La cortisone diminue l’acné

Dans la mesure où la pilule contraceptive, c’est comme de la cortisone (idem pour les antibiotiques, mais avec l’effet anticoagulant en plus), et que la pilule diminue l’acné, normalement, la cortisone devrait aussi être un traitement efficace contre l’acné.

Seulement, en me renseignant sur le sujet au moment où j’étudiais les effets de la pilule, j’avais vu qu’au contraire, la cortisone semblait provoquer relativement souvent des poussées d’acné. Quand on cherche sur les forums, la cortisone est plus souvent associée à des problèmes d’acné qu’à sa disparition. Donc, il y avait un problème.

Mais, en réfléchissant à nouveau sur le sujet, j’ai compris de quoi il retourne.

En fait, la cortisone est certainement efficace contre l’acné. Mais divers éléments viennent masquer cette réalité.

Note : je vais parler ici uniquement des traitements pris par voie orale, que ce soit la cortisone, les anti-inflammatoires ou les antibiotiques. Je ne vais pas parler des crèmes.

 

1) Pourquoi la cortisone diminue l’acné

 

La cortisone est forcément efficace contre l’acné pour les raisons suivantes.

Premièrement, ça diminue les sécrétions. Ceci parce que ça entraine une rétention d’eau continue dans les cellules et que l’émission de sécrétions nécessite qu’il y ait un cycle de vidange des cellules. Donc, plus de phase de vidange, plus de sécrétion. Or, le sébum émis par les glandes sébacées est une sécrétion. Donc, la production de sébum est forcément diminuée lors de la prise de cortisone. Une preuve en est qu’il est très connu que la cortisone entraine un assèchement de la peau.

Or, l’excès de sébum est une cause d’apparition des boutons d’acné. Donc, la diminution de l’émission de sébum doit entrainer une baisse de l’acné.

Deuxièmement, la cortisone entraine une rétention d’eau dans les cellules. Or, moins il y a d’eau relarguée par les cellules, et moins il y a de déchets cellulaires envoyés dans le système lymphatique ainsi que dans le sébum émis par les glandes sébacées. Par ailleurs, moins il y a d’eau de relarguée, moins les points noirs se transforment en boutons blancs, puisque les bactéries ont besoin d’eau pour se développer et se nourrir du point noir (voir mon article précédent sur le sujet).

Cette rétention d’eau doit être la cause de l’amincissement de la peau quand on prend de la cortisone. Je pense que c’est parce que la peau (l’épiderme) est tout simplement une sécrétion, contrairement à ce que croit l’orthodoxie. Donc, comme la cortisone entraine une réduction de toutes les sécrétions, la peau est moins rapidement remplacée et du coup, son épaisseur diminue. Et s’il y a moins de cette sécrétion émise, qui est chargée en protéines, il y en a moins dans les pores de la peau également.

Donc, la cortisone entraine en réalité une diminution de l’acné, comme la pilule et les antibiotiques.

Et ceci est valable également pour tous les anti-inflammatoires. Dès qu’il y a effet anti-inflammatoire, il y a réduction de l’acné. C’est vrai également pour tous les antibiotiques. Comme ce sont en réalité des anti-inflammatoires (voir mes papiers sur le sujet), ils entrainent le même effet sur les boutons. Et enfin, c’est ce qui explique l’effet de la pilule sur l’acné (c’est de la cortisone sous un autre nom en réalité).

 

2) Pourquoi l’efficacité de la cortisone et des autres anti-inflammatoires contre l’acné n’est pas reconnue par l’orthodoxie médicale

 

Alors, pourquoi le phénomène n’est-il pas reconnu par l’orthodoxie médicale ? Pourquoi, au contraire, a-t-on plutôt tendance à associer la cortisone a des poussées d’acné ?

 

  • Des éléments qui brouillent naturellement les pistes

 

Déjà, à mon avis, c’est en partie lié à la façon d’utiliser la cortisone, ainsi qu’au fait de prendre et d’arrêter d’autres médicaments en même temps.

