Comment on peut fabriquer des fous

 

J’ai découvert récemment le site suivant : http://www.mensongepsy.com/fr/. C’est un site qui critique les abus psychiatriques.

En lisant le message d’un gars ayant le pseudo de Michel de Tiarelov qui citait un autre message disant que « 90 % des hospitalisations sont dues à des ruptures de traitement chez les patients », et en réfléchissant à la façon de fonctionner des hôpitaux psychiatriques et des opiacés, j’ai tout d’un coup eu l’idée de la façon dont les hôpitaux psychiatriques ou la psychiatrie en générale peuvent fabriquer des fous.

Déjà, il est clair que les hôpitaux psychiatriques doivent utiliser massivement les médicaments de type opiacé pour faire en sorte que les malades restent calmes et ne posent donc pas de problème. On peut même dire que très souvent, ils doivent littéralement les assommer d’opiacés, afin qu’ils soient parfaitement dociles. Comme ça cause de la somnolence, à hautes doses, les patients deviennent doux comme des agneaux.

Or, les opiacés peuvent tout à fait créer des fous.

 

1) Prise d’opiacé-likes et démence

 

Le problème des opiacés et des médicaments analogues, c’est que ça rend floue la barrière entre le sommeil et l’éveil. On dort un peu quand on est éveillé et on reste un peu éveillé quand on dort. L’éveil est un demi-sommeil, et le sommeil est un demi-éveil. Donc, les deux sont de mauvaise qualité.

Comme la personne somnole durant la journée, elle va souvent rêver éveillée. Du coup, le rêve se mêlant à la réalité, elle invente des choses qui ne lui sont pas arrivées, des souvenirs qui n’existent pas. Et comme elle a du mal à fixer son attention, elle mémorise également moins bien. De la même façon, comme elle dort mal, et que le sommeil sert en partie à fixer les évènements de la journée dans le cerveau, elle mémorise mal pendant la nuit.

Donc, ça entraine des pertes de mémoire, mais aussi des inventions de souvenir, et éventuellement des hallucinations en plein jour. La personne invente des trucs qui ne lui sont jamais arrivés, et elle oublie des trucs qui sont arrivés hier.

Par ailleurs, sous opiacés-likes, la personne va avoir du mal à se concentrer, et donc à avoir une pensée cohérente. Son discours va être confus.

Le docteur Patrick Lemoine (psychiatre, docteur en neurosciences) a aussi une théorie très intéressante sur le sujet. Selon lui, les benzodiazépines (il se limite à ça ; mais bien sûr, c’est valable pour tous les opiacés-likes) engendrent des symptômes de type Alzheimer parce qu’ils augmenteraient la fréquence et la durée des apnées du sommeil. Or, on sait que les apnées du sommeil conduisent à des états de démence.

« Le problème, c’est la multiplication des asphyxies. Un apnéique va faire 60 asphyxies par heure de sommeil, soit 300 à 400 par nuit ! Ce qui provoque à chaque fois une augmentation du CO2 dans le sang, qu’on appelle « hypercapnie ». Or, une hypercapnie a deux organes cibles : le cortex cérébral et le myocarde. Il est parfaitement établi que les gens qui souffrent d’une apnée du sommeil présentent un risque majeur –c’est peut-être le plus important de tous- d’AVC (accident vasculaire cérébral) et d’infarctus du myocarde.

Même si les patients ne sont pas victimes d’une hémiplégie ou d’un AVC majeur, on sait qu’ils font en réalité des micro-infarctus [petites attaques cérébrales, ndlr] et développent des syndromes démentiels. Ce n’est que post-mortem que l’on peut voir s’il s’agissait de démences vasculaires ou de la maladie d’Alzheimer, surtout que la plupart du temps il s’agit d’un mixte des deux : ainsi, certaines personnes développent un petit Alzheimer, et s’ils prennent des benzodiazépines, ils aggravent leur apnée du sommeil, et là c’est la catastrophe. On sait très bien maintenant qu’un quart de Lexomil pris à 19h multiplie par deux le nombre et la durée des incidents respiratoires. La prise de ces médicaments peut donc transformer un ronfleur avec quelques apnées en apnéique pathologique. Je pense que certains patients ne développeraient pas de démence si leur cortex cérébral ne subissait pas autant d’hypercapnies et donc d’asphyxies. »

Et on comprend le pourquoi d’une telle chose. Quand une personne ronfle, c’est parce que la base de la langue s’enfonce dans la gorge et diminue la place pour le passage de l’air vers les poumons. Donc, déjà, vu que les opiacés engendrent un relâchement des muscles, ça doit relâcher encore plus les muscles de la langue, et du coup, enfoncer encore plus sa base dans la gorge, ce qui diminue encore plus l’espace qu’a l’air pour passer. Par ailleurs, lorsqu’une personne ronfle, le corps doit compenser instinctivement le manque d’espace de passage de l’air, en soufflant un peu plus fort. Du coup, le flux d’air augmente et la personne évite le manque d’oxygène. Mais, avec les opiacés, toujours à cause du relâchement des muscles, la personne ne peut plus faire cet effort supplémentaire. Et à de nombreuses reprises, il doit y avoir des micro apnées.

Du coup, vu qu’il y a déjà naturellement un problème de sommeil non réparateur avec les opiacés, chez les personnes qui ronflent le problème est encore augmenté.

Bien sûr, il faudrait voir quelle est la proportion des gens qui ont l’habitude de ronfler parmi ceux qui développent une démence à cause des opiacés pour déterminer l’ampleur du phénomène.

Au final, quand une personne prend des opiacés à dose massive, comme dans les hôpitaux psychiatriques, elle va passer rapidement pour folle à cause des effets secondaires de type perte de mémoire, confusions et hallucinations. Comme en plus, ça rend amorphe, dans l’esprit des visiteurs, il sera clair que la personne n’est pas normale. Etre face à un légume ayant du mal à se concentrer et qui, dans les phases où il y arrive, invente des choses qui ne lui sont jamais arrivées et oublie des trucs arrivés la veille, ça donne forcément une mauvaise impression concernant sa santé mentale. Surtout si se greffent parfois là-dessus des hallucinations.

 

2) Arrêt ou diminution de la prise d’opiacés et folie dangereuse

 

Par ailleurs, il faut tenir compte du fait que si le gars arrête de prendre l’opiacé, ou diminue un peu trop les doses, le syndrome de manque va aussi participer à le faire passer pour fou. En effet, il est très connu que quand on arrêt de prendre un opiacé, la nervosité monte en flèche. Le gars va donc devenir très nerveux, ce qui se traduira par un comportement plus ou moins agité ou/et excité, obsessionnel, compulsif (toc), délirant, extravagant, agressif, dangereux, suicidaire, etc… Et les médecins vont avoir beau jeu de dire que quand le gars arrête de prendre ses médicaments, ou quand il en prend moins, il a un comportement anormal. L’endommagement du cerveau précédemment à ça risquera d’ailleurs d’augmenter l’anormalité du comportement du gars. Autrement dit, l’énervement aura une apparence d’autant plus délirante que le gars aura commencé à avoir le cerveau foutu en l’air à cause des opiacés.

Le gars passera alors éventuellement pour un fou dangereux, donc, à garder absolument en hôpital psychiatrique et en permanence sous opiacés. Et le patient lui-même, s’il lui reste suffisamment de conscience, sera convaincu qu’effectivement, il vaut mieux qu’il continue à prendre ses médicaments. Et là, le piège se refermera définitivement. Le gars ne pourra jamais arrêter de prendre ses médicaments, et à cause de leurs effets secondaires, se transformera de plus en plus en légume. Transformation en légume qui finira de démontrer aux yeux des médecins et de ses proches, qu’il était effectivement fou. Le stade légume sera considéré comme le dernier stade de la folie.

C’est comme ça qu’on peut accoler l’étiquette de fou dangereux à pas mal de personnes qui au départ, ne l’étaient pas du tout. Bien sûr, il y a des gens réellement fous et dangereux. Mais beaucoup ne le sont pas ; ou alors le sont plus ou moins devenus, mais ne l’étaient pas au départ. Je dis « ou le sont plus ou moins devenus », parce qu’effectivement, avec le cerveau esquinté et l’arrêt des opiacés, ils peuvent désormais éventuellement devenir dangereux. Une autre catégorie, ce sont les gens qui sont internés après avoir eu un comportement dangereux. Mais un certain nombre seront justement des gens qui prenaient des opiacés pour une raison X ou Y et qui ont arrêté de les prendre ou ont baissé les doses peu de temps avant, ce qui les aura rendu très nerveux. Ils ne sont donc pour beaucoup pas des fous dangereux, mais simplement des gens en période de sevrage d’opiacés. L’épisode agressif pourrait donc être tout à fait passager. Mais en étant internés en hôpital psychiatrique, et en se faisant administrer à nouveau des opiacés-likes, là, ils risqueront très fortement d’entrer dans le cercle infernal décrit plus haut.

 

Du coup, aussi bien quand le gars prend des médicaments opiacés (pertes de mémoires, inventions de souvenirs, hallucinations, difficultés à se concentrer) que quand il arrête de le faire (nervosité, agressivité, violence, etc…) il est facile de le faire passer pour un fou. Pour les médecins et les visiteurs extérieurs, c’est clair que le gars a l’air de ne plus rien capter, de ne plus être autonome, qu’il peut être éventuellement dangereux et donc qu’il est bon pour l’asile. Sauf que ce sont les opiacés et leurs analogues qui sont à l’origine du problème.

Si le traitement dure plusieurs années ou même parfois seulement plusieurs mois, le cerveau de la personne finira par être complètement esquinté. Et elle sera définitivement diminuée intellectuellement. Donc, à cause des opiacés, effectivement, quand une personne entre dans un hôpital psychiatrique, elle risque de ne pas en ressortir normale. On aura bien fabriqué des fous.

Surtout qu’il y a probablement d’autres composées qui jouent sur le cerveau de la personne qui sont intégrés dans le traitement psychiatrique, comme le fluor.

Par ailleurs, on utilise apparemment toujours les électrochocs. Forcément, ça non plus ça ne doit pas être très bon pour le cerveau.

Surtout que vu que l’objectif dans les hôpitaux psychiatrique est d’assommer chimiquement les patients pour les rendre passifs, on doit adapter les doses en permanence pour que cet objectif soit atteint. Donc, ce n’est pas du tout pareil que pour des personnes qui prennent des antalgiques de palier 2 ou 3, ou des somnifères, etc…, pour lesquelles on n’augmente pas les doses trop facilement, (afin de limiter les effets secondaires). Ce qui fait que l’impact des opiacés reste dans certaines limites. Ici, l’objectif est clairement de maintenir en permanence un état de léthargie ; donc, on donne dès le départ des doses massives, et ensuite, on donne ces médicaments en permanence, et on augmente les doses autant qu’il le faut pour maintenir l’état d’abrutissement. Donc dans les hôpitaux psychiatriques, l’impact des opiacés est presque au maximum. Et la vitesse et l’importance de la dégradation intellectuelle doivent être énormes.

En fait, plus le patient est considéré comme dangereux, plus les doses d’opiacés doivent être importantes. Donc, il ne vaut mieux pas être considéré comme tel quand on arrive dans un hôpital psychiatrique. Corolaire de ça, les doses administrées doivent être plus ou moins importantes en fonction de l’état de dangerosité supposée du patient. Donc, une personne considérée comme peu dangereuse (soit qui l’est naturellement ou qui est docile parce qu’elle a compris qu’il vaut mieux ne pas se rebeller) va bénéficier d’un traitement moins lourd et périclitera moins vite et moins fort. Il y aura donc clairement des paliers de folie au sein de l’hôpital. Ce qui permettra d’ailleurs aux médecins, en cas de critique générale sur les hôpitaux psychiatriques, de mettre en avant qu’il y a toute sorte de niveaux de démence au sein d’un hôpital psychiatrique, et que les choses sont donc « plus compliquées que ça ».

Heureusement, pour certains patients dociles, on doit ensuite limiter la dose. En effet, après avoir été autant assommés chimiquement, un certain nombre de patients préfèreront adopter une attitude soumise plutôt que de revivre l’enfer de la période d’administration massive de médoc.

Enfin, les patients étant drogués aux opiacés, ils auront tendance d’eux même à vouloir continuer à en prendre pour continuer à se sentir bien. Et en continuant à prendre des opiacés, leur état mental continuera de se dégrader. Du coup, le piège est encore plus parfait.

Donc, oui, les hôpitaux psychiatriques peuvent tout à faire créer des fous. Ils doivent en créer en masse.

