant.

Mais comme on a dû multiplier les ponctions lombaires, et qu’il y avait aussi d’autres causes de paralysie, il devrait rester tout de même un nombre conséquent de cas de paralysie ou de faiblesse musculaire. Alors, comment l’orthodoxie médicale a-t-elle fait pour qu’ils ne soient pas comptabilisés comme étant de la polio ?

Eh bien, ce qu’il y a, c’est que là aussi, il y a beaucoup d’autres maladies qui sont censées pouvoir entrainer une paralysie. Du coup, là aussi, on a recatégorisé. Chez les vaccinés, les cas de paralysie n’étaient plus de la polio, mais (liste tirée en partie de ce site) :

–          de la paralysie flasque aigue

–          de la myélite transverse

–          de la méningite aseptique

–          le syndrome de Guillain-Barré

–          de l’encéphalite

–          des virus à coxsackie B

–          un accident vasculaire cérébral

–          un anévrisme cérébral

–          du paludisme

–          du choléra morbus

–          de la rage

–          de la syphilis

–          de la tuberculose

–          de la diphtérie

–          etc, etc… (voir également ici).

(Note : j’ai vérifié que ces maladies entrainent bien des paralysies. Ce n’est pas une liste juste recopiée)

 

Les concepteurs de l’arnaque auraient pu se contenter du renommage des cas en fonction du statut vaccinal. Et assez rapidement, la polio aurait été oubliée par les médecins. Mais apparemment, ils ont tout de même voulu accélérer encore un peu plus la transition ; probablement pour avoir une baisse du nombre de cas plus spectaculaire, et ainsi mieux assoir la réputation du vaccin.

Pour ça, ils ont utilisé plusieurs techniques. La plus efficace a été de modifier la définition de la polio.

Comme on l’a évoqué plus haut, avant 1954, la définition de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) était la suivante : pour que quelqu’un soit considéré comme ayant la polio paralytique, il fallait qu’il présente des symptômes de polio non paralytique avec en plus la paralysie partielle ou complète d’un ou de plusieurs groupes de muscles, et que celle-ci soit détectée lors de deux examens éloignés d’au moins 24 heures. Autrement dit, si une paralysie était constatée pendant seulement 24 heures et qu’il y avait en plus des symptômes de polio non paralytique, c’était de la polio paralytique. C’était tout ce qui était requis. Il n’y avait pas besoin d’une confirmation par un laboratoire, et la présence d’une paralysie persistante n’était pas nécessaire. Et donc, cette façon de faire permettait de multiplier facilement les cas.

En 1955, les critères ont été modifiés pour mieux se conformer à la définition utilisée en 1954 dans les essais de terrain. La paralysie persistante (appelée résiduelle) était déterminée de 10 à 20 jours après l’apparition de la maladie, et encore de 50 à 70 jours après l’apparition de cette dernière. Or, il était connu que 50 % des cas de polio paralytique guérissaient spontanément durant les 60 premiers jours. Donc, en faisant passer la durée de la paralysie à plus de 60 jours pour pouvoir faire un diagnostic de polio, on diminuait mécaniquement le nombre de cas de moitié.

Or, quand a-t-on introduit le premier vaccin (celui de Salk) ? Eh bien en avril 1954 justement ; ou avril 1955 si on ne veut considérer que la date d’introduction officielle. Mais comme en 54, on avait vacciné avec le vrai vaccin dans les 900.000 enfants (et 900.000 autres avec un placébo), on peut considérer que la date de départ est 1954.

Au passage, on peut penser que durant les périodes d’épidémies, c’était beaucoup plus que 50 %. Durant ces périodes-là, on ne devait pas se gêner, et on devait arriver à probablement plus de 80 % de cas avec des paralysies qui disparaissaient au bout 60 jours maximum. Donc, avec ces nouveaux critères de diagnostic, le nombre de cas lors des épidémies devait s’effondrer encore plus. Et les épidémies elles-mêmes devaient disparaitre (puisqu’une épidémie, c’est X cas/100.000 personnes. Donc, si on n’arrive pas aux X cas en question, on dit qu’il n’y a pas épidémie).

De plus, les procédures de diagnostic ont continué à être raffinées. On a distingué les infections à virus coxsackie et la méningite aseptique de la polio paralytique (ces deux maladies entrainent aussi des paralysies, voir ici et ici). Avant 1955, une grande partie de ces cas étaient considérés comme de la polio paralytique. Ça aussi, ça a permis de diminuer le nombre de cas.

La définition de la polio a de nouveau été changée en 1960 (voir ici). En effet, à cette époque, on a commencé à pouvoir identifier le virus. Des tests ont été mis au point. Et pour qu’on considère qu’une personne avait la polio, il est devenu nécessaire d’avoir un test positif. Et forcément, celui-ci devait être réglé pour obtenir très peu de résultats positifs. Eh oui, un test d’anticorps ça peut tout à fait se régler pour obtenir plus ou moins de cas (voir mes articles sur le sujet). Donc, il y a eu plein de cas de paralysie (ou présentant d’autres symptômes) avec un test négatif, ce qui a contribué à diminuer encore plus le nombre de cas.

Et comme on l’a vu précédemment, un ancien responsable de santé public, le Dr Ratner, rapporte qu’aux USA, avant l’introduction du premier vaccin contre la polio, la « National Foundation For Infantile Paralysis » payait les médecins 25$ pour chaque diagnostic de polio signalé (association caritative fondée par Franklin Roosevelt en 1938). Ca permettait d’augmenter fortement le nombre de cas, avec entre autres des diagnostics complètement fantaisistes, comme le fait de considérer qu’une personne boitant après un accident avait la polio. Et l’arrêt de cette rétribution après l’introduction du vaccin a forcément fait diminuer la quantité de cas.

Dans le document en question, il est dit également qu’on a modifié la définition d’une épidémie de polio. Avant, il fallait seulement 20 cas pour 100.000 personnes pour déclarer qu’on en avait une. Alors qu’après, il en fallait 35 pour 100.000. Comme on diminuait le nombre de cas par ailleurs en modifiant la définition de la polio, ainsi qu’avec d’autres méthodes, il ne pouvait quasiment plus y avoir d’épidémies. Et comme celles-ci étaient des périodes d’affolement où les médecins avaient plus tendance à voir des cas partout, leur disparition supprimait cet affolement, et ainsi la tendance à voir plus de cas qu’il n’y en avait. Ce qui diminuait là aussi le nombre de personnes diagnostiquées. Et avec les projecteurs qui n’étaient plus braqués régulièrement sur la polio, ainsi qu’avec la fin de l’hystérie sur le sujet, il était plus facile de faire sombrer la polio dans l’oubli.

Et puis, comme l’affaire était montée de toute pièce, et que les épidémies étaient organisées, on n’a plus organisé d’épidémies, tout simplement.

Un autre élément intéressant est que pour les pays du tiers-monde, on a déterminé les cas de polio avant l’introduction du vaccin via les « lameness survey » (littéralement « surveillance de la claudication »). C’est-à-dire qu’on identifiait les cas de polio tout simplement avec des symptômes de claudication. Les gens qui boitaient étaient considérés comme ayant la polio (ou l’ayant eu). Ce qui incluait les gens étant né avec une déformation ou une atrophie de la jambe, ou devenus comme ça suite à un accident. Et on n’analysait évidemment pas un continent entier. On extrapolait les résultats trouvés dans une région à d’autres régions. Forcément, avec des critères aussi peu sérieux, on trouvait des tonnes de cas. Une fois que la vaccination a été introduite, on a utilisé des critères plus sévères. Et là aussi, le nombre de cas s’est effondré.