Quand il y a utilisation au long court de la cortisone, il y a variation des doses en fonction des symptômes manifestés. En effet, comme la cortisone entraine des effets secondaires plus ou moins graves, il vaut mieux diminuer les doses quand la maladie est dans une phase avec peu de symptômes.

Et les variations peuvent être très importantes. C’est ce qu’on peut voir ici :

« J’en prends depuis maintenant 10 ans ! A des doses irrégulières entre 1 et 50 mg selon mes périodes d’inflammation (j’ai une mono-arthrite juvénile depuis tout jeune suite à un accident de voiture)« .

Le problème, c’est qu’une baisse des doses entraine une baisse du taux de cortisol. C’est un peu comme si le patient arrêtait de prendre le médicament, mais en moins violent. En effet, un élément important, dans la prise de cortisone, c’est la dose relative, pas forcément la dose absolue. La dose relative à quoi ? A celle précédemment prise. Si on prend 20 mg de cortisone par jour, mais qu’on baisse la dose à 5 mg, on va voir apparaitre des effets similaires à ceux qui se manifestent lors d’un arrêt de la cortisone (mais en moins puissant).

Du coup, les glandes sébacées se remettent à émettre du sébum en masse, qui plus est chargé de protéines. Les cellules relarguent leur eau et leurs déchets. Donc, il y a tout d’un coup formation de nombreux points noirs. Et avec la présence d’eau, ils se transforment en boutons blanc (voir article précédent).

A cause de ça, on va associer la cortisone avec l’acné.

Par ailleurs, un traitement à la cortisone peut prévoir à la base des diminutions de doses au bout d’une certaine quantité de temps. Donc, là aussi, la baisse du taux de cortisol va provoquer l’apparition de boutons d’acné. Et comme les médecins ne comprennent pas vraiment le problème, ils vont se dire qu’il vient de la cortisone elle-même et pas de la baisse des doses.

Il y a également des traitements à la cortisone de courte durée. C’est le cas des bolus de corticoïdes. Ce sont des traitements sur 3 ou 4 jours, avec des doses très élevées de corticoïdes. Du coup, une fois le traitement terminé, le taux de cortisol baisse rapidement, et des boutons apparaissent. Mais, là encore, le docteur et le patients ne vont pas se dire que c’est à cause de l’arrêt du traitement que le problème survient, mais à cause du traitement.

La prise d’autres traitements entrainant une augmentation du taux de cortisol peuvent également causer de l’acné ; non pas lors de leur prise, mais lors de leur arrêt. Par exemple, pour une opération des dents de sagesse, on va donner un antibiotique pendant 2 jours, et un anti-inflammatoire (donc, éventuellement de la cortisone) pendant un peu plus longtemps (disons de 3 jours à une ou deux semaines). Du coup, quand le patient arrêtera l’antibiotique, le taux de cortisol s’effondrera, et le patient verra apparaitre des boutons, alors qu’il est encore sous cortisone. Il pensera donc que c’est la cortisone le coupable. Alors qu’en fait, c’est dû à l’arrêt de l’antibiotique. Et bien sûr, l’arrêt de la cortisone aggravera encore le problème. Mais le patient et le médecin penseront que c’est toujours la cortisone qui continue à avoir un effet délétère sur la peau des jours ou des semaines après l’arrêt du traitement. Ils accuseront donc la cortisone.

Ce qu’il faut voir aussi, c’est qu’au début, les traitements contre l’acné (comme le Roaccutane, ou Curacné, c’est à dire l’isotrétinoïne) entrainent souvent des poussées d’acnés. Du coup, il est tout à fait possible que la cortisone provoque ce genre d’effet également.