 

PS :

Tout ça explique que les personnes en hôpital psychiatrique n’aient généralement pas l’air démonstratives, exaltées et agressives, mais plutôt assez éteintes. Parce qu’effectivement, normalement, on s’attendrait à voir des gens nerveux, excités, etc… Des fous quoi. Mais non, d’après ce qu’on peut en voir dans les reportages, ils ont l’air surtout d’être dans un état plus ou moins léthargique.

Peut-être qu’il y a un petit problème au niveau de la constipation. Comme les opiacés constipent, il faut donner ce qui équivaut à des anti-inflammatoires. Seulement, ça énerve le patient, qui peut devenir dangereux. Donc, c’est une limite des opiacés en ce qui concerne le confort du personnel soignant. Probablement que de temps à autres, le patient sera à la limite d’efficacité des opiacés, et l’administration d’équivalents d’anti-inflammatoire à ce moment-là provoquera une poussée d’énervement et de violence.

J’ai évoqué tout au long de l’article en filigrane, mais sans le dire clairement (à part au tout début), la raison pour laquelle les médecins donnent des opiacés. Il y a donc deux raisons. Non seulement, c’est plus confortable pour le personnel ; mais surtout, ça rend réel la maladie. Donc, ça justifie leur travail. Double bénéfice.

Enfin, Il est évident qu’aller chez des psychiatres de ville peut déjà être un premier pas vers cette descente aux enfers. En effet, pour de nombreuses pathologies, ils vont utiliser des opiacés ou des équivalents d’opiacés. Du coup, les problèmes de démence risquent d’apparaitre. Ce qui pourra conduire à terme à un internement.

 

Les médicaments antimigraineux

 

Il y a trois types de médicaments utilisés contre la migraine :

1) Les anti-inflammatoires (antalgiques de palier 1)

2) Les mélanges anti-inflammatoires/opiacés (antalgiques de palier 2)

3) Les opiacés purs (antalgiques de palier 3)

Ces paliers correspondent à l’importance du problème. Lorsque la migraine est d’intensité légère à moyennement forte, on utilise des antalgiques de palier 1. Si ces médicaments ne font plus assez effets, on utilisera alors des antalgiques de palier 2. Et si ces derniers ne font à leur tour plus assez effet, on utilisera les antalgiques de palier 3.

 

1) Les anti-inflammatoires seuls (antalgiques de palier 1)

 

On a déjà vu le principe de fonctionnement des produits ayant un effet sur le taux de cortisol. Je vais donc traiter rapidement le cas de ces médicaments.

La migraine est due à une dilatation des vaisseaux sanguins. Ca fait pression sur les nerfs situés derrière, ce qui entraine la douleur. L’effet des anti-inflammatoires étant inverse (ça resserre les vaisseaux sanguins), on peut donc utiliser ces médicaments pour arrêter la migraine. L’anti-inflammatoire va augmenter le taux de cortisol, ça va entrainer une vasoconstriction, et la migraine va donc disparaitre.

Ces médicaments présentent un problème d’effet en retour quand on arrête de les prendre. Le taux de cortisol ayant été augmenté artificiellement, il va avoir tendance à baisser en dessous du niveau normal après l’arrêt du médicament, ce qui va éventuellement entrainer le retour de la vasodilatation, et donc celui de la douleur. C’est une sorte de cercle vicieux.

Mais, dans la pratique, vu que ces médicaments sont pris ponctuellement et pendant seulement quelques heures, ça va être rarement le cas. Ca permettra donc de passer la crise. Au pire, celle-ci sera rallongée de deux ou trois jours.

A faible dose, ces médicaments entrainent : une prise de poids, une hausse de la tension, de l’énervement, de l’insomnie, etc…

Et à plus haute dose, ils entrainent : une hausse de la tension, des saignements, une désagrégation des cellules présentes dans le sang, des éruptions cutanées, un endommagement du foie, des diarrhées, etc…

Mais là encore, comme ils sont pris ponctuellement, la plupart du temps, ces problèmes ne seront pas présents, ou trop passager pour en être vraiment.

Il y a un cas qui pose problème tout de même, c’est celui des femmes qui prennent la pilule avec arrêt de 7 jours. L’arrêt entraine une baisse du taux de cortisol, ce qui provoque la migraine. Mais en prenant un anti-inflammatoire pour arrêter la migraine, on maintient le taux de cortisol élevé. Il n’y a pas la baisse de 7 jours du taux de cortisol qu’il devrait y avoir. Et du coup, c’est presque comme si ces femmes prenaient une pilule en continue. Et ça, c’est plutôt mauvais. Ca augmente les problèmes de prise de poids, de hausse de la tension, de risques de caillots sanguins, etc… (voir l’article sur les pilules prises en continu pour approfondir le sujet).

 

2) Les mélanges anti-inflammatoires/opiacés (antalgiques de palier 2)

 

Si les antimigraineux de palier 1 ne font plus assez effet à dose maximum, on passe alors aux antimigraineux de palier 2.

Il semble qu’au palier 2, ce soit principalement des mélanges anti-inflammatoires/opiacés qui sont utilisés. Les opiacés utilisés à ce stade sont de faible intensité, comme la codéine.

Comme on l’a vu dans l’article sur les médicaments mixtes anti-inflammatoires/opiacés (article du 5 septembre 2011), avec les produits purs, comme les anti-inflammatoires, ou les opiacés, les effets secondaires sont connus. Mais avec le mélange des deux, ça devient évidemment plus compliqué. Certains effets sont contraires les uns des autres ; par exemple, les anti-inflammatoires entrainent une vasoconstriction alors que c’est l’inverse pour les opiacés. Certains autres sont par contre sans concurrent inverse ; par exemple, les opiacés diminuent la douleur, tandis que les anti-inflammatoires ne l’augmentent pas.

Heureusement, l’analyse ayant déjà été faite, on va directement passer à la synthèse concernant les effets qu’on peut attendre de ces médicaments (je vous renvoie à l’article du 5 septembre pour la justification de cette liste).

On peut donc penser que d’ordinaire, on a les effets suivants :

L’opiacé entraine :

  • Détente des muscles
  • diminution directe de la douleur
  • constipation
  • somnolence
  • Nausées, vomissements
  • Vertiges

L’anti-inflammatoire entraine :

  • augmentation du taux de cortisol
  • Endommagement du foie (dont l’intensité dépend des doses et du nombre de prises)
  • Fluidification sanguine (et donc risque d’hémorragies)
  • Eruption cutanée lorsque la dose d’anti-inflammatoire est importante

Effet partagé :

  • Dépression respiratoire pour les associations ou l’effet de l’opiacé dure plus longtemps que l’anti-inflammatoire. Ou alors, éventuellement au début de la prise, si l’effet anti-inflammatoire domine.

Du coté des effets dont la présence dépend des dosages respectifs des deux médicaments et de la durée d’effet de l’opiacé on a :

  • Vasoconstriction (et donc probabilité de développer des thromboses veineuse et des caillots)
  • Vasodilatation

 

On sait que l’effet direct sur la douleur de l’opiacé ne rencontre pas d’effet inverse de la part de l’anti-inflammatoire et donc que les antalgiques de palier 2 agissent déjà par ce biais sur la douleur. Il y a un effet qui est direct sur la douleur et cet effet est apporté par l’opiacé.

La deuxième façon par laquelle ces médicaments peuvent agir sur la migraine, c’est la vasoconstriction. Cet effet est apporté par l’anti-inflammatoire. Le couple antagoniste vasoconstriction/vasodilatation est donc crucial. Mais c’est justement le seul couple dont l’orientation n’est pas bien claire. D’un côté, les documents sur ces médicaments évoquent pratiquement tout le temps des nausées et des vertiges, qui sont les signes d’une vasodilatation. D’un autre côté, on parle dans certains cas de vasoconstriction et de hausse de tension (par exemple pour les triptans, qui sont en réalité une simple association opiacé/anti-inflammatoire, et pas des nouveaux médicaments high-tech). Et l’effet sur la migraine laisse aussi envisager un effet vasoconstricteur.

Comme on l’a vu dans l’article précédent sur les médicaments mixtes anti-inflammatoires/opiacés, il y a quatre explications possibles à cet état de fait (voir l’article précédent sur le 3ème type de médicaments pour plus de détails).

1) Soit en réalité l’effet opiacé domine tout le temps. Il n’y a en réalité que vasodilatation. Donc, les documents disant qu’il y a vasoconstriction et hausse de la tension disent n’importe quoi.

2) Soit l’effet anti-inflammatoire en réalité l’emporte tout le temps. La présence de symptômes de nausées et de vertiges viendrait essentiellement du fait qu’il y aurait quand même hypotension malgré la vasoconstriction. Ce qui serait rendu possible par le fait que la détente des muscles entrainerait une certaine lenteur de retour du sang vers le cœur. Le rythme cardiaque s’y adapterait et serait plus lent ; entrainant donc une hypotension. Le rythme cardiaque serait également plus lent à cause de l’opiacé.

3) Soit l’effet anti-inflammatoire l’emporte. Mais les nausées et vertiges n’apparaissent qu’en début de prise et sont en réalité des effets classiques des anti-inflammatoires.

4) Soit la durée des effets n’est pas la même et celui de l’opiacé dure plus longtemps. Ce qui expliquerait qu’apparaisse alternativement un effet vasoconstricteur dû à l’anti-inflammatoire (et donc une hausse de tension), puis un effet vasodilatateur dû à l’opiacé (et donc des nausées et vertiges). Les deux effets (vasoconstriction et nausées) apparaitraient effectivement, mais pas en même temps. Et effectivement, il est connu que pour de nombreux médicaments de ce type, l’effet de l’opiacé dure plus longtemps. C’est le cas par exemple avec les associations paracétamol/dextropropoxyphène. C’est d’ailleurs pour ça que le di-antalvic a été retiré de la vente. Les gens avaient tendance à en reprendre trop vite, et les effets du dextropropoxyphène (qui durent jusqu’à 13 heures) avaient tendance à s’additionner de prise en prise.

 

Difficile de dire quelle est la bonne hypothèse. En fait, selon les situations, c’est peut-être bien les quatre. En effet, les concentrations des deux éléments varient selon les médicaments. La concentration en paracétamol varie de 300 mg à 600 mg et celle en opiacé de 8 mg à 50 mg (voir ici). Ça passe du simple au double pour l’anti-inflammatoire, et ça peut être multiplié par 6 pour l’opiacé.

Donc, il est possible que dans certains médicaments, l’opiacé ait un effet supérieur à celui de l’anti-inflammatoire sur le calibre des veines. On serait alors dans l’hypothèse 1.

Si c’est l’anti-inflammatoire qui l’emporte, on va être dans les 3 autres hypothèses. Si l’effet de l’opiacé dure plus longtemps que celui de l’anti-inflammatoire, on devrait être plutôt dans l’hypothèse 4 (même si ça n’exclue pas complètement l’hypothèse 2 et 3). Et si l’effet est de même longueur, on sera soit dans l’hypothèse 2, soit dans l’hypothèse 3, soit dans les deux.

Donc, il est possible que selon les doses, on soit dans l’un ou l’autre des 4 cas.

Si on suppose par contre qu’une ou plusieurs des hypothèses envisagées sont fausses, il n’y aura qu’une partie de ces 4 cas qui sera présent. Lesquels ? Ce qui est sûr, c’est que le cas numéro 4 est présent dans certains médicaments. Le cas 2 est celui qui est le plus sujet à débat. Si cette hypothèse est fausse, alors c’est seulement les cas 1 et 3 qui sont la bonne explication. Donc, au pire, 3 des hypothèses sont justes, au mieux, les 4 le sont et sont valables selon les doses.

 

Détails divers

Il est possible que l’effet anti-inflammatoire prenne plus d’ampleur au fur et à mesure du temps. En effet, comme l’effet de type opiacé à tendance à faire de moins en moins effet, la personne va prendre des doses plus importantes. Or, comme l’effet de type anti-inflammatoire va persister plus facilement ; à partir d’un certain dosage, il va se manifester plus clairement. Alors qu’avant, c’était essentiellement l’effet de type opiacé qui se manifestait.

En plus, les gens vont avoir tendance à prendre des produits pour contrer ceux engendrés par les opiacés. Par exemple, pour lutter contre les nausées, ils vont prendre du café ou du coca. Or, comme ces produits augmentent le taux de cortisol, ça augmente l’effet de type anti-inflammatoire.