Donc, on a introduit le vaccin Salk en 1954/1955. Et comme par hasard, immédiatement après, on a modifié la définition de la maladie pour faire diminuer mécaniquement le nombre de cas. Et, au moins en Amérique, on a également arrêté de payer les médecins pour qu’ils signalent des cas. Ceci contribue un peu plus à montrer qu’il s’agit d’un coup monté. Si l’orthodoxie médicale était honnête, et croyait vraiment en ses théories, jamais elle n’aurait fait ce genre de changement de définition ad hoc juste au moment où elle introduisait le vaccin.

Ce qu’on peut penser aussi, c’est que autant pour les cas de type méningite, il était facile de dire que chez une personne vaccinée contre la polio, ça n’avait rien à voir avec la polio, autant pour les cas de paralysie, c’était un peu plus compliqué, surtout avec le vent d’hystérie qu’on avait fait souffler durant les 15 ou 20 années précédentes. Donc, il était moins facile de faire en sorte que les médecins ne continuent pas à voir de la polio dans des cas de paralysie ou de faiblesse musculaire. D’où la stratégie active de modification de la définition de la polio, la suppression des primes pour le signalement des cas, etc…

 

Aparté. Il y a une autre chose intéressante dans cette histoire de « lameness survey ». On peut se dire que ça sert aussi à fournir des photos d’enfants atteints de la polio plus impressionnantes que celles des enfants des pays occidentaux des années 1900-1950. Sur les photos des années 30 ou 40, on voyait essentiellement des enfants avec des jambes prises dans des attelles, mais normales. Alors que dans les pays du tiers-monde, comme les cas de déformation ou d’atrophie de la jambe sont considérés comme de la polio, forcément, on a plein de photos avec des jambes présentant ces caractéristiques. Et bien sûr, c’est plus impressionnant. Ça permet d’entretenir la peur de la polio, et plus généralement des microbes. Et du coup, ça incite à se faire vacciner contre cette maladie.

Evidemment, la paralysie conduit au bout d’un moment à une atrophie des muscles de la jambe ; et il se peut aussi qu’elle entraine une apparence de déformation parce que les muscles n’arrivent pas à tenir droit la jambe. Donc, il peut y avoir des cas de paralysie qui ressemblent à ça. Mais on n’avait quand même pas ça sur les photos des enfants des années 30. Alors que là, on a surtout des photos avec des jambes difformes ou/et atrophiées. Donc, il y a clairement une volonté d’impressionner les gens. Sinon, on verrait aussi beaucoup de photos avec des jambes à peu près normales.

    polio_paralysie_3

polio_paralysie

polio_paralysie_2La première photo est clairement moins impressionnante que les deux autres. Les jambes ne sont pas difformes ni atrophiées, alors que sur les deux autres, oui.

 

Cela dit, dans les années 30-50, pour impressionner la population, on devait plutôt utiliser les images d’enfants mis dans des poumons d’acier. Peut-être qu’on continuerait à le faire si on se servait encore de ces derniers. Mais on ne les utilise plus. D’où probablement, le fait qu’on fournisse des photos plus choquantes de membres difformes ou/et atrophiés.

 

Au passage, attention à la description de Wikipédia. Tel que les choses sont présentées, on a l’impression qu’à cause du « Cutter incident » d’avril 1955, la vaccination a été interrompue à peine 15 jours après l’introduction du vaccin de Salk et que ce n’est qu’avec celui de Sabin qu’elle a repris en 1963. Alors qu’en réalité, l’interruption n’a duré qu’un temps très court (quelques semaines). Donc, la date de départ de la vaccination est bien 1954/55 ; et elle correspond donc bien à la date de changement de définition de la polio.

 

 

9) Les autres traitements

 

On a vu qu’on utilisait un sérum injecté dans la moelle épinière et que c’était très certainement quelque chose de dangereux.

Mais ce n’était pas le seul traitement néfaste.

Dans le livre de Naomi Rogers (Dirt and disease), on apprend les choses suivantes (page 89). Dans les années 1910, on utilisait par exemple encore la saignée, ainsi que des purgatifs ; c’est-à-dire des thérapies issues clairement de la théorie hippocratique. Ce qui montre que cette théorie était loin d’être complètement morte, alors que ça faisait tout de même au moins 30 ans qu’on était supposé être passé à un modèle médical plus moderne. Parmi les purgatifs, on utilisait par exemple le calomel, l’huile de castor ou des lavements (page 91). La purge était destinée à éliminer les supposées toxines provoquant la maladie et à limiter l’inflammation. On pratiquait la saignée à l’aide de sangsues.

Les traitements servaient essentiellement à traiter les symptômes (fièvre, douleur, vomissements et diarrhée).

En plus de la saignée et des purgatifs, on utilisait également du bromure (sédatif et anticonvulsif), de l’hydrate de chloral (sédatif et hypnotique), des opiacés, et du goudron de houille (effet anti-inflammatoire apparemment. Le paracétamol est un dérivé du goudron de houille).

En 1917, le médecin New-Yorkais Walter Carr pressait d’utiliser le chlorure de mercure (II) (ou chlorure mercurique), le calomel, le camphre, la caféine, le bromure de sodium (sodium bromide en anglais), la codéine, et la strychnine (page 91).

Or, pour le chlorure de mercure (II) ou chlorure mercurique, il est dit que c’est une des formes les plus toxiques du mercure, parce qu’il est plus soluble dans l’eau que la plupart des autres composés mercuriels (voir Wikipédia).

Il se trouve que les symptômes de l’intoxication au mercure comportent entre autre une faiblesse musculaire (hypotonie), c’est à dire quelque chose de similaire à la polio (voir Wikipédia). Il y a aussi possibilité d’encéphalopathie. Des atteintes du champ visuel peuvent se manifester à des niveaux d’intoxication peu sévères (voir le document « Intoxication au mercure » de L. Bensefa-Colas, P. Andujar, A. Descatha, de l’hôpital Cochin, 2011). On trouve aussi une sensibilité accrue à la lumière. Puis, une  cécité peut se déclarer ; là encore, comme avec la polio. Un trouble de l’articulation de la parole peut aussi survenir, ce qui, s’il y a diagnostic de polio, peut être considéré comme une sorte de paralysie faciale.

 

Sur Wikipédia encore, on apprend que la syphilis a souvent été traitée avec le chlorure mercurique avant l’avènement des antibiotiques. Il était inhalé, ingéré, injecté ou utilisé en application topique. Les symptômes de l’intoxication au mercure ont souvent été confondus avec ceux de la syphilis.

Et on utilisait le chlorure mercurique aussi sur les enfants soupçonnés d’avoir la syphilis.

Il est dit par exemple dans le livre « Clinique de la maladie syphilitique » N. Devergie, 1826, page 147, que les enfants encore en allaitement soupçonnés d’être atteints de symptômes de type syphilis étaient traités au chlorure mercurique ; soit via le lait de la nourrice qu’on traitait elle-même (le chlorure mercurique passait ensuite dans le lait), soit directement avec du sirop de sucre dans lequel on mettait du chlorure mercurique.

Du coup, ces enfants pouvaient développer des symptômes de type polio. Et comme ensuite, on leur donnait à nouveau du chlorure mercurique pour la polio, ça pouvait entrainer des symptômes encore plus graves.