A mon avis, l’isotrétinoïne est également un anti-inflammatoire (mais assez puissant). Et ce qui doit se passer est la chose suivante. Au début de ce genre de traitement, il y a des points noirs qui sont présents. Et l’accumulation d’eau dans les cellules causée par le traitement (isotrétinoïne ou anti-inflammatoire) doit entrainer malgré tout l’hydratation des points noirs déjà présents. Donc, ceux-ci vont se transformer en boutons blancs enflammés. Et comme la personne a probablement beaucoup de points noirs au départ, il va y avoir une véritable flambée de comédons (boutons blancs). Puis, la production de points noirs étant stoppée, il ne va plus y avoir ni points noirs ni comédons. La peau va être à nouveau lisse.

Du coup, à cause de cette possible poussée d’acné au début des traitements de type anti-inflammatoire, les médecins vont là-aussi avoir tendance à penser qu’ils favorisent l’acné au lieu de le soigner.

Bref, diverses situations entrainent une perception fausse du réel effet de la cortisone de la part des patients comme des médecins. Ceux-ci pensent que la cortisone peut parfois entrainer des poussées d’acné, alors qu’en réalité, elle diminue l’acné.

Tandis que pour des médicaments comme la pilule ou les antibiotiques ou le Roaccutane (Curacné maintenant), les doses restent les mêmes au cours du temps. Donc, ce genre de variation n’existe pas ou peu. Et les éventuelles poussées d’acné en début de traitement seront considérées comme temporaires et liées à l’adaptation du corps au médicament.

Pour les antibiotiques, il peut parfois y avoir diminution des doses. Mais comme ça n’est pas considéré comme très efficace, l’éventuel retour de l’acné sera considéré comme lié à l’efficacité assez moyenne du médicament.

 

  • Une possible arnaque de l’industrie pharmaceutique

 

Mais on peut penser également qu’il y a des raisons moins avouables concernant la non reconnaissance de cet effet par la médecine moderne.

L’utilisation de cortisone ou autres anti-inflammatoires lambda contre l’acné ne fait pas du tout l’affaire des labos. Ce sont des molécules trop bon marché pour faire de gros profits dessus.

Il faut voir que des expériences ont été menées sur l’effet anti-acné de l’isotrétinoïne dès 1971, c’est-à-dire seulement 21 ans après l’introduction de la cortisone et autres anti-inflammatoires modernes sur le marché. Il est vrai que comme ça pouvait entrainer des naissances défectueuses, et que l’affaire de la thalidomide n’était pas loin, le projet de mise sur le marché a été abandonné. Mais dès 1975, les recherches étaient reprises sur le sujet (pour obtenir une autorisation de mise sur le marché en 1982).

Autrement dit, rapidement après la mise sur le marché des anti-inflammatoires modernes (dans les années 50), on a mis au point un médicament qui devait couter beaucoup plus cher que la cortisone ou l’aspirine et qui permettait donc d’envisager des profits bien plus importants vis-à-vis du traitement contre l’acné. Vu l’absence d’étude sur l’effet des anti-inflammatoires sur l’acné, on peut penser que ça a été fait sciemment (par les méga pontes de la discipline bien sûr ; le spécialiste lambda n’y comprend rien).

De la même façon, concernant la pilule, on a sorti un médicament anti-acné servant également de pilule contraceptive dès 1982 (Diane, qui est devenu Diane-35 en 1987). Et elle a rapidement été vendue dans 116 pays. Or, Diane-35 coutait déjà au départ 5 fois plus cher qu’une pilule de 2ème génération (voir ici). Forcément, les bénéfices en plus par rapport à une pilule classique étaient énormes.

Cette pilule n’a jamais reçu d’autorisation pour être utilisée comme telle. Au départ, il ne s’agissait que d’un médicament anti-acné. Pourquoi Bayer n’a pas cherché à régulariser sa situation et entreprendre les démarches pour qu’elle soit également validée par les autorités médicales comme pilule contraceptive ? Dans cet article de l’Usine Nouvelle, on donne la raison la plus probable à ça. En fait, c’est qu’un médicament anti-acné non remboursé était bien plus rentable qu’une pilule. Si Diane-35 était passée dans la catégorie « pilule contraceptive » son prix aurait dû baisser au niveau de celui des autres pilules. Et alors, fini les super profits. Alors qu’en restant dans la catégorie des traitements anti-acné, le prix restait bien plus élevé. Dans l’Usine Nouvelle, on apprend ensuite que :