 

Les problèmes de santé entrainés par les antalgiques de niveau 2

On va avoir 3 gros problèmes directs de santé engendrés par les antalgiques de niveau 2

–          Problèmes cardiaques

–          Risques d’hémorragie

–          Endommagement du foie

 

Ce qui est sûr, c’est que d’une façon ou d’une autre, ça entraine des nausées et des vertiges. Que ce soit à cause d’une vasodilatation ou d’un processus plus compliqué dans le cas d’une vasoconstriction. Et quel que soit le mécanisme, ça indique une hypotension et donc un danger pour le cœur.

Ces médicaments étant très prescrits pour les personnes de plus de 65 ans (c’était le cas par exemple du di-antalvic, qui a été retiré, voir ici), ça doit être une source importante de crises cardiaques.

D’ailleurs, des études ont montré que les migraineux qui sont grands consommateurs d’antalgiques de niveau 2, sont plus susceptibles d’avoir des problèmes cardiaques.

Le fait que très souvent, la personne qui prend l’antalgique soit déjà en état de vasodilatation (migraine par exemple) et donc d’hypotension, augmente la probabilité de survenue du problème.

Les antalgiques dont l’effet opiacé dure plus longtemps que l’effet anti-inflammatoire (exemple : paracétamol (de 1 à 4 heures)/ dextropropoxyphène (13 heures)) sont particulièrement dangereux à ce niveau-là. Le problème, c’est qu’il semble que l’effet sur la douleur ait tendance à disparaitre bien avant que l’effet de l’opiacé ait disparu : au bout de 4 ou 5 heures. Les gens vont avoir tendance à reprendre un antalgique au bout de 4 ou 5 heures, quand l’effet sur la douleur du premier aura commencé à diminuer. Mais l’effet opiacé sera encore présent. Et du coup, quand l’effet anti-inflammatoire du deuxième antalgique disparaitra au bout de 3 ou 4 heures, il ne restera que l’effet opiacé. Seulement, comme l’opiacé de l’antalgique précédent fera encore effet, ce sera comme si ces gens avaient pris une double dose d’opiacé. Ce qui entrainera un risque de crise cardiaque plus important (par vasodilatation et donc hypotension). Par ailleurs, peu après que la personne ait pris le deuxième antalgique, la mobilisation d’eau et de sang au niveau du ventre à cause de l’anti-inflammatoire risquera là aussi de provoquer une crise cardiaque.

Plusieurs personnes sur Internet disent qu’elles se sont retrouvées dans un état de pré crise cardiaque après avoir avalé des comprimés de Zomig.

Exemple sur le site meamedica :

Témoignage 1 :

« Au 3eme pris le soir, j’ai passé la nuit en ayant l’impression d’avoir le coeur dans la tête. Pire qu’un tambour. Le matin effets indésirables, je pense être passé près d’un AVC. »

Témoignage 2 :

« Infarctus à la suite d’une prise de ce traitement de la crise.« 

Témoignage 3 :

« Oppression dans la poitrine, essoufflement.« 

D’ailleurs, dans les contrindications du Zomig, il y a : « antécédent d’infarctus. Antécédent d’angine de poitrine. Certains troubles du rythme cardiaque ». Bien sûr, il est vrai que c’est clairement contre indiqué chez ce genre de personne. Mais en réalité, le danger d’infarctus est présent chez tout le monde.

On peut penser que ça pose encore plus de problème si c’est pris à un moment où le taux de cortisol est naturellement bas, ou quand il y a des conditions favorisant encore plus la vasodilatation. Par exemple, si quelqu’un en prend un soir où il fait très chaud, ça peut être plus risqué que d’ordinaire.

Ça peut être aussi un problème si on prend ce genre de médicaments après avoir arrêté de prendre des antimigraineux augmentant le taux de cortisol de façon régulière pendant de nombreux mois. Parce que le taux de cortisol va s’effondrer et le risque de problème cardiaque va augmenter.

A noter que certaines personnes prennent des antidépresseurs de type anti-inflammatoires. Du coup, effectivement, les médicaments antimigraineux vont avoir des effets variés selon le moment de la prise de l’un et de l’autre.

 

Si on augmente les doses et qu’on prend plus souvent ces médicaments (ce qui va être le cas avec le cercle vicieux lié à l’anti-inflammatoire, voir plus bas), vu que ça contient un anti-inflammatoire et qu’à haute dose, ceux-ci provoquent des hémorragies, les risques hémorragiques vont augmenter. Ce qui pourra être source d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), de problèmes digestifs, éventuellement de perte d’audition, etc…

 

Evidemment, là encore si on en prend plus régulièrement avec des doses plus élevées, ça va finir par fortement endommager le foie. Toujours à cause de l’anti-inflammatoire. La personne risque donc d’avoir de moins en moins d’énergie, vu qu’elle éliminera de moins en moins bien les déchets cellulaires. Et par ailleurs, si jamais un médecin diagnostique la présence d’une tumeur quelque part, il pourra inventer l’existence d’un cancer métastasé au foie, à cause des éventuelles nécroses, réparations anarchiques et inflammations que l’antalgique aura créé au fur et à mesure des années (voir l’article sur la façon dont les médecins rendent réel le diagnostic de cancer). Avec les déchets cellulaires en circulation dans le sang, il sera aussi plus facile d’inventer une leucémie (voir l’article sur le sujet).

 

3) Les opiacés purs et puissants (antalgiques de palier 3)

 

Les opiacés les plus puissants font partis de la classe des antalgiques de palier 3. Ils sont utilisés seuls, sans ajout d’anti-inflammatoire. Ils sont prescrits uniquement en cas d’ultime recours, quand les médicaments de niveau 2 ne font plus assez effet.

Les opiacés ont tendance à dilater les veines. Donc, on pourrait se dire que ce n’est pas indiqué pour la migraine. Mais par ailleurs, ça calme la douleur en agissant directement sur les nerfs ou sur les centres de la douleur dans le cerveau. L’effet sur le signal de douleur contrecarre l’effet négatif de dilatation des veines. Au final, ça a donc un effet positif sur la migraine.

L’avantage des opiacés, c’est qu’ils ne jouent pas sur le taux de cortisol. Donc, il n’y a pas d’effet en retour comme avec les anti-inflammatoires. Il y a un effet en retour qui consiste en l’augmentation d’une douleur déjà présente. Mais a priori, ça ne crée pas la douleur elle-même.

Cela dit, beaucoup de gens ont des migraines parce qu’ils prennent par ailleurs des médicaments ou ont une alimentation qui les provoque. Comme on l’a vu, c’est le cas des femmes qui prennent la pilule. Donc, une femme sous antalgiques de palier 3 et qui arrête de les prendre verra sa migraine revenir lors des règles parce que l’arrêt de la pilule pendant cette période aura fait baisser le taux de cortisol. Et la douleur sera encore plus importante que d’habitude, puisque l’arrêt de l’opiacé augmentera la douleur en question.

On peut même se dire que les gens qui prennent des antalgiques de palier 3 sont généralement ceux qui ont la plus mauvaise hygiène de vie par rapport à ce problème (pris de café, coca, etc…), ou qui sont dans une phase longue de baisse du taux de cortisol ou comme on l’a vu plus haut, qui prennent des traitements de type anti-inflammatoire qui sont interrompus régulièrement (cas de la pilule). Donc, même sans problème d’effet en retour de la douleur de la part des opiacés, celle-ci risque de revenir parce qu’il y a un problème qui provoque la migraine par ailleurs. Et la douleur va être magnifiée par l’arrêt de l’opiacé.

Et puis, ce qui va se passer, c’est que si la personne va mieux, on va la faire revenir au mélange anti-inflammatoire/opiacés des antalgiques de palier 2. Du coup, le phénomène de cercle vicieux va revenir.

Enfin, le problème des opiacés est que ça entraine des effets secondaires qui ne peuvent être soignés pour certains que par la prise de produits de type anti-inflammatoire. Par exemple, on donne presque systématiquement des antiémétiques et un traitement préventif de la constipation. Du coup, quand on prend des opiacés forts, on est la plupart du temps obligé d’utiliser également des anti-inflammatoires. On fait alors augmenter le taux de cortisol. Et si on arrête le traitement opiacé, on va arrêter aussi les anti-inflammatoires. Le taux de cortisol se retrouvera en dessous de la normale, ce qui entrainera le retour de la migraine. Et la douleur sera en plus augmentée à cause de l’arrêt de l’opiacé. A cause de ça, dans la réalité, les antalgiques de palier 3 vont très souvent être des traitements identiques aux antalgiques de palier 2, à savoir des traitements mixtes opiacés/anti-inflammatoires. Sauf que la douleur sera encore plus importante lors de l’arrêt du traitement que quand on arrête les antalgique de palier 2, parce que l’opiacé utilisé a un effet plus puissant sur la douleur.

Donc, même si les opiacés purs ne provoquent pas de cercle vicieux comme les anti-inflammatoires, le problème va souvent perdurer malgré tout lors de leur arrêt.

 

Concernant les problèmes de santé engendrés par les antalgiques de palier 3, ça va être tout ceux des opiacés forts. J’en ai déjà parlé dans d’autres articles. Mais globalement, ça va être des problèmes d’hypotension, de nausées, de vertiges, de constipation, de somnolence, de mémoire, d’insuffisance respiratoire, des problèmes cardiaques, etc…

Par ailleurs, il semble qu’il faille mettre la personne sous traitement pendant une longue durée (sans interruption) pour que les opiacés soient efficaces contre la douleur. Donc, là, c’est différent des autres antalgiques, puisqu’on ne prend pas les médicaments de façon ponctuelle, quand la crise arrive, mais au minimum pendant plusieurs semaines. Du coup, la personne subit à plein les problèmes engendrés par les opiacés. Surtout que pour maintenir le même effet, il faut augmenter régulièrement les doses. Du coup, avec une prise en continu, vont s’ajouter des problèmes de perte d’appétit et donc d’amaigrissement. Et tous les effets décrits plus hauts vont être beaucoup plus présents (sauf bien sûr si le médicament perd de son efficacité et qu’on n’augmente pas les doses pour compenser).

Les plus gros problèmes seront des problèmes cardiaques et respiratoires. A cause de la vasodilatation et de la déshydratation (causée par l’amaigrissement), il va y avoir des problèmes d’hypotension. Ce qui risque de mener à des états comateux, voir carrément à une crise cardiaque. La détente des muscles et l’hypotension vont causer aussi des problèmes d’insuffisance respiratoire.

 

4) Les médicaments antimigraineux entrainent un cercle vicieux à partir du palier 2

 

La question de l’entrée dans un cercle vicieux due aux antimigraineux dépend du type de médicaments pris. Mais globalement, il y a un réel danger d’entrer petit à petit dans un cercle vicieux qui va faire prendre de plus en plus d’antimigraineux, voir en prendre presqu’en permanence.

Pour les antimigraineux de palier 1, le problème ne se pose quasiment pas. Autant, avec les médicaments augmentant le taux de cortisol pris sur une longue période (pilule par exemple), il y a introduction d’un cercle vicieux, autant, comme les antimigraineux de palier 1 sont pris ponctuellement –quand la crise arrive-, il n’y a pas vraiment de cercle vicieux. Ou plutôt, le cercle vicieux est peu fréquent et dure relativement peu longtemps. L’augmentation artificielle du taux de cortisol doit durer trop peu de temps pour enclencher un cercle vicieux.

Ils peuvent effectivement entrainer un retour de la crise quand ils cessent d’agir. Mais ça ne va pas être systématique. La personne va prendre une aspirine, ça va calmer sa douleur. Et ça sera finit. Parfois, ça enclenchera le cercle vicieux, et la personne subira alors une migraine pendant plusieurs jours au lieu d’un seul. Pour les gros migraineux, le cercle vicieux s’enclenchera plus souvent, mais ça restera limité.

Si la personne a des problèmes de retour de migraine, ce sera souvent parce qu’il y a un problème de baisse du taux de cortisol entrainé par une autre  cause.

Cela dit, bien sûr, il y aura certaines personnes qui entreront dans un cercle vicieux relativement long uniquement à cause des antalgiques de palier 1. Mais ça sera rare.

C’est avec les antalgiques de palier 2 que le problème d’entrée dans un cercle vicieux de longue durée va apparaitre.

On va déjà avoir un problème de cercle vicieux de courte durée. Ceux-ci vont apparaitre plus souvent avec les antimigraineux de palier 2 qu’avec ceux de palier 1. Ça va arriver plus souvent déjà parce que si ces médicaments plus puissants sont utilisés c’est parce que les personnes ont des problèmes de migraine plus importants. Donc, on va utiliser ces médicaments plus souvent, augmentant la probabilité de survenue d’un cercle vicieux. Et en plus, celui-ci sera plus long. Disons que plus ou moins souvent, ça va faire durer la crise non pas 2 ou 3 jours, mais carrément une semaine ou 10 jours.