 

Le calomel est autrement appelé chlorure mercureux. C’est différent du chlorure mercurique. Ce dernier a pour formule HgCl2, alors que pour le calomel c’est Hg2Cl2.

Sur Wikipédia, il est dit que :

« Le calomel est toxique par ingestion, inhalation et par contact. »

« Le calomel a eu des usages médicaux : notamment comme diurétique ou comme purgatif au XVIIe siècle depuis au moins Augustin Belloste. »

Donc, on devait retrouver plus ou moins les mêmes problèmes qu’avec le chlorure mercurique. Et vu que c’était utilisé comme diurétique ou purgatif, et que ces techniques représentaient le traitement de base chez beaucoup de médecins (pour la polio, mais aussi pour beaucoup d’autres maladies), c’était utilisé très souvent.

 

Le bromure de sodium (Wikipédia) :

« Egalement connu sous le nom de Sedoneural, le bromure de sodium a été utilisé comme hypnotique, anticonvulsif et sédatif ; très utilisé comme anticonvulsif et comme sédatif vers la fin du 19ème siècle et au début du 20ème. Son action est due à l’ion bromure, et pour cette raison, le bromure de potassium est tout aussi efficace.« 

Autrement dit, c’était utilisé comme un analogue d’opiacé.

 

Donc, comme analogues d’opiacés utilisés, on avait : le bromure de sodium et probablement de potassium, l’hydrate de chloral (sédatif et hypnotique). Et comme opiacés, on avait la codéine ou la morphine.

 

La strychnine.

C’est un alcaloïde très toxique extrait de la noix vomique.

Il est dit sur Wikipédia que : « La strychnine est un stimulant du système nerveux central. Elle accroît le goût, l’odorat et la vue. À dose moyenne, elle augmente l’amplitude respiratoire. »

Donc, comme la polio aboutissait à une perte de tonus musculaire, voire à une paralysie, on devait l’utiliser en traitement de fond pour « stimuler » le système nerveux.

D’ailleurs, ça a été son usage pratiquement dès sa découverte en 1818, comme on peut constater dans le livre « Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie, des sciences accessoires et de l’art vétérinaire« , Pierre Hubert Nysten, 1840, page 776 :

« Cependant l’excitation, en quelque sorte spécifique, qu’elle détermine sur les organes contractiles l’a fait employer dans certains cas de paralysie, et particulièrement lorsque cette affection est causée par les émanations de plomb. On doit même lui donner la préférence sur la noix vomique, attendu que ses effets sont plus constants et plus appréciables.« 

On penser que ce n’est pas la mort directe par la strychnine qui était le problème, parce que l’intoxication est quand même caractéristique (tous les muscles sont tendus). Donc, ça se serait vu.

Mais, ça pouvait éventuellement faire le coup des anti-inflammatoires associés aux opiacés. Avec l’hypotension provoquée par les opiacés, l’absorption par voie orale de la strychnine pouvait provoquer un supplément d’hypotension par mobilisation d’eau et de sang dans le système digestif et tuer la personne. Comme on utilisait apparemment beaucoup les analogues d’opiacés, c’était tout à fait possible.

 

Donc, parmi les 4 types de médicaments utilisés (analogues d’anti-inflammatoires, produits à base de mercure, analogues d’opiacés et opiacés, strychnine), c’est seulement le mercure qui pouvait entrainer des paralysies ou des faiblesses musculaires. Mais vu qu’il était assez utilisé, ça pouvait être une source de cas, pas forcément énorme, mais non négligeable.

Les analogues d’opiacés pouvaient éventuellement tuer directement par hypotension. Et l’utilisation d’analogues d’opiacés plus d’analogues d’anti-inflammatoires ou de strychnine pouvait là-aussi provoquer des morts par hypotension.

Et puis les analogues d’opiacé, à cause de la relaxation musculaire qu’ils entrainent, pouvaient provoquer la mort par dépression respiratoire, ce qui pouvait passer pour une paralysie du système respiratoire et donc pour de la polio.

 

Page 94 du livre « dirt and disease », il est aussi dit que dans les années 1910, le traitement consistant à enlever le liquide céphalorachidien avait une certaine popularité. Forcément, ça aussi, ça devait provoquer des cas de type méningite, voire de paralysie.

 

Du côté des traitements non chimiques, il faut savoir qu’en cas de paralysie ou de faiblesse musculaire, on utilisait alors des atèles et des plâtres pour immobiliser le membre et l’étirer. Sauf que bloquer l’usage du membre entraine à terme une diminution de la force des muscles. Donc, forcément, les fois où on le débloquait, le bras ou la jambe semblait bien être complètement flasque et donc en voie de paralysie ou en état définitif de semi-paralysie.

Donc, il y avait plein de cas de faiblesse musculaire temporaire considérés comme des paralysies, qui auraient pu guérir rapidement si les patients avaient pu faire de la rééducation. Mais en maintenant le bras ou la jambe immobile avec une attelle ou un plâtre, on empêchait la récupération des muscles. Et la personne croyait que le muscle était endommagé pour toujours. Là encore, on fabriquait des cas artificiellement.

Dans les années 30, une australienne du nom d’Elizabeth Kenny, qui travaillait comme infirmière non accréditée, s’est rendu compte d’elle-même qu’il ne fallait pas immobiliser le membre atteint, mais faire de la rééducation et utiliser des compresse chaudes. Et ça marchait apparemment assez bien (sur les  cas non définitifs bien sûr). Elle a fini par réussir à convaincre les autorités médicales d’Australie de changer de méthode et a pu s’implanter en partie aux USA, ce qui a permis de diminuer le nombre de paralysés dans ces pays. Elle est désormais considérée comme une fondatrice de la physiothérapie.

Mais en fait, son action a apparemment été limitée, puisque circonscrite à l’Australie et à une partie des USA. Donc, hormis en Australie, la majeure partie des médecins continuaient à utiliser les anciennes méthodes. Et le vaccin (1952) est arrivé assez rapidement après son implantation aux Etats-Unis (dans les années 40). Du coup, sa méthode n’a rapidement plus eu d’objet pour la polio.

Donc, effectivement, l’industrie pharmaceutique de l’époque a laissé une petite porte ouverte à Elizabeth Kenny entre 1935 et 1950. On lui a permis d’enseigner sa méthode de rééducation en Australie et dans une partie des USA. Mais, l’industrie pharmaceutique pouvait se le permettre ; parce qu’elle savait que quelques années plus tard, l’introduction du vaccin rendrait tout ça caduc. Donc, elle pouvait afficher une libéralité et une ouverture de façade.

D’ailleurs, en Australie, on a demandé que Kenny n’intervienne que sur des enfants dans une phase avancée de la paralysie. Du coup, elle n’intervenait qu’après que le patient ait été diagnostiqué comme ayant la polio, et ne présentait pas une menace pour les profits de l’industrie pharmaceutique.

 

 

10) Les vraies cause des paralysies et faiblesses musculaires

 

On a vu qu’il y a de nombreuses maladies qui sont supposées provoquer des paralysies. Mais pour la plupart, la cause revendiquée est totalement fausse, en particulier à chaque fois qu’un microbe est impliqué.