« Résultat, Diane est rapidement devenu un des produits phares de Bayer. D’après le rapport annuel 2011 du laboratoire allemand, il était même son 12e médicament le plus vendu en 2011, rapportant 182 millions d’euros dans les 116 pays où il est commercialisé. Toujours en progression de 6,4%, malgré son ancienneté et la concurrence de génériques moins chers (apparus en 2002 en France).« 

Donc, on peut penser que l’industrie pharmaceutique a caché l’effet anti-acné des anti-inflammatoires afin de laisser la place à des médicaments vendus beaucoup plus cher. Ces médicaments (isotrétinoïne, Diane-35)  étaient en réalité tout simplement des anti-inflammatoires. Mais évidemment, on les a nommés autrement pour que les gens ne fassent pas le lien, et pour les présenter comme issus de la recherche médicale high-tech (justifiant ainsi un prix élevé). Et pour éviter que les gens ne comprennent que les anti-inflammatoires ont un effet anti-acné, les pontes de l’industrie pharmaceutique ont dû volontairement brouiller les pistes en mettant en avant un effet acnéisant de la cortisone. Ou en tout cas, ils ont évité de clarifier les choses à ce sujet. Comme les différents types d’usage de la cortisone (et autres anti-inflammatoires) ont naturellement tendance à brouiller les pistes, il leur suffisait de laisser perdurer cet état de flou.

 

Alors, on pourra répondre que les dermatologues prescrivent bien des antibiotiques contre l’acné. Donc, pourquoi pas des anti-inflammatoires ? Seulement, le prix des antibiotiques utilisés contre l’acné est plus élevé. Un traitement d’un mois de l’antibiotique Doxy coute de 6,5 à 13 euros selon les doses prescrites (100 mg par jour ou 200 mg). La lymécycline (Tetralysal) coute 10 euros par mois pour un traitement  de 300 mg par jour (voir ici et ici pour la posologie). Quand on compare avec la prednisone par exemple, on constate que c’est beaucoup plus cher, puisque 20 comprimés de 20 mg de prednisone ne coutent que 2,16 euros, soit 3,24 euros par mois. Et pour des dosages à 5 mg, ça ne coute que 1,71 euros par mois. Donc, financièrement parlant, il est beaucoup plus intéressant pour l’industrie pharmaceutique de faire prescrire des antibiotiques que de la cortisone ou de l’aspirine ou autre anti-inflammatoire bon marché. On comprend donc pourquoi l’industrie pharmaceutique a privilégié les antibiotiques par rapport aux anti-inflammatoires.

L’autre problème (pour l’industrie pharmaceutique) avec les anti-inflammatoires, c’est que si l’un marche, à priori tous doivent marcher. Du coup, on peut privilégier les moins cher. Or, les moins chers des anti-inflammatoires sont beaucoup moins chers que les antibiotiques anti-acné choisis par l’industrie pharmaceutique.

 

Par rapport aux autres médicaments anti-acné, les antibiotiques sont moins chers que l’isotrétinoïne (40 euros par mois), mais, ils sont aussi chers que Diane-35 (30 euros pour 3 mois de traitements, soit 10 euros par mois). Financièrement, c’est donc tout aussi intéressant que cette dernière pour l’industrie pharmaceutique.

Pourquoi pousser les antibiotiques et ne pas mettre tout le monde directement sous isotrétinoïne ? Le problème, c’est que si le prix de l’isotrétinoïne est élevé, ses effets secondaires limitent le temps de traitement possible. Donc, il est intéressant d’avoir des traitements qui, même s’ils sont moins chers sont pris sur un temps beaucoup plus long. Le profit financier peut finalement être presque aussi intéressant qu’avec l’isotrétinoïne. Surtout que la situation la plus fréquente ne va pas être isotrétinoïne ou antibiotiques ou pilule, mais antibiotiques ou pilule et isotrétinoïne. Et relativement souvent aussi, ça sera antibiotiques et isotrétinoïne et pilule. Donc, pour une même personne, l’industrie pharmaceutique va faire des profits sur les 2 ou 3 médicaments disponibles et pas seulement sur l’un ou l’autre.