Bien sûr, tout dépend de la dose. Comme pour les antalgiques de niveau 1, une prise isolée ne va pas entrainer de cercle vicieux.

Et les retours de crise vont être en plus être beaucoup plus douloureux qu’avec les antalgiques de palier 1. En effet, les opiacés ont un effet direct sur la douleur, et arrêter de les prendre entraine un retour de la douleur, mais augmenté. Donc, comme ces médicaments contiennent des anti-inflammatoires et des opiacés, quand on arrête de les prendre, la migraine risque de revenir à cause du cercle vicieux lié à l’anti-inflammatoire, mais en plus, la douleur va être magnifiée par l’arrêt de l’opiacé.

Le premier problème qui va entrainer des cercles vicieux de durée plus longue, c’est que comme il faut prendre des doses de plus en plus fortes d’opiacés pour conserver le même effet sur la douleur, il va falloir prendre des doses de plus en plus fortes d’antalgiques de pallier 2. Ce qui risquera de faire revenir la migraine pendant plus longtemps.

Mais surtout, les antalgiques de paliers 2 risquent d’entrainer une véritable addiction à l’opiacé qu’ils contiennent. Donc, les gens vont avoir tendance à les consommer en continu, histoire d’éviter les symptômes très désagréables ressentis lors de l’arrêt (comme quand on arrête la morphine ou l’héroïne). Du coup, il va y avoir rapidement prise en continu, et entrée dans un cercle vicieux de longue durée, voir permanent. Dès que la personne arrêtera d’en prendre, comme le taux de cortisol aura été élevé artificiellement pendant longtemps (à cause de l’anti-inflammatoire), il s’effondrera, et la migraine reviendra. Et elle reviendra d’autant plus fort que l’arrêt de l’opiacé magnifiera la douleur. Donc, les antalgiques de type 2 peuvent provoquer l’entrée dans le cercle vicieux permanent, via l’addiction à l’opiacé. Ça dépendra en fait de la capacité de la personne à contrôler cette addiction.

Le cercle vicieux pourrait ne pas apparaitre avec les antimigraineux de palier 3, à savoir les opiacés puissants (ex. la morphine). En effet, comme les opiacés n’engendrent pas de cercle vicieux de la douleur, mais entrainent seulement une magnification d’une douleur déjà présente, normalement, la migraine ne devrait pas revenir après leur arrêt.

Mais ce qu’il y a, c’est que les opiacés entrainent de nombreux effets secondaires, et que certains ne peuvent être traités qu’en prenant des produits de type inflammatoire. Du coup, quasiment systématiquement, on prend aussi des anti-inflammatoires en plus de l’opiacé. Or, lorsqu’on arrêtera de prendre le médicament, on arrêtera aussi l’anti-inflammatoire. Et l’effet en retour lié à l’arrêt de l’anti-inflammatoire va faire revenir la douleur. Il y aura donc une douleur de présente, et l’arrêt de l’opiacé va la magnifier.

On se retrouve donc dans la même situation que dans le cas des antimigraineux de palier 2. Sauf que l’effet en retour après l’arrêt du médicament sera encore pire, puisque l’opiacé est plus fort.

Sauf que cette fois, il y aura un risque quasi certain de création d’un cercle vicieux long, voir même permanent. En effet, comme on doit prendre l’opiacé pendant plusieurs semaines pour qu’il fasse effet, on doit prendre des anti-inflammatoires aussi pendant la même période de temps (pour contrer certains effets secondaires de l’opiacé donc). Du coup, quand on arrête l’opiacé, on arrête aussi l’anti-inflammatoire, et la migraine va alors revenir pendant de nombreux jours, voir des semaines ; obligeant ainsi la personne à reprendre de l’opiacé. Et ce cycle peut perdurer indéfiniment.

Les antalgiques ne palier 3 ne peuvent être prescrits que pendant une période maximale de 28 jours (loi de 1999). Mais rien n’empêche le médecin de renouveler indéfiniment le traitement. Et même si on ne prend pas l’opiacé en permanence, mais par période de plusieurs semaines, un cercle vicieux long s’installera forcément, à cause de la prise conjointe de l’anti-inflammatoire. En fait, dès qu’on prend l’opiacé de façon prolongée (sur plusieurs semaines), et plus seulement ponctuellement, on entre dans un cercle vicieux qui s’auto-entretient.

Et puis, là aussi, il va y avoir le problème de l’addiction. Et vu les doses d’opiacé, l’addiction sera pire qu’avec les antalgiques de palier 2. La personne aura donc un risque très fort de devenir accroc à l’opiacé et à devoir continuer à prendre de l’antalgique indéfiniment.

En fait, dès qu’on est obligé de prendre l’antalgique sur une période de plus de quelques semaines, que ce soit à cause d’une addiction à l’opiacé, ou parce qu’il faut prendre le produit sur une longue période pour qu’il soit efficace, il y a un risque énorme de rentrer dans un cercle vicieux de longue durée concernant la migraine, un cercle vicieux qui s’auto-entretient.

Dans la mesure où de nombreuses personnes vont passer des antalgiques de palier 1 à ceux de palier 2, et où le cercle vicieux se met en place dès ce palier là, on peut dire qu’il y a arnaque. Arnaque dans le sens où on va se mettre à donner des médicaments qui vont faire entrer dans un cercle vicieux, ce qui empêchera d’arrêter de les prendre. Si les gens arrêtent de le faire, la migraine reviendra, et avec une intensité bien plus forte qu’une migraine normale. Ces gens seront donc obligées de reprendre de l’antalgique. Et à cause de l’addiction à l’opiacé, l’arrêt du médicament entrainera des crises d’angoisse, une très grand nervosité, et d’autres symptômes de sevrages, ce qui obligera là-aussi à reprendre de l’antalgique. Donc, ils seront obligés de prendre l’antimigraineux quasiment à vie. Au mieux, ils seront obligés d’en prendre sur de longues périodes.

Et il y a arnaque aussi parce qu’on sait qu’un pourcentage important de migraineux finiront par passer aux antalgiques de niveau 2 et 3. Si, le passage des antalgiques de palier 1 à ceux de palier 2 était rare, l’arnaque serait limitée. Mais là, vu que c’est fréquent, il s’agit d’une arnaque massive. On organise en fait l’addiction.

Et bien sûr, cette addiction aux opiacés et aux anti-inflammatoires et les effets secondaires qui les accompagnent ouvriront la voie à des diagnostics de maladies plus graves.

 

Donc, avec les antalgiques de palier 1, la plupart du temps, le problème de la migraine va venir d’autres causes de variation artificielle du taux de cortisol, des causes qui sont présentes tout le temps : alimentation et/ou prise de médicaments augmentant le taux de cortisol (pilule par exemple), etc… C’est pour ça que beaucoup de femmes voient disparaitre leurs migraine à la ménopause, quand elles arrêtent de prendre la pilule. Cela dit, pas mal prennent des hormones qui vont avoir les mêmes effets, mais en permanence cette fois, ce qui fera comme une prise d’anti-inflammatoire en permanence. Donc, peut-être que l’analyse est biaisé en ce qui concerne les femmes.

Mais dès que la personne arrivera aux antalgiques de palier 2, elle aura un gros risque d’entrer dans un cercle vicieux auto-entretenu qui l’empêchera d’arrêter ses médicaments.

Ce qui n’empêchera d’ailleurs pas qu’il y ait toujours des causes externes de variation du taux de cortisol ou de vasodilatation directe. On peut même penser que si les gens en sont à prendre des antalgiques au-dessus du palier 1, c’est qu’elles ont des causes importantes par ailleurs d’avoir des migraines.

 

5) Les facteurs pouvant limiter le passage aux antimigraineux plus puissants ou permettant d’arrêter de les prendre

 

Ce qui limite quand même l’usage des antalgiques de palier 2, c’est que les antalgiques de palier 1 vont garder leur efficacité pendant longtemps. Donc, il n’y aura pas besoin forcément d’augmenter les doses. Ça sera le cas quand une personne sera dans un état de baisse du taux de cortisol durant longtemps. Dans ce cas, les migraines auront tendance à revenir après l’arrêt des anti-inflammatoires. Et on décidera peut-être de passer à des traitements plus puissants. Et plus cette baisse du taux de cortisol sur une longue période sera importante, plus ça sera le cas. Mais d’ordinaire, les antalgiques de palier 1 vont garder leur efficacité pendant des années.

On peut penser que les femmes sont relativement protégées de la récidive de la migraine à courte terme grâce à la pilule. Comme ça augmente le taux de cortisol, quand elles la reprennent, d’ordinaire la migraine disparait. Donc, pendant 3 semaines environ, elles seront tranquilles et n’auront plus à prendre l’antimigraineux.

Ça sera peut-être moins le cas si elles utilisent des anti-inflammatoire à haute dose. Ou si elles utilisent des antalgiques de niveau 2 en continu (à cause de l’addiction à l’opiacé). Mais globalement, ça sera le cas. Les hommes, eux, risqueront plus d’avoir parfois des crises récidivantes à certains moments. Ça ne sera pas systématique, mais ça sera plus fréquent.

Et le fait que la crise de migraine soit plutôt limitée à la période des règles évitera en partie le passage à des antalgiques plus puissants.

D’ailleurs, grâce à cette protection contre la récidive à court terme de la migraine, les femmes subiront peut-être moins de problème d’addiction aux opiacés des antalgiques de palier 2. Elles ne prendront ces médicaments que pendant 4 ou 5 jours, et ça sera bon. Avec seulement 4 ou 5 jours de consommation, ça doit limiter les risques d’addiction.

Concernant les antalgiques de palier 2 et 3, une chose s’opposera à ce que la personne reste dans son addiction indéfiniment : les médecins connaissent bien le problème de l’addiction aux opiacés. Donc, vu que le patient doit passer par un médecin pour obtenir ses opiacés, au bout d’un moment, ce dernier lui proposera probablement une cure de désintoxication. Cela dit, souvent, le médecin ne fera que remplacer un opiacé par un autre (qu’il ne considérera pas comme un opiacé).

Le problème qui entravera la cure de désintoxication est que la personne aura pris des anti-inflammatoires en même temps que l’antalgique de palier 3. Or, si elle arrête de prendre l’antalgique, elle arrêtera aussi de prendre les anti-inflammatoires. Donc, elle subira le problème de baisse du taux de cortisol, ce qui fera revenir la migraine. Cela dit, rien ne l’empêchera de reprendre des antalgiques de palier 1 (donc des anti-inflammatoires). Et en les prenant à forte dose, ça marchera peut-être. La douleur ne reviendra peut-être pas. C’est à voir.

 

Evidemment, il faudrait faire une analyse plus poussée sur le taux de migraineux étant passés aux antalgiques de palier 2 pour se faire une idée du nombre de personnes entrant dans la phase addictive de l’arnaque. De même, il faudrait des chiffres pour savoir le pourcentage de gens ayant des récidives plus ou moins fréquentes de migraine, lorsqu’elles n’en sont qu’au stade des antalgiques de palier 1 (et savoir leur style de vie, les produits qu’elles prennent par ailleurs, leur sexe, etc…). Il faudrait aussi connaitre le pourcentage de personnes consommant des antalgiques de palier 2 et 3 qui y sont accrocs et les consomment en continu ou au moins sur des longues périodes. Comme j’ai compris cette arnaque avec plus de précision lors de l’écriture de cet article, tout ça est assez nouveau. J’obtiendrai donc peut-être des nouveaux éléments par la suite permettant de se faire une meilleure idée sur ces questions.

 

Le livre « Amère pilule » d’Ellen Grant


Pour ceux qui auraient été intéressés par mes articles sur la pilule contraceptive, je conseille le livre « Amère pilule » d’Ellen Grant. On peut le trouver sur Amazon.

Ca dit à peu près les mêmes choses que moi concernant les effets secondaires des pilules (thromboses, changement d’humeur, baisse de la libido, prise de poids, tumeurs, etc..). Sauf qu’il s’agit d’une femme qui est médecin et qui a participé aux études sur les effets secondaires de la pilule au tout début de l’arrivée de celle-ci et a continué à s’y intéresser par la suite. Donc, pour ceux qui ne seraient pas convaincus par mes articles, parce qu’ils se diraient que c’est écrit par un dingue qui remet tout en cause et qui n’est pas médecin, voilà, là vous avez un livre écrit par quelqu’un qui a fait parti du sérail et qui a le titre de médecin.