La cause des paralysies, elle est assez simple, la plupart du temps. Le problème vient soit d’une atteinte du cerveau, soit d’une atteinte de la moelle épinière. Parfois, ça peut venir d’une cause locale (un nerf endommagé), mais c’est plutôt rare. Or, cette atteinte ne vient jamais d’un microbe, puisque les microbes ne sont pas pathogènes et que les virus n’existent pas. La cause est toujours mécanique ou/et chimique.

Donc, à partir de là, on peut établir assez facilement une liste (non exhaustive) des causes de paralysies et faiblesses musculaires :

–          Causes purement mécaniques :

  • Traumatisme crânien lié à une agression externe
  • Traumatisme crânien lié à une opération chirurgicale du cerveau
  • Traumatisme de la colonne vertébrale lié à un choc externe
  • Traumatisme de la colonne vertébrale lié à une piqure (ponction lombaire, injection d’un produit chimique dans la moelle épinière, péridurale, etc…)
  • Blocage d’un ou de plusieurs nerfs de la colonne vertébrale (ex : sciatique)
  • Pression sur un ou des nerfs de la colonne vertébrale (ex. œdème, tumeur)
  • Traumatisme d’un membre ou d’une autre région du corps

–          Causes mécanico/chimiques :

  • Accident vasculaire cérébrale (AVC) hémorragique lié à la prise de produits anticoagulants
  • AVC causé par un caillot lié à la prise de produits augmentant la concentration sanguine (analogues d’anti-inflammatoires)
  • AVC causé par un caillot lié à la prise de produits ralentissant le débit sanguin (analogues d’opiacés)
  • AVC causé par un caillot lié à la prise conjointe de produits augmentation la concentration sanguine et ralentissant le débit sanguin
  • AVC spontanés (caillot, anévrisme)

–          Causes purement chimiques :

  • Intoxication au mercure
  • Intoxication au plomb
  • Intoxication à l’arsenic
  • Intoxication au cyanure
  • Intoxication à certains pesticides
  • Traumatisme de la colonne vertébrale à cause de l’injection d’un produit chimique (médicament) dans la moelle épinière
  • Eventuellement certains composants des vaccins (mercure, aluminium, etc…)

 

Bien sûr, les autres symptômes de la polio (maux de tête, nausées, etc…) sont tellement lambda qu’il n’est pas intéressant d’analyser leurs causes.

 

Et parce que bon nombre de ces causes de paralysie existent encore, et peuvent impliquer des enfants, le problème de la paralysie infantile va continuer à exister pendant longtemps.

 

11) L’usage de l’arsenic et du plomb entre 1900 et 1950

 

C’est une chose de savoir que ces composés chimiques peuvent provoquer des paralysies, c’en est une autre de savoir l’intensité de leur usage durant la période 1900-1950. C’est ce qu’on va voir ici.

 

–          L’arsenic

 

L’arsenic était manifestement fortement utilisé, puisqu’on a commencé à s’en servir pour soigner la syphilis au début du 20ème siècle.

C’est ce qu’on peut lire dans Wikipédia :

« Dans les premières années du XXe siècle, des composés arsenicaux commencent à remplacer les médicaments à base de mercure. Le premier médicament véritablement efficace est mis au point en 1908 par Sahachiro Hata dans le laboratoire de Paul Ehrlich. Il est commercialisé en 1910 sous le nom de Salvarsan. Délivré en injection, il connait un succès immédiat et mondial, mais il a des effets secondaires parfois très graves.« 

Dans les années 50, les médicaments à l’arsenic ont été remplacés par les antibiotiques. Donc, en fait, on s’en est servi contre la syphilis durant la période 1900-1950 ; soit exactement durant la période des épidémies de polio.

Au passage, Paul Ehrlich travaillait à l’Institut Rockefeller. Donc le Salvarsan vient des Rockefeller. Cela dit, comme le mercure, qui était utilisé précédemment contre la syphilis, provoquait aussi des paralysies, l’arsenic ne changeait pas grand-chose au problème. Donc, ici, il n’est pas évident que les Rockefeller aient fait ça pour provoquer plus de cas de paralysie. Mais bon, il y avait peut-être une stratégie vis-à-vis de la polio qui m’échappe.

Une des caractéristiques de l’arsenic est que la paralysie que ça entraine n’arrive que 2 ou 10 jours après son absorption. Donc, si on veut inventer des cas de polio (ou autre maladie transmissible provoquant des paralysies, comme la syphilis), c’est pratique. Parce que du coup, l’apparition de la paralysie apparait dissociée de l’absorption de l’arsenic. On peut dire que l’arsenic n’a rien à voir avec la paralysie, puisque la prise remonte par exemple à 10 jours.

Et justement, la période d’incubation de la polio est d’environ 7 à 10 jours (voir ici).

Il est dit ici qu’en fait, on a fini par ajouter du mercure ou du bismuth au Salvarsan, apparemment dans les années 20. Donc, dans certains cas, on avait de l’arsenic et du mercure.

Alors, là encore, on peut se dire qu’on ne voit pas pourquoi les enfants auraient été traités contre la syphilis, puisque c’est une maladie sexuellement transmissible. Mais, ceux étant nés de mère malade pouvaient être considérés comme ayant été contaminé par celle-ci. Donc, si jamais ils développaient des symptômes qu’on soupçonnait être ceux de la syphilis (ce qui était facile, vu la quantité de symptômes qu’on attribuait à cette maladie), on les traitait. Tout ça devait représenter un nombre de cas non négligeable.

Et comme on pensait que la syphilis tertiaire (celle où pouvait éventuellement se développer une paralysie) ne se manifestait qu’après de nombreuses années, on ne devait généralement pas penser que la paralysie induite par le mercure ou l’arsenic était liée à la syphilis. Donc, on s’orientait facilement vers un diagnostic d’autre maladie, et entre autre la polio.

 

Au début du 20ème siècle, on utilisait aussi l’arsenic contre le cancer, les leucémies et les trypanosomiases. Or, la leucémie est un des cancers les plus fréquents chez les enfants. Au passage, on pratique une ponction lombaire pour le diagnostic. Est-ce que c’était le cas il y a 100 ans ? Je l’ignore, mais c’est probable, vu le succès de la technique.

 

On apprend aussi ici qu’au 19ème siècle, l’arsenic était utilisé comme : antipériodique (c’est-à-dire contre les maladies à crises périodiques comme le paludisme. C’était donc supposé prévenir le retour de celles-ci), antipyrétique (contre les accès de fièvre), antiseptique, antispasmodique, caustique, cholagogue (pour accélérer l’évacuation de la bile vers l’intestin), dépilatoire, hématinique (pour augmenter la quantité d’hémoglobine, et lutter contre l’anémie), sédatif et tonique.

Alors, combien de ces médicaments étaient encore utilisés au début du 20ème. Ca n’est pas dit. Mais tous n’ont pas dû disparaitre immédiatement.

 

Donc, il y avait de multiples usages pour l’arsenic entre 1900 et 1950 ; ce qui augmentait fortement les probabilités d’obtenir des cas de paralysie.

 

Sur Wikipédia, on trouve aussi cette ancienne utilisation :

« Sous forme d’arséniate de plomb notamment, il a été utilisé comme pesticide, qui a été une source fréquente d’empoisonnement des utilisateurs ou de consommateurs de produits traités« 

Donc, là, on avait utilisation en même temps d’arsenic et de plomb.