Souvent, la configuration sera du style antibiotique, puis isotrétinoïne ; c’est-à-dire que le dermatologue donnera des antibiotiques, constatera que ça ne marche pas, puis finalement fera une ordonnance d’isotrétinoïne. Mais assez souvent également, ça sera encore plus profitable pour l’industrie pharmaceutique. Le dermatologue peut en effet prescrire d’abord des antibiotiques ; constater que ça ne marche pas ; prescrire l’isotrétinoïne ; constater une petite rechute après l’isotrétinoïne ; et donc prescrire à nouveau des antibiotiques (pendant en temps limité pour cette dernière) ou la pilule en traitement de fond. Donc là, ça sera triple profit.

Et par ailleurs, si les filles ont la pilule Diane-35, les garçons n’ont rien de ce genre. Donc, si l’industrie pharmaceutique a continué à utiliser les antibiotiques contre l’acné, c’est que, pour les garçons aussi, il fallait bien un traitement pris sur une période relativement longue.

Et même pour les filles, il peut être intéressant d’avoir un autre type de médicaments que la pilule. Par exemple, pour les jeunes adolescentes (13 ou 14 ans), les parents peuvent préférer les antibiotiques, à cause de ce que peut impliquer la pilule (effet contraceptif, donc possibilité pour leur fille d’avoir des relations sexuelles).

Pour information, on a commencé à utiliser les antibiotiques contre l’acné vers 1950, soit très peu de temps après leur introduction (dans les années 40). Donc, pendant 30 ans, ça a été le seul médicament disponible contre l’acné.

Vu son dosage, il est clair que l’isotrétinoïne est en réalité comme un antibiotique (ou un anti-inflammatoire assez fortement dosé). Du coup, on peut se demander pourquoi les antibiotiques utilisés contre l’acné ont moins d’effets que l’isotrétinoïne (aussi bien sur l’acné qu’au niveau des effets secondaires). Eh bien c’est tout simplement qu’ils sont fortement sous-dosés. La quantité d’antibiotiques administrés correspond à la moitié ou au quart de la dose donnée habituellement pour des maladies microbiennes (voir ici). Donc, forcément, les effets secondaires sont moins importants (et l’effet contre l’acné aussi). Et puis, il est possible qu’à dose égale, la puissance de l’isotrétinoïne soit plus importante que celle des antibiotiques utilisés contre l’acné.

Donc, si un patient sous antibiotiques prenait 2 ou 4 fois la dose, l’effet serait probablement le même que celui de l’isotrétinoïne. Il faudrait peut-être même passer à 8 fois la dose si l’isotrétinoïne est 2 fois plus puissante à dose égale que les antibiotiques utilisés.

D’ailleurs, on peut lire ici que « Les antibiotiques oraux marchent mieux si vous commencez à les prendre à haute dose. Votre docteur réduira les doses lorsque votre acné s’améliorera« . Ça va dans le sens de ce que je dis plus haut. Plus la dose est élevée, plus l’antibiotique se rapproche des traitements à base d’isotrétinoïne et donc, plus il est efficace.

Je ne vous conseille évidemment pas de tenter l’expérience, vu la dangerosité de ces traitements quand ils sont pris pendant plusieurs semaines ou mois. Bien sûr, on prend bien l’isotrétinoïne pendant 6 mois. Donc, si l’effet est le même que 4 fois la dose habituelle d’antibiotiques, pourquoi ne pas expérimenter ces derniers avec ce dosage ? Le problème, c’est qu’on n’est pas sûr de l’équivalent exact de dose entre les antibiotiques et l’isotrétinoïne. Or, si on se trompe de 30 ou 40 %, les effets secondaires peuvent commencer à être très dangereux. Par ailleurs, avec l’isotrétinoïne, on est suivi par un médecin. Et même s’ils ne comprennent pas grand-chose, ils connaissent quand même une partie des effets secondaires de l’isotrétinoïne. Donc, il vaut mieux être suivi quand on prend ce genre de produit dangereux.