 

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Je précise que je ne tire pas mes réflexions du livre d’Ellen Grant. Je l’ai découvert et lu après avoir écrit mon premier article sur le sujet. La plupart de mes découvertes des effets secondaires de la pilule découle logiquement et directement de mes recherches sur le taux de cortisol. Et j’ai découvert le reste en faisant des recherches sur Internet. Bien sur, vu que mes réflexions découlent de la problématique du taux de cortisol, je n’ais aucune crainte qu’on m’accuse de les avoir pompées du livre d’Ellen Grant. Mais c’est juste pour préciser qu’il n’y a aucune inspiration ou information venant de son livre dans mon article initial. Dans ceux qui ont suivi, par contre (début d’année 2011), il doit y avoir 2 ou 3 informations tirées de son ouvrage (il est d’ailleurs cité à chaque fois que c’est le cas).


Le problème des pilules prises en continu

 

Les pilules prises en continu sont historiquement les pilules microprogestatives, donc, considérées comme faiblement dosées (Cérazette, Microval, Milligynon, Ogyline). Certains progestatifs puissants (Lutényl, Lutéran, Surgestone) le sont parfois pour les femmes souffrant d’endométriose (donc, qui souffrent si elles ont des règles) ; mais généralement ils sont utilisés de façon classique.

Actuellement, un mouvement de pensée tend à considérer qu’avoir ses règles sous pilule ne sert pas à grand-chose, ou en tout cas pas tous les mois. Or, l’arrêt mensuel de la pilule s’accompagne souvent de symptômes physiques et mentaux désagréables (migraine, baisse de forme physique, dépression, etc…). Du coup, on commence à conseiller l’utilisation de pilules classiques (estroprogestatives) de façon continue.

Or, on a vu comment la pilule fonctionnait en réalité. C’est l’élévation du taux de cortisol qui entraine la contraception. Un taux élevé de cortisol entraine en effet que les cellules du centre du corps accumulent l’eau et ne la rejette pas. Du coup, les cellules produisant des hormones et autres substances nécessaires à la nidation de l’œuf en produisent moins et plus pâteuses, ce qui empêche la nidation. Et la glaire cervicale est également plus pâteuse et empêche les spermatozoïdes d’arriver jusqu’à l’utérus.

Et on a vu par ailleurs que maintenir le taux de cortisol élevé pendant longtemps et en continu est néfaste (voir mon article sur le cortisol).

Pour rappel, ça l’est parce qu’il n’y a aucune pause pour permettre aux cellules du centre du corps de se vider de leurs déchets (ce qu’elles font en se vidant de leur eau, mais comme là, elles ne peuvent qu’accumuler l’eau et pas la rejeter, elles ne peuvent pas se débarrasser de leurs déchets) ; ce qui entraine la probabilité de déclenchement de tumeurs dans le centre du corps, des douleurs d’estomac, etc… Il n’y a pas de pause dans la vasoconstriction des vaisseaux sanguins (qui conduit aux thromboses des bras et surtout des jambes). Et enfin, il n’y a pas de pause dans l’assèchement des cellules des bras et des jambes (qui entraine avec la vasoconstriction une acidification du sang et une déminéralisation des os pour compenser, une usure des tendons, ainsi qu’une faiblesse musculaire des membres).

Le fait de faire une pause de 7 jours dans la prise des pilules amène des effets physiologiques désagréables, mais ça permet au corps de se purger pendant au moins une semaine, de réparer les bras et les jambes, de limiter la formation de caillots dans les jambes, etc… Bien sur, prendre la pilule normale n’est pas bon de toute façon ; mais il y a au moins ça. Avec les pilules prises en continu, il n’y a aucune période de récupération.

Du coup, on peut penser que prendre les pilules en continu est encore plus néfaste que les prendre de façon habituelle avec une semaine de pause.

L’argument qu’on pourrait avancer, pour les pilules microprogestatives, c’est qu’elles sont suffisamment faiblement dosées pour que les prendre en continu n’entraine pas trop d’effets secondaires. Donc, on pourrait dire que d’accord, ce genre de pilule est prise en continu, mais, comme la dose est plus faible que pour les autres pilules, ça n’est pas trop gênant.

 

1) Doses suffisamment faibles ou pas ?

 

Donc, la question est : « est-ce que c’est assez faiblement dosé pour éviter que la prise en continu pose problème ? »

Selon la littérature officielle, ces pilules sont les plus faiblement dosées. L’orthodoxie reconnait même que l’efficacité peut être légèrement moins bonne que pour les pilules estroprogestatives. Et il est dit que les effets secondaires sont moins forts que pour les pilules classiques. Donc, on peut effectivement se demander si finalement, la baisse des effets secondaires n’est pas suffisante pour compenser la prise en continue.

Seulement, il y a quelques éléments qui indiquent que la dose reste trop forte.

 

a) Suppression des règles

Ces pilules ont tendance à supprimer les règles. Déjà rien que ça signifie que c’est relativement fortement dosé. Sinon, ça laisserait les règles arriver.

Dans la littérature sur le sujet, ce n’est pas évident de savoir ce qui se passe réellement au niveau de l’endomètre (la muqueuse de l’utérus qui est à l’origine des règles). On dit que l’endomètre se gonfle pendant le cycle. Mais, concernant les règles, la cause et le mécanisme ne sont pas clairs.

Après avoir étudié la chose, je pense que ce qui se passe est ceci.  En fait, l’endomètre doit effectivement se gonfler. Mais il doit aussi émettre une sorte de mucus imprégné de sang et d’hormones. Celui-ci doit servir de substance nutritive pour l’œuf fécondé ; un peu comme le jaune et le blanc dans un œuf de poule. Ca permet à l’œuf de se développer avant de se raccorder au système sanguin de la mère via le cordon ombilical et le placenta. C’est parce qu’il s’agit d’une couche de mucus et que c’est donc séparé de l’endomètre que ça se détache facilement. On pourrait alors se demander pourquoi ça ne se détache pas avant. A mon avis, c’est que, déjà, ce mucus doit être d’être relativement pâteux. Mais surtout, il doit être derrière une fine membrane. C’est peut-être pour ça que ça n’est pas considéré comme étant un élément séparé de l’endomètre. Lors des règles, la membrane doit se déchirer et laisser passer ce mucus (d’ailleurs, ici, on parle de « rupture de la couche externe de l’endomètre »). Par ailleurs, peut-être qu’un mucus beaucoup plus fluide est émis et que ça fluidifie suffisamment celui précédemment émis pour lui permettre de se détacher de la paroi de l’endomètre et être évacué. Ce mucus fluide est probablement chargé de sang à cause de la rupture de petits vaisseaux sanguins.

Donc, si la pilule prise en continu supprime les règles, ça doit être parce qu’il n’y a pas de liquéfaction du mucus et pas de rupture de la membrane. La pilule, en augmentant le taux de cortisol, fait que les cellules de l’endomètre retiennent l’eau. Donc, ça diminue l’émission du mucus (ce qui entraine un épaississement moins important de l’endomètre), et ça le rend plus pâteux. Du coup, cette couche de mucus est plus mince. Et comme elle ne se liquéfie pas, elle reste plus longtemps en place (mais finit quand même par se détacher, ce qui cause des règles assez pâteuses et foncées une fois tous les 3, 4, 5 mois, voir plus). Et si la pilule est capable de faire ça, c’est forcément parce qu’elle a une action de type cortisone très loin d’être anodine.

Et du coup, on comprend pourquoi il y a des règles avec les pilules avec arrêt de 7 jours. Comme le taux de cortisol diminue, les cellules de l’endomètre ne retiennent plus l’eau. Elles rejettent alors un mucus bien plus liquide (et chargé de sang). Donc, ce qu’on a avec les pilules prises de façon discontinue, ce sont réellement des règles. Selon l’orthodoxie, ça n’en est pas parce qu’il n’y a pas épaississement préalable de l’endomètre et donc rien à évacuer. Mais en fait, il y a quand même un léger épaississement de l’endomètre (ce qui est reconnu par l’orthodoxie en fait, mais en général mis sous silence). Et donc, il y a bien évacuation du mucus formé pendant la phase prémenstruelle. Mais même sans le mucus pâteux à évacuer, ça resterait quand même des règles, vu que c’est le processus de d’émission d’un mucus très liquide qui caractérise ce processus. Et concernant l’utilité des règle, ça reste utile, vu qu’il est nécessaire pour les cellules de l’endomètre de se purger régulièrement.

b) Protection quasi similaire à celle des pilules estroprogestatives

Par ailleurs, même si ça protège légèrement moins que les pilules estroprogestatives, ça offre quand même une protection quasi similaire. Sinon, il y aurait des centaines de milliers de femmes qui tomberaient enceintes avec ces pilules. Donc, même s’ils sont légèrement moins importants, les effets sont forcément proches. Ca se joue vraiment à pas grand-chose.

c) Mêmes effets secondaires à la prise

Et de toute manière, lors de la prise, on retrouve les mêmes effets secondaires que pour une pilule classique. Pour la baisse de libido par exemple, on retrouve plein de témoignages concernant ce type de pilule. Sur infobebes.com par exemple. Il y a aussi bien sur une prise de poids (voir ici ou ici avec cérazette), une sècheresse vaginale (voir ici ; messages 12, 50, 82, 138, 210, ou ici), problèmes de sommeil, d’énervement (voir ici, ici message 102, ici message de veloor et ici), etc…

 

Donc, il est manifeste que l’impact reste important sur le corps. Et du coup, malgré la dose faible, une prise en continue doit être plus mauvais que prendre une pilule un peu plus fortement dosée avec une pause de 7 jours. La dose plus faible et donc les effets secondaires moins importants ne compensent pas les inconvénients de la prise en continue.

 

2) Les effets qu’on peut attendre d’une prise en continu

 

Et qu’est-ce qui se passe ? Eh bien comme on l’a vu plus haut, le corps garde un taux élevé de cortisol en permanence. Du coup, par rapport à une pilule normale, on va avoir les effets suivant :

–          les thromboses vont être plus importantes dans les jambes

–          Usure plus rapide des cartilages des bras et des jambes

–          Ostéoporose plus prononcée

–          Plus de tumeurs ou de kystes se développant dans le centre du corps (puisque les cellules n’arrivent pas à se vider correctement de leurs déchets)

–          la personne va être plus souvent excitée nerveusement

–          Le désir va être bas pendant plus longtemps qu’avec les pilules prises de façon discontinue

–          Il va y avoir plus de sècheresse vaginale.

–          Plus d’insomnie

 

Par contre, effectivement, il n’y aura pas les effets secondaires liés à l’arrêt de la pilule. Donc, il y aura :

–          moins ou pas de maux de tête (vu que les vaisseaux sanguins seront en état de vasoconstriction en permanence, voir article sur le cortisol)

–          pas de baisse de forme physique (anémie) et mentale (déprime). Cela dit, la déprime peut survenir pendant quelques semaines après un changement de pilule plus fortement dosée. Comme le taux de cortisol va être moins élevé avec la nouvelle pilule, il va y avoir une légère déprime passagère. Ca peut être le cas aussi si elle est prise peu de temps après un accouchement (le taux de cortisol est bas à ce moment-là).

–          pas de règles pendant de nombreux mois et donc, pas de douleurs associées au règles

–          Pas de douleurs dans les articulations des jambes et éventuellement des bras

En fait, lors de l’arrêt de la pilule, le taux de cortisol s’effondre. Comme ce n’est pas le cas avec les pilules prises en continu, tout ce qui est lié à la baisse du taux de cortisol n’apparait pas. En fait, comme ce qu’on a pu voir pour la déprime, certains symptômes qu’on retrouve lors de l’arrêt d’une pilule classique peuvent apparaitre au début, quand il y a changement de pilule et que la nouvelle est moins fortement dosée que l’ancienne, ou que la pilule est prise peu de temps après un accouchement. Mais ils disparaissent rapidement.

Il est possible cela dit que des cycles de migraines apparaissent à cause de la prise de médicaments contre la migraine. Ces médicaments agissent en augmentant le taux de cortisol. Donc, à l’arrêt, celui-ci va s’effondrer et comme les pilules microprogestatives sont faiblement dosées, le taux de cortisol sera suffisamment bas pour que la migraine réapparaisse. Et du coup, tous les problèmes liés à un taux de cortisol bas apparaitront (donc, déprime, règles qui apparaissent, baisse de forme physique, etc…). Il pourra donc y avoir un yoyo de symptômes un peu similaire à celui qu’on obtient avec les pilules classiques, sauf que le yoyo sera beaucoup plus aléatoire et sera en partie lié à la prise de médicaments antimigraineux.