Toujours sur Wikipédia, on apprend que bien que l’utilisation des produits à l’arsenic étaient interdits  en pulvérisation et en badigeonnage, celui-ci bénéficiait d’exceptions au début du 20ème siècle pour :

1)      les vignes : de la fin des vendanges jusqu’au début de la véraison

2)      Pommiers, poiriers, pruniers, pêchers, amandiers (et interdits pour toute autre essence fruitière) de l’époque qui suivait la récolte totale des fruits jusqu’à 5 semaines après la floraison ; toutefois au moment de la floraison, les traitements étaient suspendus

3)      Cerisiers, abricotiers : de l’époque suivant la récolte totale des fruits jusqu’à la fin de la floraison

4)      oliviers : du 1er juin au début de la véraison.

Il a aussi été utilisé, avant l’apparition des insecticides organochlorés, contre le doryphore, espèce américaine introduite en Europe qui attaque la pomme de terre.

Aux États-Unis au moins, il a été utilisé comme régulateur de croissance pour les agrumes.

On parle aussi ici d’arsenic dans le vin français en 1909.

Il est dit ici que les pesticides à l’arsenic ont été utilisés de la fin du 19ème jusqu’à la moitié du 20ème.

Et effectivement, dans l’ouvrage « Les pesticides dans le sol: conséquences agronomiques et environnementales », France Agricole Editions, 2005 – 637 pages, page 23, il est dit qu’en France au moins, ça a été introduit à la fin du 19ème siècle :

« D’abord utilisé en Amérique, l’arséniate de plomb l’a été en France en 1881 et en Algérie en 1888 pour lutter contre l’Eudémis de la vigne. C’est également en Amérique que l’acéto-arséniate de plomb a été employé contre le doryphore.« 

Et dans l’Encyclopédia Universalis, il est dit que : « environ 34 millions de tonnes d’arséniate de plomb furent utilisées par les agriculteurs américains durant la seule année 1944« . Donc, on continuait à l’utiliser massivement encore en 1944.

En fait, l’arséniate de plomb a été remplacé naturellement quand le DDT a commencé à être largement disponible, à partir de 1948 (voir ici), même si son usage a perduré (mais à des niveaux bien moindre) jusque dans les années 1960 et 70 dans certains endroits.

 

Alors, dans la mesure où la pluie avait le temps de lessiver les fruits et où les doses d’arsenic ne devaient pas être trop importantes (sinon, tout le monde serait tombé malade), ça devait entrainer un nombre de cas de paralysie ou de faiblesse musculaire assez limité. Mais ça ne devait pas être nul non plus. Sur cette page par exemple, on évoque des cas de paralysie dont la consommation de fruits semble être à l’origine. Et puis, ceux qui manipulaient ces produits y étaient plus exposés. Donc, il pouvait éventuellement y avoir parfois des intoxications des travailleurs agricoles.

 

–          Le plomb

 

Il n’y a pas beaucoup de documents sur les médicaments contenant du plomb. Mais récemment, un chercheur a analysé 50 médicaments utilisés il y a 100 ans (les plus anciens dataient de 1880). Et il a pu constater qu’il y avait souvent des métaux lourds dedans (dont du plomb ou de l’arsenic dans certain). Un article du Figaro intitulé « Quand les médicaments contenaient plomb et arsenic » en parle :

« Des chercheurs de l’Université de Detroit Mercy se sont replongés dans une collection de médicaments vieux de plus de cent ans conservée au Musée Henry Ford, à Dearborn (Michigan).« 

« À l’époque, les pilules, élixirs et autres remèdes étaient préparés par des apothicaires selon des recettes tenues secrètes. Ils étaient ensuite vendus, en l’absence de tout contrôle scientifique, en magasins, par correspondance ou lors de démonstrations médicales itinérantes.« 

« Le principe actif des pilules féminines du Dr F.G. Johnson’s contenait par exemple du plomb, un métal dont on connaît aujourd’hui la toxicité. Inhalé ou ingéré, il peut entraîner une hypofertilité, des avortements spontanés ou des atteintes du système cérébral…« 

Les teneurs en plomb ne semblent pas avoir été négligeables. On peut en effet lire ici :

« La forte teneur en mercure et en plomb a surpris Andrew Diefenbach, l’étudiant de quatrième année en génie mécanique qui a présenté les résultats de l’enquête lors de la récente réunion annuelle de l’American Chemical Society, à la Nouvelle Orléans. « Je savais que beaucoup de ces [éléments] avaient été utilisés en médecine, mais je n’avais pas réalisé à quel point » a-t-il déclaré. »

Le docteur Benvenuto, celui qui a réalisé l’étude, pense que le plomb était parfois utilisé pour adoucir le gout des médicaments.

Toutefois, on n’a pas plus de précision que ça, et il ne semble pas que le plomb faisait vraiment partie des composés utilisés officiellement. Donc, ces pratiques d’utilisation du plomb devaient être localisées ; ce qui rend difficile de déterminer si l’usage en était répandu ou pas. Mais ça a pu provoquer des cas de paralysie.

 

Il est dit aussi que les niveaux d’intoxication au plomb ont fortement augmenté durant le 19ème siècle à cause des peintures qui en contenaient.

Il faut savoir qu’on mettait également de l’arsenic dans les peintures. Donc, ici aussi, on avait les deux produits réunis.

Evidemment, si on ne léchait pas la peinture, il n’y avait pas particulièrement de danger. Mais, ça pouvait éventuellement provoquer des intoxications chez les peintres en bâtiment.

Donc, l’intoxication au plomb via les médicaments est moins évidente que pour l’arsenic. Ca a du tout de même être une source de cas de paralysie. Mais dans quelle proportion ? Ca, mystère. Elle n’est pas évidente non plus pour les intoxications liées aux peintures. C’est surtout avec l’arséniate de plomb qu’on a une source assez claire d’empoissonnements, même si, à priori, ça ne devait pas provoquer une quantité énorme de cas.

 

12) Diverses incohérences et bizarreries

 

On a déjà vu quelques-unes de ces incohérences. Mais il est intéressant de les avoir regroupées dans une section dédiée, ainsi que d’en approfondir un peu l’analyse :

 

–          Amélioration de la qualité de vie et émergence des épidémies de polio

Vu que la qualité de vie s’améliorait à la vitesse grand V, ainsi que l’hygiène personnelle et publique, on voit mal comment une maladie qui était confidentielle pouvait tout d’un coup exploser. Pratiquement toutes les autres maladies qui autrefois provoquaient des ravages voyaient leur nombre de cas s’effondrer. Mais là, mouvement inverse, une maladie très peu répandue aurait vu son nombre de cas augmenter très fortement (et de plus en plus fortement au fur et à mesure qu’on avançait dans le siècle). Pas crédible.

Surtout qu’on dit que la contamination se fait par les déjections. Donc, il y avait beaucoup plus de raisons qu’on attrape cette maladie avant 1850, quand il n’y avait pas encore de système d’égouts, qu’entre 1905 et 1950, quand la plupart des grandes villes en possédaient un.

Et vu qu’avant le 20ème siècle, on était supposé avoir souvent un système immunitaire en moins bon état (à causes des autres maladies, de la sous nutrition, etc…); il y avait plus de raisons de développer la maladie une fois contaminé.

D’ailleurs ça pose aussi des problèmes logiques aux historiens de la médecine qui se demandent comment une telle chose a bien pu arriver. L’explication officielle, c’est que l’amélioration de la qualité de vie aurait diminué l’immunité que les gens acquéraient naturellement avant vis-à-vis de la polio. Ou alors, qu’ils rencontraient moins souvent le virus. Mais l’argument est très vague et très faible.