En plus, s’il faut prendre 4 fois la dose, les antibiotiques sont alors au même prix que l’isotrétinoïne (40 euros par mois) et ne sont donc plus intéressants du tout financièrement parlant.

Cela dit, si c’est le même prix, on peut se demander alors pourquoi l’industrie pharmaceutique n’a tout simplement pas proposé des antibiotiques fortement dosés au lieu de proposer l’isotrétinoïne. Elle aurait pu proposer une alternance de périodes avec des antibiotiques faiblement dosés et fortement dosés. Elle aurait fait les mêmes profits.

Mais en fait, il semble que lors de son introduction, l’isotrétinoïne était beaucoup plus cher que maintenant. Sur cette page qui date de mars 2000, on parle de 700 à 800 francs par mois pour le Roaccutane, soit environ 118 euros par mois. Sur celle-ci, qui date d’avril 2001, un utilisateur irlandais parle de 150 livres (certainement irlandaises), toujours pour le Roaccutane. A l’époque de leur remplacement par l’euro, le taux de change pour un euro était de 0,787564 livres irlandaises. Donc, en Irlande, le prix était de 118 euros, soit le même qu’en France. Et bien sûr, on parle ici d’une date déjà assez éloignée du moment de l’introduction du Roaccutane sur le marché.  Peut-être qu’en 1982, c’était encore plus cher. Donc, au départ, même à des doses élevées, les antibiotiques étaient beaucoup moins intéressants. Ce n’est que maintenant, soit environ 30 ans après l’introduction de l’isotrétinoïne sur le marché, qu’ils sont aux même prix.

 

Pour en revenir au choix des antibiotiques à la place des anti-inflammatoires, il faut voir que l’idée d’utiliser des antibiotiques n’est pas très naturelle. C’est vrai que, pour les comédons, une des causes de leur formation est la présence de bactéries. Ça, ça va dans le sens de l’utilité des antibiotiques. Mais le problème, c’est que les antibiotiques ne peuvent pas être efficaces, vu que les bactéries se situent dans les pores de la peau, et pas dans le sang. Elles sont donc inaccessibles aux antibiotiques. Ceux-ci ne devraient donc pas marcher. Donc, a priori, les scientifiques n’auraient pas tellement dû s’orienter vers les antibiotiques comme remède à l’acné.

Par contre, l’usage des anti-inflammatoires est plus naturel à la base. L’orthodoxie médicale considère que le problème de l’acné vient en partie d’une inflammation des glandes sébacées. Or, les anti-inflammatoires luttent contre ça. Logiquement, on aurait donc dû chercher à tester leur pouvoir anti-acné, et découvrir que c’est efficace. Or, il est clair que si on ne l’a pas découvert, c’est qu’on n’a pas cherché. Et le fait qu’on n’ait pas cherché est extrêmement louche. Je vois très difficilement comment ça pourrait être naturel. Donc, à mon avis, les grands pontes de la santé connaissaient cet effet des anti-inflammatoires, et parce que ça n’était pas intéressant financièrement parlant, ils ont mis leur véto à la recherche dans ce domaine.

 

PS : on peut penser que les antibiotiques permettent aux dermatologues de faire un peu attendre le patient avant de lui donner le traitement ultime (l’isotrétinoïne). Comme la plupart du temps, il s’agit d’adolescents, ça permet de laisser passer la pire période de l’acné (située entre 13 et 16 ans). Quand le dermatologue doit finalement donner du Curacné, celui-ci semble efficace (peu de rechute ou pas trop sévères). Alors que s’il le donnait d’emblée aux adolescents de 13 ans, ça semblerait moins efficace parce qu’une plus grande proportion rechuterait au bout des 6 mois de traitement.

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