 

3) Le cas des pilules plus fortement dosées prises en continu

 

Bien sur, pour les pilules progestatives fortement dosées prises en continu, tous les inconvénients de la prise en continu seront encore plus importants, vu que la dose est plus forte.

Et comme on l’a vu au début, maintenant, on parle d’utiliser des pilules estroprogestatives minidosées en continu. Donc là aussi, le problème des effets secondaires sera plus important, puisque qu’elles sont plus fortement dosées que les pilules microprogestatives.

Selon le site de Martin Winckler, le principe derrière cette idée, c’est que, d’une part les règles obtenues sous pilule ne servent à rien, et d’autre part, avant le 20ème siècle, les femmes avaient leurs règles 3 fois moins souvent. Donc, on se calerait sur cet ancien rythme en prenant la pilule pendant 2 ou 3 mois d’affilé.

Actuellement, ça se ferait sur une base de pilules classique qu’on prendrait en continu sur avis du médecin. Donc, on commencerait une nouvelle boite après le 21ème jour. Mais sur un autre site, j’ai trouvé qu’il y avait une nouvelle pilule de ce genre commercialisée aux USA. Ce serait en fait une pilule minidril qui serait prise pendant 3 mois d’affilée.

Mais avec l’idée que les règles sous pilule ne servent à rien, rien n’empêche fondamentalement d’aller plus loin et de prendre la pilule pendant un temps indéfini. Surtout qu’on le fait déjà avec les pilules microprogestatives. On aura donc peut-être des pilules prises pendant 4, 5 ou 6 mois, voir plus si affinités. Surtout que c’est pris de cette façon aussi pour éviter les problèmes de migraines, les règles douloureuses, et autres choses du même genre lors de l’arrêt mensuel de la pilule. Donc, il n’y a pas de raison qu’on ne l’utilise pas en continu sur de très longues périodes.

Sauf que contrairement à la croyance de l’orthodoxie, même sous pilule, les règles sont vraiment des règles, et surtout sont nécessaires. Elles permettent aux cellules de l’endomètre de respirer et de ne pas étouffer sous leurs déchets. Et plus généralement, elles permettent au centre du corps de respirer pendant une semaine ainsi qu’au bras et aux jambes de se réparer.

 

L’efficacité de la pilule contraceptive

 

Dans sa volonté de limiter les effets secondaires de la pilule, l’industrie pharmaceutique a diminué les doses d’estrogène (désormais souvent à 0,03 ou 0,035 mg, et parfois même à 0,02 pour les pilules minidosées, au lieu des 0,05 mg des pilules normo dosées des années 60), et parfois de progestérone. Elle a même mis au point des pilules microdosées avec seulement de la progestérone, qui sont sensées entrainer encore moins d’effets secondaires que les pilules minidosées.

Alors, est-ce qu’en diminuant les doses, il y a désormais un risque plus élevé de tomber enceinte qu’avec les pilules normalement dosées ? Les données disponibles montrent que les pilules restent très efficaces. Mais à cause du grand nombre d’actes, ça n’empêche pas qu’il y ait de nombreuses grossesses non désirées sous pilule.

Vu la longueur de l’article, si vous ne voulez pas vous embêter avec les explications sur la façon dont j’obtiens les résultats chiffrés, je vous conseille de lire la partie 1 sur les données, puis de passer directement au résumé.

 

1) Les données

Quand on lit les témoignages, on s’aperçoit qu’il y a beaucoup de femmes sous pilule qui sont malgré tout tombées enceintes.

 

–          Les témoignages

Exemple sur le forum auféminin.com :

« Oui on peut tomber enceinte en prenant la pilule! Une de mes soeurs est venue passer des vacances chez moi en 2002. Elle vit aux Antilles. Elle a continué à prendre sa pilule ici et à son retour aux Antilles, sans aucun oubli jusqu’à son 4ème mois de grossesse! C’est le gynéco qui s’en est rendu compte en fait elle prenait des pilules mini dosées et il faut les prendre pratiquement toujours à la même heure. Ce qu’elle pensait faire. Le hic c’est qu’elle n’a pas tenu compte du décalage horaire!« 

Sur le forum France5 :

Par ionne :

« Moi je suis tombée enceinte sous pilule à 18 ans et je vous assure que je ne l’ai jamais oubliée ni vomie. Je prenais trinordiol, je connais 3 personnes qui sont tombées enceintes avec cette pilule. Donc oui, c’est possible, peu importe ce que les médecins peuvent en dire, moi, je le sais!

Par sami76 :

« salut les filles! moi aussi je suis tombé enceinte sous trinordiol, j’ai fais une fausse couche derrière… et pourtant je la prenais a heures fixes tous les soirs depuis plusieurs années ! »

Par ColineCami​lle :

« Perso’ je suis tombée enceinte sous TRINORDIOL sans jamais l’avoir oubliée ou décalée par rapport à l’heure de la prise. Je n’avais pas non plus été malade (je ne le suis que très rarement et attends souvent que cela passe seul – les médecins ne feront pas fortunes avec moi…)

Comme dans tout cas, le 100% n’est jamais garantit: ce type de grossesse est certes rare mais elle peut arriver (j’étais sous pilule depuis plus de 6 ans).

Ensuite je suis retombée enceinte sous pilule mais cette fois sous une microdosée compatible avec l’allaitement de mon aînée.

Certaines femmes ont un terrain plus fertiles que d’autres et certains hommes ont un plus grande comptabilité de fertilité avec certaines femmes. »

Sur le forum magrossesse.com :

De Poucelina3 :

« Moi, je suis tombée enceinte de ma 2ème sous pilule TRIMINULET. »

De mimick :

« Ma tante est tombée enceinte sous adepal. Elle ne s’en est pas rendu compte tout de suite. Ma soeur est tombée enceinte sous la même pilule (adepal), et toutes les deux sans oubli, voila. »

De vany51 :

« Ici, 3 grossesse sous pilule. Les 2 premières sous Adepal (finit en fc) et la dernière sous jasmine, avec un beau petit gars né en 2007!« 

Note : aussi bien sur le forum France5 que sur le forum magrossesse.com, les différents témoignages étaient à chaque fois dans le même topic (le même sujet). Si le phénomène était très rare, on ne trouverait qu’un seul témoignage par topic. Le fait qu’on puisse facilement y trouver 3 témoignages implique que c’est un phénomène courant.

 

–          Les données statistiques

 

– 50 % des IVG viennent d’un échec de la contraception

On a également confirmation du problème d’efficacité de la pilule sur hebdo.ch :

« Les échecs de la contraception, ça existe bel et bien! Il ressort des statistiques publiées chaque année par le canton de Berne que 50% environ des IVG sont faites après un échec de la contraception. »

On en a confirmation sur Doctissimo (donc, qui parle des chiffres français) :

« En France, le taux d’utilisation et de diffusion de la contraception est l’un des plus élevés d’Europe. Malgré cela, le nombre d’IVG reste élevé, autour de 200 000 chaque année. On estime même que plus de la moitié des femmes ayant eu recours à un avortement utilisaient des contraceptifs théoriquement efficaces. »

 

– Efficacité plus faible de la pilule en utilisation réelle que l’efficacité théorique

 

Je pensais ne pas trouver d’information sur le sujet. Mais étonnamment, il y a des études sur le taux d’échec des pilules. Et pas à l’avantage des chiffres officiels (donc, on peut considérer que ces données sont fiables).

– On a déjà ça sur ce site : « L’efficacité théorique de la pilule (99,5%) ne résiste pas à l’examen des faits, puisque même la revue Elle reconnaît qu’en pratique il y a entre 5 et 15% d’échecs, « oublis ou autres accidents », qui révèlent souvent un désir inconscient d’enfant ou de tester sa fécondité. »

– Sur le site mapremierepilule.com, on trouve le chiffre des grossesses pour 100 femmes au cours des 12 premiers mois d’utilisation de la méthode contraceptive (les données viennent apparemment de l’Anaes, l’Afssaps et l’Inpes en 2004). Il y a le chiffre pour les essais cliniques (donc un environnement contrôlé), et pour la pratique courante. Pour la pilule estroprogestative, celle qui est la plus couramment utilisée, le chiffre est de 0,1 grossesse en essais clinique. Donc, apparemment très efficace. Mais en utilisation courante, on passe à 6-8 grossesses. 60 ou 80 fois plus. On a donc entre 6 et 8 % d’échecs de la pilule sur une année pour 100 personnes. Si on extrapole ça sur 10 ans, ça veut dire qu’il va y avoir entre 60 et 80 % d’échecs.

– Sur Medscape, on peut trouver le document suivant, qui traite de la même chose. Il s’intitule « Contraceptive Failure Rates in France: Results From a Population-based Survey »  (C. Moreau; J. Trussell; G. Rodriguez; N. Bajos; J. Bouyer : Oxford University Press) et date de 2007. On y trouve les données suivantes :

« En dépit de l’utilisation répandue de méthodes de contraception hautement effectives, une grossesse sur 3 est inattendue. De ces 33 %, 65 % surviennent lors de l’utilisation de contraceptifs. Aux USA, 49 % des grossesses sont inattendues. Et là moitié viennent de l’échec de la contraception. »

Selon cette étude, la pilule avait un taux d’échec la première année de 2,4 %.

– Sur le site youngwomenhealth.org, on trouve le chiffre de 5 échecs sur 1 an pour une utilisation typique (c’est-à-dire non parfaite) chez 100 femmes. Donc, 5 % d’échecs. On retrouve donc des chiffres plus proches de ceux du site mapremierepilule.com.

 

Un détail, pas essentiel, mais qui pourrait gonfler un peu le nombre des grossesses non désirées sous pilule (mais pas le pourcentage par couple) ; selon le livre de Xavier Dor « le crime contre Dieu » (visible ici), le nombre d’avortement serait largement supérieur aux 200/220.000 officiels. En réalité, ils seraient probablement plus proches de 350.000.

Ces chiffres appellent des remarques. Le nombre d’avortements chirurgicaux est très sous-estimé et s’établirait à 350.000 ou peut-être davantage. En effet, beaucoup d’avortements ne sont pas répertoriés en tant que tels, mais déclarés comme révision utérine pour fausse couche, ou biopsie de l’endomètre, ou curetage, ou tout autre acte, ceci en raison de convenance personnelle, d’avortement hors délai, de comptabilisations financières ou de dépassement des quotas. Le nombre d’IVG pratiqués chaque année dans un établissement privé ne doit pas être supérieur à 25 % du nombre des actes chirurgicaux et obstétricaux, tout dépassement entraînant la fermeture du centre pour un an, et en cas de récidive, sa fermeture définitive (art 178-1 du Code de santé publique). La sanction n’est jamais appliquée. Nous demandions à des responsables d’un centre d’avortement comment ils avaient pu échapper à toute mesure disciplinaire pour dépassement du quota  —  nous connaissions les chiffres, eux-mêmes nous les avaient donnés. La réponse fut celle-ci : « C’est l’affaire de la DDASS. C’est elle-même qui nous envoie les patientes. »

Alors, d’accord, le livre est clairement partisan. Mais a priori, les raisons évoquées pour lesquelles la quantité d’avortement serait plus élevée que déclarée officiellement tiennent la route. Donc, ce qu’il dit semble crédible.

 

 

2) Analyse des données

 

– La quantité de grossesses dues à l’échec de la pilule

 

Vu qu’il y a environ 800.000 naissances chaque année et 200.000 IVG, on a donc 1 million de grossesses en France par an. Sur ces 1 millions de grossesses, 33 % sont inattendues, soit 330.000. Et sur ces 330.000, 65 %, soit 214.000 sont dues à un échec de la contraception. Et comme 59 % de la contraception est fait grâce à la pilule, 126.000 grossesses sont chaque année dues à une défaillance de la pilule. Enfin, ça, c’est le chiffre si on ne tient pas compte des taux d’échec des divers types de contraception.

Mais, évidemment, la part de telle ou telle méthode contraceptive dans les grossesses non désirées dépend aussi de son taux d’échec (voir ici). Donc, une méthode moins efficace que la pilule va diminuer la part de la pilule dans l’ensemble des échecs. Et une méthode plus efficace va au contraire l’augmenter. Ainsi, le préservatif est deux fois moins efficace que la pilule en utilisation courante. Or, le préservatif est utilisé par 10 % des couples (qui utilisent un moyen de contraception). On peut ajouter les 2,5 % d’autres méthodes, qui sont en moyenne 3 fois moins efficaces. Par contre, le stérilet et la stérilisation, qui représentent 26 % de l’ensemble sont environ 10 fois plus efficaces que la pilule. Donc, avec ces données, on peut dire que le préservatif représente 20 %, les autres méthodes 7,5 %, le stérilet et la stérilisation 2,6 %, et la pilule 70 % des échecs de la contraception. Finalement, l’importance de la pilule est renforcée. Donc, en fait, en arrondissant, on a 150.000 grossesses qui sont dues chaque année à une défaillance de la pilule.