Ça n’explique pas les contaminations. Dans la mesure où il y avait très largement moins de raisons d’être contaminé (grâce au système d’égout et à l’hygiène), que les gens aient été affaiblis contre la maladie ou pas, de toute façon, le nombre de cas devait diminuer.

Et concernant le fait de développer la maladie une fois contaminé, on ne voit pas pourquoi des gens ayant à priori un meilleur système immunitaire (grâce à une meilleure qualité de vie) seraient plus tombés malades.

 

Une autre explication aux épidémies est la suivante (voir ici) :

« Il faut d’abord rappeler que dans les pays industrialisés, les épidémies de polio ont été la rançon de l’amélioration de l’hygiène. Avant celle-ci, les enfants s’immunisaient contre la maladie dès leurs premiers mois en étant contaminés par de l’eau souillée, alors qu’ils étaient encore protégés par les anticorps apportés par le lait maternel. Or la désinfection de l’eau et du lait empêche cette protection « naturelle » : les épidémies surviennent chez des enfants plus âgés et chez des adultes. C’est pour cela qu’elles ont d’abord frappé de stupeur des populations qui avaient une foi absolue dans le progrès et ont suscité une terreur que nous avons bien du mal à imaginer aujourd’hui.« 

Détail, il est dit ici que les anticorps du lait n’agissent que dans les intestins : « Ces anticorps sont dirigés contre les staphylocoques, les streptocoques, les pneumocoques, etc. Ils sont en rapport évidemment avec les infections contre lesquelles la mère a été vaccinée (polio, tétanos…) ou s’est spontanément immunisée. Leur action est purement locale au niveau de l’intestin.« 

Seulement, durant les années 1905-1930, énormément des femmes continuaient à allaiter. Or, il devait y avoir des enfants allaités qui développaient la maladie. De la même façon dans les pays du tiers monde, la plupart des mères doivent encore allaiter leur enfant. En fait, cette théorie n’est rien de plus qu’une hypothèse. Il ne semble pas qu’il y ait une quelconque étude prouvant cette idée.

Et puis, c’est ridicule. Les anticorps apportés par le lait maternel devraient être détruits lors de la digestion, à cause de l’acide chlorhydrique contenu dans l’estomac. Et ensuite, l’essentiel de la partie restante serait détruit par les bactéries de l’intestin. Donc, on voit mal comment l’enfant pourrait être protégé par le lait maternel. Et plus on s’éloignerait du repas, plus le lait serait digéré, et plus il y aurait donc le risque que tous les anticorps aient été détruits.

Surtout que sur 100 anticorps apportés par le lait de la mère, c’est à peine s’il devrait y en avoir 1 dirigé spécifiquement contre la polio. Donc, le degré de protection devrait être quasi nul.

En conséquence de quoi, les nourrissons n’auraient pas dû être protégés non plus avant le 20ème siècle.

Par ailleurs, comme les anticorps en question protègent seulement dans les intestins, ils ne permettent pas à l’enfant d’acquérir une immunité propre. S’ils arrêtent le virus de la polio avant l’entrée dans le système sanguin, l’enfant n’a pas à développer une immunité. Donc, une fois l’allaitement terminé, il n’y aurait plus de protection, et l’enfant deviendrait alors à nouveau susceptible de développer la maladie Ca ne pourrait procurer qu’une protection temporaire, au mieux. Mais le problème de la contamination ne serait que reporté à plus tard. Donc, même en supposant que cette théorie de l’allaitement maternel soit vraie, il y aurait dû y avoir des épidémies avant le 20ème siècle. Elles n’auraient touché que les enfants sevrés, mais elles auraient déjà été présentes.

Et puis, c’est contradictoire. On nous dit que si les enfants en bas âge n’attrapaient pas la maladie, c’est parce que l’eau n’était plus contaminée. Mais, si l’eau n’était plus contaminée, alors, on ne voit pas pourquoi les enfants plus âgés, les ados et les adultes auraient dû attraper la maladie. Dans la mesure où elle était saine, il n’y avait plus aucune raison d’être infecté. Et donc, il n’y avait plus aucune raison qu’il y ait des épidémies. On revient au problème évoqué précédemment : c’est avant le 20ème siècle qu’il y aurait dû y avoir des épidémies.

Alors, on pourrait dire que l’eau était moins contaminée, mais qu’elle l’était encore suffisamment pour infecter un certain nombre de personnes par an. Ce qui expliquerait qu’il y ait eu malgré tout des infectés, mais plus âgés. Supposons. Mais le problème reste le même. On serait donc parti d’une situation sans épidémie, et même quasiment sans cas, avec des enfants non protégés à partir du sevrage, mais avec un pouvoir de contamination élevé de l’eau, à une situation avec des enfants toujours non protégés, et un pouvoir de contamination de l’eau très bas… mais avec des épidémies. Il y a comme un problème logique là. Si l’eau était très contaminante avant, alors, on aurait dû avoir des tonnes de cas avant. On en revient toujours là. Si l’infection s’était propagée à une vitesse plus lente qu’avant, il y aurait dû y avoir moins de cas par an, et comme on partait de quasiment zéro, on aurait dû arriver à pratiquement zéro cas.

Donc, cette théorie est elle-aussi absurde.

 

Dans ce même ordre d’idée, le fait qu’il y ait eu de plus en plus de cas lors des épidémies au fur et à mesure qu’on avançait dans le temps est très bizarre si on reste dans la théorie officielle. Mais ça ne l’est plus si on considère qu’il s’agissait d’un complot et qu’on a cherché à augmenter les cas juste avant l’introduction du vaccin. Ceci afin, non seulement de convaincre les gens de se le faire injecter, mais également d’obtenir une diminution plus importante des cas après son introduction, ce qui permettait de présenter ensuite des statistiques plus flatteuses.

 

–          Epidémies certaines années et pas d’autres

Par ailleurs, on ne comprend pas pourquoi à certains moments, il y avait des épidémies, et à d’autres non. Les causes faisant qu’il y avait des cas de polio ne changeant pas, il n’y avait aucune raison que tout d’un coup, il y ait 10 fois plus de cas telle année que celle d’avant.

Autant, pour les maladies liées à l’insalubrité ou à la famine ou à des concentrations soudaines et importantes de gens, ou encore à la contamination soudaine de l’eau, la notion d’épidémie garde une certaine cohérence, une  certaine normalité. Autant là, ça n’est pas le cas.

 

–          Pourquoi le virus ne colonise pas toute la moelle épinière ?

Si on part de l’hypothèse virale, on se demande bien pourquoi, une fois dans la moelle épinière, le virus ne coloniserait pas l’ensemble de celle-ci (enfin…, la partie qu’il est capable d’envahir). Dans la mesure où, selon la théorie officielle, il s’étend dans les motoneurones de la moelle épinière ainsi que dans les nerfs (voir ici), et qu’alors, il n’y a pas d’anticorps qui puisse l’arrêter, l’invasion devrait être maximale 100 % du temps.

Donc, normalement, quand il y a paralysie, il ne devrait y avoir que des cas de tétraplégie, voire même uniquement des cas mortels (incapacité à respirer).

Mais non, lors des épidémies, on avait surtout des cas avec seulement la jambe ou le bras qui était paralysé. Avec le virus, c’est anormal. Alors qu’avec l’hypothèse de l’accident provoqué ou non, alors là, c’est parfaitement logique.

 

–          Epidémies de polio en été

On ne voit pas non plus pourquoi les épidémies avaient lieu spécialement en été. Dans la mesure où la maladie se transmettait par les déjections humaines, il n’y avait aucune raison qu’elles se déroulent à un moment particulier de l’année. Ça aurait dû être aléatoire. Donc, là aussi, on a quelque chose de complètement anormal.

D’où vient cette bizarrerie alors ? Eh bien clairement du fait qu’on croyait à l’époque en partie que la maladie venait des insectes, en particulier des moustiques. La théorie de l’infection par les moustiques ou autres insectes était une des grandes modes de l’époque. Or, dans les pays du nord, les moustiques ne sont généralement pas actifs en dehors des mois d’été et d’automne. Donc, il fallait que les épidémies se passent en été pour coller à la théorie de la transmission par les moustiques. Seulement, comme après, on a changé de version, la chose est devenue illogique. Il n’y a plus aucune raison que les épidémies aient eue lieu en été. Et évidemment, ça trahit le fait que les épidémies sont sorties d’un cerveau humain à la base. Le coté désormais artificielle de cette périodicité dévoile sa conception humaine.

On peut penser qu’une des raisons du choix de cette caractéristique est la suivante. Dans la mesure où on introduisait une épidémie nouvelle, il fallait l’autonomiser un peu par rapport aux autres maladies entrainant une paralysie. Donc, en disant que les épidémies se déroulaient en été, on faisait en sorte que les médecins voient plus facilement un cas de polio chez une personne ayant une paralysie à cette époque-là de l’année. Alors que sinon, ils auraient eu plus facilement le réflexe de diagnostiquer une autre maladie entrainant une paralysie.

 

–          Chaleur et épidémies de polio

Si la polio se développait à l’occasion de la chaleur, alors, les populations des pays chauds auraient dû être particulièrement touchées. Ça aurait dû être l’apocalypse permanente. C’est là qu’on aurait dû avoir l’essentiel des cas. Mais non, à l’époque, les pays chauds ne semblaient pas subir d’épidémie. Et bien sûr, on aurait dû voir des gradations selon la température. On aurait dû voir très peu de cas dans les pays froids, déjà plus dans les pays tempérés, plus encore dans les zone méditerranéennes, et énormément dans les pays tropicaux.

Même avec l’argument officiel que les populations pauvres étaient mieux protégées contre la maladie, ça ne colle pas. En effet, dans certains pays ou continents riches de l’époque (1900-1950), il y avait des zones froides et des zones chaudes. Et vu qu’elles appartenaient à un même pays ou à une même sphère de développement économique, ces zones avaient des niveaux de vie similaires. Par exemple, aux USA, le sud du pays est très chaud. Et il avait un niveau de vie à peu près identique à celui du nord. Donc, on aurait dû avoir beaucoup plus de cas dans le sud que dans le nord. Alors que ça n’était pas ce qui se passait. Idem pour l’Europe, avec des pays comme l’Italie et l’Espagne qui avaient beaucoup moins de cas entre 1905 et 1920 que l’Angleterre, l’Allemagne, la Suède ou la Norvège. D’accord, ils étaient un peu moins riches, mais la différence n’était pas gigantesque non plus.

 

–          Le nombre de cas de paralysie aurait dû souvent impliquer un nombre de contaminations excédent la population

Une des incohérences de la théorie officielle est que les épidémies auraient dû concerner une quantité de monde phénoménale, et même dépasser la population concernée dans certains cas.

C’est le cas pour les épidémies suédoises allant de 1905 à 1913. On a en effet le nombre de cas suivant (« Poliomyelitis: Emergence to Eradication » Matthew Smallman-Raynor, Andrew David Cliff, Oxford University Press, 2006, page 103) :

1905 : 1.199

1906 : 429

1907 : 467

1908 : 316

1909 : 172

1910 : 186

1911 : 3.840

1912 : 3.344

1913 : 1.121

 

Donc, en 8 ans, on a eu environ 11.000 cas. Probablement que 80 ou 90 % étaient paralytiques. Et la plupart devaient toucher les enfants. Disons, qu’on avait donc 9.000 personnes ayant une polio paralytique, dont 7.000 enfants. Or, pour les enfants, le taux de paralysie est de 0,1 %. Donc, ça veut dire que pour avoir 7.000 enfants paralysés, il aurait fallu qu’il y ait 1.000 fois plus de personnes touchées. Donc, il aurait fallu qu’il y ait 7 millions de personnes atteintes.

Problème, la Suède n’avait qu’une population de 5 millions de personnes. Et dans la mesure où cette histoire de 7 millions ne concerne que les enfants, il aurait fallu qu’il y ait 7 millions d’enfants, alors qu’il devait y en avoir dans les 1,5 millions. Donc, ces chiffres sont strictement impossibles. Avec 5 millions de personnes, dont disons maximum 1,5 millions d’enfants de 0 à 15 ans, la Suède n’aurait pu engendrer que 1.500 paralysés en tout et pour tout.

Eh oui, ils ne savaient pas qu’on allait modifier par la suite l’épidémiologie de la maladie et qu’on considérerait que seulement 0,1 % des enfants développent une paralysie (et 1,33 % des adultes).

Au passage, ça aurait voulu dire qu’ils n’auraient pas été infectés avant, ce qui aurait été tout à fait invraisemblable. Les enfants auraient attendu sagement qu’on fasse des études pour être soudainement tous infectés. Ridicule.

 

On peut dire la même chose pour les épidémies à New-York.

En 1907, on a donc 2.500 cas, et en 1916, on en a 9.000. Ça fait 11.500 cas en tout. Bien sûr, il y en a eu de moindre importance entre 1907 et 1916. Et les caractéristiques de l’épidémie étaient similaires à celles de Suède (à peu près la même proportion de paralysés et d’enfants) Or, en 1916, New-York avait dans les 5,3 millions d’habitants. Donc, la même réflexion que pour la Suède s’applique ici. Il aurait été impossible qu’il y ait autant de cas.

 

C’est pareil pour la Nouvelle-Zélande. Entre 1916 et 1925, on a 2.779 cas. Or, en 1925, il y avait environ 1,5 millions de personnes vivant dans ce pays. Donc, même chose, les chiffres ne collent pas du tout.

 

Entre 1952 et 1956, on a eu les chiffres suivant du nombre de paralysés de la polio aux USA (voir ici) :

1952 : 21.269

1953 : 15.648

1954 : 18.308

1955 : 13.850

1956 : 7.911

Donc, environ 77.000 cas de polio paralytique. En fait, il y en a probablement eu 2 fois plus, parce que par ailleurs, il est dit qu’en 1952, les 21.000 cas étaient ceux qui avaient été définitivement paralysés. Or, comme 50 % guérissent spontanément, ça veut dire qu’il y avait eu 42.000 cas de polio paralytique en tout. Donc, on devrait doubler tous les chiffres donnés ici. Mais, par prudence, on va rester sur le chiffre de 77.000.

Dans le même document, il est dit qu’en 1959, 40 % des paralysés étaient des enfants de moins de 5 ans. Donc, rapportés aux 77.000, ça fait 30.000. Pour obtenir 100 paralysés chez les enfants de moins de 5 ans, il fallait qu’il y en ait 1.000 fois plus de contaminés, soit ici, 30 millions. Or, en 1955, il devait y avoir dans les 160 millions de personnes aux USA (voir ici). Et on peut constater ici qu’en 1955 encore, il devait y avoir dans les 18 millions d’enfants de moins de 5 ans. Donc, entre 1952 et 1956, on aurait eu 1,66 fois plus d’enfants infectés par la polio qu’il n’y en avait réellement. Une fois encore, c’est impossible.