Si effectivement, il y a 1,75 fois plus d’ivg que déclarés officiellement (350.000 au lieu de 200.000), on aurait 15 % de grossesse non désirée en plus (1,15 million au lieu de 1 million). Donc, on serait plus près de 170.000.

Mais ça ne suffit pas. Ce qu’il faut savoir pour déterminer la fiabilité de la pilule par acte, c’est le nombre de grossesses non désirées sous pilule sur le nombre total de relations sexuelles en France sur une année.

 

– La fiabilité de la pilule par acte

 

Si on fait un calcul sur la population féminine en âge de procréer et sur les taux d’échecs de la pilule, on obtient à peu près ça. On est 60 millions. Il y a 50 % de femmes, soit 30 millions. On peut estimer qu’environ 40 % des femmes sont en âge de procréer : ce qui fait 12 millions. Supposons 20 % de célibataires dans cette tranche d’âge (15/45 ans), on a donc 9,6 millions de femmes en couple. Si on reprend les résultats des sondages sur le nombre de relations sexuelles déclarées par les français, il y en aurait 120 par an. Ce qui ferait un total de 1,152 milliards d’actes sexuels par an. Sur ces 1,152 milliards, 46 % sont faits sous pilule. Ce qui ferait 529 millions d’actes faits sous pilule.

Comme on table sur 150.000 échecs par an, ça nous donne le taux d’erreur réelle de la pilule, à savoir plutôt 0,028 % par acte. Arrondissons à 0,03 %. Les pilules actuelles auraient donc une efficacité de 99,97 % par acte ; ce qui est une très bonne efficacité.

Seulement, si on transpose ça à un couple qui fait l’amour 100 fois par an, le risque d’avoir un enfant non désiré est de 3 % par an (100×0,03 %). Et si on multiplie ça par 20 années, ça veut dire que chaque couple sous pilule a un risque de 60 % sur 20 ans d’avoir un enfant non désiré à cause de l’échec de la pilule. Donc, même très efficace, la pilule aboutit quand même à beaucoup de grossesses non désirées à cause du nombre d’actes par an et du grand nombre d’années sur lequel tout ça se passe.

C’est ce qui explique qu’il y ait autant de témoignages sur les forums de femmes ayant eu ou alors connaissant des amies ou parentes qui ont sont tombées enceintes sous pilule.

C’est ce qu’on retrouve si on compare les 150.000 naissances non désirées liées à la pilule et les 46 % des 9 millions de femmes en couple et en âge de faire des enfants qui utilisent la pilule, soit 4,8 millions. Ca faite environ 3 % de ces femmes qui ont une grossesse non désirée à cause de la pilule chaque année.

Donc, après analyse des chiffres, on peut penser que la pilule est très efficace. Par contre, il y a tellement de relations sexuelles, que même avec une très bonne efficacité, il doit y avoir dans les 150.000 grossesses liées à un échec de la pilule chaque année.

Pour les autres moyens de contraception, le nombre d’échec serait respectivement de : 42.000 pour le préservatif, 16.000 pour les autres moyens de contraception, et 5500 pour le stérilet et la stérilisation. Ce qui aboutirait pour l’ensemble des moyens de contraception à un chiffre de 214.000, comme on l’a vu plus haut.

Bref, la pilule est très efficace. Mais tout de même pas assez efficace pour être sûr que les couples en âge de procréer n’auront aucun enfant non désiré jusque à la ménopause de la femme.

 

 

– Oui mais…

 

Seulement, il y a un petit détail qui vient fortement changer les choses. Les calculs précédents supposent que tous les actes sans utilisation de contraceptifs sont fécondants. Mais ce n’est pas le cas. Selon une étude anglaise, il faudrait 104 relations sexuelles avant que la femme ne tombe enceinte. Donc, seulement 1 % des rapports sont fécondants.

Ca va dans le sens de ce que je dis concernant la conception. La conception féminine est quelque chose de très fragile. Le fait qu’il faille 100 relations sexuelles pour qu’il y ait enfin une grossesse montre que les choses ne se font pas si facilement. Et ça veut aussi dire qu’il suffit de déséquilibrer légèrement les éléments de la conception pour qu’il ne se passe plus rien ou presque plus rien.

Donc, 100 rapports sont nécessaires pour avoir un enfant. Et du coup, ça change tout ça. Parce que ça veut dire qu’en réalité, 99 % des rapports sont non fécondants. Donc, dans 99 % des cas, ce n’est pas la pilule qui entraine l’absence de grossesse, mais simplement la nature.

Forcément, avec 99 % d’actes qui n’auraient de toute façon aboutit à rien, c’est facile d’apparaitre comme super efficace.

S’il y a 3 % de chance de tomber enceinte avec 100 rapports par an sous pilule ; et 100 % de chance sans la pilule, ça veut dire que la pilule en elle-même est efficace à seulement 97 % par acte. En effet, ça veut dire que lors du seul rapport fécondant de l’année, il y aura 3 % de chance de tomber enceinte. Donc, ça veut dire que l’efficacité par acte est de seulement 97 %. Elle est divisée par 100. En fait, c’est un tout petit peu plus que ça vu qu’il y a 120 rapports par an. Donc, l’efficacité est en fait de 97,5 %.

Autrement dit, 1 rapport sur 40 serait fécondant avec la pilule. Si par ailleurs 100 % des actes étaient fécondant, au bout de 40 contacts sous pilule, 100 % des femmes tomberaient enceinte (en moyenne bien sur).

Alors, ok, les médecins n’y peuvent rien et l’essentiel, c’est l’efficacité finale toute cause confondue (qui reste de 99,97 % par acte). Mais quand même, l’efficacité de la pilule seule est bien moins grande que prévue. Et du coup, on comprend pourquoi ils peuvent diminuer les doses sans trop affecter la quantité d’échec. Ils le peuvent parce que la probabilité d’avoir un enfant lors de chaque acte est déjà faible. Et ils n’ont donc pas besoin d’avoir un contraceptif super efficace.

 

– Autres éléments diminuant la fiabilité

 

–          Nombre d’actes par an surestimé d’une façon générale

Le nombre de rapport par an est probablement assez surestimé. Or, c’est essentiel dans le résultat final concernant le pourcentage de réussite de la pilule. Ca n’affecte pas le nombre de grossesses non désirées sous pilule, mais ça affecte le pourcentage de réussite (moins d’acte, mais même quantité de grossesses non désirées à la fin).

On peut se baser sur les chiffres américains trouvés ici.

Selon eux, sans contraception, il va y avoir 85 enfants nés pour 100 couples. Ceci, sans indication du nombre de rapports par an. S’il y a 120 rapports par an, comme le disent les sondages, ça veut dire que pour qu’il y ait 100 naissances, il faut environ 140 rapports par an. Pour 100 rapports, il n’y aurait donc que 70 % de chance qu’une femme tombe enceinte. Ca ne correspond pas aux données de l’étude anglaise. Pour qu’on ait bien 100 rapports pour un fécondant, comme le dit l’étude anglaise, il faudrait en fait qu’il y ait 85 rapports par an. Donc, normalement, s’il y a 85 enfants qui naissent en  un an pour 100 couples, ça veut dire qu’en réalité, ces 100 couples n’ont fait que 85 fois l’amour. Ils le feraient donc 30 % de moins souvent que ce qui est annoncé. On ne serait pas à 120 rapports par an, mais plutôt à 85. Donc, le taux d’échec de la pilule serait 30 % plus important. Soit, à partir d’environ 2,5 %, le taux d’échec serait de 3,2 %. Donc, l’efficacité serait de 96,8 % pour la pilule seule, et de 99,96 % en tout.

Du coup, 1 % d’échec correspondrait à environ 38.000 grossesses non désirées.

 

–          Nombre d’actes par an moins important chez les femmes sous pilules

Un dernier élément intervient : l’influence de la pilule sur la libido. Il est reconnu par l’orthodoxie que la pilule diminue la libido. Selon les données officielles, entre 20 et 40 % des femmes seraient touchées. Soit 30 % en moyenne. Mais en fait, on peut penser que dans de nombreux cas il y a diminution sans que ça ne soit attribué à la pilule. On pensera à une diminution naturelle du nombre de rapports lié au travail ou à l’usure du couple. Donc, il y a probablement une sous-estimation du problème.

Disons qu’en gros, on peut penser que ça entraine globalement entre 30 et 50 % de rapports en moins. Si la pilule entraine une diminution par 2 du nombre de rapports sexuels, ça veut dire que le taux d’échec est multiplié par 2. Donc, on n’est plus à 96 ou 97 % d’efficacité par acte, mais à 92 ou 94 %. Si le nombre de rapports baisse de 33 %, le taux d’échec est multiplié par 1,5 et on est alors à 94 ou 95,5 %.

Donc, une partie de l’efficacité de la pilule viendrait du fait que ça diminue la quantité de rapports. Du coup, là encore, une partie de l’efficacité de la pilule viendrait d’un élément n’ayant rien à voir avec l’efficacité contraceptive pure de la pilule.

Cela dit, l’efficacité de 92 %, c’est pour l’ensemble des pilules. Il est donc possible que ça soit un peu plus -93 ou 94 %- pour les minidosées, et un peu moins -88 ou 90 %- pour les microdosées (ça descend plus pour les microdosées, parce qu’en ce qui concerne l’usage, elles représentent une part beaucoup moins importante dans l’ensemble des pilules que la minidosée).

 

– Le cas des arrêts volontaires et des oublis de pilules

 

– Arrêts volontaires :

Evidemment, dans tout ça, on n’a pas tenu compte du fait qu’il pouvait y avoir des arrêts volontaires de la pilule afin d’imposer un enfant au conjoint. Mais on peut supposer que ça doit représenter une faible part des cas en question. De nos jours, une femme aura plutôt tendance à quitter son conjoint pour un autre que de lui faire un enfant dans le dos. Les principaux cas seront ceux de femmes vénales ayant eu la chance de tomber sur un homme riche, mais qui ne veut pas s’engager plus que ça avec elle (donc, moyen d’avoir une pension alimentaire), ou ceux de femmes qui commencent à avancer en âge et dont le conjoint ne veut pas d’enfant. Mais les hommes riches, il n’y en a pas des tonnes (10 % de la population). Et forcément, seule une petite fraction de ces hommes connaitra une telle aventure. Ca représente peut-être 2 % de l’ensemble des couples (et sur toute leur vie, pas par an). Donc, ça ne représenterait pas grand-chose dans les 60 % de couples dont la femme est tombée enceinte malgré la pilule. Et pour le second cas, là encore, la plupart de ces femmes auront tendance à tenter leur chance ailleurs que d’imposer un enfant à leur conjoint. Donc, ça doit concerner une très faible part des femmes en âge de procréer.

 

– Oublis :

Il y a aussi les oublis. Ca, ça pourrait effectivement représenter une part importante des échecs.

Comme on l’a vu, il faut environ 100 rapports pour qu’une femme tombe enceinte. Ca veut dire que lors d’un oubli annuel, il y 1 % de risque de tomber enceinte si la femme a 100 relation sexuelles dans l’année. Donc, il faut beaucoup plus qu’un seul oubli pour que la grossesse arrive.

Sauf qu’au bout de 20 ans, ça fait quand même 20 % de risque d’avoir une grossesse non désirée pour une femme oubliant la pilule une fois par an. Et 200 % pour les femmes oubliant la pilule 10 fois par an.

Selon une enquête Inpes/BVA menée en février 2007 auprès de 2004 personnes (voir ici), 75 % des femmes oublient de prendre la pilule au moins une fois par an et environ 20 % au moins 12 fois par an. Donc, si 75 % des femmes prenant la pilule l’oublient au moins une fois par an, ça veut dire qu’il va y avoir 15 % des femmes sous pilule qui auront une grossesse non désirée à cause d’un oubli. Et pour les 20 % l’oubliant 12 fois par an, ça veut dire qu’environ 50 % des femmes auront une grossesse non désirée à cause de l’oubli de la pilule. Au final, ça voudrait dire que, sur 20 ans, 65 % des femmes subiraient une grossesse non désirée à cause d’un oubli de la pilule. Ca voudrait dire que toutes les grossesses non désirées viendraient d’un oubli de la pilule.

Seulement, un certain nombre d’éléments vient limiter ce pourcentage.

Déjà, il faut que ça coïncide avec le jour où le couple a une relation sexuelle. Donc, ça limite les possibilités. Si les couples ont, comme ils le déclarent, environ une relation tous les 3 jours (120 relations par an), ça veut dire que le risque de tomber enceinte diminue par 3. Donc, seules 22 % de femmes sous pilule subiraient une grossesse non désirée durant leur vie sexuelle.

Par ailleurs, beaucoup de femmes prennent une double dose pendant quelques jours après un oubli. Ce qui va empêcher qu’elle ne tombe enceinte.

Et puis, il y a la pilule du lendemain, qui est considérée comme de la contraception et pas comme un avortement (ce qui est logique, puisqu’on ne sait pas encore s’il y a un fœtus qui est en train de se former), d’où son nom. Donc, ça entraine que plein de femmes qui auraient pu avoir une grossesse non désirée à cause de l’oubli de la pilule ne se retrouveront pas dans ce cas grâce à la pilule du lendemain.

Il faudrait aussi surtout que l’oubli de la pilule entraine l’inefficacité de la contraception, ce qui ne va que rarement arriver. Il reste quand même tous les autres jours sous pilule qui vont empêcher la nidation. Donc, contrairement à ce que les médecins disent, un seul oubli doit être loin d’être suffisant pour qu’une femme tombe enceinte. On peut imaginer qu’ils disent ça afin de pousser les femmes à être sérieuses dans leur prise de pilule.

Donc, il faudrait que l’oubli aboutisse à une grossesse dans 100 % des cas ou la femme est fécondable ce jour là. Il est évident que ça n’est pas le cas et que dans le meilleur des cas, ça arrivera une fois sur 10, même si ce jour là, la femme est fécondable. Du coup, on arrive à un chiffre de 2,2 % des femmes subissant une grossesse non désirée par ce biais.

Si la pilule était oubliée pendant 2 ou 3 jours d’affilé, éventuellement, ça pourrait devenir plus problématique. Mais ça doit être beaucoup plus rare. Quelque chose comme 10 fois plus rare. Donc, ça ne concernerait que 2,2 % des grossesses non désirées sous pilule.

Et là encore, il faudrait que la femme en question ait une relation sexuelle les jours en question.

Et puis, si une femme oubliait de prendre sa pilule pendant 2 ou 3 jours, elle s’en apercevrait beaucoup plus facilement qu’un oubli d’une journée. Et dans ce cas, déjà, elle utiliserait la pilule du lendemain, ce qui limiterait encore plus le nombre de grossesses non désirées. Donc, on doit tomber à 1 % ou quelque chose comme ça.

En résumé, si on a 2 % de grossesses volontaire, plus 2 % liés à un oubli d’une journée, plus 1 % lié à un oubli de 2 ou 3 jours, ça finit par faire 5 % de grossesses sous pilules qui ne sont pas liées à un échec de la pilule. Ca représente seulement 8 % des 60 % de grossesses sous pilules en 20 ans.

Donc, la plupart des femmes qui sont sous pilule et qui tombent enceintes se retrouvent dans cette situation non pas à cause d’un arrêt volontaire ou involontaire, mais bien parce que la pilule n’a pas fonctionné. Au final, sur 20 ans, 52 % des femmes sous pilule tombent enceintes à cause de l’échec de la pilule.

 

– Autre possibilité

 

Il y a quand même un problème avec tout ça. C’est que pour qu’une femme tombe enceinte sous pilule, il faut que la pilule cesse d’être efficace pendant en réalité au moins 1 semaine ou deux. En effet, on nous dit que la pilule perturbe la formation de l’endomètre et la nidation de l’ovule fécondé. Donc, même si on oublie de prendre la pilule pendant 1 journée ou 2, il n’en reste pas moins que l’épaississement de l’endomètre est déjà bien perturbé (surtout que vu que tout ça vient en réalité d’une augmentation du taux de cortisol, ce n’est pas un jour d’arrêt qui va entrainer son retour à la normale). Et en la reprenant, l’épaississement de l’endomètre le sera à nouveau. Ce à quoi viendra s’ajouter la perturbation de la nidation. Donc, même en oubliant une journée ou deux la pilule, l’ovule ne devrait pas pouvoir se développer. Et c’est valable aussi pour les échecs de la pilule en général (ceux qui ne sont pas lié à un oubli).

Donc, ça veut dire que pendant 1 ou 2 semaines, la pilule n’a pas fonctionné. Du coup, ça voudrait dire qu’elle serait 7 ou 15 fois moins efficace que prévue. Mais ça ne poserait pas de problème, parce qu’il suffirait que ça soit efficace pendant une ou deux semaines pour que la nidation soit bloquée. On s’expliquerait alors mieux comment ils ont pu limiter les effets secondaires.

On ne serait plus dans une efficacité par acte, mais par période. Ca ne changerait pas grand-chose à l’efficacité globale. Mais concernant les oublis, ça changerait beaucoup de choses. Ca n’aurait quasiment plus aucune incidence.

Du coup, en fait, ça ne serait pas un acte sur 20 ou 33 qui serait possiblement fécondant, mais un acte sur 3 ou 4. En réalité, la pilule ne serait alors efficace qu’à 66 ou 75 % par acte. Mais, ça ne serait pas grave, parce qu’il suffirait qu’elle le soit les 66 ou 75 % autres fois pour que la fécondation n’aboutisse pas à une grossesse. Et au final, ça ne changerait rien, parce qu’on aurait toujours une efficacité de 97 % par an (et 99,97 en ajoutant le fait qu’un seul contact sexuel sur 100 est fécondant).

La pilule n’aurait en fait pas besoin d’être toujours efficace. Il suffirait qu’elle le soit seulement les 2 tiers du temps pour que globalement, elle le soit 97 % du temps. En fait, 97 % du temps, la pilule va être efficace au moins les 2 tiers du temps. Du coup, il n’y a pas de problème.

Mais évidemment, le fait qu’elle ne soit efficace que 70 % du temps environ, rendrait tout à fait possible l’échec de la contraception. Il suffirait que, pour une raison ou pour une autre, on passe de 70 % à 35 %, c’est-à-dire, que pendant deux semaines, la contraception ne fonctionne plus, pour que la fécondation devienne possible. Si la contraception n’est pas efficace pendant une semaine par mois, il devient tout à fait possible que certaines fois, elle ne le soit pas pendant deux semaines.

Ca expliquerait pourquoi on a pu limiter les effets secondaires. Vu qu’il n’y a pas besoin que ce soit efficace chaque jour, on peut faire en sorte que la dose soit relativement faible, et donc les effets secondaires aussi.

Autre hypothèse, il se pourrait qu’en réalité, la pilule ne fasse qu’épaissir la glaire cervicale et rien d’autre. Et du coup, dès la barrière passée, ça serait finit, une grossesse pourrait se déclencher. Dans ce cas, on reviendrait à une efficacité de 97,5 % par acte. Et, ça expliquerait les grossesses non désirées sous pilule. Il suffirait que la glaire cervicale soit plus fluide pendant 1 jour pour que ça entraine une grossesse. Mais si la glaire cervicale est épaissie la plupart du temps, ça veut dire quand même qu’il y a rétention d’eau. Du coup, il devrait y avoir aussi une diminution de l’émission des hormones nécessaires à la nidation. Donc, cette hypothèse est peu probable.

 

– Estimation de l’évolution des effets secondaires de la pilule

 

Avec l’évolution de l’efficacité de la pilule et la connaissance de la diminution des doses, on peut avoir une idée de l’évolution des effets secondaires de la pilule depuis 35 ans. L’efficacité était au maximum de 100 % il y a 35 ans. Mais on peut penser, vu qu’il y avait déjà de nombreuses IVG (et donc des IVG dues à l’échec de la pilule), qu’elle devait être au maximum plutôt de 99 ou 98 %. Vu qu’elle est désormais d’environ 97 ou 96 %, normalement, la baisse n’est pas suffisante pour que les effets secondaires aient également fortement baissé.

Mais, ça c’est vrai seulement s’il n’y avait pas de réserve d’efficacité. Or, on peut penser qu’initialement, la pilule était trop fortement dosée et qu’une diminution de 40 % du dosage a entrainé une baisse des effets secondaires sans entrainer une grosse baisse de l’efficacité.

Toutefois, ça concerne surtout la pilule initiale, à savoir celle qui était dosée à 0,05 mg d’estrogènes. Mais apparemment, elle n’a été utilisée que pendant environ 10 ans, et la pilule faiblement dosée a été introduite dès 1970 (dosage inférieurs à 0,05, ce qui doit correspondre aux pilules faisant dans les 0,035 et 0,03 mg. Le terme de pilule faiblement dosée correspond en partie à la pilule minidosée actuelle). Ce qui signifie que depuis 1970, les effets secondaires n’ont pas du être fortement modifiés.

Même si on prend les chiffres les plus bas, il n’y a pas du y avoir une grosse baisse d’efficacité, puisque les problèmes de déclarations trop élevées de rapports sexuels et la baisse de libido induite par la pilule devaient déjà poser problème à l’époque.

 

Résumé :

L’efficacité des pilules semble être de 99,97 % par acte. Ce qui est excellent.

Toutefois, il faut tenir compte du nombre de rapports nécessaires pour qu’une femme tombe enceinte quand elle ne prend pas la pilule. Parce que s’il faut énormément de rapports pour qu’il y ait grossesse, ça change tout. Ca diminue fortement l’efficacité propre à la pilule. Or, ce nombre est effectivement élevé, puisqu’il faut environ 100 actes pour une relation efficace. Du coup, en réalité, l’efficacité de la pilule par acte est de 97,5 %, soit environ 100 fois moins.

Il est possible que deux autres facteurs impliquent une efficacité encore moindre. Ainsi, on peut penser que le nombre d’actes par an est moindre que ce que les gens déclarent (c’est à dire 120 actes par an). Ce qui donnerait une efficacité de 96,8 %. Et par ailleurs, la pilule diminue la libido, ce qui signifie là aussi un nombre d’actes sexuels encore moins importants ; ce qui impliquerait une efficacité de la pilule par acte comprise entre 92 et 94 % ou 94 et 95,5 % (selon que le nombre d’actes sexuels et 50 % ou 33 % moins important).

Ca ne joue pas sur l’efficacité finale, puisqu’elle reste à 99,96 ou 99,97 % (c’est la combinaison du risque d’avoir un enfant par acte quand on ne prend pas de moyen de contraception, qui est de 1/100 et du risque d’avoir une grossesse non désirée sous pilule, qui est de 3/100) ; ce qui demeure excellent. Donc, le risque d’avoir un enfant non désiré sous pilule reste très faible.

Mais évidemment, déjà, ça relativise très fortement l’efficacité de la pilule en elle-même. 96,8 ou 97,5 % par acte, c’est loin d’être excellent. Finalement, la pilule ne serait pas si efficace que ça en elle-même, mais compterait sur beaucoup d’éléments annexes pour améliorer cette efficacité moyenne.

Et par ailleurs, même avec une efficacité de 99,97 % par acte, il y a tellement d’actes par an, que les 0,03 % d’échecs conduisent à 150.000 grossesses non désirées par an, et que 3 % des couples sous pilule connaissent chaque année un échec de celle-ci. Sur 20 ans, il y aurait donc un risque de 60 % d’avoir un enfant malgré la prise de pilule. Chiffre auquel il faut retrancher le cas d’arrêts volontaires ou involontaires (oublis), qui représentent 8 %. Donc, sur 20 ans, le risque d’avoir un enfant malgré la pilule, et ça, seulement à cause de l’échec de la pilule, serait de 52 %.

Concernant la baisse éventuelle de l’efficacité ainsi que celle des effets secondaires, on peut penser la chose suivante. L’efficacité quand la dose était de 0,05 mg devait être au maximum de 98 ou 99 %. Les nombreuses IVG qu’il y avait déjà à l’époque vont dans ce sens. Vu que désormais, l’efficacité est de 96,8 ou 97,5 %, ça signifie qu’il y a eu une baisse de 1 ou 2 %. L’efficacité est donc restée quasiment identique.

Concernant l’évolution des effets secondaires, il n’y a pas beaucoup de données. Donc, on en est réduit à des estimations. Mais vu qu’il y a eu une baisse importante du dosage (-40 %) 10 ans après l’introduction de la pilule, on peut raisonnablement penser qu’ils ont du diminuer. Pourtant l’efficacité, elle, est restée quasiment la même. Donc on peut penser que la pilule initiale était trop fortement dosée et qu’avec une diminution de son dosage il était possible de diminuer les effets secondaires quasiment sans diminuer l’efficacité.