 

Et on doit avoir le même problème pour d’autres pays si on cherche un peu.

 

 

Résumé

 

Donc voilà. L’analyse de l’histoire de la polio montre clairement que c’est une maladie qui n’est pas microbienne et dont le principe des épidémies a été élaboré par un groupe de puissants magnats de l’industrie et de la finance, en particulier les Rockefeller.

En effet, on constate qu’avant 1905, les grandes épidémies de polio étaient inconnues ; à tel point qu’une forte proportion de médecins continuait à ne pas croire au caractère transmissible de la maladie. Et tout d’un coup, sorties de nulle part, on se met à en avoir un peu partout dans le monde (ce qui a supprimé le doute concernant le caractère transmissible de la polio). Une telle chose est un peu trop extraordinaire pour être vraie. Surtout qu’à l’époque, les grandes épidémies du 19ème siècle étaient partout en régression. Et puis, du point de vue officiel, la supposée transmission de la maladie se fait via les déjections. Donc, avec la généralisation des systèmes d’égout dans les villes, le nombre de cas aurait dû s’effondrer plutôt que d’exploser. Il est évident que c’est un coup monté.

Bien sûr, de multiples grands acteurs économiques et politiques ont trempé dans la conspiration. Dans la mesure où les épidémies ont commencé à apparaitre un peu partout dans le monde juste au même moment, entre 1905 et 1916, la conspiration a été mondiale. Mais plusieurs éléments majeurs de ce coup monté sont clairement reliés aux Rockefeller.

Déjà, Simon Flexner, qui était alors directeur de l’Institut Rockefeller a participé à l’invention de l’épidémie de 1907 à New-York. Celle-ci n’était que la troisième de grande ampleur après celle de 1905 en Suède et en Norvège. Donc, les Rockefeller ont été présents au tout début de la conspiration. Et comme pour les deux précédentes épidémies, celle de 1907 avait été analysée après coup, permettant ainsi d’inventer n’importe quoi.

Mais surtout, c’est Simon Flexner qui a induit la méthode de diagnostic de la polio par ponction lombaire, ainsi qui l’idée de l’injection du sérum antipolio dans la moelle épinière : deux techniques qui créent artificiellement des cas de paralysie ou de faiblesse musculaire. Sans l’introduction de ces deux méthodes, on aurait dû piocher des cas de paralysie et de faiblesse musculaire dans d’autres maladies, et ça aurait fait moins naturel, puisqu’on aurait commencé par un diagnostic par exemple de syphilis pour finir par un diagnostic de polio. Avec essentiellement des cas de ce genre, la chose était louche. Alors que là, on pouvait commencer par un diagnostic de polio et le confirmer dans un nombre non négligeable de cas avec ces deux techniques.

Et on peut penser que le but de la création de ces méthodes qui provoquaient en partie la maladie était financier. Il y avait déjà un gain financier immédiat. En effet, comme Flexner était à l’origine du sérum antipolio, les Rockefeller et les autres puissances financières derrière l’affaire devaient le produire dans leurs filiales.

Mais l’intérêt financier final de la conspiration était à plus long terme. Le but était de fournir un vaccin. Bien sûr, on ne pouvait pas le proposer tout de suite. Avant, il fallait faire monter la sauce concernant la polio. Et il fallait plusieurs dizaines d’années pour ça. Mais une fois la peur bien installée, l’introduction d’un vaccin allait permettre de multiplier le chiffre d’affaire par 1000 par rapport à la période où on ne proposait que le sérum antipolio.

Autant, pour beaucoup d’autres maladies microbiennes, il est difficile de voir s’il y a eu complot ou si la maladie est liée à des théories médicales erronées, autant là, c’est vraiment clair. Les Rockefeller et autre magnats ont vraiment fait ça avec des gros sabots. L’arnaque a vraiment été amenée de façon grossière.

Une fois le vaccin introduit, la polio devait disparaitre d’elle-même, puisque dans l’esprit d’un médecin, une personne vaccinée ne peut pas l’attraper. Donc, une personne vaccinée paralysée allait automatiquement se faire diagnostiquer une autre maladie.

Malgré tout, on a accéléré le processus. En 1955, un an après l’introduction du vaccin, on a changé la définition de la polio en faisant passer le temps durant lequel une paralysie devait être constatée de 24 heures à 50-70 jours (or la moitié des cas paralytiques guérissent en 60 jours). Et, aux USA en tout cas, on a également arrêté de rémunérer les médecins rapportant des cas de polio, ce qui les poussait à faire des diagnostics totalement fantaisistes (exemple : une personne ayant eu un accident de la route et dont le boitement a été considéré comme de la polio).

Par ailleurs, en 1955, on a distingué les infections à virus coxsackie et la méningite aseptique de la polio paralytique. Alors qu’avant, on ne le faisait pas. Donc, une grande partie de ces cas étaient considérés comme de la polio paralytique ou non avant cette date.

En 1960, on a également exigé qu’un test d’anticorps soit positif. Or, comme ces tests devaient être réglés pour réagir très rarement, forcément, le nombre de gens considérés comme ayant la polio devait s’effondrer encore plus et devenir quasi nul.

Enfin, on a changé la définition d’une épidémie de polio en faisant passer le nombre de cas requis pour qu’une épidémie soit considérée comme tel de 20 cas à 35 cas pour 100.000 personnes.

Bien sûr, on a créé quelques grosses épidémies un peu avant d’introduire le vaccin, afin de convaincre les gens de se faire vacciner et ensuite d’avoir une baisse de cas plus spectaculaire.

La réalité, c’est donc que la paralysie était causée par :

  • la ponction lombaire
  • l’injection du sérum dans la moelle épinière
  • d’autres médicaments à base de mercure, de plomb ou d’arsenic utilisés à cette époque
  • des causes naturelles (accidents divers, sciatique, œdèmes dans la moelle épinière, avc, etc…)

Globalement, les paralysies entrainaient dans les 8.000 morts aux USA en 1907 (« Mortality Statistics, Volume 8 », U.S. Government Printing Office, 1909, page 65). Ce qui laisse à penser qu’il y avait au minimum 50.000 cas non mortels. Donc, on pouvait facilement piocher des cas là-dedans pour inventer des cas de polio.

Et une bonne partie des cas était aussi très probablement inventée de toute pièce pour gonfler les statistiques lors des supposées épidémies de polio.

Au final, vu que, de nos jours, il reste beaucoup de causes de paralysie, même chez les enfants, ce problème est là pour perdurer encore longtemps.

Et bien sûr, tout ce que j’ai dit ici est valable également pour d’autres maladies provoquant des paralysies ou touchant le cerveau. Il doit y avoir de multiples causes de méningites et d’encéphalite par exemple (médicaments entre autres). Mais souvent, la ponction lombaire doit en être l’origine. Il y avait des paralysies causées par la syphilis. Et on peut penser que très souvent, ça venait des médicaments à base de mercure ou d’arsenic. Pour la tuberculose, il y avait aussi des cas de paralysie, et en cherchant du côté des diverses causes évoquées ici, on devrait en trouver la raison. Pour la rage, il est bien possible que certains cas de paralysie aient été causés là-aussi par la ponction lombaire.

 

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